Texte intégral
Permettez-moi tout dabord de vous remercier pour votre invitation, votre accueil, et pour loccasion que vous me donnez de mexprimer sur ce thème qui mest très cher : lexcellence de la voie de lapprentissage.
Je souhaite dabord madresser à vous, apprentis lauréats aujourdhui. Bien sûr pour vous féliciter, très chaleureusement, de votre réussite dans ce concours. Elle est à lévidence méritée. Vous êtes donc tous devenus aujourdhui, dans vos métiers respectifs, très divers, « LUN DES meilleurs apprentis de France ». Japprécie beaucoup que cela soit dit ainsi car cela marque la reconnaissance des autres, ceux qui, parfois pour un détail, sont restés - comme on dit dans le monde sportif - « au pied du podium ». Ils nont pas pour autant démérité. Et de ce fait, à travers vous, vainqueurs daujourdhui, mes félicitations sadressent à tous les apprentis de France.
Le concours qui nous rassemble ici fait partie des initiatives qui valorisent lapprentissage et qui sont donc à ce titre très précieuses. Jai eu loccasion de le dire notamment au cours des finales nationales des Olympiades des métiers à Clermont-Ferrand en novembre dernier. Et je compte bien, Monsieur le Président du COFOM, pouvoir me rendre aux finales nationales début juillet à Leipzig. Je recevrai dailleurs début juin léquipe de France au Ministère pour lencourager. Et jespère quun jour la France aura lhonneur daccueillir cette belle compétition, ces Jeux Olympiques des apprentis !
Ces initiatives sont précieuses parce quelles battent en brèche ce sentiment, encore trop répandu dans notre pays, selon lequel la formation professionnelle en général, particulièrement aux premiers niveaux de qualification, et plus encore dans le cadre de lapprentissage, serait une sorte de voie de relégation, beaucoup moins noble que les autres. Rien nest plus faux ! Et cest pourquoi je combats de toutes mes forces cette manière de voir, et même de penser le monde du travail et donc notre société.
Sur ce registre, il faut parler sans cesse, argumenter toujours, agir sans relâche, soutenir avec conviction cette voie de la formation professionnelle par alternance. Cest ce qua fait le Président de la République il y a deux jours au cours dun déplacement à Blois consacré à la valorisation de lapprentissage et de ceux qui forment 435 000 apprentis chaque année.
Il faut dire, à tous ceux qui ne le savent pas, - et même à ceux qui le savent mais pourraient loublier !- que 500 000 artisans daujourdhui, soit un artisan sur deux, ont été apprentis avant de devenir leur propre patron. Quel formidable ascenseur social !
Il faut dire et répéter que lapprentissage est une voie dexcellence qui ouvre de grandes perspectives. Danciens apprentis titulaires dun CAP et de rien dautre ne sont- ils pas devenus chefs dentreprises, y compris de taille importante, dans des entreprises qui parfois exportent dans le monde entier ? _ Certains dentre eux sont même devenus Ministre ! Il sappelait Marcel RIGOUT, il a été Ministre de la formation professionnelle et de lapprentissage entre 1981 et 1984 et cest lui qui a créé le contrat de qualification en 1984 !
Il faut dire et montrer la noblesse des métiers. De tous les métiers. Et à tous les niveaux de qualification. Car à quoi servirait le travail dun ingénieur dans un bureau détudes sans salariés qualifiés, sans gestes de métier pour produire ce qui aura été conçu ?
Et enfin il faut agir. Chacun là où il se trouve. Moi comme les autres. Cest pourquoi je porterai un projet de loi dans quelques mois, aujourdhui en préparation, qui valorisera lapprentissage, le rôle des maîtres dapprentissage, celui des employeurs qui sinvestissent dans la formation de la jeunesse. Je le ferai tout en veillant à une répartition plus équitable de la taxe dapprentissage, afin que personne ne soit oublié, et surtout pas les premiers niveaux de qualification.
Nous donnerons plus dappétit aux entreprises de France pour quelles accueillent des apprentis. Je reçois trop de courriers de familles désespérées de voir leur fils ou leur fille admis dans un CFA mais qui peinent à trouver un employeur. Je ne me résous pas à cette situation. Nous devons donner envie aux grandes entreprises, aux entreprises de taille intermédiaire et aux collectivités territoriales de faire davantage de place aux apprentis.
Jai une pensée aussi pour les difficultés de vie des apprentis, souvent tiraillés entre trois lieux de vie : le domicile familial, le lieu de formation et le lieu de lentreprise. Cest pourquoi le volet Apprentissage du plan des investissements davenir permet dores et déjà de cofinancer la construction, reconstruction ou rénovation de 4 000 places dhébergement pour apprentis.
Je suis venu vous dire que vous avez le soutien de la République. Le contrat de génération en témoigne : il pourra être mobilisé pour le recrutement en CDI dun apprenti au terme de son contrat dapprentissage.
Merci aux employeurs, aux maîtres dapprentissage et aux apprentis !
Avançons tous ensemble sur cette voie davenir !
Je vous remercie de votre attention.
Source http://travail-emploi.gouv.fr, le 11 mars 2013