Déclaration de M. Thierry Repentin, ministre de la formation professionnelle et de l'apprentissage, sur la valorisation de la voie de l'apprentissage et la formation en alternance, Paris le 6 mars 2013.

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Circonstance : Concours "Un des meilelurs apprentis de France" à Paris le 6 mars 2013

Texte intégral


Permettez-moi tout d’abord de vous remercier pour votre invitation, votre accueil, et pour l’occasion que vous me donnez de m’exprimer sur ce thème qui m’est très cher : l’excellence de la voie de l’apprentissage.
Je souhaite d’abord m’adresser à vous, apprentis lauréats aujourd’hui. Bien sûr pour vous féliciter, très chaleureusement, de votre réussite dans ce concours. Elle est à l’évidence méritée. Vous êtes donc tous devenus aujourd’hui, dans vos métiers respectifs, très divers, « L’UN DES meilleurs apprentis de France ». J’apprécie beaucoup que cela soit dit ainsi car cela marque la reconnaissance des autres, ceux qui, parfois pour un détail, sont restés - comme on dit dans le monde sportif - « au pied du podium ». Ils n’ont pas pour autant démérité. Et de ce fait, à travers vous, vainqueurs d’aujourd’hui, mes félicitations s’adressent à tous les apprentis de France.
Le concours qui nous rassemble ici fait partie des initiatives qui valorisent l’apprentissage et qui sont donc à ce titre très précieuses. J’ai eu l’occasion de le dire notamment au cours des finales nationales des Olympiades des métiers à Clermont-Ferrand en novembre dernier. Et je compte bien, Monsieur le Président du COFOM, pouvoir me rendre aux finales nationales début juillet à Leipzig. Je recevrai d’ailleurs début juin l’équipe de France au Ministère pour l’encourager. Et j’espère qu’un jour la France aura l’honneur d’accueillir cette belle compétition, ces Jeux Olympiques des apprentis !
Ces initiatives sont précieuses parce qu’elles battent en brèche ce sentiment, encore trop répandu dans notre pays, selon lequel la formation professionnelle en général, particulièrement aux premiers niveaux de qualification, et plus encore dans le cadre de l’apprentissage, serait une sorte de voie de relégation, beaucoup moins noble que les autres. Rien n’est plus faux ! Et c’est pourquoi je combats de toutes mes forces cette manière de voir, et même de penser le monde du travail et donc notre société.
Sur ce registre, il faut parler sans cesse, argumenter toujours, agir sans relâche, soutenir avec conviction cette voie de la formation professionnelle par alternance. C’est ce qu’a fait le Président de la République il y a deux jours au cours d’un déplacement à Blois consacré à la valorisation de l’apprentissage et de ceux qui forment 435 000 apprentis chaque année.
Il faut dire, à tous ceux qui ne le savent pas, - et même à ceux qui le savent mais pourraient l’oublier !- que 500 000 artisans d’aujourd’hui, soit un artisan sur deux, ont été apprentis avant de devenir leur propre patron. Quel formidable ascenseur social !
Il faut dire et répéter que l’apprentissage est une voie d’excellence qui ouvre de grandes perspectives. D’anciens apprentis titulaires d’un CAP et de rien d’autre ne sont- ils pas devenus chefs d’entreprises, y compris de taille importante, dans des entreprises qui parfois exportent dans le monde entier ? _ Certains d’entre eux sont même devenus…Ministre ! Il s’appelait Marcel RIGOUT, il a été Ministre de la formation professionnelle et de l’apprentissage entre 1981 et 1984 et c’est lui qui a créé le contrat de qualification en 1984 !
Il faut dire et montrer la noblesse des métiers. De tous les métiers. Et à tous les niveaux de qualification. Car à quoi servirait le travail d’un ingénieur dans un bureau d’études sans salariés qualifiés, sans gestes de métier pour produire ce qui aura été conçu ?
Et enfin il faut agir. Chacun là où il se trouve. Moi comme les autres. C’est pourquoi je porterai un projet de loi dans quelques mois, aujourd’hui en préparation, qui valorisera l’apprentissage, le rôle des maîtres d’apprentissage, celui des employeurs qui s’investissent dans la formation de la jeunesse. Je le ferai tout en veillant à une répartition plus équitable de la taxe d’apprentissage, afin que personne ne soit oublié, et surtout pas les premiers niveaux de qualification.
Nous donnerons plus d’appétit aux entreprises de France pour qu’elles accueillent des apprentis. Je reçois trop de courriers de familles désespérées de voir leur fils ou leur fille admis dans un CFA mais qui peinent à trouver un employeur. Je ne me résous pas à cette situation. Nous devons donner envie aux grandes entreprises, aux entreprises de taille intermédiaire et aux collectivités territoriales de faire davantage de place aux apprentis.
J’ai une pensée aussi pour les difficultés de vie des apprentis, souvent tiraillés entre trois lieux de vie : le domicile familial, le lieu de formation et le lieu de l’entreprise. C’est pourquoi le volet Apprentissage du plan des investissements d’avenir permet d’ores et déjà de cofinancer la construction, reconstruction ou rénovation de 4 000 places d’hébergement pour apprentis.
Je suis venu vous dire que vous avez le soutien de la République. Le contrat de génération en témoigne : il pourra être mobilisé pour le recrutement en CDI d’un apprenti au terme de son contrat d’apprentissage.
Merci aux employeurs, aux maîtres d’apprentissage et aux apprentis !
Avançons tous ensemble sur cette voie d’avenir !
Je vous remercie de votre attention.
Source http://travail-emploi.gouv.fr, le 11 mars 2013