Déclaration de Mme Valérie Fourneyron, ministre des sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative, sur la coopération culturelle et sportive dans les pays francophones et les droits des femmes, Niamey le 7 mars 2013.

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Circonstance : 34ème conférence ministèrielle des ministres de la Jeunesse et des Sports de la Francophonie à Niamey le 7 mars 2013

Texte intégral


Je tiens tout d’abord à remercier très chaleureusement les autorités nigériennes pour la qualité de leur accueil et de leur organisation à l’occasion de cette réunion.
C’est avec une certaine émotion et avec une grande joie que je participe aujourd’hui à la trente-quatrième session ministérielle de la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports de la Francophonie.
Cette émotion est d’autant plus forte, que nous nous trouvons sur le lieu même où a été créée le 20 mars 1970 l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), à l’instigation des présidents Léopold Sédar Senghor du Sénégal, Habib Bourguiba de Tunisie et Houmani Diori, figure de l’indépendance du Niger et son premier président de la République.
La création de l’ACCT répondait à l’idéal de regrouper les Etats francophones du monde dans une même instance, de promouvoir et diffuser les cultures de ses membres ainsi que d’intensifier la coopération culturelle et technique entre eux.
Au-delà de l’émotion, je tenais à vous exprimer ma joie de revoir certains d’entre vous que j’ai pu d’ores et déjà rencontrer lors de la récente réunion du Conseil d’orientation du Comité International des Jeux de la Francophonie (CIJF) qui s’est tenue à Nice, le 7 février dernier.
Cette Conférence ministérielle intervient à un moment crucial pour l’avenir de cette zone géographique à laquelle appartient le Niger. Car au-delà de l’intervention militaire qui est actuellement en cours au Mali, ce sont l’ensemble des pays voisins qui sont concernés.
Il y a maintenant sept semaines, les forces françaises se sont engagées aux côtés des forces africaines, avec le soutien de la communauté internationale, contre les groupes armés qui tentent de transformer le Mali en sanctuaire terroriste.
Cette intervention mobilise aujourd’hui plus de 4600 soldats français dont 3900 sur le territoire malien. De nombreux pays ont mis à la disposition de la France des moyens logistiques.
Mais au-delà, je tenais à rappeler que plus de 5700 soldats venus du Bénin, du Burkina-Faso, de Guinée-Conakry, du Ghana, du Niger, du Nigéria, du Sénégal, du Togo et du Tchad sont également déployés au Mali.
Le contingent nigérien qui participe au contrôle de Gao et les soldats tchadiens contribuent de façon essentielle au succès de cette intervention.
Je tiens tout particulièrement à souligner l’engagement du Niger, de son président M. ISSOUFOU MAHAMADOU actuellement à Paris, qui, dans ce contexte, nous accueille aujourd’hui.
Ma présence est un témoignage de l’intérêt que porte la France à la Francophonie et à ses pays membres.
Le Président de la République y est attaché car le partage du Français est quelque chose de fort. Il ne s’agit pas simplement de partager une langue. Il s’agit d’entrer dans un espace de partage culturel, de partage de valeurs qui sont celles de la Francophonie : la solidarité, la fraternité, la diversité, les droits de l’homme, l’humanisme.
Le gouvernement français a souhaité, dès sa composition, redonner sa place à la Francophonie, la nomination de Yamina BENGUIGUI en tant que ministre déléguée à la Francophonie en est un premier symbole.
Mais nous sommes véritablement engagés au-delà du symbole. C’est la raison pour laquelle, un plan d’actions pour la Francophonie a été présenté le 17 octobre dernier, en Conseil des ministres. Il s’agit pour la France de :
- donner un nouvel élan en faveur du français ;
- accentuer le rayonnement de la francophonie dans le monde ;
- populariser le projet francophone sur le territoire national.
Dans ce cadre, le Président de la République a souhaité que soit organisé le premier Forum mondial des femmes francophones. Ce dernier se tiendra le 20 mars 2013, à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie, à Paris. Le Forum accueillera ainsi 400 femmes issues de la société civile, venues du monde entier.
Elles viendront apporter leurs témoignages et proposer, toutes ensemble, à la France de soumettre aux instances de la Francophonie un plan d’action pour les femmes francophones.
Le Président de la République y interviendra en conclusion, afin de marquer le prix qu’il attache à ce sujet.
De la même façon, les Assises du développement et de la solidarité internationale qui se sont tenues à Paris ont été pour le Président de la République l’occasion d’affirmer que, malgré les contraintes budgétaires fortes, les crédits affectés à la solidarité internationale seraient préservés et que 10 % du produit de la taxe sur les transactions financières seraient dès cette année consacrés au développement en Afrique, en priorité au Sahel.
Cet engagement global du gouvernement français bénéficiera pleinement à cet espace de solidarité qu’est la Francophonie. L’accueil par la France des prochains Jeux de la Francophonie procède donc d’une certaine logique dans ce contexte. La France est fière de vous accueillir prochainement à Nice, à l’occasion de ces VIIème Jeux de la Francophonie.
Cette réunion est un des moments que permet la Francophonie, un moment privilégié pour notre famille francophone qui se retrouve à cette occasion sur un terrain pacifié.
En septembre, nous accueillerons donc la VIIème édition de ces Jeux avec plus de 3000 jeunes sportifs et artistes. Cette responsabilité est conséquente mais c’est un défi que nous saurons relever collectivement. A mon arrivée à la tête de ce ministère, je me suis attelée à l’accélération de la mise en place de la structure du comité d’organisation. Les travaux de préparation de cet événement sont désormais lancés et je peux vous assurer que tout sera fait pour que cette manifestation soit un succès, d’abord pour la Francophonie et sa promotion, mais aussi un succès populaire et enfin un succès pour notre jeunesse.
La jeunesse, le Président de la République, François Hollande, en a fait sa priorité. Accueillir ces Jeux constitue donc un beau symbole de cette priorité. Tout sera mis en oeuvre pour que l’Etat français et la Ville de Nice soient au rendez-vous.
Avec ma présence aujourd’hui, la France tient à vous témoigner son attachement à la poursuite des actions conduites par la CONFEJES, dans son double rôle d’instance de réflexion politique et d’opérateur de programmes de coopération pour la jeunesse et les sports.
Ce double rôle est irremplaçable comme l’a rappelé l’évaluation que vous avez menée au terme de la programmation quadriennale, M. le Secrétaire Général, mais ce rôle ne pourra se poursuivre que si la CONFEJES conserve sa vitalité et son dynamisme et, pour ce faire, envisage de nouvelles perspectives.
Depuis quelques années, sous l’impulsion du Secrétaire Général, le rapprochement avec les instances de la Francophonie est devenu effectif et notre organisation est maintenant reconnue et inscrite dans la Charte de 2005 comme l’une des institutions de la Francophonie.
Dans un contexte budgétaire contraint au niveau mondial, il importe toutefois que nous nous interrogions sur le positionnement de la CONFEJES au sein de la Francophonie.
Le programme de cette Conférence est dense, nous allons entre autres sujets avoir à échanger sur le devenir de cette institution et à choisir le ou la Secrétaire Général qui sera chargé(e) de la mener pour les quatre prochaines années. Je tiens à remercier chaleureusement M. Youssouf FALL pour la qualité de l’action qu’il a conduite en tant que Secrétaire Général, pour le rayonnement qu’il a donné à la CONFEJES, pour l’engagement personnel et collectif.
La réduction des moyens financiers de la CONFEJES va conduire tous les pays membres à prendre position sur la place qu’ils veulent que la CONFEJES prenne à moyen et long terme. Dans ce cadre, je sais que la France tient une place particulière puisque les ressources humaines et le financement attribué chaque année à l’organisation est essentiel pour permettre la mise en oeuvre des programmes que vous conduisez, M. le Secrétaire Général.
Il va nous falloir ensemble échanger et envisager les hypothèses, avec sérénité, avec détermination. Il en va tout simplement de notre responsabilité collective.
Notre institution doit pouvoir s’adapter aux nouveaux défis qui se présentent. Elle se doit de trouver de nouveaux moyens financiers pour continuer son action. Son dynamisme, sa notoriété, sa reconnaissance dans le monde et les institutions de la Francophonie doivent s’accompagner désormais d’une recherche constante de partenariats qui puissent consolider notre organisation.
Le prochain Secrétaire Général devra conduire cette nouvelle phase et je souhaite que les recommandations que nous allons adopter lors de cette Conférence marquent le début de ce processus.
Tels sont les principes autour desquels je souhaite voir nos débats prospérer.
Dans le domaine du sport, la réflexion a déjà été amorcée lors de la dernière réunion d’évaluation quadriennale sur la nécessité :
- d’un meilleur ancrage des programmes dans les politiques nationales ;
- et d’améliorations à apporter en matière d’évaluation et de sélectivité.
En rencontrant et en écoutant tout à l’heure les jeunes qui concourent à la meilleure entreprise jeune de l’année, je réalise ce que leur apporte la CONFEJES pour développer leur projet et je ne peux que souhaiter que beaucoup d’autres jeunes puissent profiter du même accompagnement.
Que ce soit dans les pays dit du Nord, que ce soit dans les pays dit du Sud, partout des jeunes montrent leur volonté d’entreprendre. A nous aussi d’agir pour permettre que des programmes comme le Fonds d'Insertion des Jeunes (FIJ) mais aussi toutes les autres actions du programme jeunesse et du programme sport puissent se poursuivre et se développer.
En vous remerciant de votre attention, je nous souhaite à tous de fructueux travaux.
Source http://www.jeunes.gouv.fr, le 11 mars 2013