Texte intégral
Le déclin touristique de la France serait annoncé. Cest ce que laisse entendre le dernier rapport du forum économique mondial publié jeudi 7 mars sur la compétitivité dans les secteurs du voyage et du tourisme. A lheure où notre industrie touristique bat des records, cette affirmation paraît à la fois hâtive et exagérément défaitiste.
Le secteur du tourisme représente plus de 7% de notre PIB et plus de deux millions demplois directs et indirects non délocalisables. En 2012, et ce ne sont encore que des chiffres provisoires, le tourisme a généré au moins 77 milliards deuros contre 68,7 milliards deuros en 2010 et 75,4 milliards deuros en 2011. Quelle autre industrie peut se prévaloir dune santé aussi éclatante ?
A lappui de son analyse, le rapport pointe la faiblesse de la compétitivité-prix de nos entreprises de tourisme. Largument peut-être débattu, mais il est faux de dire quil concerne spécifiquement le secteur touristique. Cest, à la lettre, le constat fait par Louis Gallois dans son rapport de novembre dernier. Et cest la raison dêtre de la stratégie adoptée par le Gouvernement dans le cadre du Pacte national pour la croissance, la compétitivité et lemploi.
Une série de mesures exceptionnelles et sans précédent ont été présentées. Le secteur du tourisme en profitera directement, via le crédit dimpôt pour la croissance et lemploi, la généralisation des contrats de génération, la mise en place dune stratégie de marque France et plus généralement par le renforcement de notre attractivité.
Le Gouvernement a fait de ce secteur une priorité au service de notre redressement. LEtat y consacre un effort financier massif denviron 2 milliards deuros par an (Source : politique du tourisme document de politique transversale, projet de loi de finances pour 2013). De nombreuses politiques publiques y contribuent directement : qualité des transports, services publics de santé, préservation du patrimoine, développement du sport, etc Aux côtés de lEtat, les collectivités territoriales et les professionnels du tourisme y consacrent chaque année des moyens très importants.
Le résultat est là : plus de 81 millions de visiteurs sont venus en France en 2011 et nous sommes la première destination touristique du monde. Ce chiffre est un record, et il augmente chaque année. Il prouve que la France est un pays qui attire, qui fait rêver et qui rayonne à léchelle mondiale.
Mais depuis ma prise de fonctions je ne cesse de le répéter : la France ne doit pas continuer à vivre sur ses acquis car le développement de nouvelles destinations, européennes ou mondiales, menace la primauté française. Leur montée en puissance parmi les pays émergents, comme la Chine, et les efforts importants réalisés par certains pays, comme lEspagne, concurrencent désormais directement la France.
Pour répondre à cela, nous devons rester compétitifs: consolider notre présence sur Internet et anticiper le développement du m-tourisme, coordonner laction de la puissance publique, améliorer laccès aux grands aéroports et à certaines métropoles, faciliter la délivrance de visas.
Jai présenté au Conseil des ministres du 11 juillet mes orientations qui sont axées sur deux priorités. La première est la création dune véritable filière de lindustrie touristique, capable de fédérer lensemble des acteurs. La deuxième est lamélioration de la qualité de notre offre, que ce soit en matière daccueil, dhébergement, ou de formation.
Je signerai les premiers contrats de destinations avant lété. Ce sont des engagements innovants entre lEtat et les collectivités locales pour renforcer lattrait des destinations, organiser les acteurs et les réseaux et nous rendre ainsi plus forts pour assurer la promotion de nos territoires. De nouveaux objectifs précis ont été fixés à Atout France pour structurer la filière et mieux organiser notre promotion à linternational en définissant des pays cibles.
Car notre image est aujourdhui encore un atout décisif, à la fois pour notre prestige et notre influence. Nous devons continuer à séduire les Français et attirer de nouveaux clients originaires des pays émergents, qui sont désormais nos principaux marchés, et qui trouvent chez nous une culture et un art de vivre exceptionnels. Cest cette image-là de la France quils ont appris à aimer et cest celle que nous devons incarner et promouvoir.
Cela suppose de mieux nous organiser pour valoriser notre pays mais également de nous assumer pleinement comme une grande nation ouverte à toutes les cultures et à toutes les différences, accueillante, généreuse et sûre de ses atouts économiques comme des valeurs qui ont marqué son histoire.
Cest cette synthèse de lefficacité économique et du rayonnement culturel que nous devons réussir, et le tourisme est un des moyens dy parvenir. Cest la conviction du Gouvernement et la raison dêtre de la politique quil a mise en place.
Source http://www.artisanat-commerce-tourisme.gouv.fr, le 19 mars 2013