Déclaration de M. Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances, sur la politique économique et budgétaire sérieuse, en faveur de la croissance économique et de la réduction des inégalités, à l'Assemblée nationale le 13 mars 2013.

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Circonstance : Séance de questions d'actualité, à l'Assemblée nationale le 13 mars 2013

Texte intégral

Monsieur le Député, nous nous trouvons en effet dans une situation de crise, et l'économie européenne est très dégradée. Je ne reprendrai pas tous les chiffres relatifs à la zone euro au dernier trimestre de l'année 2012, mais la croissance est négative à -0,6 point. La France, avec 0,3 point, fait ainsi mieux que ses partenaires, Allemagne comprise, ou moins mal plutôt, car nous ne saurions nous contenter de ce résultat.
C'est pourquoi nous devons mener une politique qui sache tenir les deux bouts de la chaîne : le sérieux budgétaire, qui est indispensable, mais également le souci de la croissance, qui ne peut être, ne doit être, ni ne sera l'oubliée de notre politique économique.
Le sérieux budgétaire s'impose car la dette publique dont nous avons hérité, et qui s'est accrue de 600 milliards d'euros au cours du dernier quinquennat, est une dépense improductive : tout euro consacré à son remboursement - et d'autant si elle devait coûter plus cher par manque de crédibilité -, c'est un euro en moins pour l'éducation, un euro en moins pour l'hôpital, pour l'emploi. Une stratégie de désendettement s'impose donc. Dans le même temps, la croissance est indispensable. Or, si nous faisons moins mal que d'autres, c'est notamment parce que nous avons mené une politique favorable à la consommation des classes populaires et des classes moyennes, auxquelles nous sommes attachés.
S'ajoute, dans le cadre européen, le pacte de croissance que le président de la République a obtenu lors du premier Conseil européen. Tout un ensemble de dispositions est au service de ce pacte : qu'il s'agisse des fonds structurels européens, du fonds pour la jeunesse, de tout ce que nous mettons en oeuvre pour investir, de l'action de la BEI que Bernard Cazeneuve et moi-même voulons stimuler afin qu'elle investisse en priorité sur nos territoires.
Comme vous le voyez, Monsieur le Député, nous cherchons à mener une politique de sortie responsable de la crise, qui soit certes sérieuse, mais qui n'oublie jamais la croissance et agisse pour les peuples, tout en réduisant les inégalités.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 mars 2013