Texte intégral
Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureuse douvrir avec vous cette journée de débat sur un sujet essentiel : la formation tout au long de la vie dans les métiers du tourisme.
Je remercie le Conservatoire National des Arts et Métiers de nous accueillir aujourdhui, et je tiens à saluer lengagement, pour cet événement comme pour lensemble de ses actions, de lInstitut Français du Tourisme, qui contribue, depuis sa création, à la structuration des formations initiales et à la valorisation des métiers du secteur.
Ce débat, est au coeur de mes priorités, et il sinscrit parfaitement dans lactualité et les besoins des métiers du tourisme.
Dabord, parce que lemploi et la jeunesse sont les deux grandes priorités du Gouvernement, pour lesquelles chaque jour tous nos efforts sont mobilisés.
Egalement parce que le tourisme, qui représente plus de 7% du PIB et surtout plus de 2 millions demplois, est assurément un contributeur majeur de léconomie française, qui résiste mieux que dautres en période de crise économique et irrigue lensemble de notre territoire.
Pourtant, comme vous le savez, plus de 50 000 emplois demeurent non pourvus dans le secteur. On ne peut pas accepter pareille situation quand près dun quart de nos jeunes sont au chômage.
Jai fait de la structuration dune solide filière de lindustrie touristique et de lamélioration de laccueil et de la qualité de nos services les deux chantiers majeurs de ma feuille de route lors de ma prise de fonction.
Le tourisme est avant tout une affaire dhommes et de femmes, qui sont au coeur de la réussite dune destination. Le contact humain, le sens du service client, la faculté à sadapter à différents public sont autant de facteurs de succès qui reposent sur ceux qui travaillent dans nos entreprises. Et ce qui est vrai en matière daccueil des touristes en France lest aussi pour les tour opérateurs et les agences de voyage qui emmènent les Français en vacances.
Les enjeux auxquels sont confrontés les métiers du tourisme sont multiples, quil sagisse de la qualification des employés, de la professionnalisation des formations, de ladaptation des prestations aux nouvelles attentes et aux nouvelles pratiques des visiteurs, et bien sûr de leur image mal définie auprès du grand public.
La meilleure façon dy répondre, cest la formation. Initiale, bien sûr, et les offres sont en train de se structurer, mais aussi tout au long de la vie, par des organismes, ou par le tutorat.
Cette articulation doit permettre aux jeunes qui envisagent de rechercher un emploi dans le secteur touristique de se projeter sur le long terme, de ne pas considérer cet emploi comme une simple première expérience, et de savoir quun parcours construit et diversifié est possible avec une progression salariale réelle, des changements dentreprises, voire de branche, grâce à la formation continue.
Ce sont ces impératifs qui ont guidé laction du Gouvernement pour répondre tout à la fois à lurgence ainsi quaux enjeux de notre économie, de ses entreprises et de ses salariés.
100 000 emplois davenir seront signés dici la fin de lannée. Ils permettent à certaines entreprises, aux associations et aux collectivités locales dembaucher un jeune dont la rémunération est soutenue massivement par lEtat, mais surtout, ils permettent aux jeunes sans diplôme dacquérir une première expérience professionnelle et une formation sanctionnée et officiellement reconnue, et donc sa valorisation.
Autre outil essentiel : désormais, ce sont toutes les entreprises qui sont invitées à se saisir du contrat de génération, qui permet lui aussi, par la présence dun tuteur sénior, de dispenser durant trois ans une formation de qualité à un jeune qui sintègre ainsi plus durablement dans lentreprise, dans son métier, et dans sa profession.
Car la formation professionnelle est un réel passeport pour la mobilité et la progression de carrière.
Dans cette perspective, elle doit être lisible, accessible, attractive, et innovante.
De ce point de vue, je tiens à saluer les initiatives qui y concourent, comme celles qui ont été prises par lInstitut Français du Tourisme avec la publication de louvrage « Réussir dans le tourisme » qui associe tous les acteurs du secteur. Je me réjouis que lactivité de lIFT se soit poursuivie par la création de la collection académique « Tourisme : compétences et métiers ».
Cest enfin la mise en place de licences professionnelles et de masters en partenariat avec des grandes écoles, dont lEcole Nationale Supérieure des Arts et Métiers, qui oeuvre avec efficacité pour la professionnalisation des métiers et leur adaptation aux évolutions du secteur.
Le Ministère de lartisanat, du commerce et du tourisme, à travers Atout France et ses services est pleinement impliqué dans la poursuite de ces objectifs. Cette action passe par un soutien fort aux dispositifs qui facilitent et qui favorisent la formation, et en particulier la formation continue.
Cest le sens du soutien apporté par le Ministère au « Permis de former » mis en place par le Fonds de Formation de lIndustrie Hôtelière, et des référentiels métiers-activités-compétences qui ont été produits avec Atout France afin de clarifier le paysage des métiers et des formations qui y mènent et de préciser les parcours possible dans le secteur.
Mais un travail dampleur, de diagnostic et de propositions, doit être mené pour saisir les questions de lemploi et de la formation dans leur ensemble, puisquelles sont étroitement interdépendantes, et, en un mot, pour faire du tourisme un secteur moteur de la création demplois en France.
Ce travail a dores et déjà commencé.
Cest bien là le sens de la mission que Michel SAPIN et moi-même avons confiée à François NOGUE Président du Conseil dadministration de Pôle Emploi, qui a été également Directeur des Ressources Humaines du Groupe SNCF.
Cette mission nous permettra didentifier les raisons du déficit dattractivité de certains métiers, des difficultés de recrutement et de faire des propositions sur ladaptation nécessaire des compétences, en fonction des activités et des territoires, pour mieux répondre aux besoins de professionnalisme accru de la filière et répondre à cette question majeure : où et dans quels métiers se trouvent les 50 000 emplois non pourvus dans la filière ?
La mission est également chargée didentifier les évolutions de notre offre touristique à privilégier pour avoir un impact positif sur lemploi. En effet, la situation de lemploi en France commande que notre attractivité et ses retombées économiques trouvent de nouvelles formules qui se traduisent par des créations demplois.
Alors que les métiers du tourisme jouissent dune bonne image auprès des jeunes, que 87% les trouvent épanouissant, 61% pleins davenir, seulement 39% considèrent avoir été bien informés sur les métiers du tourisme au cours de leur scolarité. Linformation sur les opportunités professionnelles dans ce secteur doit donc être renforcée, en particulier au moment de lorientation et des choix de cursus scolaires.
La difficulté vient en réalité du fait quils sont trop souvent considérés comme des premières expériences exclusivement. Moins de la moitié des jeunes pensent quil est possible dévoluer et dy faire carrière.
Voilà ce à quoi il faut collectivement sattaquer !
Le potentiel est là. Jen suis convaincue, et je pense que vous lêtes aussi.
Dabord en montrant que cette image est fausse, en informant davantage, en valorisant des trajectoires, des parcours et non pas seulement les premiers postes accessibles. Ensuite, en renforçant encore les perspectives de carrière par le développement de deux pans essentiels à la progression : la formation continue et lentrepreneuriat.
Les jeunes font preuve aussi dune certaine appréhension quant au nombre de langues étrangères requises, ou à déventuels impératifs de mobilité géographique importante. Ce sont des idées quil faut pourtant nuancer, dans bien des cas. Même si je suis convaincue que nous devons améliorer lapprentissage des langues étrangères.
Surtout, la filière doit sappuyer sur des compétences que cette génération a développées plus vite, plus facilement, et plus naturellement. Je veux parler, bien sûr, de lusage des technologies numériques et de la bonne connaissance des réseaux sociaux.
Ces compétences sont de plus en plus cruciales dans les activités de la filière touristique. Il est indispensable pour les entreprises de prendre ce virage rapidement. Moins des deux tiers dentre elles permettent des réservations sur internet, alors même que plus de 9 personnes sur 10 préparent au moins une étape, ou plus, de leur voyage sur internet.
Enfin je voudrais insister sur lune des orientations cruciales du tourisme pour les années à venir, et quil revient à la France de ne pas manquer : cest le tourisme vert.
Et pour faire émerger les solutions pour une croissance verte du secteur touristique, pour la réduction de lempreinte écologique des déplacements et des séjours, il est nécessaire de constituer une offre solide de léco-tourisme.
Autre enjeu majeur pour ce secteur : il faut également soutenir les entrepreneurs et encourager linnovation.
Je salue donc chaleureusement louverture du premier incubateur dentreprises innovantes du monde exclusivement dédié au tourisme, à Paris, par Jean Bernard BROS, présent parmi nous aujourdhui. Je souhaite remercier les élus pour leur implication dans ce projet.
Mais il faut aussi que les métiers y soient étroitement adaptés, et facilement transformés par la transmission de bonnes pratiques et lévolution des formations.
Cest la raison pour laquelle jai demandé à ce que la mission de M. NOGUE étudie ladaptation des compétences aux besoins réels des entreprises et de la filière.
Aujourdhui, la transmission, la valorisation et linnovation sont au coeur des débats et je salue ces orientations ; je souhaite que vos échanges ouvrent des perspectives audacieuses qui permettront à davantage de jeunes de décider, par envie, de rejoindre ce secteur stratégique pour notre économie qui participe pleinement au redressement de notre pays.
Je vous remercie.
Source http://www.artisanat-commerce-tourisme.gouv.fr, le 11 avril 2013
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureuse douvrir avec vous cette journée de débat sur un sujet essentiel : la formation tout au long de la vie dans les métiers du tourisme.
Je remercie le Conservatoire National des Arts et Métiers de nous accueillir aujourdhui, et je tiens à saluer lengagement, pour cet événement comme pour lensemble de ses actions, de lInstitut Français du Tourisme, qui contribue, depuis sa création, à la structuration des formations initiales et à la valorisation des métiers du secteur.
Ce débat, est au coeur de mes priorités, et il sinscrit parfaitement dans lactualité et les besoins des métiers du tourisme.
Dabord, parce que lemploi et la jeunesse sont les deux grandes priorités du Gouvernement, pour lesquelles chaque jour tous nos efforts sont mobilisés.
Egalement parce que le tourisme, qui représente plus de 7% du PIB et surtout plus de 2 millions demplois, est assurément un contributeur majeur de léconomie française, qui résiste mieux que dautres en période de crise économique et irrigue lensemble de notre territoire.
Pourtant, comme vous le savez, plus de 50 000 emplois demeurent non pourvus dans le secteur. On ne peut pas accepter pareille situation quand près dun quart de nos jeunes sont au chômage.
Jai fait de la structuration dune solide filière de lindustrie touristique et de lamélioration de laccueil et de la qualité de nos services les deux chantiers majeurs de ma feuille de route lors de ma prise de fonction.
Le tourisme est avant tout une affaire dhommes et de femmes, qui sont au coeur de la réussite dune destination. Le contact humain, le sens du service client, la faculté à sadapter à différents public sont autant de facteurs de succès qui reposent sur ceux qui travaillent dans nos entreprises. Et ce qui est vrai en matière daccueil des touristes en France lest aussi pour les tour opérateurs et les agences de voyage qui emmènent les Français en vacances.
Les enjeux auxquels sont confrontés les métiers du tourisme sont multiples, quil sagisse de la qualification des employés, de la professionnalisation des formations, de ladaptation des prestations aux nouvelles attentes et aux nouvelles pratiques des visiteurs, et bien sûr de leur image mal définie auprès du grand public.
La meilleure façon dy répondre, cest la formation. Initiale, bien sûr, et les offres sont en train de se structurer, mais aussi tout au long de la vie, par des organismes, ou par le tutorat.
Cette articulation doit permettre aux jeunes qui envisagent de rechercher un emploi dans le secteur touristique de se projeter sur le long terme, de ne pas considérer cet emploi comme une simple première expérience, et de savoir quun parcours construit et diversifié est possible avec une progression salariale réelle, des changements dentreprises, voire de branche, grâce à la formation continue.
Ce sont ces impératifs qui ont guidé laction du Gouvernement pour répondre tout à la fois à lurgence ainsi quaux enjeux de notre économie, de ses entreprises et de ses salariés.
100 000 emplois davenir seront signés dici la fin de lannée. Ils permettent à certaines entreprises, aux associations et aux collectivités locales dembaucher un jeune dont la rémunération est soutenue massivement par lEtat, mais surtout, ils permettent aux jeunes sans diplôme dacquérir une première expérience professionnelle et une formation sanctionnée et officiellement reconnue, et donc sa valorisation.
Autre outil essentiel : désormais, ce sont toutes les entreprises qui sont invitées à se saisir du contrat de génération, qui permet lui aussi, par la présence dun tuteur sénior, de dispenser durant trois ans une formation de qualité à un jeune qui sintègre ainsi plus durablement dans lentreprise, dans son métier, et dans sa profession.
Car la formation professionnelle est un réel passeport pour la mobilité et la progression de carrière.
Dans cette perspective, elle doit être lisible, accessible, attractive, et innovante.
De ce point de vue, je tiens à saluer les initiatives qui y concourent, comme celles qui ont été prises par lInstitut Français du Tourisme avec la publication de louvrage « Réussir dans le tourisme » qui associe tous les acteurs du secteur. Je me réjouis que lactivité de lIFT se soit poursuivie par la création de la collection académique « Tourisme : compétences et métiers ».
Cest enfin la mise en place de licences professionnelles et de masters en partenariat avec des grandes écoles, dont lEcole Nationale Supérieure des Arts et Métiers, qui oeuvre avec efficacité pour la professionnalisation des métiers et leur adaptation aux évolutions du secteur.
Le Ministère de lartisanat, du commerce et du tourisme, à travers Atout France et ses services est pleinement impliqué dans la poursuite de ces objectifs. Cette action passe par un soutien fort aux dispositifs qui facilitent et qui favorisent la formation, et en particulier la formation continue.
Cest le sens du soutien apporté par le Ministère au « Permis de former » mis en place par le Fonds de Formation de lIndustrie Hôtelière, et des référentiels métiers-activités-compétences qui ont été produits avec Atout France afin de clarifier le paysage des métiers et des formations qui y mènent et de préciser les parcours possible dans le secteur.
Mais un travail dampleur, de diagnostic et de propositions, doit être mené pour saisir les questions de lemploi et de la formation dans leur ensemble, puisquelles sont étroitement interdépendantes, et, en un mot, pour faire du tourisme un secteur moteur de la création demplois en France.
Ce travail a dores et déjà commencé.
Cest bien là le sens de la mission que Michel SAPIN et moi-même avons confiée à François NOGUE Président du Conseil dadministration de Pôle Emploi, qui a été également Directeur des Ressources Humaines du Groupe SNCF.
Cette mission nous permettra didentifier les raisons du déficit dattractivité de certains métiers, des difficultés de recrutement et de faire des propositions sur ladaptation nécessaire des compétences, en fonction des activités et des territoires, pour mieux répondre aux besoins de professionnalisme accru de la filière et répondre à cette question majeure : où et dans quels métiers se trouvent les 50 000 emplois non pourvus dans la filière ?
La mission est également chargée didentifier les évolutions de notre offre touristique à privilégier pour avoir un impact positif sur lemploi. En effet, la situation de lemploi en France commande que notre attractivité et ses retombées économiques trouvent de nouvelles formules qui se traduisent par des créations demplois.
Alors que les métiers du tourisme jouissent dune bonne image auprès des jeunes, que 87% les trouvent épanouissant, 61% pleins davenir, seulement 39% considèrent avoir été bien informés sur les métiers du tourisme au cours de leur scolarité. Linformation sur les opportunités professionnelles dans ce secteur doit donc être renforcée, en particulier au moment de lorientation et des choix de cursus scolaires.
La difficulté vient en réalité du fait quils sont trop souvent considérés comme des premières expériences exclusivement. Moins de la moitié des jeunes pensent quil est possible dévoluer et dy faire carrière.
Voilà ce à quoi il faut collectivement sattaquer !
Le potentiel est là. Jen suis convaincue, et je pense que vous lêtes aussi.
Dabord en montrant que cette image est fausse, en informant davantage, en valorisant des trajectoires, des parcours et non pas seulement les premiers postes accessibles. Ensuite, en renforçant encore les perspectives de carrière par le développement de deux pans essentiels à la progression : la formation continue et lentrepreneuriat.
Les jeunes font preuve aussi dune certaine appréhension quant au nombre de langues étrangères requises, ou à déventuels impératifs de mobilité géographique importante. Ce sont des idées quil faut pourtant nuancer, dans bien des cas. Même si je suis convaincue que nous devons améliorer lapprentissage des langues étrangères.
Surtout, la filière doit sappuyer sur des compétences que cette génération a développées plus vite, plus facilement, et plus naturellement. Je veux parler, bien sûr, de lusage des technologies numériques et de la bonne connaissance des réseaux sociaux.
Ces compétences sont de plus en plus cruciales dans les activités de la filière touristique. Il est indispensable pour les entreprises de prendre ce virage rapidement. Moins des deux tiers dentre elles permettent des réservations sur internet, alors même que plus de 9 personnes sur 10 préparent au moins une étape, ou plus, de leur voyage sur internet.
Enfin je voudrais insister sur lune des orientations cruciales du tourisme pour les années à venir, et quil revient à la France de ne pas manquer : cest le tourisme vert.
Et pour faire émerger les solutions pour une croissance verte du secteur touristique, pour la réduction de lempreinte écologique des déplacements et des séjours, il est nécessaire de constituer une offre solide de léco-tourisme.
Autre enjeu majeur pour ce secteur : il faut également soutenir les entrepreneurs et encourager linnovation.
Je salue donc chaleureusement louverture du premier incubateur dentreprises innovantes du monde exclusivement dédié au tourisme, à Paris, par Jean Bernard BROS, présent parmi nous aujourdhui. Je souhaite remercier les élus pour leur implication dans ce projet.
Mais il faut aussi que les métiers y soient étroitement adaptés, et facilement transformés par la transmission de bonnes pratiques et lévolution des formations.
Cest la raison pour laquelle jai demandé à ce que la mission de M. NOGUE étudie ladaptation des compétences aux besoins réels des entreprises et de la filière.
Aujourdhui, la transmission, la valorisation et linnovation sont au coeur des débats et je salue ces orientations ; je souhaite que vos échanges ouvrent des perspectives audacieuses qui permettront à davantage de jeunes de décider, par envie, de rejoindre ce secteur stratégique pour notre économie qui participe pleinement au redressement de notre pays.
Je vous remercie.
Source http://www.artisanat-commerce-tourisme.gouv.fr, le 11 avril 2013