Texte intégral
Je vous souhaite bonjour à tous et si vous le voulez bien, nous allons maintenant entrer dans cette journée de travail. Je veux tout dabord tout simplement vous remercier de mavoir invitée pour en donner le départ.
Cest un séminaire annuel et je disais à Madame votre Présidente que ces séances de travail, de remise en question, de recherche de réponses montrent que vous travaillez et que vous travaillez dans un secteur qui est en mouvement permanent. Et linitiative, lexpérimentation des parcours de santé démontrent cette recherche permanente dune meilleure coordination, dune meilleure cohérence et dun épaulement interprofessionnel des acteurs de santé.
Je veux saluer tout ce que vous avez fait, dabord. Et je crois que si nous avons signé la première expérimentation à Paris, cest parce que quelque chose existait déjà. Nous signons ces expérimentations là où il y a une préparation, un travail, une cohérence déjà en place, dans lespoir de la prolonger, de la magnifier et de laméliorer. Donc ce que je veux dire de manière très forte, cest que dans mon esprit, comme dans ceux, je crois, de Madame Touraine et de Claude Evin, il ny a en aucun cas une remise en question des réseaux tels que les vôtres. Il y a au contraire une volonté de construire sur du dur. Et ce dur, cest vous qui lavez apporté. Je suis tout à fait claire là-dessus. Il nest ni question dévacuer ce qui a été fait déjà, ni question dempiler. Il est question, en fonction des territoires, daméliorer, de donner de lefficacité, de mettre de la solidité. Cest en effet un domaine assez difficile. Jen parlais avec ma conseillère tout à lheure. Les mots sont un peu des mots-valises. On dit : « on va coordonner ». Jessaie de parler au plus profond de ce que je pense. On na pas toujours, on ne voit pas toujours, on ne sait pas toujours « palper » comment ces choses se font. Et cest vous qui faites ça, justement. Cest vous qui trouvez de quoi meubler solidement ces mots. Je pense dailleurs quil ny a pas un modèle unique et que chaque modèle naît du terrain et se développe à partir du terrain, autour des personnes âgées qui ont des besoins certainement assez différents selon les territoires. Je pense à la traditionnelle opposition - en tout cas différenciation - entre les territoires urbains, denses et les territoires ruraux. Donc le parcours de santé nest pas le même par définition et doit être construit à partir de lexpérience locale.
Deuxième aspect de ce que je voudrais exprimer au début de cette journée de travail. Nous travaillons et, en particulier en ce moment, nous avons des réunions pour analyser le Plan Alzheimer, pour en faire le point, pour voir comment nous le prolongerons. Une des questions qui se pose, tout au long de cette évaluation, cest lintégration des MAIA dans le territoire local. Jai vu avec beaucoup dintérêt, parce que jespère avoir les minutes ou un prolongement de votre journée de travail, que cétait une des premières questions que vous vous posiez ce matin. En effet, je vais sur le terrain - vous vous en doutez - et souvent on me dit : « comment bien intégrer les CLIC, les MAIA, les réseaux ? ». Ces questions que vous vous posez aussi sont celles pour lesquelles jattends des réponses, jattends des expériences, jattends des illustrations et des preuves que cela peut se faire sans empiler des couches et, au contraire, en donnant à chacun plus de force, plus de cohérence et plus de solidité.
Autre point que vous abordez je crois cet après-midi, cest la mise en cohérence : comment faire travailler ensemble, de telle manière que chacun y travaille mieux - je dirais à moindre coût - mais en donnant au coût un sens large. Coût financier, mais aussi coût ou plutôt économie en gaspillage dénergie des différents acteurs de santé. Ceux qui oeuvrent autour de la personne âgée, vous le savez, sont nombreux, quelquefois pas suffisamment connus, pas suffisamment requis auprès de la personne âgée. Là aussi, il y a certainement des modèles différents pour les faire travailler ensemble. Là aussi, vous vous pencherez sur cette question et je serai très intéressée par des réponses concrètes, des exemples concrets. Je comprends souvent mieux à partir dexemples concrets. Ce que nous voulons éviter tous, ce sont les doublons. Et combien il y en a autour de la personne âgée ! Je men rends compte, je men suis rendu compte comme médecin et je men rends compte maintenant comme ministre. On voit que, dans les aides à domicile, les aides au sens le plus large, il y a des doublons, des superpositions, des mauvaises distributions des tâches. Il y a aussi des creux et des vides. Lidéal étant bien sûr de remplir les creux par les doublons - cest une expression - cest-à-dire de faire quil ny ait plus ni lun ni lautre.
Voila ce que je voulais vous dire très simplement. Jai plus à apprendre de vous quà vous apporter, autre que cette volonté dexprimer que nous comptons sur vous, il nest pas question de vous écarter. Jai appris avec plaisir tout à lheure que vous aviez quelques améliorations concrètes à votre exercice quotidien.
Je ne veux pas être plus longue, parce jaimerais partager un peu votre séance de travail et je donne la parole à Madame la Présidente.
Source http://www.fregif.org, le 27 mai 2013