Texte intégral
Monsieur le Président,
Monsieur le Recteur,
Mesdames et messieurs les rectrices, recteurs et représentants duniversités,
Ma présence aujourd'hui c'est l'histoire d'une promesse. une promesse que j'ai formulée il y a environ un an, après ma prise de fonction, auprès du recteur Cerquiglini. j'avais fait la promesse de venir à Sao Paulo au Brésil pour ouvrir la 16ème Assemblée générale de lAgence universitaire de la Francophonie. J'ai pu tenir ma promesse. Je suis très heureuse d'être parmi vous aujourd'hui.
Le choix du Brésil témoigne du dynamisme de la Francophonie universitaire et de son ouverture au-delà de la Francophonie historique et politique. De nombreuses universités ont décidé de vous rejoindre et ainsi dutiliser le français pour renforcer leur ouverture internationale.
Il y a eu récemment de nombreuses adhésions duniversités dAmérique du Sud, de Chine, dInde ou même du Japon, lAUF compte aujourdhui 782 membres situés dans 90 pays.
Nous sommes aujourd'hui accueillis par l'Université de São Paulo, nouveau membre de cette très vaste communauté d'universités qui dispensent des enseignements entièrement ou partiellement en français. Je veux remercier très chaleureusement les responsables de ce prestigieux établissement pour leur accueil. Quel symbole merveilleux que cette assemblée générale soit hébergée au sein dune telle université et dans un pays à la vitalité éclatante qui fait ladmiration de tant de citoyens du monde. Que le Brésil, qui a bâti sa puissance sur la diversité de son peuple et de sa culture, fasse le pari de rejoindre lAUF, cest là la preuve de luniversalité portée par notre diversité francophone.
De nouvelles puissances saffirment dans le monde comme le Brésil où nous nous trouvons, la Chine , lInde et ainsi se dessine une nouvelle géographie des langues dans laquelle il ny a pas un langage unique pour toute la planète, mais une pluralité linguistique qui permet à chacun de vivre sa diversité.
Dans ce contexte, la langue française et la Francophonie , avec ses 77 pays sur les 5 continents, et ses 225 millions de locuteurs qui devraient être près de 800 millions dans 40 ans, en 2050, se présentent comme une communauté davenir qui se retrouve dans le monde universitaire.
LAUF qui réunit de nombreux réseaux, réseau détudiants, denseignants, de chercheurs, détablissements, tire sa force de sa diversité, de sa capacité à fédérer toutes les énergies et toutes les intelligences sur tous les continents. Par votre action vous permettez aux étudiants, de tisser depuis maintenant plus de 50 ans des réseaux de connaissances, de travail, de recherche, mais aussi des réseaux de solidarité.
Votre approche de la mondialisation qui respecte la diversité culturelle et la pluralité linguistique est synonyme douverture dans le respect des particularités de chacun.
Près de 800 universités membres de lAgence universitaire de la Francophonie dans une 98 pays, cela veut dire des milliers détudiants, des milliers de chercheurs et denseignants qui circulent, échangent, partagent leurs travaux.
LAUF compte désormais 10 Bureaux régionaux, le dernier né a ouvert à Rabat au Maroc lannée dernière, et lAgence sappuie aussi désormais sur 6 instituts de la Francophonie depuis linauguration à Tunis dun nouvel établissement localisé à luniversité de Carthage. Ce dynamisme est le fruit conjugué de vos efforts, Monsieur le Président, Monsieur le Recteur et de ceux de vos collaborateurs, et je vous en félicite.
Bâtir sans cesse de nouvelles relations pour renforcer votre réseau, être capable de sadapter sans cesse à des réalités nouvelles, cest votre atout majeur dans ce monde qui bouge à toute vitesse.
Nous devons être présents aussi sur la carte virtuelle et quasi infinie de lespace numérique. Je me réjouis à cet égard que, tout récemment, lAgence universitaire de la francophonie et luniversité de Cergy-Pontoise aient inauguré lAcadémie Francophone des Savoirs et le premier campus numérique francophone en Europe occidentale.
Notre présence au sein de cet espace très concurrentiel du savoir et de la recherche universitaire, nous ne pouvons lassumer pleinement quavec de linventivité et de laudace, tout en restant fidèles à nos valeurs, même par ces temps de crise.
Notre inventivité cest de pouvoir sappuyer aujourdhui sur des pays qui, comme le Brésil, ne sont pas membres formellement de lOrganisation internationale de la Francophonie , mais qui ont compris lintérêt de rejoindre notre réseau pour les valeurs quil incarne.
Dans cette diversité, il y a le socle de nos fondamentaux. Car la Francophonie universitaire cest lhumanisme intégral de Senghor, un humanisme du savoir et de la connaissance, transmis généreusement à des générations détudiants.
Etendre notre réseau, le développer, cest aussi étendre lunivers des possibles pour nos étudiants et nos chercheurs. La mobilité dans lespace francophone, sur cinq continents, nest ce pas aussi ce que nous pouvons proposer de meilleur à ceux qui nous rejoignent ?
Depuis que jai pris mes fonctions une question est revenue plusieurs fois. Celle de l'erasmus francophone. Or cest bien à travers lAUF et ses membres que cet Erasmus francophone existe déjà.
La mobilité croissante des étudiants est déjà une réalité.
La mobilité des connaissances, la mobilité des personnes, cest vous qui la faites vivre au quotidien, par le transfert des savoirs dans le monde francophone, par les échanges universitaires que vous entretenez, par les bourses que vous offrez aux meilleurs pour leur permettre daller découvrir dautres horizons.
Notre rayonnement doit également se mesurer à la place de notre langue dans l'univers extrêmement hiérarchisé du monde des sciences et de la diffusion des travaux.
Actuellement, cet univers est dominé par langlais. Il y a certes des publications en français, en espagnol ou en allemand mais qui restent trop minoritaires. La montée en puissance dimmense pays comme la Chine et lInde va sans aucun doute changer cette donne trop facilement jugée irrémédiable.
Ces pays, sous la pression de leurs propres intellectuels, publient de plus en plus dans leur propre langue. Nous allons vers un véritable plurilinguisme où la francophonie peut et doit prendre toute sa place.
Vous laurez compris. Je suis pleinement confiante dans lavenir ; jai confiance en notre capacité de relever ces immenses défis, tous ensemble, francophones, unis dans notre diversité.
La Francophonie universitaire cest la patrie des esprits libres. Et cette liberté na pas de prix. Elle rassemble des femmes et des hommes dexception animés par la même passion du savoir et de la connaissance et qui y consacrent leur vie, de la même manière que les artistes consacrent leur vie à leur art.
Permettez-moi davoir une pensée particulière pour les femmes qui, aujourdhui encore, dans certain pays, se battent pour accéder à ce monde de la connaissance dont elles sont exclues, victimes de lobscurantisme (ICI la ministre a fait un long développement pour expliquer son déplacement à Goma, comment elle avait été sensibilisée à la situation des femmes. Elle a expliqué qu'une guerre sans image se déroulait à l'est de la RDC, que le viol était utilisé comme arme de guerre, que des femmes et des fillettes, étaient victimes de ces viols.)
Mesdames et Messieurs, je vous adresse tous mes voeux de réussite pour vos travaux et je salue une nouvelle fois, cette passion de transmettre qui vous anime.Je vous remercie.