Texte intégral
Messieurs les parlementaires,
Monsieur le préfet,
Monsieur le chef détat-major de larmée de lair,
Madame la directrice,
Mesdames et Messieurs,
Se retrouver avec vous, sous cette magnifique verrière, pour inaugurer cette salle des huit colonnes, cest un moment démotion. Je crois que ce qui nous rassemble, ce nest pas simplement une rénovation; cest la renaissance dun lieu mythique de lépopée aéronautique.
En 1927, cest ici que Charles Lindbergh atterrit au terme de sa traversée de lAtlantique, la première en solitaire et sans escale. Il avait vingt-cinq ans et venait de passer plus de trente-trois heures à bord du Spirit of Saint Louis, monoplan entré dans la légende. Deux semaines auparavant, cest dici que deux autres pilotes dexception, Charles Nungesser et François Coli avaient tenté de rallier lAmérique à bord de lOiseau blanc, mais ils sétaient perdus dans lAtlantique.
En 1933, avant même linauguration de laérogare historique que nous devons à larchitecte Georges Labro, qui aura lieu pour lExposition universelle de 1937, cest dans cette salle que fut lancé Air France. Et cest elle encore qui allait donner à laviation commerciale ses lettres de noblesse, en accueillant les premières lignes régulières entre Paris et Londres.
Le ministère de la défense est heureux de pouvoir redonner à ce chef-uvre de lArt déco, qui a traversé les événements du siècle, sa splendeur originelle. Il accueillera bientôt une collection daéronefs de la Grande Guerre. Demain, cest lensemble de laérogare historique qui retrouvera son allure des Années Trente.
En réinvestissant ces lieux, le musée de lAir et de lEspace est lui-même partie prenante de la légende quil nous présente.
Créé au lendemain de la Première Guerre mondiale, installé dans laérogare historique du Bourget depuis 1986, cest le premier musée aéronautique de France et lun des plus importants au monde par lampleur de sa fréquentation et la richesse de ses collections.
Bien sûr, laviation militaire y est naturellement représentée, et lArmée de lair a des liens intimes avec ce musée, comme la Patrouille de France, dont nous fêtions les soixante ans il y a quelques jours, nous le rappellera tout à lheure. Mais les collections, avec notamment 200 avions originaux, embrassent lépopée aérospatiale dans toute sa diversité, depuis les premières montgolfières jusquaux fusées Ariane 1 et 5.
Ministre de la défense, je suis fier de cette diversité, de cette trajectoire, de cette histoire et du dessin du futur quelle trace.
En ayant la responsabilité du musée de lAir et de lEspace, le ministère dont jai la charge, qui est le deuxième acteur culturel de lEtat, rappelle limportance de la culture pour la Défense. La culture est en effet cette matière vivante, qui fait du métier des armes, et du métier daviateur, un peu plus quun métier, une passion, une vocation, une histoire ; mais la culture à la Défense sadresse aussi à la Nation, en donnant à lengagement présent de nos soldats la profondeur dune histoire partagée.
Les grands musées de la défense, qui sont au cur de notre politique culturelle, ajoutent une troisième dimension. Comme le musée de lArmée est le cinquième musée de France, et comme le musée de la Marine est celui de toutes les marines, le musée de lAir et de lEspace doit être un lieu de rassemblement de tous les acteurs et de tous les passionnés de lair et de lespace ; il a vocation à être un lieu dexposition du patrimoine et des savoir-faire aéronautiques français.
Cest dans cet esprit que nous avons engagé la rénovation du musée, dont la restauration de cette salle nest quune première étape. Cest un chantier majeur, qui doit tous nous mobiliser. Pour le mener, jexprime toute ma confiance à Catherine Maunoury ainsi quà ses équipes, dont je connais le dynamisme, mais je compte aussi sur lensemble des partenaires du musée.
Le ministère de la défense est dores et déjà au rendez-vous de cette rénovation puisquil a consenti, mon prédécesseur Gérard Longuet a décidé en 2011, une subvention significative et il avait bien fait. Dans le contexte budgétaire que nous connaissons tous, cest un effort important, mais il donne la mesure de notre intérêt pour le musée.
Ici, je veux saluer les acteurs industriels réunis autour du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales, le GIFAS. Leur contribution également significative pour la rénovation du musée, également décidée en 2011, montre quils partagent cet intérêt. Car le musée naccueille pas seulement, tous les deux ans, le Salon du Bourget, qui ouvrira dailleurs bientôt ses portes. Il est une vitrine incomparable, chaque jour de lannée, pour les performances et les innovations industrielles de notre pays.
Pour cette raison, je souhaite renforcer la coopération avec les industriels, en les associant durablement au développement du musée. Aujourdhui, il y a une urgence, qui est de mettre à labri les collections dont une partie souffre de mauvaises conditions de conservation. Cest notre patrimoine quil sagit de préserver. A cette fin, grâce à lapport déterminant du GIFAS, nous envisageons la construction de nouveaux hangars sur le site de Dugny. Mais au-delà de cette urgence, que nous allons régler, cest lavenir du musée de lAir et de lEspace quil sagit de penser. Mon souhait est que nous le fassions ensemble.
Mesdames et Messieurs,
Vous le comprenez, le musée de lAir et de lEspace appartient à chacun dentre nous ; plus encore, il nous rassemble. Demain, il portera témoignage des futurs engagements aériens de nos armées, mais aussi des nouvelles prouesses humaines et techniques qui, comme Charles Lindbergh et son monoplan hier, continueront de faire vivre lépopée aérospatiale. Et je crois que ce doit être, pour nous tous, pour lHistoire et pour le futur, un motif de fierté pour notre pays.
Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 4 juin 2013