Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, sur la rénovation du musée de l'Air et de l'Espace, au Bourget le 3 juin 2013.

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Circonstance : Inauguration de la rénovation de la salle des huit colonnes du musée de l’Air et de l’Espace, au Bourget (Seine-Saint-Denis) le 3 juin 2013

Texte intégral


Messieurs les parlementaires,
Monsieur le préfet,
Monsieur le chef d’état-major de l’armée de l’air,
Madame la directrice,
Mesdames et Messieurs,
Se retrouver avec vous, sous cette magnifique verrière, pour inaugurer cette salle des huit colonnes, c’est un moment d’émotion. Je crois que ce qui nous rassemble, ce n’est pas simplement une rénovation; c’est la renaissance d’un lieu mythique de l’épopée aéronautique.
En 1927, c’est ici que Charles Lindbergh atterrit au terme de sa traversée de l’Atlantique, la première en solitaire et sans escale. Il avait vingt-cinq ans et venait de passer plus de trente-trois heures à bord du Spirit of Saint Louis, monoplan entré dans la légende. Deux semaines auparavant, c’est d’ici que deux autres pilotes d’exception, Charles Nungesser et François Coli avaient tenté de rallier l’Amérique à bord de l’Oiseau blanc, mais ils s’étaient perdus dans l’Atlantique.
En 1933, avant même l’inauguration de l’aérogare historique que nous devons à l’architecte Georges Labro, qui aura lieu pour l’Exposition universelle de 1937, c’est dans cette salle que fut lancé Air France. Et c’est elle encore qui allait donner à l’aviation commerciale ses lettres de noblesse, en accueillant les premières lignes régulières entre Paris et Londres.
Le ministère de la défense est heureux de pouvoir redonner à ce chef-œuvre de l’Art déco, qui a traversé les événements du siècle, sa splendeur originelle. Il accueillera bientôt une collection d’aéronefs de la Grande Guerre. Demain, c’est l’ensemble de l’aérogare historique qui retrouvera son allure des Années Trente.
En réinvestissant ces lieux, le musée de l’Air et de l’Espace est lui-même partie prenante de la légende qu’il nous présente.
Créé au lendemain de la Première Guerre mondiale, installé dans l’aérogare historique du Bourget depuis 1986, c’est le premier musée aéronautique de France et l’un des plus importants au monde par l’ampleur de sa fréquentation et la richesse de ses collections.
Bien sûr, l’aviation militaire y est naturellement représentée, et l’Armée de l’air a des liens intimes avec ce musée, comme la Patrouille de France, dont nous fêtions les soixante ans il y a quelques jours, nous le rappellera tout à l’heure. Mais les collections, avec notamment 200 avions originaux, embrassent l’épopée aérospatiale dans toute sa diversité, depuis les premières montgolfières jusqu’aux fusées Ariane 1 et 5.
Ministre de la défense, je suis fier de cette diversité, de cette trajectoire, de cette histoire et du dessin du futur qu’elle trace.
En ayant la responsabilité du musée de l’Air et de l’Espace, le ministère dont j’ai la charge, qui est le deuxième acteur culturel de l’Etat, rappelle l’importance de la culture pour la Défense. La culture est en effet cette matière vivante, qui fait du métier des armes, et du métier d’aviateur, un peu plus qu’un métier, une passion, une vocation, une histoire ; mais la culture à la Défense s’adresse aussi à la Nation, en donnant à l’engagement présent de nos soldats la profondeur d’une histoire partagée.
Les grands musées de la défense, qui sont au cœur de notre politique culturelle, ajoutent une troisième dimension. Comme le musée de l’Armée est le cinquième musée de France, et comme le musée de la Marine est celui de toutes les marines, le musée de l’Air et de l’Espace doit être un lieu de rassemblement de tous les acteurs et de tous les passionnés de l’air et de l’espace ; il a vocation à être un lieu d’exposition du patrimoine et des savoir-faire aéronautiques français.
C’est dans cet esprit que nous avons engagé la rénovation du musée, dont la restauration de cette salle n’est qu’une première étape. C’est un chantier majeur, qui doit tous nous mobiliser. Pour le mener, j’exprime toute ma confiance à Catherine Maunoury ainsi qu’à ses équipes, dont je connais le dynamisme, mais je compte aussi sur l’ensemble des partenaires du musée.
Le ministère de la défense est d’ores et déjà au rendez-vous de cette rénovation puisqu’il a consenti, mon prédécesseur Gérard Longuet a décidé en 2011, une subvention significative et il avait bien fait. Dans le contexte budgétaire que nous connaissons tous, c’est un effort important, mais il donne la mesure de notre intérêt pour le musée.
Ici, je veux saluer les acteurs industriels réunis autour du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales, le GIFAS. Leur contribution également significative pour la rénovation du musée, également décidée en 2011, montre qu’ils partagent cet intérêt. Car le musée n’accueille pas seulement, tous les deux ans, le Salon du Bourget, qui ouvrira d’ailleurs bientôt ses portes. Il est une vitrine incomparable, chaque jour de l’année, pour les performances et les innovations industrielles de notre pays.
Pour cette raison, je souhaite renforcer la coopération avec les industriels, en les associant durablement au développement du musée. Aujourd’hui, il y a une urgence, qui est de mettre à l’abri les collections dont une partie souffre de mauvaises conditions de conservation. C’est notre patrimoine qu’il s’agit de préserver. A cette fin, grâce à l’apport déterminant du GIFAS, nous envisageons la construction de nouveaux hangars sur le site de Dugny. Mais au-delà de cette urgence, que nous allons régler, c’est l’avenir du musée de l’Air et de l’Espace qu’il s’agit de penser. Mon souhait est que nous le fassions ensemble.
Mesdames et Messieurs,
Vous le comprenez, le musée de l’Air et de l’Espace appartient à chacun d’entre nous ; plus encore, il nous rassemble. Demain, il portera témoignage des futurs engagements aériens de nos armées, mais aussi des nouvelles prouesses humaines et techniques qui, comme Charles Lindbergh et son monoplan hier, continueront de faire vivre l’épopée aérospatiale. Et je crois que ce doit être, pour nous tous, pour l’Histoire et pour le futur, un motif de fierté pour notre pays.
Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 4 juin 2013