Texte intégral
Q - Ministre de la francophonie, vous voilà sur un terrain où on ne vous attendait pas, celui de la lutte pour l'emploi et ceci en France même. Pouvez-vous nous expliquer votre démarche ?
R - Il se trouve que j'ai longtemps travaillé sur la question des jeunes qui n'entrent pas dans le monde du travail. Chaque année, quelques 150.000 jeunes quittent le système scolaire sans même maîtriser les bases de la langue française. Or, cette carence constitue une barrière infranchissable pour l'accès au marché du travail. Cette population se trouve reléguée en périphérie du monde du travail, comme oubliée. C'est donc en direction de cette population que j'ai décidé de lancer le plan «Francophonie : objectif emploi» que j'annoncerai ce vendredi à Lyon.
Q - Comment s'articulera ce plan ?
R - En nous appuyant sur un opérateur spécialisé sur l'apprentissage du français, mais également en mobilisant les acteurs institutionnels et associatifs en lien avec les ministères concernés. Cette formation sera labélisée par le ministère de la francophonie et reconnue par les entreprises ce qui est très important.
Q - Reste à savoir comment amener ces jeunes en difficultés, et parfois même dans une attitude de rupture, à suivre une telle formation ?
R - Nous travaillerons en collaboration avec le ministère de la ville afin d'identifier ces jeunes, première étape de la formation.
Q - Quels objectifs chiffrés poursuivez-vous ?
R - Nous espérons former ainsi 20.000 jeunes sur deux années.
Q - De quels moyens financiers disposerez-vous ?
R - Ce plan est encore en cours d'élaboration mais je peux d'ores et déjà dire que nous bénéficierons du soutien d'entreprises que j'ai déjà mobilisées. La cause en vaut la peine. Puisqu'il s'agit de replacer la langue française comme l'outil central de l'insertion dans le monde du travail. Au-delà, il s'agit de redonner de la dignité à une partie de la jeunesse. De lui redonner confiance.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 juin 2013