Déclaration de M. Laurent Fabius, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, en réponse à une question sur la faiblesse de l'euro par rapport au dollar, à l'Assemblée nationale le 9 mai 2000.

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Lorsqu'on examine les résultats économiques de la France, surtout depuis deux ou trois ans, on ne peut pas les séparer de ce qu'a apporté la décision de créer l'euro. En permettant la stabilité monétaire et des taux d'intérêt modérés, l'euro a déjà contribué à la croissance et à la réduction du chômage.
Hier, les ministres des Finances de la zone euro se sont réunis pour faire le point. L'accord entre nous ne s'est jamais manifesté aussi clairement. Tous, en effet, nous estimons que la situation des différents pays de l'euro est économiquement la meilleure qu'ils aient connue depuis 15 ans. Tous, nous estimons que, par rapport à cette situation, le niveau actuel de l'euro n'est pas ce qu'il devrait être. A la question de savoir si une intervention auprès de la Banque centrale était possible, nous avons tous répondu que cet instrument est à notre disposition et que nous saurions nous en servir.
Au demeurant, il faut se garder de s'émouvoir trop vite. Le dollar vaut actuellement environ 7 F, mais nous l'avons connu à 11 F et aussi à 4 F. C'est un véritable choix économique dont il s'agit. Certains pensent qu'un bon équilibre se trouve dans un euro fort avec des taux d'intérêt très faibles ; d'autres dans un euro très faible avec des taux élevés. Nous avons tous considéré qu'il fallait un euro stable avec des taux bas. C'est cette conviction que nous avons fait passer à la Banque centrale européenne.
Je suis persuadé que dans les semaines à venir la valeur de l'euro correspondra mieux à la réalité économique de l'Europe .
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 mai 2000)