Entretien de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, avec BFM le 29 octobre 2013, sur la libération de quatre otages français.

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Média : BFM TV

Texte intégral


Ils sont en bonne forme, je vous rassure. Je viens d'avoir leurs familles au téléphone, François Hollande leur avait parlé dans l'après-midi.
Maintenant, on les a amenés pour qu'ils se reposent. Une courte nuit et je pense que vers la fin de la matinée de demain, nous serons à Paris avec eux. Nous sommes extrêmement heureux parce que c'est quand même un calvaire de plus de trois ans. Imaginez ce que cela veut dire, trois années dans des conditions extrêmement difficiles. Nous sommes vraiment très heureux.
Je voudrais souligner le rôle tout à fait déterminant qu'a joué M. Mahamadou Issoufou, le président du Niger. Vous savez qu'ils ont été enlevés au Niger, ils ont ensuite été emmenés au Mali. Il y a eu plusieurs tentatives de libération. Finalement, c'est cette tentative-là qui a permis d'atteindre ce résultat.
Je pense que les familles sont très heureuses, et nous aussi, que ce calvaire se termine enfin.
Q - Quels ont été les premiers mots des otages ? Que vous ont-ils dit ?
R - Ils ont dans un degré d'informations différent. Il y en a qui étaient à peu près au courant de ce qui se passait, et d'autres qui ne l'étaient pas du tout. Ils sont restés trois années en arrière. Lorsque vous avez passé trois ans dans le désert, ne sachant pas le lendemain si vous serez encore en vie, tout à coup vous êtes accueillis par une forêt de caméras, évidemment, vous êtes un peu secoués.
Q - Cela veut-il dire qu'ils étaient séparés ?
R - Ils ont été séparés un moment et récemment ils ont été rassemblés. Ils sont en bonne forme, c'est l'essentiel.
Q - Peut-on en savoir plus sur la manière dont ils ont été libérés ? Est-ce lié à l'opération française de la semaine dernière ?
R - Non, pas du tout. Cela n'a aucun rapport. Il y a eu beaucoup de tentatives mais l'action déterminante, c'est celle qui, en liaison avec nous, a été menée par le président du Niger, M. Issoufou. Mais cela n'a aucun rapport avec l'opération récente de l'armée.
Q - Y a-t-il eu une rançon payée par l'État français ou par les entreprises qui les employaient ?
R - Non, vous savez la doctrine qui est la nôtre : il n'y a pas de paiement de rançon. Et encore une fois, je veux saluer ce soir l'action du président nigérien, tout au bonheur d'avoir récupéré les nôtres. Vous savez que c'était un travail extrêmement long. Les familles ont été très responsables, c'était une situation très difficile et ce soir nous sommes tout à notre joie.
Demain, ce sera un sentiment de liberté que chacun de nous ressentira en les voyant à Paris.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 novembre 2013