Texte intégral
JEAN-MICHEL APHATIE
Ce n'est pas forcément une surprise mais c'est évidemment une mauvaise nouvelle, la production en France a chuté, moins 0,1 % nous dit l'INSEE ce matin, votre commentaire ?
PIERRE MOSCOVICI
En effet ce n'est pas une surprise parce que l'INSEE prévoyait pour 2013 un profil un peu heurté, nous avons eu deux trimestres de récession, c'était le dernier trimestre 2012, le premier 2013 et puis l'économie française est repartie dans le bon sens avec un excellent deuxième trimestre à 0,5 et on savait que le troisième serait plat, en réalité c'est moins 0,1. Les prévisions aussi bien de la Banque de France que de l'INSEE pour le quatrième montrent que cette fois-ci la machine a vraiment redémarré à 0,4 point, ce qui fait que je maintiens le fait que nous aurons 0,1 ou 0,2 % de croissance en 2013, nous avons déjà ce qu'on appelle techniquement un acquis de croissance de 0,1 point, si nous faisons 0,4 au quatrième trimestre comme on nous le dit, nous serons à 0,2 aisément et puis nous sommes sur un rythme toujours de croissance à 1 %. Bref
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous êtes optimiste mais dans le détail la prévision de l'INSEE peut tout de même tempérer cet optimisme, troisième trimestre, toujours en France 2013, l'investissement des entreprises en replis de 0,6 %, on dit que c'est un indicateur économique à moyen terme qui est intéressant et qui là est plutôt inquiétant.
PIERRE MOSCOVICI
Mais c'est le problème structurel de l'économie française depuis des années en vérité et c'est un des moteurs de la croissance qui est le principal et c'est celui que nous voulons faire repartir, l'investissement et c'est la raison pour laquelle le gouvernement fait autant pour la compétitivité. On s'interroge parfois sur la raison de nos choix pour le crédit d'impôt compétitivité emploi, ce qui représente 20 milliards d'euros de baisse du coût du travail en 2014, sur la mobilisation que nous mettons pour le financement de l'économie, la réforme que j'ai présenté hier de l'assurance vie pour orienter l'épargne des Français qui est abondante vers l'investissement. C'est l'investissement, c'est l'investissement des entreprises qui est la clé de la reprise.
JEAN-MICHEL APHATIE
Une chute de 0,6 au troisième trimestre, c'est un mauvais indicateur
PIERRE MOSCOVICI
D'abord ça fait plusieurs trimestres qu'il n'est pas bon, il ne chute pas mais il n'est toujours pas bon. Ensuite nous avons des raisons de penser qu'il n'a pas été bon dans la zone euro au troisième trimestre. Alors il faut voir aussi qu'il y a des facteurs dits conjoncturels, il y a les facteurs climatiques, il y a le fait qu'il y a une montée en gamme des ventes automobiles qui manifestera seulement ses effets dans le quatrième trimestre, on a déjà les chiffres. Il y a eu aussi temporairement une baisse des exportations aéronautiques qui n'est pas liée au carnet de commandes mais à un creux à ce moment-là. Donc encore une fois l'économie française, elle est repartie dans le bon sens, elle est sur un rythme de croissance annuel de 1 %. Et je maintiens les chiffres qui sont les miens, 0,1 ou 0,2 en 2013, 2014, 0,9 des instituts de conjonctures internationaux disent plutôt plus de 1 et 2015, 1,7, ça prend du temps.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous maintenez vos prévisions ?
PIERRE MOSCOVICI
Oui, ça prend du temps de redresser un appareil productif
JEAN-MICHEL APHATIE
Malgré
PIERRE MOSCOVICI
qui ont été dégradés ou déprimés, mais la France très solide.
JEAN-MICHEL APHATIE
Malgré l'état d'esprit, le mauvais climat en France, malgré tous les refus de toute nature que l'on constate ces jours-ci ?
PIERRE MOSCOVICI
C'est un pays qui est un pays qui doute de lui-même, la France c'est en même temps un pays qui a des atouts extraordinaires. Il a des infrastructures de qualité, il a une main d'oeuvre de qualité, il a un système éducatif de qualité, il a des entreprises formidables, il a une capacité d'innovation et nous savions quand nous sommes arrivés ici en mai 2012, François HOLLANDE le savait, qu'il fallait à la fois redresser les comptes publics et ça demande des efforts, qu'il fallait redresser l'appareil productif et ça demande une mobilisation. Nous sommes au moment où la machine économique redémarre, où la croissance repart, où les entreprises françaises vont mieux, vous parliez de l'investissement, j'ai des raisons de penser qu'au quatrième trimestre on a un appareil productif qui redémarre, une production qui redémarre, mais nous savions que le troisième marquerait un creux, ce n'est pas une surprise, ce n'est pas un indicateur de déclin, ce n'est pas une récession, c'est un moment dans cette année qui est une année de reprise de la France.
JEAN-MICHEL APHATIE
Pour ne pas affecter cette timide reprise très timide, certains disent, il ne faut pas même à gauche, il ne faut pas augmenter la TVA au 1er janvier, des manifestations sont prévues, 1er décembre, non à l'augmentation de la TVA, que répondez-vous Pierre MOSCOVICI ?
PIERRE MOSCOVICI
D'abord je voudrais rappeler que la TVA, elle avait augmenté en 2012 à 21,2 %, que nous sommes revenus
JEAN-MICHEL APHATIE
Et vous avez annulé cette augmentation
PIERRE MOSCOVICI
Annulé, nous sommes revenus à 20 %, pourquoi faire, justement attendez
JEAN-MICHEL APHATIE
Certains vous demandent de l'annuler.
PIERRE MOSCOVICI
Non Jean-Michel APHATIE.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous ne l'annulerez pas.
PIERRE MOSCOVICI
Voilà pourquoi elle est là.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous ne l'annulerez pas.
PIERRE MOSCOVICI
Non voilà pourquoi elle est là, elle est là précisément, vous parliez d'investissement, c'est par l'entreprise que va reprendre l'économie française complètement. C'est par l'entreprise que reviendra la croissance, c'est par l'entreprise que reviendront les embauches dans le secteur marchand dont nous avons besoin. Bien sûr nous avons des politiques d'emploi qui sont des politiques d'emploi volontaire et je vous redis ici et volontiers que l'objectif de l'inversion de la courbe du chômage d'ici à la fin de l'année 2013, il est maintenu et je le crois tout à fait solide. On observe qu'il y a une décélération dans les suppressions d'emplois, qu'il y a une montée en charge des dispositifs d'emplois prévus par le gouvernement notamment pour les jeunes, qu'il y a déjà une inversion de la courbe du chômage pour les jeunes, donc tout ça, ça va dans le bon sens. Mais la TVA, elle est faite pour financer en partie cet effort qui permettra l'investissement des Français donc l'emploi et je pense que vous savez une augmentation de 0,4 point, personne n'est obligée de la répercuter dans les prix.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais il est possible aussi que les entreprises qui ont une faible marge
PIERRE MOSCOVICI
Personne ne peut le faire, personne ne peut le faire.
JEAN-MICHEL APHATIE
Les entreprises qui ont une faible marge le fassent.
PIERRE MOSCOVICI
Je pense qu'il est important qu'il y ait aussi des comportements vertueux, notamment dans un secteur de la grande distribution qui doit montrer un engagement civique aux côtés des Français.
JEAN-MICHEL APHATIE
Autre taxe qui créée beaucoup de problèmes : l'écotaxe. Elle est suspendue. Ça veut dire que l'État, à partir du 1er janvier, paiera ce qu'il doit à la société ECOMOUV' pour l'installation des portiques et autres dispositifs, entre dix-huit et vingt millions d'euros par mois.
PIERRE MOSCOVICI
Par rapport à cette société, je dois dire deux choses.
JEAN-MICHEL APHATIE
Est-ce que vous paierez en janvier ? Est-ce que vous pouvez répondre précisément à cette question ?
PIERRE MOSCOVICI
Je vais vous répondre précisément. D'abord cette société n'a pas, à l'heure où je parle, remplit ses obligations donc elle peut elle-même être redevable de pénalités de retard.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous devez valider cela à la fin du mois. D'accord ?
PIERRE MOSCOVICI
On va en parler, donc il y aura une négociation avec elle et dans cette négociation moi, comme ministre de l'économie et des finances, j'ai deux objectifs. Le premier, c'est qu'on fasse la transparence sur ce partenariat public-privé, et le deuxième c'est que ça ne coûte pas trop d'argent aux contribuables.
JEAN-MICHEL APHATIE
« Pas trop » : est-ce que vous paierez à partir du 1er janvier l'indemnité prévue à ECOUMOUV' ?
PIERRE MOSCOVICI
L'État paye toujours ce qu'il doit mais en même temps, il y a de l'autre côté de l'argent que nous doit ECOMOUV'. Je pense que ça ne coûtera pas aux contribuables au 1er janvier et pour le reste, je négocierai de manière serrée pour faire la transparence. Je rappelle qu'il y a une commission d'enquête parlementaire sur ce contrat qui apparaît quand même très favorable et qu'il y a aussi une enquête judiciaire.
JEAN-MICHEL APHATIE
L'écotaxe est suspendue jusqu'à quand, Pierre MOSCOVICI ?
PIERRE MOSCOVICI
Suspension n'est pas suppression. Elle est suspendue, je fais faire un peu une Lapalissade, jusqu'à ce qu'on puisse trouver un consensus pour l'appliquer.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ça peut être long ?
PIERRE MOSCOVICI
Ça peut être long.
JEAN-MICHEL APHATIE
Un fonds a été créé hier pour aider les entreprises en difficulté
PIERRE MOSCOVICI
Mais la pertinence de l'écotaxe n'est pas remise en cause.
JEAN-MICHEL APHATIE
Un fonds a été créé hier pour aider les entreprises en difficulté ; trois cent quatre-vingts millions d'euros devraient figurer dans ce fonds. Résistance économique parce que les banques ne font pas leur travail dit Arnaud MONTEBOURG. Est-ce que vous diriez comme lui, que les banques ne font pas leur travail en France, Pierre MOSCOVICI ?
PIERRE MOSCOVICI
Je dirais qu'il n'y a pas de problème de financement global en France, et ça j'y veille et nous y veillons ensemble, notamment en créant la Banque Publique d'Investissement. Simplement ce qui se passe, c'est qu'il y a aujourd'hui une série de plans sociaux, et on le voit, qui touchent de grosses PME ou des entreprises de taille intermédiaire, des emplois menacés, et que nous avons voulu et j'appuie totalement Arnaud MONTEBOURG dans cette initiative nous avons voulu faire en sorte de mettre à disposition des entreprises viables qui ont besoin de fonds pour les restructurations, ces fonds justement à travers un fonds qu'on appelle le Fonds de Développement Economique et Social, avec une équipe interministérielle dédiée. Je pense que c'est important d'avoir à la fois une action qui permette de renforcer positivement, offensivement, la compétitivité de l'économie française, mais aussi de défendre les emplois, et aussi de le défendre avec une défense sociale et économique. Donc nous sommes totalement en phase là-dessus.
JEAN-MICHEL APHATIE
Les banques ne font pas leur travail ?
PIERRE MOSCOVICI
Les banques financent l'économie et nous y veillons.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais vous ne dites pas comme Arnaud MONTEBOURG, que les banques ne font pas leur travail.
PIERRE MOSCOVICI
Je dis que les banques peuvent toujours faire mieux leur travail, mais que nous veillons aussi à ce que le financement de l'économie, tant privé que public, et je pense aussi aux collectivités locales, soit fluide. Nous avons d'ailleurs mis en place les financements pour leur investissement de long terme. Je pense aux collectivités locales qui soutiennent l'emploi.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 novembre 2013
Ce n'est pas forcément une surprise mais c'est évidemment une mauvaise nouvelle, la production en France a chuté, moins 0,1 % nous dit l'INSEE ce matin, votre commentaire ?
PIERRE MOSCOVICI
En effet ce n'est pas une surprise parce que l'INSEE prévoyait pour 2013 un profil un peu heurté, nous avons eu deux trimestres de récession, c'était le dernier trimestre 2012, le premier 2013 et puis l'économie française est repartie dans le bon sens avec un excellent deuxième trimestre à 0,5 et on savait que le troisième serait plat, en réalité c'est moins 0,1. Les prévisions aussi bien de la Banque de France que de l'INSEE pour le quatrième montrent que cette fois-ci la machine a vraiment redémarré à 0,4 point, ce qui fait que je maintiens le fait que nous aurons 0,1 ou 0,2 % de croissance en 2013, nous avons déjà ce qu'on appelle techniquement un acquis de croissance de 0,1 point, si nous faisons 0,4 au quatrième trimestre comme on nous le dit, nous serons à 0,2 aisément et puis nous sommes sur un rythme toujours de croissance à 1 %. Bref
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous êtes optimiste mais dans le détail la prévision de l'INSEE peut tout de même tempérer cet optimisme, troisième trimestre, toujours en France 2013, l'investissement des entreprises en replis de 0,6 %, on dit que c'est un indicateur économique à moyen terme qui est intéressant et qui là est plutôt inquiétant.
PIERRE MOSCOVICI
Mais c'est le problème structurel de l'économie française depuis des années en vérité et c'est un des moteurs de la croissance qui est le principal et c'est celui que nous voulons faire repartir, l'investissement et c'est la raison pour laquelle le gouvernement fait autant pour la compétitivité. On s'interroge parfois sur la raison de nos choix pour le crédit d'impôt compétitivité emploi, ce qui représente 20 milliards d'euros de baisse du coût du travail en 2014, sur la mobilisation que nous mettons pour le financement de l'économie, la réforme que j'ai présenté hier de l'assurance vie pour orienter l'épargne des Français qui est abondante vers l'investissement. C'est l'investissement, c'est l'investissement des entreprises qui est la clé de la reprise.
JEAN-MICHEL APHATIE
Une chute de 0,6 au troisième trimestre, c'est un mauvais indicateur
PIERRE MOSCOVICI
D'abord ça fait plusieurs trimestres qu'il n'est pas bon, il ne chute pas mais il n'est toujours pas bon. Ensuite nous avons des raisons de penser qu'il n'a pas été bon dans la zone euro au troisième trimestre. Alors il faut voir aussi qu'il y a des facteurs dits conjoncturels, il y a les facteurs climatiques, il y a le fait qu'il y a une montée en gamme des ventes automobiles qui manifestera seulement ses effets dans le quatrième trimestre, on a déjà les chiffres. Il y a eu aussi temporairement une baisse des exportations aéronautiques qui n'est pas liée au carnet de commandes mais à un creux à ce moment-là. Donc encore une fois l'économie française, elle est repartie dans le bon sens, elle est sur un rythme de croissance annuel de 1 %. Et je maintiens les chiffres qui sont les miens, 0,1 ou 0,2 en 2013, 2014, 0,9 des instituts de conjonctures internationaux disent plutôt plus de 1 et 2015, 1,7, ça prend du temps.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous maintenez vos prévisions ?
PIERRE MOSCOVICI
Oui, ça prend du temps de redresser un appareil productif
JEAN-MICHEL APHATIE
Malgré
PIERRE MOSCOVICI
qui ont été dégradés ou déprimés, mais la France très solide.
JEAN-MICHEL APHATIE
Malgré l'état d'esprit, le mauvais climat en France, malgré tous les refus de toute nature que l'on constate ces jours-ci ?
PIERRE MOSCOVICI
C'est un pays qui est un pays qui doute de lui-même, la France c'est en même temps un pays qui a des atouts extraordinaires. Il a des infrastructures de qualité, il a une main d'oeuvre de qualité, il a un système éducatif de qualité, il a des entreprises formidables, il a une capacité d'innovation et nous savions quand nous sommes arrivés ici en mai 2012, François HOLLANDE le savait, qu'il fallait à la fois redresser les comptes publics et ça demande des efforts, qu'il fallait redresser l'appareil productif et ça demande une mobilisation. Nous sommes au moment où la machine économique redémarre, où la croissance repart, où les entreprises françaises vont mieux, vous parliez de l'investissement, j'ai des raisons de penser qu'au quatrième trimestre on a un appareil productif qui redémarre, une production qui redémarre, mais nous savions que le troisième marquerait un creux, ce n'est pas une surprise, ce n'est pas un indicateur de déclin, ce n'est pas une récession, c'est un moment dans cette année qui est une année de reprise de la France.
JEAN-MICHEL APHATIE
Pour ne pas affecter cette timide reprise très timide, certains disent, il ne faut pas même à gauche, il ne faut pas augmenter la TVA au 1er janvier, des manifestations sont prévues, 1er décembre, non à l'augmentation de la TVA, que répondez-vous Pierre MOSCOVICI ?
PIERRE MOSCOVICI
D'abord je voudrais rappeler que la TVA, elle avait augmenté en 2012 à 21,2 %, que nous sommes revenus
JEAN-MICHEL APHATIE
Et vous avez annulé cette augmentation
PIERRE MOSCOVICI
Annulé, nous sommes revenus à 20 %, pourquoi faire, justement attendez
JEAN-MICHEL APHATIE
Certains vous demandent de l'annuler.
PIERRE MOSCOVICI
Non Jean-Michel APHATIE.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous ne l'annulerez pas.
PIERRE MOSCOVICI
Voilà pourquoi elle est là.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous ne l'annulerez pas.
PIERRE MOSCOVICI
Non voilà pourquoi elle est là, elle est là précisément, vous parliez d'investissement, c'est par l'entreprise que va reprendre l'économie française complètement. C'est par l'entreprise que reviendra la croissance, c'est par l'entreprise que reviendront les embauches dans le secteur marchand dont nous avons besoin. Bien sûr nous avons des politiques d'emploi qui sont des politiques d'emploi volontaire et je vous redis ici et volontiers que l'objectif de l'inversion de la courbe du chômage d'ici à la fin de l'année 2013, il est maintenu et je le crois tout à fait solide. On observe qu'il y a une décélération dans les suppressions d'emplois, qu'il y a une montée en charge des dispositifs d'emplois prévus par le gouvernement notamment pour les jeunes, qu'il y a déjà une inversion de la courbe du chômage pour les jeunes, donc tout ça, ça va dans le bon sens. Mais la TVA, elle est faite pour financer en partie cet effort qui permettra l'investissement des Français donc l'emploi et je pense que vous savez une augmentation de 0,4 point, personne n'est obligée de la répercuter dans les prix.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais il est possible aussi que les entreprises qui ont une faible marge
PIERRE MOSCOVICI
Personne ne peut le faire, personne ne peut le faire.
JEAN-MICHEL APHATIE
Les entreprises qui ont une faible marge le fassent.
PIERRE MOSCOVICI
Je pense qu'il est important qu'il y ait aussi des comportements vertueux, notamment dans un secteur de la grande distribution qui doit montrer un engagement civique aux côtés des Français.
JEAN-MICHEL APHATIE
Autre taxe qui créée beaucoup de problèmes : l'écotaxe. Elle est suspendue. Ça veut dire que l'État, à partir du 1er janvier, paiera ce qu'il doit à la société ECOMOUV' pour l'installation des portiques et autres dispositifs, entre dix-huit et vingt millions d'euros par mois.
PIERRE MOSCOVICI
Par rapport à cette société, je dois dire deux choses.
JEAN-MICHEL APHATIE
Est-ce que vous paierez en janvier ? Est-ce que vous pouvez répondre précisément à cette question ?
PIERRE MOSCOVICI
Je vais vous répondre précisément. D'abord cette société n'a pas, à l'heure où je parle, remplit ses obligations donc elle peut elle-même être redevable de pénalités de retard.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous devez valider cela à la fin du mois. D'accord ?
PIERRE MOSCOVICI
On va en parler, donc il y aura une négociation avec elle et dans cette négociation moi, comme ministre de l'économie et des finances, j'ai deux objectifs. Le premier, c'est qu'on fasse la transparence sur ce partenariat public-privé, et le deuxième c'est que ça ne coûte pas trop d'argent aux contribuables.
JEAN-MICHEL APHATIE
« Pas trop » : est-ce que vous paierez à partir du 1er janvier l'indemnité prévue à ECOUMOUV' ?
PIERRE MOSCOVICI
L'État paye toujours ce qu'il doit mais en même temps, il y a de l'autre côté de l'argent que nous doit ECOMOUV'. Je pense que ça ne coûtera pas aux contribuables au 1er janvier et pour le reste, je négocierai de manière serrée pour faire la transparence. Je rappelle qu'il y a une commission d'enquête parlementaire sur ce contrat qui apparaît quand même très favorable et qu'il y a aussi une enquête judiciaire.
JEAN-MICHEL APHATIE
L'écotaxe est suspendue jusqu'à quand, Pierre MOSCOVICI ?
PIERRE MOSCOVICI
Suspension n'est pas suppression. Elle est suspendue, je fais faire un peu une Lapalissade, jusqu'à ce qu'on puisse trouver un consensus pour l'appliquer.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ça peut être long ?
PIERRE MOSCOVICI
Ça peut être long.
JEAN-MICHEL APHATIE
Un fonds a été créé hier pour aider les entreprises en difficulté
PIERRE MOSCOVICI
Mais la pertinence de l'écotaxe n'est pas remise en cause.
JEAN-MICHEL APHATIE
Un fonds a été créé hier pour aider les entreprises en difficulté ; trois cent quatre-vingts millions d'euros devraient figurer dans ce fonds. Résistance économique parce que les banques ne font pas leur travail dit Arnaud MONTEBOURG. Est-ce que vous diriez comme lui, que les banques ne font pas leur travail en France, Pierre MOSCOVICI ?
PIERRE MOSCOVICI
Je dirais qu'il n'y a pas de problème de financement global en France, et ça j'y veille et nous y veillons ensemble, notamment en créant la Banque Publique d'Investissement. Simplement ce qui se passe, c'est qu'il y a aujourd'hui une série de plans sociaux, et on le voit, qui touchent de grosses PME ou des entreprises de taille intermédiaire, des emplois menacés, et que nous avons voulu et j'appuie totalement Arnaud MONTEBOURG dans cette initiative nous avons voulu faire en sorte de mettre à disposition des entreprises viables qui ont besoin de fonds pour les restructurations, ces fonds justement à travers un fonds qu'on appelle le Fonds de Développement Economique et Social, avec une équipe interministérielle dédiée. Je pense que c'est important d'avoir à la fois une action qui permette de renforcer positivement, offensivement, la compétitivité de l'économie française, mais aussi de défendre les emplois, et aussi de le défendre avec une défense sociale et économique. Donc nous sommes totalement en phase là-dessus.
JEAN-MICHEL APHATIE
Les banques ne font pas leur travail ?
PIERRE MOSCOVICI
Les banques financent l'économie et nous y veillons.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais vous ne dites pas comme Arnaud MONTEBOURG, que les banques ne font pas leur travail.
PIERRE MOSCOVICI
Je dis que les banques peuvent toujours faire mieux leur travail, mais que nous veillons aussi à ce que le financement de l'économie, tant privé que public, et je pense aussi aux collectivités locales, soit fluide. Nous avons d'ailleurs mis en place les financements pour leur investissement de long terme. Je pense aux collectivités locales qui soutiennent l'emploi.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 novembre 2013