Texte intégral
Madame la vice-présidente de la Commission des affaires sociales du Sénat,
Mesdames et messieurs les sénateurs,
Monsieur le président de la Haute Autorité de Santé,
Monsieur le président de la CNEDIMTS,
Mesdames et messieurs,
Je tiens dabord à remercier le Sénat et la Haute Autorité de Santé de mavoir invitée et de me donner ainsi loccasion de mexprimer sur un secteur dont je mesure tous les enjeux, notamment en matière dinnovation.
Nous connaissons tous le poids de la santé dans notre économie : près de 11% du PIB et quelque deux millions et demi demplois directs. Qui plus est, ce secteur est à laube de transformations considérables avec le passage dune médecine fondée sur la chimie à une médecine biologique, le passage dune médecine des organes à une médecine moléculaire et génétique, et, bien sûr, lexplosion attendue de la médecine personnalisée.
La manière de nous soigner à lhorizon 2025 sera très différente de celle que nous connaissons aujourdhui, avec également, en toile de fond, limpact inéluctable du numérique, comme dans tous les domaines.
Et si je me sens autorisée à évoquer ce sujet devant vous aujourdhui, en tant que ministre chargée des Petites et Moyennes Entreprises, de linnovation et de léconomie numérique, cest parce que ces transformations vont saccompagner dune évolution de linnovation dans ce secteur, avec de nouveaux acteurs industriels et de nouveaux modèles économiques. "Linnovation à lhôpital" est un véritable enjeu aujourdhui et le sera encore plus demain.
Dans ce contexte, les dispositifs médicaux ont une place particulière : ils sont en effet à la convergence de plusieurs domaines, avec un rôle essentiel des technologies, en particulier des technologies numériques. Les textiles intelligents, limagerie, la robotique, la biomécanique sont autant de domaines connexes qui irriguent celui des dispositifs médicaux : la e-santé, limagerie médicale ou encore la robotique chirurgicale sont de belles illustrations des fruits de cette irrigation.
Plusieurs rapports récents, je pense notamment au rapport du Conseil dAnalyse Stratégique, le rapport de la mission Lewiner sur le "dispositif médical innovant", ont bien posé le caractère stratégique de ce secteur.
En 2010, les technologies médicales représentaient un marché mondial de plus de 200 milliards deuros, en croissance de 6% par an, avec lEurope comme principal débouché devant les Etats-Unis et lAsie. Dans ce paysage mondial, la France est le quatrième marché derrière les Etats-Unis, lAllemagne et le Japon, un marché avec une balance commerciale négative dun milliard deuros.
Le marché français des technologies médicales reste ainsi couvert à plus de 70% par des importations en provenance dEurope (Suisse et Allemagne principalement) et des Etats-Unis, à lexception notable des implants orthopédiques.
Derrière ces chiffres, cest tout lenjeu dune industrie française du dispositif médical qui est posé. La France a des leaders industriels, en particulier dans les implants ou encore les orthèses ; elle a surtout un tissu extrêmement dynamique dETI et de PME innovantes, à linstar de Mauna Kea Technologies, Carmat, Supersonic Imaging ou encore Pixium Vision. 94% des entreprises françaises de technologies médicales sont des PME, ce qui est aussi un témoignage du caractère fragmenté de ce tissu industriel. Et, signe de la vitalité de ce tissu, plus de la moitié des premières médicales mondiales des cinquante dernières années en France sont reliées à un dispositif médical !
Dans ce contexte, linnovation est bien la mère de toutes les batailles, comme tous les rapports missionnés par le Gouvernement et le Président de la République, du rapport Beylat-Tambourin au rapport Lauvergeon, lont mis en avant.
Nous avons déjà engagé plusieurs actions cohérentes en ce sens :
- le Pacte pour la compétitivité, la croissance et lemploi nous a permis de bouger par exemple sur la commande publique, avec lobjectif de 2% réservé à linnovation ;
- nous avons créé le crédit impôt innovation et fait évoluer le statut de la jeune entreprise innovante.
Dans quelques jours, pour aller plus loin, le Premier ministre va présenter une nouvelle donne pour linnovation, sur la base des travaux que jai coordonnés à sa demande.
Ce nécessaire effort transverse en faveur de linnovation va avant tout permettre de renforcer limpact de nos approches sectorielles.
Jen viens donc au dispositif médical.
Le contrat de filière, signé le 5 juillet dernier, a fait du dispositif médical une de ses priorités daction. Je ne citerai que quelques mesures, parmi les plus emblématiques : laccompagnement des PME et ETI à lexport ou encore les engagements ambitieux qui ont été pris pour simplifier les procédures administratives et raccourcir les délais daccès au marché.
Ces premiers pas ont été complétés par un choix stratégique, celui de placer les dispositifs médicaux parmi les priorités de la Nouvelle France Industrielle. Les dispositifs médicaux ont donc logiquement un plan dédié, parmi les 34 plans de la Nouvelle France Industrielle annoncés par le Président de la République et Arnaud MONTEBOURG.
En complément des plans numériques, dont jassume naturellement auprès dArnaud MONTEBOURG la responsabilité, nous avons tenu à ce que le plan "dispositifs médicaux" soit également suivi conjointement par nos deux cabinets en relation étroite avec le cabinet de Marisol TOURAINE, marquant ainsi limportance que linnovation tenait dans ce secteur.
Le pilotage de ce plan a été confié à deux industriels reconnus : Sacha LOISEAU, fondateur et PDG de Mauna Kea Technologies, et André-Michel BALLESTER, PDG de Sorin.
Leur parcours est une belle illustration de nos atouts : Mauna Kea Technologies est une start-up extrêmement innovante en imagerie médicale, qui a su réussir son entrée en bourse pour financer sa croissance et son développement international ; je ne présenterai pas Sorin, une entreprise européenne franco-italienne -, présente à linternational, se développant en France dans la durée, et leader dans les dispositifs médicaux implantables, secteur auquel vous consacrez vos travaux cet après midi.
Nous avons donc tous les atouts pour construire la filière industrielle française des dispositifs médicaux innovants.
Notre priorité doit être lémergence et laccompagnement de la croissance des entreprises innovantes à fort potentiel, start-up, PME ou ETI, pour quelles puissent devenir des leaders mondiaux.
Tous les leviers doivent être mobilisés à cette fin : le financement en fonds propres, je pense bien sûr à toute la chaîne du capital-risque, lutilisation de la standardisation comme arme stratégique, la certification, car nous parlons de santé publique, et son articulation avec le développement économique, le soutien aux écosystèmes de linnovation, au sein desquels les CHU ont une place centrale dans ce domaine, et, bien sûr, la commande publique innovante.
Dans tous les domaines, la commande publique innovante est un levier extrêmement efficace pour accompagner le développement de nos entreprises et de nos start-up. Jai dailleurs participé aujourdhui, avec Arnaud MONTEBOURG et le médiateur des marchés publics, à la parution du guide des marchés publics à destination des PME, car nous devons tout faire pour faciliter laccès des PME, en particulier des PME innovantes, aux marchés publics. Lenjeu, cest la première référence pour des entreprises qui pourront ensuite partir dans un développement international ! Nous devons être cohérents dans nos politiques publiques !
A lhôpital, le marché des dispositifs médicaux représente entre 5 et 6 milliards deuros, dont près de la moitié concerne les seuls consommables utilisés par les établissements publics de santé. Cest pourquoi, nous avons commencé, en liaison étroite avec ma collègue Marisol TOURAINE, une réflexion sur la commande publique innovante, en particulier dans le cadre de la nouvelle donne pour linnovation que jai déjà citée.
Avec les dispositifs médicaux innovants, nous avons tous les atouts pour que des leaders mondiaux émergent, pour peu que nous nous en donnions collectivement les moyens. Votre colloque, par son programme et la qualité du plateau dintervenants quil a réuni, montre que la France a placé cet objectif dans ses priorités politiques.
Je vous assure de mon soutien dans cette dynamique.
Je vous remercie pour votre attention.
Source http://www.redressement-productif.gouv.fr, le 13 novembre 2013
Mesdames et messieurs les sénateurs,
Monsieur le président de la Haute Autorité de Santé,
Monsieur le président de la CNEDIMTS,
Mesdames et messieurs,
Je tiens dabord à remercier le Sénat et la Haute Autorité de Santé de mavoir invitée et de me donner ainsi loccasion de mexprimer sur un secteur dont je mesure tous les enjeux, notamment en matière dinnovation.
Nous connaissons tous le poids de la santé dans notre économie : près de 11% du PIB et quelque deux millions et demi demplois directs. Qui plus est, ce secteur est à laube de transformations considérables avec le passage dune médecine fondée sur la chimie à une médecine biologique, le passage dune médecine des organes à une médecine moléculaire et génétique, et, bien sûr, lexplosion attendue de la médecine personnalisée.
La manière de nous soigner à lhorizon 2025 sera très différente de celle que nous connaissons aujourdhui, avec également, en toile de fond, limpact inéluctable du numérique, comme dans tous les domaines.
Et si je me sens autorisée à évoquer ce sujet devant vous aujourdhui, en tant que ministre chargée des Petites et Moyennes Entreprises, de linnovation et de léconomie numérique, cest parce que ces transformations vont saccompagner dune évolution de linnovation dans ce secteur, avec de nouveaux acteurs industriels et de nouveaux modèles économiques. "Linnovation à lhôpital" est un véritable enjeu aujourdhui et le sera encore plus demain.
Dans ce contexte, les dispositifs médicaux ont une place particulière : ils sont en effet à la convergence de plusieurs domaines, avec un rôle essentiel des technologies, en particulier des technologies numériques. Les textiles intelligents, limagerie, la robotique, la biomécanique sont autant de domaines connexes qui irriguent celui des dispositifs médicaux : la e-santé, limagerie médicale ou encore la robotique chirurgicale sont de belles illustrations des fruits de cette irrigation.
Plusieurs rapports récents, je pense notamment au rapport du Conseil dAnalyse Stratégique, le rapport de la mission Lewiner sur le "dispositif médical innovant", ont bien posé le caractère stratégique de ce secteur.
En 2010, les technologies médicales représentaient un marché mondial de plus de 200 milliards deuros, en croissance de 6% par an, avec lEurope comme principal débouché devant les Etats-Unis et lAsie. Dans ce paysage mondial, la France est le quatrième marché derrière les Etats-Unis, lAllemagne et le Japon, un marché avec une balance commerciale négative dun milliard deuros.
Le marché français des technologies médicales reste ainsi couvert à plus de 70% par des importations en provenance dEurope (Suisse et Allemagne principalement) et des Etats-Unis, à lexception notable des implants orthopédiques.
Derrière ces chiffres, cest tout lenjeu dune industrie française du dispositif médical qui est posé. La France a des leaders industriels, en particulier dans les implants ou encore les orthèses ; elle a surtout un tissu extrêmement dynamique dETI et de PME innovantes, à linstar de Mauna Kea Technologies, Carmat, Supersonic Imaging ou encore Pixium Vision. 94% des entreprises françaises de technologies médicales sont des PME, ce qui est aussi un témoignage du caractère fragmenté de ce tissu industriel. Et, signe de la vitalité de ce tissu, plus de la moitié des premières médicales mondiales des cinquante dernières années en France sont reliées à un dispositif médical !
Dans ce contexte, linnovation est bien la mère de toutes les batailles, comme tous les rapports missionnés par le Gouvernement et le Président de la République, du rapport Beylat-Tambourin au rapport Lauvergeon, lont mis en avant.
Nous avons déjà engagé plusieurs actions cohérentes en ce sens :
- le Pacte pour la compétitivité, la croissance et lemploi nous a permis de bouger par exemple sur la commande publique, avec lobjectif de 2% réservé à linnovation ;
- nous avons créé le crédit impôt innovation et fait évoluer le statut de la jeune entreprise innovante.
Dans quelques jours, pour aller plus loin, le Premier ministre va présenter une nouvelle donne pour linnovation, sur la base des travaux que jai coordonnés à sa demande.
Ce nécessaire effort transverse en faveur de linnovation va avant tout permettre de renforcer limpact de nos approches sectorielles.
Jen viens donc au dispositif médical.
Le contrat de filière, signé le 5 juillet dernier, a fait du dispositif médical une de ses priorités daction. Je ne citerai que quelques mesures, parmi les plus emblématiques : laccompagnement des PME et ETI à lexport ou encore les engagements ambitieux qui ont été pris pour simplifier les procédures administratives et raccourcir les délais daccès au marché.
Ces premiers pas ont été complétés par un choix stratégique, celui de placer les dispositifs médicaux parmi les priorités de la Nouvelle France Industrielle. Les dispositifs médicaux ont donc logiquement un plan dédié, parmi les 34 plans de la Nouvelle France Industrielle annoncés par le Président de la République et Arnaud MONTEBOURG.
En complément des plans numériques, dont jassume naturellement auprès dArnaud MONTEBOURG la responsabilité, nous avons tenu à ce que le plan "dispositifs médicaux" soit également suivi conjointement par nos deux cabinets en relation étroite avec le cabinet de Marisol TOURAINE, marquant ainsi limportance que linnovation tenait dans ce secteur.
Le pilotage de ce plan a été confié à deux industriels reconnus : Sacha LOISEAU, fondateur et PDG de Mauna Kea Technologies, et André-Michel BALLESTER, PDG de Sorin.
Leur parcours est une belle illustration de nos atouts : Mauna Kea Technologies est une start-up extrêmement innovante en imagerie médicale, qui a su réussir son entrée en bourse pour financer sa croissance et son développement international ; je ne présenterai pas Sorin, une entreprise européenne franco-italienne -, présente à linternational, se développant en France dans la durée, et leader dans les dispositifs médicaux implantables, secteur auquel vous consacrez vos travaux cet après midi.
Nous avons donc tous les atouts pour construire la filière industrielle française des dispositifs médicaux innovants.
Notre priorité doit être lémergence et laccompagnement de la croissance des entreprises innovantes à fort potentiel, start-up, PME ou ETI, pour quelles puissent devenir des leaders mondiaux.
Tous les leviers doivent être mobilisés à cette fin : le financement en fonds propres, je pense bien sûr à toute la chaîne du capital-risque, lutilisation de la standardisation comme arme stratégique, la certification, car nous parlons de santé publique, et son articulation avec le développement économique, le soutien aux écosystèmes de linnovation, au sein desquels les CHU ont une place centrale dans ce domaine, et, bien sûr, la commande publique innovante.
Dans tous les domaines, la commande publique innovante est un levier extrêmement efficace pour accompagner le développement de nos entreprises et de nos start-up. Jai dailleurs participé aujourdhui, avec Arnaud MONTEBOURG et le médiateur des marchés publics, à la parution du guide des marchés publics à destination des PME, car nous devons tout faire pour faciliter laccès des PME, en particulier des PME innovantes, aux marchés publics. Lenjeu, cest la première référence pour des entreprises qui pourront ensuite partir dans un développement international ! Nous devons être cohérents dans nos politiques publiques !
A lhôpital, le marché des dispositifs médicaux représente entre 5 et 6 milliards deuros, dont près de la moitié concerne les seuls consommables utilisés par les établissements publics de santé. Cest pourquoi, nous avons commencé, en liaison étroite avec ma collègue Marisol TOURAINE, une réflexion sur la commande publique innovante, en particulier dans le cadre de la nouvelle donne pour linnovation que jai déjà citée.
Avec les dispositifs médicaux innovants, nous avons tous les atouts pour que des leaders mondiaux émergent, pour peu que nous nous en donnions collectivement les moyens. Votre colloque, par son programme et la qualité du plateau dintervenants quil a réuni, montre que la France a placé cet objectif dans ses priorités politiques.
Je vous assure de mon soutien dans cette dynamique.
Je vous remercie pour votre attention.
Source http://www.redressement-productif.gouv.fr, le 13 novembre 2013