Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, en réponse à une question sur la conduite de la politique gouvernementale, à l'Assemblée nationale le 8 janvier 2014.

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Circonstance : Question au gouvernement posée par M. Yves Nicolin, député (UMP) de Loire, à l'Assemblée nationale le 8 janvier 2014

Texte intégral

Merci monsieur le Président ! Mesdames, messieurs le député, monsieur le député Nicolin, vous avez à juste titre parlé de crédibilité. Je pense que vous faisiez allusion à l'opposition qui est bien incapable de faire la moindre proposition.
Il est vrai que Monsieur Copé a annoncé il y a quelque temps, pour permettre d'améliorer la situation de notre pays, une baisse des dépenses publiques de 130 milliards… 130 milliards sans jamais nous dire exactement de quoi il s'agissait, comme s'il y avait une méthode miracle pour baisser la dépense publique.
Mais, nous, nous ne nous contentons pas de parole monsieur Nicolin, nous agissons et je vous renvoie, puisque vous semblez découvrir des choses nouvelles - je vous renvoie à ma déclaration de politique générale de juillet 2012 - et j'avais, sans complaisance, dressé un tableau de la situation dont alors nous héritions : c'est-à-dire une France endettée, un déficit public considérable, mais aussi les services publics laissés en jachère, des réformes jamais engagées et des inégalités qui n'avaient cessé de croître, et la perte d'influence politique de la France, c'est la situation que nous avons trouvée.
L'engagement que j'avais exprimé c'était celui du redressement de la France. Ce redressement est en marche. Le Président de la République n'a rien dit d'autre le 31 décembre. Ce redressement, il faut l'amplifier, il faut l'accélérer, c'est-à-dire réduire notre déficit, réduire la dépense publique pour retrouver des marges de manoeuvre, pour investir, investir dans l'avenir, investir dans l'éducation, investir dans la formation, mais en même temps aussi continuer et réussir la bataille de la croissance et de l'emploi, en France et en Europe.
C'est ce chantier qui conduit à proposer aux acteurs économiques et sociaux un nouveau pacte, un pacte d'avenir, un pacte de responsabilité. La semaine prochaine le Président de la République dira aux Français son ambition. Il dira sa méthode, mais c'est l'enjeu de l'avenir de la France qui est là aujourd'hui en cause. Vous pouvez faire tous le Hollande bashing que vous voulez, vous pouvez faire tous le Ayrault bashing que vous voulez, mais il y a un bashing que je n'accepte pas, c'est celui de la France. Et j'aimerais que de temps en temps, mesdames et messieurs les députés de la droite ultraconservatrice, vous ayez un petit peu l'envie de défendre notre pays et de dire que la France, ce n'est pas le problème, que la France c'est la solution, et que la solution, c'est de réformer notre modèle social et républicain, non pas pour le détruire mais pour lui donner un avenir.
Source http://www.gouvernement.fr, le 9 janvier 2014