Déclaration de Mme Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur, sur la politique commerciale comme levier de croissance économique, Paris le 14 janvier 2014.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Ouverture de "France International : Bercy pour les entreprises", à Paris le 14 janvier 2014

Texte intégral

Mesdames et Messieurs,
Notre présence ici démontre que c’est tous ensemble que nous voulons faire réussir notre économie à l’international
Entreprises, services économiques de la Direction Générale du Trésor, douanes, Ubifrance, AFII, Chambres de commerce et d’industrie, CCEF, MEDEF international : vous êtes représentés ici et constituez un réseau grâce auquel nous devons trouver à l’étranger des relais de croissance. L’enjeu est clair en 2014, nous devons monter dans le train de la reprise et nous affirmer dans la compétition mondiale.
Je m’identifie à l’engagement des entrepreneurs qui m’accompagnent dans mes déplacements : ce sont plus de 400 entreprises, dont 2 tiers de PME et d’ETI, qui m’ont accompagnée durant les 18 mois passés mais aussi avec les équipes des grands groupes qui sont sur place.
Bercy et mon cabinet, nous appuyons la présence des PME dans les délégations du chef de l’Etat et du Premier Ministre.
Nos équipes sont mobilisées pour votre réussite et il n’y a pas d’ambiguïtés dans leur mission et leur engagement
Mes objectifs sont clairs : renforcer notre présence commerciale à l’étranger et attirer des investissements dans le tissu productif de nos territoires.
C’est la diplomatie économique du quotidien que nous animons. Peu spectaculaire, mais efficace.
Bercy est la maison des entreprises à l’international.
En avril 2013, nous avons organisé le premier Forum d’affaires franco-saoudien, en liaison avec MEDEF International, qui avait rassemblé plus de 400 participants.
Début juillet 2013, vous étiez 250 entreprises pour l’évènement « Avec vous à l’international ».
Le 4 décembre, il y avait dans cette salle près de 600 chefs d’entreprises lors du Forum économique franco-africain, et ce sont aujourd’hui près de 300 entreprises qui sont présentes.
Après-demain, elles seront plus de 400 autour de la direction générale des douanes pour l’opération « Gagnez à l’International » pour parler simplification et opérateurs économiques agréés.
Nous organiserons un grand évènement franco-chinois à l’occasion de la visite du Président Chinois en mars prochain.
Encore ne parlé-je que des événements parisiens, je sais qu’il y a nombre d’initiatives décentralisées et j’en remercie les acteurs territoriaux.
Ensemble, nous voulons ouvrir le monde
Ouvrir le monde, c’est connaître et comprendre le nouveau monde et si possible anticiper ses évolutions de fond.
Si je devais résumer notre stratégie, je dirais qu’il faut être là où est la demande, et mettre en face une offre performante et cohérente.
Sur les stratégies de colocalisation avec la rive Sud de la Méditerranée, sur le renouveau africain, sur la demande des nouvelles couches moyennes urbaines mondiales (avec la mise en valeur de ces catégories de population en Asie du Sud-Est notamment) nous sommes dans le mouvement du monde.
Ouvrir le monde, c’est aussi s’y engager à armes égales face à la concurrence : l’élargissement des financements, la fédération des acteurs nécessitent des travaux dont on ne mesure pas la difficulté. Je remercie tous ceux qui y prennent leur part.
Le Président de la République a souhaité un Etat agile, réactif et rapide.
C’est particulièrement nécessaire pour la présence à l’international. Au sein de l’appareil d’Etat, je suis une alliée des entreprises qui nous réclament la lisibilité, la simplicité et l’efficacité.
A partir de la stratégie de couplage demande mondiale/offre française, nous avons ciblé 47 pays prioritaires et donné de la visibilité aux quatre familles.
Comité Asie, Clubs Santé, Vivapolis, démonstrateur urbain en sont des témoignages manifestes.
Nous rapprochons les acteurs de l’internationalisation : France international, Ubi/Sopexa, Ubi/AFII, Ubi/CCI internationale.
Lors du dernier CIMAP de juillet dernier, il a été décidé de rendre plus cohérent, plus efficace et plus lisible le dispositif français de soutien à l’internationalisation de l’économie française.
Depuis le 16 décembre 2013, le Ministère a lancé une bannière commune France International ainsi qu’un site internet donnant accès à l’ensemble du dispositif d’appui à l’exportation.
Cette première version encore basique sera complétée à l’été par un annuaire de l’export interactif, un réseau social des exportateurs, un numéro de l’international, qui sont autant d’outils pour orienter les entreprises vers le meilleur interlocuteur et la prestation la plus adaptée.
Pour plus des synergies au bénéfice de l’attractivité et de la compétitivité, pour plus de cohérence et plus d’efficacité afin de porter au mieux la marque France dans le monde, l’Agence française pour les Investissements internationaux (AFII) et Ubifrance vont se rapprocher, ceci est acté et se fera dans les modalités qui permettent à chacun d’avancer.
De même, la mise en place de Bpifrance Export, qui améliore et simplifie les financements pour les entreprises exportatrices, le renforcement des agents qui accompagnent les entreprises sur le terrain et une meilleure répartition des rôles entre COFACE, Bpifrance et Ubifrance contribuent à la simplification de l’offre publique.
L’objectif est de faire de la politique commerciale un levier de croissance efficace pleinement opérationnel en cette année 2014, année charnière pour l’économie française.
Mais il y a des preuves que cette stratégie fonctionne puisque depuis un an nous avons constaté 25% d’exportations supplémentaires dans les quatre familles de produits et services prioritaires.
La balance commerciale se sera redressée encore un peu en 2013, avec un résultat qui devrait être autour de 60 milliards (contre 74 milliards en 2011).
S’organiser plus efficacement est nécessaire, mais ce ne sera pas suffisant car notre déficit est structurel du fait de notre compétitivité.
Tous les efforts de financement sont motivés par la résorption de cette défaillance : le pacte de responsabilité annoncé par le Président de la République lors de ses voeux est la suite logique du Pacte de compétitivité décliné à la suite du rapport Gallois en 2012.
2014 est l’année des premiers résultats. Il est manifeste que nous devons accélérer les réformes.
Je sais que la France en est capable. Aussi, je veux vous fixer un cap pour cette nouvelle année.
- Fixer un cap, cela signifie tout d’abord d’appuyer davantage les entreprises intermédiaires exportatrices, avec un objectif de 1000 accompagnements.
- Cela signifie ensuite renforcer notre présence dans les grands territoires d’innovation. L’innovation, la créativité française sont reconnues partout dans le monde. Nous avons des difficultés à les transformer autant qu’il le faudrait en emplois et en contrats.
Cela passe par une internationalisation réussie de nos entreprises innovantes aux Etats-Unis, en Corée ou au Japon. Je les visiterai au cours du premier semestre. Le Président de la République devrait lancer en février aux Etats-Unis le premier de nos accélérateurs internationaux de croissance, la « FrenchTech Hub », 1ère maison de la France à l’international.
Avec ces grands pays, l’Europe a conclu ou négocie des accords de libre-échange. Nous devons leur donner un contenu PME, un contenu en termes d’innovation croisée et de partenariats technologiques.
- Fixer un nouveau cap, cela signifie renforcer notre attractivité. Le Conseil stratégique de l'attractivité présidé par le Chef de l'Etat et pour lequel je pilote le travail des ministères afin d'identifier les mesures qui seront annoncées à cette occasion se réunira le 17 février.
Nous avons un objectif de passer à 1000 décisions d'investissement par an. Vous êtes en première ligne pour nous permettre de remporter ce trophée !
- Fixer un nouveau cap, cela signifie simplifier les procédures des entreprises qui exportent demeure une priorité. Le mot d’ordre, c’est, moins de papiers, plus d’action. Je ferai des propositions au Conseil de la Simplification qui est mis en place.
- Enfin, il y a le projet européen. Vous en connaissez l’importance pour cette année 2014 : dés à présent, il y a un nouveau gouvernement allemand, bientôt un nouveau Parlement et une nouvelle Commission. Et puis l’Europe devra réussir des chantiers structurants pour notre avenir économique : partenariat transatlantique, agenda multilatéral post-Bali, accord d’investissement avec la Chine, mais aussi relance de notre commerce au sein de l’Europe.
Dans une économie mondiale en croissance, dans une Europe renouant avec elle, nous devons être en tête, cela dépend de chacun de nous.
Notre mobilisation doit être palpable et en tout cas perceptible par les entreprises qui innovent et créent des emplois.
C’est là où notre volonté commune a tout son rôle à jouer.
Aujourd’hui, nous rassemblons nos forces avant de repartir ensemble à l’assaut du monde. Car c’est ensemble que nous devons continuer de mener la bataille pour l’export.
Je sais votre détermination. Vous pouvez compter sur la mienne.
Source http://www.commerce-exterieur.gouv.fr, le 16 janvier 2014