Texte intégral
Monsieur le Ministre délégué,
Mesdames, Messieurs les élus,
Monsieur le chef d'état-major des armées,
Mesdames et Messieurs,
Si nous devons chercher, à l'aube de grandes commémorations, des raisons de croire à l'avenir de notre Défense, je crois que nous pourrons les trouver dans l'année qui vient de s'écouler.
En 2013, la Défense s'est engagée sur tous les fronts. Mais si nous avons déjà remporté bien des victoires, dont nous avons toutes les raisons d'être fiers, nous devons nous rappeler que les réussites se valident dans la durée.
Sur le front des opérations d'abord.
2012 s'était achevé en Afghanistan.2013 a commencé au Mali, avec l'engagement de nos soldats contre une offensive djihadiste sans précédent. Cette offensive faisait peser une menace inacceptable, non seulement sur un pays ami, sur une région entière, mais aussi sur notre propre sécurité, celle de la France et de l'Europe.
S'engager était une décision difficile. Les épreuves que nous avons traversées depuis ont confirmé la gravité de la crise sahélienne et la nécessité de notre intervention. La détermination du Président de la République s'est prolongée dans celle de nos soldats. Et les succès que nous avons obtenus au Mali ont suscité la fierté des Français pour leurs armées et la considération de nos partenaires étrangers.
Au Mali, l'essentiel de la mission initiale est désormais accompli. Qui aurait pu croire, il y a un an, que le Mali redeviendrait aussi rapidement un pays pacifié, avec un pouvoir présidentiel et parlementaire démocratiquement élu ? Tout au long de l'année, les Français ont pris la pleine mesure du courage et du professionnalisme de nos soldats. Ils les ont vus à l'uvre à travers des combats difficiles, face à un ennemi acharné, sur un théâtre d'opérations immense. Le succès de l'opération SERVAL est à chercher dans la valeur ces hommes et de ces femmes ; mais il réside aussi dans l'excellence de nos matériels ; il est enfin le fruit de la mobilisation de tout le ministère.
2013 a aussi commencé et fini en Centrafrique. Dès le mois de janvier, nos forces pré-positionnées sont intervenues une première fois à Bangui, pour protéger nos ressortissants du piège d'un pays à la dérive. Vous le savez, la situation est allée en se dégradant. La France a très rapidement alerté la communauté internationale. Elle a favorisé le vote de deux résolutions au Conseil de sécurité des Nations Unies. Et c'est forte du mandat qui en est résulté qu'elle a engagé l'opération SANGARIS. Depuis un mois et demi, nos soldats conduisent une mission claire mais engagée dans un environnement et un contexte particulièrement difficiles. Elle est essentielle pour la paix et la stabilité du continent africain.
Ce qui se joue en Centrafrique, c'est la sécurité d'une population poussée à bout par les ravages de la violence, dans un pays littéralement privé d' État et engagé dans une spirale de violences. C'est aussi la pérennité de l'équilibre régional auquel nous, les Européens, devons être attachés aux côtés de nos partenaires africains. A cet égard, nous espérons que le sommet de Ndjamena permettra d'accélérer la transition vers une paix retrouvée.
En 2013, nous avons payé le prix de nos engagements : neuf de nos soldats sont tombés au feu dans des actions de combat. Par le courage de ces hommes, la France s'est montrée à la hauteur de ses responsabilités internationales, comme des enjeux de sa sécurité. Par leur bravoure, elle s'est défendue avec honneur. Leur exemple nous accompagnera tout au long de cette année.
Je pense aussi à nos soldats blessés. Ils portent la marque, dans leur chair, mais aussi dans leur esprit, des durs combats qu'ils ont livrés pour la France. La Nation, à laquelle ils ont tant donné, sera toujours auprès d'eux, mais aussi de leurs familles que j'ai plusieurs fois rencontrées. L'immense force de la communauté militaire est d'être une grande famille, et je sais que ceux ont été blessés, leurs proches, en ressentent chaque jour la chaleur.
En parallèle de cette actualité opérationnelle, nous avons ouvert un deuxième front, celui de la préparation de l'avenir, avec le renouvellement de notre politique de défense.
2013 nous l'a montré, 2014 le confirmera : l'environnement de notre pays demeure marqué par les incertitudes, les fragilités et les risques pour notre sécurité. Les menaces, crises et conflits peuvent changer de visage, ils n'autorisent guère de relâchement dans notre effort pour la défense et la sécurité nationale.
La France ne doit jamais cesser d'être vigilante sur le monde qui l'entoure, au-delà de l'espace pacifié de l'Europe. Dans les années qui viennent, elle devra disposer des moyens de continuer de l'être et d'assumer ses responsabilités, selon les ambitions que nous avons fixées.
C'est le sens de la loi de programmation militaire, qui porte, à la suite du Livre blanc, la marque d'un engagement fort de notre pays pour sa Défense et celle de l'Europe.
A partir de l'effort significatif, garanti par le Président de la République, dont notre ministère bénéficie dès 2014, la nouvelle Programmation prévoit, sur la durée, les capacités qui nous permettront de demeurer aux premiers rangs stratégiques. Pour y parvenir, elle préserve l'essentiel, je pense notamment à nos industries de défense je viens d'ailleurs de notifier le standard F3R du Rafale, qui accroîtra encore les performances de nos forces aériennes, dans le même temps qu'il va bénéficier à notre économie.
Plus largement, la LPM fixe une série de priorités fortes auxquelles j'entends que notre défense se tienne : préparation et activité opérationnelles des unités de combat ; renouvellement progressif des équipements les plus essentiels des forces ; accent sur la dimension interarmées des opérations, sur le renseignement, les forces spéciales et le nouveau champ de la cyberdéfense ; préservation de la recherche et des études-amont ; maintien de la dissuasion nucléaire. Je souhaite que les développements de cette loi nous tournent désormais collectivement vers l'avenir.
En contrepartie, cette nouvelle programmation, je le sais, va demander des efforts qui, pour être difficiles, sont adaptés à la conjoncture économique et financière que traverse notre pays. Quel sens aurait, en effet, la recherche de l'autonomie stratégique, si nous ne savions garder la maîtrise de notre souveraineté budgétaire ?
Sur ces efforts, j'ai pris un engagement, celui de veiller à leur juste répartition, dans l'intérêt de notre pays et le respect de celles et ceux qui ont fait le choix de le servir. Je renouvelle cet engagement devant vous. Le plan d'ensemble que j'ai défini, en concertation étroite et permanente avec vos chefs, est ainsi guidé par deux fils rouges : préserver les effectifs et les capacités des unités opérationnelles, et clarifier les responsabilités, pour une meilleure organisation collective.
Le vote de la loi de programmation militaire est intervenu à temps pour que celle-ci démarre dès le 1er janvier de cette année. Cette décision traduit la reconnaissance de la Nation pour ses armées, en dépassant souvent les clivages partisans, comme on l'a vu par exemple au Sénat.
La mobilisation de tous va maintenant se développer dans ce cadre nouveau. Je n'ignore pas les défis qui sont devant nous, sur les ressources exceptionnelles qui sont attendues, sur les exportations qu'il faut réussir, sur l'adhésion qu'il faut savoir créer. Pour les relever, ma détermination est totale et vous me trouverez toujours à vos côtés.
La réorganisation du ministère sera au cur de l'année nouvelle. L'enjeu, c'est l'amélioration et la simplification de notre organisation, l'efficacité de notre action, le bon emploi de l'argent public.
Le regroupement à Balard des états-majors et des services centraux, l'année prochaine, en sera l'un des aspects les plus saillants. Il se prépare dès cette année. C'est une étape symbolique dans l'histoire des armées. En 1958, le Général de Gaulle avait rassemblé, de manière définitive, les trois ministères de la Guerre, de la Marine et de l'Air. Dans les mois qui viennent, jusqu'au déménagement en 2015, nous prolongerons ce geste historique, dans un mouvement d'unification spatiale sans précédent, qui permettra de renforcer l'efficacité et la transversalité entre les armées et avec les services.
En 2013, nous nous sommes battus sur un troisième front, que nous retrouverons également cette année, celui de l'attention que nous devons aux hommes et aux femmes de la Défense. C'est en un sens le plus important. En engageant une opération, en préparant l'avenir de nos armées, en concevant un équipement, en modernisant le ministère, à chaque fois nous devons être guidés par le souci des hommes et des femmes qui servent la Nation avec détermination et dévouement. Lors de mes déplacements, je mesure les conditions parfois difficiles dans lesquelles ils exercent passionnément leur métier.
C'est à cet égard que les erreurs de Louvois suscitent toujours de ma part une véritable indignation. Tout au long de cette année, nous avons travaillé à résoudre cette situation. Nous savons que c'est tout le système qu'il faut changer. Depuis décembre, les services du ministère s'y attellent d'arrache-pied.
Cette nouvelle année, enfin, nous donnera l'occasion de puiser dans l'histoire des conflits mondiaux des ressources pour relever les défis qui se présentent à nous. Grâce à l'action de Kader Arif, les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale et du soixante-dixième anniversaire de la Libération s'annoncent comme un moment de rassemblement très fort. Rassemblement des Français. Rassemblement des Européens, et de tous ceux qui ont trouvé dans ce drame universel les raisons de mener un autre combat, pour la paix entre les nations et l'amitié entre les peuples. Ce combat est celui de la France. C'est pleinement le vôtre. Je souhaite donc que nos armées prennent toute leur place dans les commémorations qui commencent.
Rien de tout cela ne serait possible sans les hommes et les femmes de notre Défense. Aujourd'hui, à cet égard, est un jour particulier. Ce matin, en conseil des ministres, le Président de la République a nommé le général Pierre de Villiers comme chef d'état-major des armées, à compter du 15 février prochain.
En cet instant important, je veux saluer l'action de l'amiral Édouard Guillaud, qui a accompagné nos armées dans tous les succès qui ont été les leurs ces quatre dernières années, et qui m'a pleinement secondé dès mon arrivée à l'hôtel de Brienne.
Il a eu, ainsi, la difficile responsabilité de conduire nos armées dans la fin de leur mission en Afghanistan. C'est lui, par ailleurs, qui a porté le succès de nos forces en Libye en 2011, puis au Mali en 2013. Et c'est encore avec lui que nous avons lancé l'opération Sangaris en Centrafrique. Au-delà de ce bilan opérationnel, je veux souligner toute la part qu'il a prise aux travaux de préparation de l'avenir, notamment au livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, dont chacun mesure ici l'importance. Je salue en effet le rôle qui a été le sien dans le rayonnement de nos armées à l'étranger, en particulier parmi nos alliés. Je ne doute pas que, d'une façon ou d'une autre, ce rôle demeurera le sien.
Je veux dire par ailleurs au général de Villiers que j'ai pleine confiance en lui pour relever à mes côtés les défis qui nous attendent et qui lui sont, déjà, si familiers.
Sous les ordres de l'amiral Guillaud, il a conduit ainsi toutes les réformes qui ont marqué nos armées depuis 2010. Son action à la tête de la communauté humaine de l'état-major des armées, dans une période où les défis n'ont pas manqué, avec notamment la mise en uvre de deux livres blancs successifs, augure d'une suite à la hauteur des attentes que le Président de la République et moi formons à son égard.
Auprès de lui, le général Gratien Maire, sera je n'en doute pas un major général des armées efficace et précieux.
Ce soir, à travers vous tous, c'est à l'ensemble de la communauté de défense que j'adresse mes vux de bonne année.
Je pense en particulier à tous nos soldats engagés en opérations. Ils sont déployés au Sahel, en Centrafrique, mais aussi au Liban, en Afghanistan, ailleurs encore. Ils portent les couleurs de la France, ou servent sous la bannière de l'Europe ou des Nations Unies. D'autres se préparent à prendre leur relève. D'autres encore sont engagés dans les opérations intérieures, sur le théâtre national. Qu'ils uvrent dans le silence des mers, dans les déserts sahéliens, ou dans le ciel de France, loin de l'agitation des villes qui nous sont familières, ou bien au milieu de nos activités, tous sont animés d'une même vocation, celle qui nous réunit ce soir,celle qui nous rassemblera tout au long de cette année : défendre notre pays, porter ses valeurs, et continuer ainsi d'écrire une histoire partagée.
Excellente année à tous. Que les valeurs de responsabilité, de dévouement et de solidarité, qui font la force de notre Défense, vous animent en 2014 comme elles l'ont fait en 2013.
Vive la République ! Vive la France !
Source http://www.defense.gouv.fr, le 17 janvier 2014
Mesdames, Messieurs les élus,
Monsieur le chef d'état-major des armées,
Mesdames et Messieurs,
Si nous devons chercher, à l'aube de grandes commémorations, des raisons de croire à l'avenir de notre Défense, je crois que nous pourrons les trouver dans l'année qui vient de s'écouler.
En 2013, la Défense s'est engagée sur tous les fronts. Mais si nous avons déjà remporté bien des victoires, dont nous avons toutes les raisons d'être fiers, nous devons nous rappeler que les réussites se valident dans la durée.
Sur le front des opérations d'abord.
2012 s'était achevé en Afghanistan.2013 a commencé au Mali, avec l'engagement de nos soldats contre une offensive djihadiste sans précédent. Cette offensive faisait peser une menace inacceptable, non seulement sur un pays ami, sur une région entière, mais aussi sur notre propre sécurité, celle de la France et de l'Europe.
S'engager était une décision difficile. Les épreuves que nous avons traversées depuis ont confirmé la gravité de la crise sahélienne et la nécessité de notre intervention. La détermination du Président de la République s'est prolongée dans celle de nos soldats. Et les succès que nous avons obtenus au Mali ont suscité la fierté des Français pour leurs armées et la considération de nos partenaires étrangers.
Au Mali, l'essentiel de la mission initiale est désormais accompli. Qui aurait pu croire, il y a un an, que le Mali redeviendrait aussi rapidement un pays pacifié, avec un pouvoir présidentiel et parlementaire démocratiquement élu ? Tout au long de l'année, les Français ont pris la pleine mesure du courage et du professionnalisme de nos soldats. Ils les ont vus à l'uvre à travers des combats difficiles, face à un ennemi acharné, sur un théâtre d'opérations immense. Le succès de l'opération SERVAL est à chercher dans la valeur ces hommes et de ces femmes ; mais il réside aussi dans l'excellence de nos matériels ; il est enfin le fruit de la mobilisation de tout le ministère.
2013 a aussi commencé et fini en Centrafrique. Dès le mois de janvier, nos forces pré-positionnées sont intervenues une première fois à Bangui, pour protéger nos ressortissants du piège d'un pays à la dérive. Vous le savez, la situation est allée en se dégradant. La France a très rapidement alerté la communauté internationale. Elle a favorisé le vote de deux résolutions au Conseil de sécurité des Nations Unies. Et c'est forte du mandat qui en est résulté qu'elle a engagé l'opération SANGARIS. Depuis un mois et demi, nos soldats conduisent une mission claire mais engagée dans un environnement et un contexte particulièrement difficiles. Elle est essentielle pour la paix et la stabilité du continent africain.
Ce qui se joue en Centrafrique, c'est la sécurité d'une population poussée à bout par les ravages de la violence, dans un pays littéralement privé d' État et engagé dans une spirale de violences. C'est aussi la pérennité de l'équilibre régional auquel nous, les Européens, devons être attachés aux côtés de nos partenaires africains. A cet égard, nous espérons que le sommet de Ndjamena permettra d'accélérer la transition vers une paix retrouvée.
En 2013, nous avons payé le prix de nos engagements : neuf de nos soldats sont tombés au feu dans des actions de combat. Par le courage de ces hommes, la France s'est montrée à la hauteur de ses responsabilités internationales, comme des enjeux de sa sécurité. Par leur bravoure, elle s'est défendue avec honneur. Leur exemple nous accompagnera tout au long de cette année.
Je pense aussi à nos soldats blessés. Ils portent la marque, dans leur chair, mais aussi dans leur esprit, des durs combats qu'ils ont livrés pour la France. La Nation, à laquelle ils ont tant donné, sera toujours auprès d'eux, mais aussi de leurs familles que j'ai plusieurs fois rencontrées. L'immense force de la communauté militaire est d'être une grande famille, et je sais que ceux ont été blessés, leurs proches, en ressentent chaque jour la chaleur.
En parallèle de cette actualité opérationnelle, nous avons ouvert un deuxième front, celui de la préparation de l'avenir, avec le renouvellement de notre politique de défense.
2013 nous l'a montré, 2014 le confirmera : l'environnement de notre pays demeure marqué par les incertitudes, les fragilités et les risques pour notre sécurité. Les menaces, crises et conflits peuvent changer de visage, ils n'autorisent guère de relâchement dans notre effort pour la défense et la sécurité nationale.
La France ne doit jamais cesser d'être vigilante sur le monde qui l'entoure, au-delà de l'espace pacifié de l'Europe. Dans les années qui viennent, elle devra disposer des moyens de continuer de l'être et d'assumer ses responsabilités, selon les ambitions que nous avons fixées.
C'est le sens de la loi de programmation militaire, qui porte, à la suite du Livre blanc, la marque d'un engagement fort de notre pays pour sa Défense et celle de l'Europe.
A partir de l'effort significatif, garanti par le Président de la République, dont notre ministère bénéficie dès 2014, la nouvelle Programmation prévoit, sur la durée, les capacités qui nous permettront de demeurer aux premiers rangs stratégiques. Pour y parvenir, elle préserve l'essentiel, je pense notamment à nos industries de défense je viens d'ailleurs de notifier le standard F3R du Rafale, qui accroîtra encore les performances de nos forces aériennes, dans le même temps qu'il va bénéficier à notre économie.
Plus largement, la LPM fixe une série de priorités fortes auxquelles j'entends que notre défense se tienne : préparation et activité opérationnelles des unités de combat ; renouvellement progressif des équipements les plus essentiels des forces ; accent sur la dimension interarmées des opérations, sur le renseignement, les forces spéciales et le nouveau champ de la cyberdéfense ; préservation de la recherche et des études-amont ; maintien de la dissuasion nucléaire. Je souhaite que les développements de cette loi nous tournent désormais collectivement vers l'avenir.
En contrepartie, cette nouvelle programmation, je le sais, va demander des efforts qui, pour être difficiles, sont adaptés à la conjoncture économique et financière que traverse notre pays. Quel sens aurait, en effet, la recherche de l'autonomie stratégique, si nous ne savions garder la maîtrise de notre souveraineté budgétaire ?
Sur ces efforts, j'ai pris un engagement, celui de veiller à leur juste répartition, dans l'intérêt de notre pays et le respect de celles et ceux qui ont fait le choix de le servir. Je renouvelle cet engagement devant vous. Le plan d'ensemble que j'ai défini, en concertation étroite et permanente avec vos chefs, est ainsi guidé par deux fils rouges : préserver les effectifs et les capacités des unités opérationnelles, et clarifier les responsabilités, pour une meilleure organisation collective.
Le vote de la loi de programmation militaire est intervenu à temps pour que celle-ci démarre dès le 1er janvier de cette année. Cette décision traduit la reconnaissance de la Nation pour ses armées, en dépassant souvent les clivages partisans, comme on l'a vu par exemple au Sénat.
La mobilisation de tous va maintenant se développer dans ce cadre nouveau. Je n'ignore pas les défis qui sont devant nous, sur les ressources exceptionnelles qui sont attendues, sur les exportations qu'il faut réussir, sur l'adhésion qu'il faut savoir créer. Pour les relever, ma détermination est totale et vous me trouverez toujours à vos côtés.
La réorganisation du ministère sera au cur de l'année nouvelle. L'enjeu, c'est l'amélioration et la simplification de notre organisation, l'efficacité de notre action, le bon emploi de l'argent public.
Le regroupement à Balard des états-majors et des services centraux, l'année prochaine, en sera l'un des aspects les plus saillants. Il se prépare dès cette année. C'est une étape symbolique dans l'histoire des armées. En 1958, le Général de Gaulle avait rassemblé, de manière définitive, les trois ministères de la Guerre, de la Marine et de l'Air. Dans les mois qui viennent, jusqu'au déménagement en 2015, nous prolongerons ce geste historique, dans un mouvement d'unification spatiale sans précédent, qui permettra de renforcer l'efficacité et la transversalité entre les armées et avec les services.
En 2013, nous nous sommes battus sur un troisième front, que nous retrouverons également cette année, celui de l'attention que nous devons aux hommes et aux femmes de la Défense. C'est en un sens le plus important. En engageant une opération, en préparant l'avenir de nos armées, en concevant un équipement, en modernisant le ministère, à chaque fois nous devons être guidés par le souci des hommes et des femmes qui servent la Nation avec détermination et dévouement. Lors de mes déplacements, je mesure les conditions parfois difficiles dans lesquelles ils exercent passionnément leur métier.
C'est à cet égard que les erreurs de Louvois suscitent toujours de ma part une véritable indignation. Tout au long de cette année, nous avons travaillé à résoudre cette situation. Nous savons que c'est tout le système qu'il faut changer. Depuis décembre, les services du ministère s'y attellent d'arrache-pied.
Cette nouvelle année, enfin, nous donnera l'occasion de puiser dans l'histoire des conflits mondiaux des ressources pour relever les défis qui se présentent à nous. Grâce à l'action de Kader Arif, les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale et du soixante-dixième anniversaire de la Libération s'annoncent comme un moment de rassemblement très fort. Rassemblement des Français. Rassemblement des Européens, et de tous ceux qui ont trouvé dans ce drame universel les raisons de mener un autre combat, pour la paix entre les nations et l'amitié entre les peuples. Ce combat est celui de la France. C'est pleinement le vôtre. Je souhaite donc que nos armées prennent toute leur place dans les commémorations qui commencent.
Rien de tout cela ne serait possible sans les hommes et les femmes de notre Défense. Aujourd'hui, à cet égard, est un jour particulier. Ce matin, en conseil des ministres, le Président de la République a nommé le général Pierre de Villiers comme chef d'état-major des armées, à compter du 15 février prochain.
En cet instant important, je veux saluer l'action de l'amiral Édouard Guillaud, qui a accompagné nos armées dans tous les succès qui ont été les leurs ces quatre dernières années, et qui m'a pleinement secondé dès mon arrivée à l'hôtel de Brienne.
Il a eu, ainsi, la difficile responsabilité de conduire nos armées dans la fin de leur mission en Afghanistan. C'est lui, par ailleurs, qui a porté le succès de nos forces en Libye en 2011, puis au Mali en 2013. Et c'est encore avec lui que nous avons lancé l'opération Sangaris en Centrafrique. Au-delà de ce bilan opérationnel, je veux souligner toute la part qu'il a prise aux travaux de préparation de l'avenir, notamment au livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, dont chacun mesure ici l'importance. Je salue en effet le rôle qui a été le sien dans le rayonnement de nos armées à l'étranger, en particulier parmi nos alliés. Je ne doute pas que, d'une façon ou d'une autre, ce rôle demeurera le sien.
Je veux dire par ailleurs au général de Villiers que j'ai pleine confiance en lui pour relever à mes côtés les défis qui nous attendent et qui lui sont, déjà, si familiers.
Sous les ordres de l'amiral Guillaud, il a conduit ainsi toutes les réformes qui ont marqué nos armées depuis 2010. Son action à la tête de la communauté humaine de l'état-major des armées, dans une période où les défis n'ont pas manqué, avec notamment la mise en uvre de deux livres blancs successifs, augure d'une suite à la hauteur des attentes que le Président de la République et moi formons à son égard.
Auprès de lui, le général Gratien Maire, sera je n'en doute pas un major général des armées efficace et précieux.
Ce soir, à travers vous tous, c'est à l'ensemble de la communauté de défense que j'adresse mes vux de bonne année.
Je pense en particulier à tous nos soldats engagés en opérations. Ils sont déployés au Sahel, en Centrafrique, mais aussi au Liban, en Afghanistan, ailleurs encore. Ils portent les couleurs de la France, ou servent sous la bannière de l'Europe ou des Nations Unies. D'autres se préparent à prendre leur relève. D'autres encore sont engagés dans les opérations intérieures, sur le théâtre national. Qu'ils uvrent dans le silence des mers, dans les déserts sahéliens, ou dans le ciel de France, loin de l'agitation des villes qui nous sont familières, ou bien au milieu de nos activités, tous sont animés d'une même vocation, celle qui nous réunit ce soir,celle qui nous rassemblera tout au long de cette année : défendre notre pays, porter ses valeurs, et continuer ainsi d'écrire une histoire partagée.
Excellente année à tous. Que les valeurs de responsabilité, de dévouement et de solidarité, qui font la force de notre Défense, vous animent en 2014 comme elles l'ont fait en 2013.
Vive la République ! Vive la France !
Source http://www.defense.gouv.fr, le 17 janvier 2014