Texte intégral
Monsieur le président merci !
Mesdames, Messieurs les sénateurs,
Monsieur le sénateur,
Je suis toujours étonné d'entendre aussi bien au Sénat qu'à l'Assemblée nationale les représentants de l'UMP faire la leçon au Gouvernement. Faire la leçon au Gouvernement sans être capables, une seule fois, sans être capables une seule fois de faire la moindre proposition.
Ah si ! Je reconnais que le président de votre parti, Monsieur Copé, a fait une proposition de baisse de la dépense publique de 130 milliards mais sans jamais une fois dire de quelles dépenses il s'agit. Vous vous êtes bien gardé de le faire parce que vous avez fait la démonstration, lorsque vous étiez au pouvoir, de faire exactement le contraire. C'est pour ça que je vous le rappelle parce que la situation dans laquelle nous sommes, que dans ma déclaration de politique générale de juillet 2012 où j'avais décrit la situation du pays, et je vous y renvoie, j'avais déjà décrit cette situation. Mais en 5 ans de présidence Sarkozy, vous avez augmenté la dépense publique de 4 points de la richesse nationale, 4 points de PIB. Ce n'est pas nous, c'est vous.
Nous avons hérité d'une situation où la dette avait augmenté de 600 milliards, le déficit, si nous n'avions rien fait, était à 6%. Et là, nous n'avons pas cessé depuis que j'exerce la responsabilité de chef du Gouvernement, de mettre en oeuvre un programme de redressement de la situation de notre pays. Nous ne sommes pas au terme de ce plan de redressement, Monsieur le sénateur, mais simplement quand vous vous faites, par exemple, au moment des lois de finances puisque vous venez d'y faire référence, allusion au vote qui a été celui de la majorité gouvernementale de cette loi de finances et de cette loi de financement de la Sécurité sociale, je vous demande simplement d'avoir un tout petit peu de mémoire et de vous rappeler les amendements que vous avez proposés au Sénat. Vous savez de combien ils augmentaient la dépense publique ? 70 milliards d'euros ! Donc je vous rappelle à un peu plus de décence, à un peu plus de responsabilité.
Alors en ce qui nous concerne, vous vous souvenez bien qu'après le rapport Gallois, j'avais annoncé un pacte de compétitivité pour la croissance et pour l'emploi et vous avez fait allusion à toute une série de mesures, notamment l'organisation en filières, l'évolution de notre système de formation professionnelle, le soutien aux PME, la création d'une Banque publique d'investissement et la baisse du coût du travail. Et cette baisse du coût du travail qui, je rappelle et certains le critiquent, coûte 20 milliards d'euros au budget de l'Etat - c'est un effort considérable qui est demandé à tous les Français - a pour but de redonner des marges de manoeuvre aux entreprises et c'est cette année, l'année 2014 que ces mesures vont être effectives.
Il était possible pour l'année dernière pour les entreprises qui en faisaient la demande d'anticiper le bénéfice de ce crédit d'impôt grâce aux avances de trésorerie de la Banque publique d'investissement, mais une petite partie seulement des entreprises et particulièrement les PME y ont fait appel. Aujourd'hui ce sont toutes les entreprises qui vont pouvoir bénéficier de ces 4 % de baisse du coût du travail, et c'est une marge de manoeuvre très importante qui se prolongera l'année prochaine jusqu'à 6%. C'est par cette marge de manoeuvre supplémentaire que nous souhaitons effectivement redonner aux entreprises des capacités d'investir, des capacités d'innover, des capacités d'embaucher au moment où les efforts qui ont été entrepris sont en train de porter leurs fruits en matière de croissance.
Vous voyez que nous sommes repartis sur un rythme de croissance beaucoup plus élevé que ce que nous avons connu en 2013, alors que, pendant 5 ans, en moyenne, depuis la crise de 2008-2009, la croissance a été de 0%, avec tous les dégâts que ça peut faire sur le plan des chiffres du chômage, sur le plan des chiffres de l'emploi dans les régions, les entreprises qui ont été détruites, ça c'est la réalité que nous connaissions dans notre pays. Et maintenant, nous sommes sur un redémarrage en France et en Europe, et c'est là qu'il faut consolider. Et, c'est le sens du pacte que le président de la République propose.
Mais il le propose aux entreprises, il le propose aux partenaires sociaux, pour que le redressement soit au service de l'emploi. La priorité de nos priorités, de toutes les priorités, c'est le retour de la croissance, c'est la création d'emplois. C'est ça la bataille centrale dans laquelle vous pourriez aussi apporter votre concours, et pas simplement par des propositions démagogiques. Et l'enjeu est essentiel pour l'avenir de notre pays, sans pour autant, alors que nous ne sommes pas au bout des difficultés financières pour réduire la dette, parce que c'est indispensable pour redonner à notre pays des marges de manoeuvre, nous ne sommes pas au bout de ce chantier, mais pour autant, nous voulons à tout prix préserver les fondamentaux de notre modèle social.
Le président de la République l'a dit aussi et vous ne l'avez pas évoqué dans votre intervention : l'enjeu c'est réformer notre pays, le moderniser, sans pour autant défaire ce qui fait sa cohésion, et en particulier sa cohésion sociale, c'est-à-dire notre modèle social. Pour ça il faut accepter des réformes, et la France est capable de se réformer, et je voudrais prendre plusieurs exemples pour montrer que nous sommes capables de nous réformer, alors qu'on dit, dans cet espèce mauvaise mode à laquelle parfois vous vous laissez entraîner vous aussi, de « France bashing », La France ne serait pas capable de se réformer.
Mais enfin, qui a été capable de créer les conditions pour que les partenaires sociaux trouvent un accord le 11 janvier 2012 pour la réforme du marché du travail ? C'est sous cette majorité. Ensuite il y a eu la réforme des retraites. Eh bien, rappelez-vous les autres réformes qui ont toujours donné lieu à des mouvements sociaux considérables, nous avons après concertations fait voter par l'Assemblée nationale en dernière lecture juste avant Noël, cette réforme des retraites. Et puis, la dernière réforme, celle dont vous allez débattre dans quelque temps, qui est la réforme de la formation professionnelle, un accord entre le patronat et les syndicats est intervenu en fin d'année 2013 et qui va vous permettre, mesdames et messieurs les sénateurs, j'espère que vous serez largement nombreux à le faire, de voter une nouvelle réforme. Et toutes ces réformes, y compris celle de la refondation de l'école, qui est essentielle aussi pour l'avenir de notre pays, pour l'avenir de la jeunesse, mais aussi pour la compétitivité de notre pays, sont des réformes qui portent leurs fruits, qui vont porter leurs fruits, et qui vont permettre à la France de repartir de l'avant, avec puissance, avec force, avec confiance, tout en gardant sa spécificité, son modèle social, qui est aussi le garant du pacte et de la solidarité nationale.
Source http://www.gouvernement.fr, le 10 janvier 2014