Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
La bataille contre le chômage doit mobiliser la nation tout entière. C'est vrai, Michel Sapin le rappelait à l'instant, sous le quinquennat précédent, 1 million de chômeurs de plus. Mais je ne dis pas ça pour polémiquer. Je dis ça simplement pour dire la difficulté de la tâche et la nécessité de mobiliser tous les acteurs et tous les moyens disponibles. C'est vrai que la politique que nous avons engagée, à la fois en faveur des emplois aidés, des emplois d'avenir, des contrats de génération, il faut la poursuivre avec intensité.
Les mesures que nous avons prises en faveur de la compétitivité des entreprises, le CICE, l'organisation en filières, le financement de l'économie, tout cela doit s'amplifier. Mais elles ne réussiront que par une mobilisation encore plus forte.
C'est ce que le président de la République a lancé comme appel à toutes les forces vives du pays, à travers son pacte de responsabilité. C'est un choc de mobilisation qu'il veut produire et auquel il faut absolument répondre. Alors, j'ai appelé, en effet, hier, les partenaires sociaux à s'inscrire dans cette démarche. Monsieur le Député Jean-Yves Caullet, vous avez raison, il y a d'abord la nécessité d'harmoniser entre les grands pays européens, je pense à l'Allemagne et à la France, le niveau des prélèvements sur le travail. C'est pourquoi nous voulons aller plus loin concernant les cotisations payées par les entreprises qui financent la politique familiale et qui sont appuyées sur le travail. Il en va de même pour la fiscalité, l'impôt sur les sociétés.
Mais l'harmonisation ne peut pas être que fiscale. Elle doit être aussi sociale, et je me réjouis que les Allemands aient décidé d'adopter un SMIC, pour qu'il n'y ait pas de discrimination, de distorsion de concurrence entre nos entreprises. Car, l'équité, car la transparence, ce n'est pas seulement l'équilibre sur le plan des prélèvements, mais c'est aussi sur le plan des droits sociaux. Et là, nous sommes au cur du pacte. Aux partenaires sociaux, j'ai proposé que, d'un côté, l'Etat fasse des efforts pour aider les entreprises et non pas pour faire des cadeaux aux patrons, comme je l'entends trop souvent. Il ne s'agit pas d'aider les chefs d'entreprise à payer moins d'impôts. Il s'agit d'aider les entreprises à retrouver des marges de manuvre pour investir, innover et embaucher. Les entreprises, ce sont des entrepreneurs et des salariés.
A côté de la politique des emplois aidés, il faut un soutien aux entreprises. C'est ce que nous voulons faire. Mais en même temps, il faut qu'il y ait des contreparties et la meilleure des contreparties, c'est de renforcer le dialogue social, sans attendre. Ce dialogue social, il a déjà permis d'avancer, sur la sécurisation de l'emploi, maintenant, il y a des négociations dans les entreprises qui connaissent des mutations. C'est ce qui nous a permis d'avancer sur la formation professionnelle.
J'attends maintenant que les partenaires sociaux se mettent d'accord, vite, et le gouvernement les y invitera, dès jeudi, à la fin des consultations que j'ai entreprises avec les ministres qui m'accompagnent. Je leur dirai vous avez maintenant quelques jours pour vous mettre d'accord pour que, ensuite, branche par branche, on discute des perspectives d'emploi, des contrats en alternance, des qualifications, des perspectives d'amélioration des carrières, mais aussi des investissements. C'est bien cela le pacte. Le pacte, c'est un compromis, c'est un compromis gagnant-gagnant, gagnant-gagnant pour les entreprises, pour les salariés, pour l'économie, pour l'emploi, pour la France ! Mobilisons-nous tous ensemble, majorité et opposition ! Vous avez, vous aussi, à y répondre !
Source http://www.gouvernement.fr, le 29 janvier 2014