Déclaration de M. Kader Arif, ministre des anciens combattants, sur la livraison à l'armée de l'air du deuxième avion de transport militaire A400M, à Toulouse le 22 janvier 2014.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Livraison du deuxième A400M, à Toulouse (Haute-Garonne) le 22 janvier 2014

Texte intégral


Mesdames et Messieurs les élus,
Monsieur le Maire,
Monsieur le Chef d'État-major de l'armée de l'air, mon Général,
Monsieur le Président Directeur Général d'Airbus,
Officiers, sous-officiers, militaires du rang,
Mesdames et Messieurs,
Je dois vous dire combien je suis heureux et fier d'être ici aujourd'hui et d'assister au baptême du deuxième avion de transport militaire, l'A400M Atlas MSN08.
A l'occasion de son 80e anniversaire, l'armée de l'air reçoit un très beau cadeau : un A400M doté d'un bien joli nom !
L'arrivée de cet avion stratégique et tactique dans les forces aériennes françaises est l'aboutissement de l'un des plus grands programmes de défense en Europe et le symbole d'une coopération réussie entre 7 partenaires européens. Il nous fait entrer dans une nouvelle dimension.
Je veux saluer ici et féliciter toutes les femmes et tous les hommes qui se sont investis dans ce projet. Permettez-moi de citer les équipes de l'OCCAR, l'agence d'acquisition européenne - de la DGA, qui a apporté l'expertise technique et a assuré la qualification - de l'Armée de l'air bien sûr qui a contribué à sa réalisation et sa réception. Et enfin je n'oublie pas l'industriel Airbus – et l'ensemble des sous-traitants (Ratier-Figeac), dont je salue la décision d'installer son siège social ici à Toulouse. Airbus, dont les ouvriers, employés, cadres et ingénieurs ont fait un travail remarquable.
Quand je suis face à l'A400M, quand je sais ce dont cet appareil est capable, quand j'entends enfin les résultats des premières missions accomplies au Mali avec Jean-Yves Le Drian, je me dis que vous pouvez tous être fiers d'avoir oeuvré depuis des années au succès de ce programme.
Et je dois dire aussi que je suis particulièrement impatient de pouvoir monter à bord de cet avion tout à l'heure et de vivre cette expérience.
La France s'est vu livrer le premier A400M l'été dernier. La cérémonie officielle d'accueil par l'armée de l'air a eu lieu le 30 septembre 2013 sur la base aérienne 123 d'Orléans où l'avion a été baptisé du nom de la ville par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
Aujourd'hui, un second appareil prend le nom de « Ville de Toulouse », signe des liens historiques tissés entre la ville et l'Armée de l'air. Toulouse a accueilli jusqu'en 2009 la base aérienne 101 de Francazal, née avec l'Armée de l'air en 1934 et dont le souvenir, j'en suis convaincu, est aujourd'hui toujours bien présent dans l'esprit d'un très grand nombre d'aviateurs et plus particulièrement de transporteurs. Elle revit tel un « lieu de mémoire » de l'armée de l'air.
Des générations d'équipages de transport ont été formées sur cette base pendant plus de 70 ans, au sein du Centre d'Instruction des Equipages de Transport ; une unité réputée pour son excellence et pour la rigueur de la formation qu'elle dispense.
Bien qu'aujourd'hui implantée à Orléans, son personnel en conserve l'héritage toulousain au travers de l'insigne qu'il porte quotidiennement sur sa tenue arborant les armes de la ville.
Aussi, les équipages qui seront formés sur A400 continueront d'être les héritiers de cette lignée prestigieuse qui a muri ici à Toulouse pendant près de quatre générations, les raccrochant ainsi aux plus belles pages de l'aéronautique française dont Toulouse est un siège prestigieux.
Outre cet attachement à l'armée de l'air, Toulouse est aussi la capitale française de l'aéronautique et de l'espace, secteurs dont les acteurs principaux conservent des liens très étroits avec l'armée de l'air : je pense à l'Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace, je pense au centre DGA Techniques aéronautiques où je me suis rendu en décembre dernier, mais aussi aux équipes d'Airbus et de Thalès, pour ne citer que ceux-là.
Avec 12 000 emplois directs en France sur 40 000 en Europe dont 2 000 ici à Toulouse, plus de 80 entreprises sur 150 sites installés sur le territoire national, une multitude de PME et PMI partout en France et plusieurs centaines de sous-traitants, le programme A400M contribue directement à cette industrie aéronautique.
Enfin, Toulouse et sa région hébergent plusieurs régiments de parachutistes dont la 11e brigade et le 1er régiment du train parachutiste de Cugnaux que je remercie de leur présence aujourd'hui et qui, par leurs missions d'aérolargage, sont directement concernés par cet avion de transport militaire.
C'est donc bien dans une longue tradition aéronautique et militaire régionales que s'inscrit aujourd'hui le baptême de ce magnifique A400M. C'est aussi une longue histoire, celle de plusieurs générations de transporteurs, que cet avion très agile malgré ces 45 mètres de long reprend à son compte.
Sur le plan opérationnel, l'arrivée de Atlas dans l'armée de l'air répond aux principaux objectifs fixés aux forces armées par la Loi de Programmation militaire, dans le prolongement du dernier Livre blanc. Par ses capacités, nous sommes aujourd'hui en mesure de transporter plus, plus loin et plus vite. L'opérabilité et l'efficacité de cet appareil, nous les avons mesurées tout récemment dans le cadre de la mission que nos forces armées mènent admirablement au Mali depuis un an.
Le 29 décembre 2013, le nouvel avion de transport tactique a en effet rallié l'aéroport malien de Bamako depuis la base aérienne 123 d'Orléans pour du transport de fret au profit de l'opération Serval. Les 22 tonnes de matériel ont été transportées en 7 heures de vol entre les aéroports d'Orléans et de Bamako.
A titre de comparaison, pour ce chargement, il aurait fallu trois C130 Hercules qui auraient effectué le même trajet en 9 heures 30 : l'allonge stratégique de l'A400M et sa plus-value opérationnelle ne sont plus à démontrer.
Cet avion-cargo exprime toute l'histoire du transport militaire depuis la naissance de l'Armée de l'air et met en lumière l'évolution technologique actuelle de la stratégie militaire de la France. C'est une véritable dilatation de notre espace stratégique que ce nouvel appareil nous offre.
Ce sont également de nouvelles perspectives opérationnelles qui s'ouvrent et qui conduiront à transformer et moderniser en profondeur notre outil de défense. Il nous offre ainsi l'opportunité de répondre aux défis qui se présentent aujourd'hui aux armées tout en nous invitant à nous projeter vers l'avenir.
Toulouse, dont le rose, symbole de la ville, est couleur d'espoir, nous y invite aussi. Car je sais les acteurs industriels et aéronautiques de la région et au-delà les armées françaises, nos armées, encore capables de nous surprendre, de nous émerveiller et de s'engager au quotidien pour oeuvrer à la paix dans le monde sur des théâtres lointains et difficiles, pour accomplir des missions humanitaires, pour garantir enfin la sécurité de nos compatriotes.
Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 21 février 2014