Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, en réponse à une question sur les modalités du suivi du pacte de responsabilité, notamment en matière de contreparties, à l'Assemblée nationale le 4 février 2014.

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Circonstance : Question au gouvernement posée par M? Christian Paul, député (SRC) de la Nièvre, à l'Assemblée nationale le 4 février 2014

Texte intégral

Merci Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député Christian Paul

Vous avez raison de ramener au combat central, le combat central c'est la bataille de la croissance et de l'emploi. C'est celui que nous avons engagé dès le premier jour, c'est pour celui-là que nous devons amplifier le mouvement.
Le président de la République a proposé un pacte de responsabilité qui engage tout le monde, qui vous engage aussi, mesdames et messieurs les députés, vous aurez d'ailleurs à vous prononcer dans quelques semaines. Mais pour l'heure, vous avez eu raison d'insister, monsieur le député Christian Paul, sur le dialogue social, qui est la première des contreparties qu'il faut amplifier dans la relation entre les entreprises, les représentants du patronat et les représentants des salariés.
Ce n'est pas de trop de dialogue social dont nous souffrons, c'est exactement le contraire. Et quand la nation accepte d'aider les entreprises, ce n'est pas un cadeau que l'on fait à des personnes, ce sont des moyens que l'on donne à des entreprises, c'est-à-dire à des entrepreneurs, des salariés, pour leur donner les moyens de relever le défi du retour de la croissance pour que la France et ses entreprises y trouvent totalement leur place et jouent leur rôle, c'est-à-dire pour investir, ça c'est la priorité, mais aussi pour former des jeunes, pour former, pour garder des séniors, et pour embaucher.
Alors pour y parvenir, c'est la question des contreparties, du pacte, du compromis que le président de la République a annoncé. Il faut que chacun s'y mette, il ne faut pas attendre. Il y aura, une fois engagé ce processus, l'Observatoire des contreparties que je présiderai. Mais sans attendre après les rencontres de lundi dernier avec les partenaires sociaux, j'ai écrit hier soir aux organisations patronales, aux organisations syndicales pour leur proposer dans un délai -c'est vrai court je le reconnais, mais il y a urgence- de se mettre d'accord sur une méthode pour engager ce processus des contreparties, d'abord au niveau interprofessionnel, et de me faire des propositions dans ce délai bref et ensuite de décliner par branches les différents sujets : nombre des emplois, les investissements et notamment en France mais aussi la formation des jeunes, la formation en alternance, la formation des seniors, parce qu'il n'est pas acceptable que le plus grand nombre des chômeurs soit ceux qu'on appelle les seniors à partir de 50 ans, sans oublier ceux qui ont plus de 55 ans, qui sont parmi les plus nombreux au chômage de longue durée. Et puis il y a la question aussi de la classification des évolutions de carrière, ça doit se discuter, ça doit se négocier, c'est l'intérêt des entreprises, c'est l'intérêt des salariés, c'est l'intérêt du pays.
Aujourd'hui, chacun est en face de ses responsabilités. J'en appelle à la mobilisation générale, non pas aux polémiques, non pas, encore une fois, aux invectives, parce que l'heure l'exige. Ne perdons pas de temps, dans un délai d'un mois nous aurons beaucoup avancé sur l'ensemble des plans, c'est-à-dire à la fois ce qui doit relever de l'allégement du financement qui pèse sur le travail, ça doit permettre d'avancer sur le chantier de la fiscalité des entreprises, ça doit permettre d'avancer sur les contreparties que je viens d'évoquer, c'est l'affaire de tous, c'est l‘affaire de la nation toute entière. Les Français nous attendent, ils sont exigeants à notre égard, à l'égard du Gouvernement, c'est légitime, à l'égard de la majorité parlementaire, c'est également juste, mais aussi mesdames et messieurs les députés, vous aussi de l'opposition vous avez rendez-vous avec les Français qui attendent autre chose que la critique permanente mais de temps en temps de jouer le jeu de l'intérêt du pays.

Source http://www.gouvernement.fr, le 14 février 2014