Texte intégral
Merci Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les sénateurs,
Monsieur le rapporteur général François Marc,
Je commencerai peut-être par une remarque amicale aux sénateurs de l’UMP et peut-être de l’UDI - je n’ai pas vu s’ils réagissaient de la même façon -, c’est que lorsque la Banque de France, lorsque l’INSEE, lorsque l’OCDE et d’autres organismes internationaux, bientôt la Commission européenne, donnent des chiffres positifs pour la France, cela vous fait ricaner. J’aimerais que de temps en temps vous ayez un réflexe patriotique, pour dire : ça va mieux ! C’est trop difficile d’être patriote, Mesdames et Messieurs les sénateurs ? Et pourtant c’est nécessaire.
J’ai, avec le président de la République et de nombreux ministres, participé hier au séminaire sur l’attractivité de la France. Et il y avait là des représentants des cinq continents, des entreprises qui représentent un chiffre d’affaires de 850 milliards d’euros, et qui sont des entreprises industrielles pour l’essentiel.
Monsieur le Premier ministre Raffarin, vous avez mis en place ce comité. Je pense que vous n’avez pas fait venir que des gens de la finance. Et quand il s’agit des gens de la finance qui financent l’investissement, il est peut-être plus intéressant de s’appuyer sur ce qui a été fait à une époque qui allait dans le bon sens plutôt que de continuer, Monsieur l’ancien ministre, à dire n’importe quoi !
Eh bien qu’est-ce que j’ai entendu, et je n’étais pas le seul ? C’est que ceux qui étaient là ont un chiffre d’affaires de 39 milliards en France, ont déjà créé 100 000 emplois dans notre pays. Et ils ne disent qu’une chose : ils souhaitent comme nous que la France redémarre, ils nous disent que tout le monde a besoin de la France, qu’ils veulent continuer à investir en France. Eh bien ce qui est en train de se passer, Monsieur le rapporteur général, François Marc, c’est qu’en effet les choses vont dans la bonne direction.
N’attendez pas de moi de l’autosatisfaction, que tout serait réglé, qu’il n’y aurait plus rien à faire. Je dis simplement que les chiffres de la croissance au dernier trimestre sont meilleurs que prévu, quasiment au niveau de l’Allemagne, et en tout cas nettement au-dessus la moyenne européenne, qui est négative, et que les perspectives de croissance sont bonnes et meilleures pour 2014, après, je le rappelle, la plus grande crise que l’Europe ait connue depuis les Années 30, après cinq années en moyenne de croissance zéro, avec une augmentation du chômage de masse, des destructions d’entreprises, des régions en souffrance. Les choses vont dans la bonne direction, la France redémarre et on le voit à travers les indicateurs concernant l’investissement du secteur industriel qui est positif, et les chefs d’entreprises qui donnent des indications positives pour les mois à venir ; les embauches dans le secteur privé, la consommation qui continue de tenir malgré les difficultés que peut rencontrer une partie de nos concitoyens.
Et donc, c’est au moment où les choses vont dans la bonne direction que tout ce que nous avons entrepris depuis plus de 20 mois, non seulement doit être poursuivi mais consolidé et amplifié. C’est le sens du pacte que le président de la République a proposé aux partenaires sociaux et que nous allons réussir.
Le Gouvernement a reçu cette mission du président de la République. Il y travaille, les partenaires sociaux vont se rencontrer le 28, ils auront à définir, je l’espère, un cadre, une méthode pour voir comment tout se met en mouvement. D’un côté, la nation qui va consentir des efforts supplémentaires pour donner des marges aux entreprises pour qu’elles puissent investir, innover, embaucher. Et de l’autre, eh bien évidemment les contreparties dans le sens des perspectives d’emploi par branche et des discussions qui doivent avoir lieu dans les entreprises et dans les territoires, en formation professionnelle, en qualité de l’emploi, en perspective pour les salariés. C’est un pacte de responsabilité. C’est-à-dire qu’il est demandé à chacun de prendre ses responsabilités.
Le Gouvernement les prend et il lance un appel à tous ceux qui peuvent prendre leur part à ce redressement. Et c’est important que chacun soit au rendez-vous. L’année 2014 c’est l’année du tournant, c’est l’année où ce que nous avons entrepris, ce que nous avons semé va produire enfin. Et nous voyons ce qui se passe en Europe : nous ne sommes pas seuls. Mais nous avons une situation qui est meilleure parce que nous avons pris des décisions courageuses. Et je ne suis pas là pour faire des déclarations désagréables à l’égard de tel ou tel pays, mais la voie que nous avons choisie c’est celle-là qui doit être poursuivie et amplifiée. Ce n’est pas le moment de changer de politique. Ce n’est pas la politique au jour le jour. C’est cette politique-là qui met chacun au pied de ses responsabilités, la majorité comme l’opposition, parce que ce que nous voulons c’est la réussite de la France.
Source http://www.gouvernement.fr, le 26 février 2014