Texte intégral
FREDERIC RIVIERE
Bonjour, Bernard CAZENEUVE.
BERNARD CAZENEUVE
Bonjour.
FRÉDÉRIC RIVIERE
Nous allons parler bien entendu du chômage, du pacte de responsabilité et des déficits. Mais quelques mots pour commencer du climat politique, les députés UMP ont boycotté hier la séance des « questions d'actualité au gouvernement » hier après-midi, pour protester contre les propos du ministre de l'Intérieur, Manuel VALLS qui, mardi avait attaqué le député UMP de Paris, Claude GOASGUEN, sur sa proximité passée avec l'extrême droite. Est-ce que Manuel VALLS, le ministre de l'Intérieur n'a pas tendance, lorsqu'il est mis en cause à perdre un peu son sang froid ?
BERNARD CAZENEUVE
Non, Manuel VALLS n'est pas un homme qui perd son sang froid. C'est un homme qui a de la détermination
FREDERIC RIVIERE
Qui a le sang chaud peut-être alors !
BERNARD CAZENEUVE
De la force de caractère et le propos précis. On ne peut pas être constamment, lorsqu'on est dans l'opposition, je l'ai été dans l'outrance, dans l'excès, dans l'invective, dans la recherche de la polémique. J'ai eu moi-même à traiter de sujets difficiles, je pense à l'enquête sur l'attentat de Karachi ou au génocide rwandais. Jamais je n'ai cherché dans l'exercice de mes fonctions, lorsque j'étais dans l'opposition à mettre en cause personnellement à atteindre, et j'appelle l'attention de chacun sur l'intérêt que pourrait avoir une séance des « Questions au gouvernement » où le vacarme, le tohubohu n'occuperait pas tout l'espace et où chacun pourrait s'écouter et se respecter. Mais monsieur JACOB ne peut pas être le président du groupe de l'outrance et en même temps, ensuite, venir avec sa lance à incendie regretter qu'il y ait ici ou là des tensions ou des difficultés.
FREDERIC RIVIERE
Christian JACOB dit qu'au fond, il a l'impression de ne pas être respecté ou que son groupe n'est pas respecté aujourd'hui, par la majorité. Il cite d'ailleurs, il vous cite, en disant qu'il y a quelques semaines, vous aviez traité l'un des députés UMP de cacatoès, une espèce de perroquet
BERNARD CAZENEUVE
Non, tout cela est faux ! Ce que j'ai dit, c'est que l'un des députés qui m'interrogeait, était comme un certain nombre de membres de l'opposition atteint du syndrome du cacatoès, c'est-à-dire qu'il répétait inlassablement, de façon litanique, les mêmes questions, chaque semaine, en essayant systématiquement de privilégier la polémique sur le fond. Et encore une fois, moi, par tempérament, je ne suis pas de cette tendance, de cette sensibilité, de cette mouvance qui consiste à considérer que la vie politique, c'est l'affrontement sur tout, que c'est la polémique sur chaque sujet, et qu'il faut que sur toutes les questions, surtout dans un pays en crise, nous soyons dans l'opposition, les uns à l'égard des autres, ce pays aussi a besoin de trouver sur des grands sujets, une culture de compromis. Mais je ne compte pas sur monsieur JACOB pour la faire émerger.
FREDERIC RIVIERE
Alors l'année 2014 commence mal, sur le front du chômage, le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté d'à peu près 9 000, au mois de janvier. C'est la confirmation que l'objectif du président de la République de réduire, d'inverser la courbe du chômage avant la fin de l'année, n'a pas été atteint, on le savait, mais enfin, la tendance se confirme dès le début de cette nouvelle année. C'est une mauvaise nouvelle pour l'économie française ?
BERNARD CAZENEUVE
Le chômage c'est notre combat. C'est notre mobilisation, c'est autour de l'objectif de la réduction du chômage que nous sommes tous mobilisés. Et regardons les chiffres, lorsque le précédent gouvernement a quitté la responsabilité du pays, le niveau de chômeurs supplémentaires chaque mois était de l'ordre de 70 000, au début de l'année 2013, c'était 30 000, à la fin de l'année 2013, c'était 5 000. Depuis maintenant plusieurs mois, le chômage des jeunes diminue. Pour la première fois depuis 18 mois, nous sommes de nouveau en création nette d'emploi. Donc ce combat n'est pas gagné, aussi longtemps que nous n'aurons pas inversé la courbe du chômage, nous aurons à nous mobiliser. Et même lorsqu'elle sera inversée, nous aurons à conforter, à approfondir, à réussir ce pari dans la durée, mais dans un pays qui connait une crise profonde et une croissance atone depuis de nombreux mois. On peut bien entendu, regarder chaque nouvelle, en en faisant une catastrophe, un problème, un drame, on peut aussi regarder quelles sont les tendances de long terme. Et la tendance de long terme pour ce qui concerne le chômage, c'est un, la diminution du chômage des jeunes. Deux, une décélération de l'augmentation du nombre de chômeurs et trois, la volonté que nous avons de renforcer ce qui commence à poindre, c'est-à-dire la croissance qui fait de l'emploi, et je constate avec satisfaction, même si il reste encore beaucoup de batailles à mener, que nous sommes maintenant en création nette d'emploi dans le secteur marchand.
FREDERIC RIVIERE
Finalement l'erreur, c'est d'avoir annoncé l'inversion de la courbe du chômage ? C'est ça qui vous gêne dans votre communication ? Sinon, vous pourriez juste souligner, regarder le chômage recule de mois en mois c'est l'erreur de Michel SAPIN, puisqu'on dit que l'idée vient de lui ?
BERNARD CAZENEUVE
Non, je pense que quand on est dans l'action politique, il faut prendre le risque de se fixer des objectifs ambitieux.
FREDERIC RIVIERE
Au risque de se tromper ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais on se trompe parfois quand on fait de la politique. Ce qui compte, c'est de ne pas renoncer à l'objectif que l'on s'est fixé. C'est de faire en sorte que le but soit atteint. Et Michel SAPIN a eu raison d'indiquer que ce but-là était le bon objectif, et que nous parviendrions à l'atteindre. Et quand je regarde les chiffres et je viens de les détailler, je constate que la direction est la bonne, même s'il faut amplifier, approfondir, pour atteindre plus vite le résultat et c'est ce que nous faisons avec l'ensemble des mesures que nous prenons en faveur des entreprises, à travers notamment le pacte de responsabilité.
FREDERIC RIVIERE
Alors justement, une réunion entre le patronat et les syndicats aura lieu demain matin au siège du MEDEF à Paris, sur cette question. Le pacte de responsabilité, c'est LA grande idée de François HOLLANDE pour relancer l'économie française et l'emploi. Le patronat avait parlé d'un million d'emplois si les réductions de charges étaient de 60 milliards d'euros. Le Haut Conseil du Financement de la Protection Sociale a fait une étude qui estime entre 100 000 et 300 000 créations d'emplois sur 5 ans. Vous, à combien estimez-vous le nombre d'emplois qui pourrait être crée grâce à cet outil ?
BERNARD CAZENEUVE
Je crois qu'il ne faut pas avoir une approche comptable de ce sujet. Il faut créer un climat. Un climat qui soit de confiance, qui permette de faire de la croissance et par conséquent le maximum d'emploi. Et il faut pour cela, la mobilisation générale de tous les acteurs. Le gouvernement bien entendu, qui est mobilisé actuellement sur la mise en oeuvre de ce pacte de responsabilité pour qu'il réussisse le plus vite possible à donner des résultats. Le monde de l'entreprise qui est là aussi pour faire en sorte que les marges des entreprises soient reconstituées, que les entreprises puissent de nouveau investir, créer les conditions de l'innovation, du transfert de technologie, de la montée en gamme de nos produits dans la compétition internationale. Et les partenaires sociaux qui sont des exigences bien légitimes et qui s'emploient dans le dialogue social à les faire prévaloir. Nous avons pris énormément de mesures en faveur des entreprises depuis notre arrivée en responsabilité. Le Crédit d'impôt Compétitivité Emploi, c'est un allègement net de charges de 20 milliards d'euros sur les entreprises, 20 milliards déjà, 6 % de la masse salariale
FREDERIC RIVIERE
Qui sera maintenu, qui sera maintenu ? A côté du pacte de responsabilité ?
BERNARD CAZENEUVE
Ça fait partie du débat, mais aujourd'hui, on voit bien qu'un très grand nombre des acteurs souhaitent le maintien du CICE. Pourquoi ? Parce que les entreprises qui ont clôturé leurs comptes à la fin du mois de décembre dernier, dont les comptables sont en train de préparer les liasses fiscales pour le paiement du solde de l'impôt en 2015, ont calculé le Crédit d'impôt Compétitivité Emploi, l'effet sur les entreprises et ont fait connaître le montant de ce crédit d'impôt aux chefs d'entreprise qui par conséquent ont vu maintenant la réalité de la mesure et vont percevoir ce crédit d'impôt au mois de mai. Donc il y a un intérêt pour la mesure, c'est une mesure simple, c'est une mesure qui est un allègement net de charges, mais ce n'est pas la seule mesure que nous avons prise. Réforme de l'assurance-vie pour financer en fonds propre les PME, PMI, les plus innovantes. Réforme des plus values de valeur mobilière, réforme du dispositif d'amortissement pour favoriser les entreprises qui investissent dans la robotisation. Notre volonté, c'est de faire en sorte que toute notre énergie soit tendue vers le développement des entreprises, la reconstitution de leurs marges, pour qu'il y ait plus d'investissements, plus d'innovations, plus d'emplois.
FREDERIC RIVIERE
Un mot des déficits, la Commission européenne a exprimé hier, des doutes sur les objectifs fixés par la France pour 2014 et 2015. Vous maintenez que la France parviendra à ramener son déficit à 3 % du PIB en 2015 ?
BERNARD CAZENEUVE
Moi, je suis précis et désireux de dire la vérité. Aujourd'hui, que dit la Commission européenne ? La Commission européenne dit, pour 2013 vous serez autour de 4,2 là où notre objectif était de 4,1, c'est-à-dire que nous sommes en ligne avec la Commission européenne à 0,1 point près. Et les chiffres qu'elle donne pour les années suivantes, c'est-à-dire le 4 % de 2014 et le 3,9 % de 2015 ne tiennent pas compte des mesures d'économies qui sont inscrites dans notre trajectoire et qui doivent permettre de faire en sorte que nos objectifs soient atteints. Mon objectif pour moi, il est double : un, tenir la dépense, et en 2013 la dépense est parfaitement tenue. Nous sommes même 3,4 milliards au-dessous des autorisations de dépenses données par le Parlement. Et deux, réaliser des économies significatives à hauteur de 50 milliards pour les trois prochaines années, de manière à faire en sorte que l'ajustement dans nos budgets se fasse exclusivement par des économies, sans recours à l'impôt.
FREDERIC RIVIERE
Merci, Bernard CAZENEUVE. Bonne journée !
Source : Service d'information du Gouvernement, le 4 mars 2014
Bonjour, Bernard CAZENEUVE.
BERNARD CAZENEUVE
Bonjour.
FRÉDÉRIC RIVIERE
Nous allons parler bien entendu du chômage, du pacte de responsabilité et des déficits. Mais quelques mots pour commencer du climat politique, les députés UMP ont boycotté hier la séance des « questions d'actualité au gouvernement » hier après-midi, pour protester contre les propos du ministre de l'Intérieur, Manuel VALLS qui, mardi avait attaqué le député UMP de Paris, Claude GOASGUEN, sur sa proximité passée avec l'extrême droite. Est-ce que Manuel VALLS, le ministre de l'Intérieur n'a pas tendance, lorsqu'il est mis en cause à perdre un peu son sang froid ?
BERNARD CAZENEUVE
Non, Manuel VALLS n'est pas un homme qui perd son sang froid. C'est un homme qui a de la détermination
FREDERIC RIVIERE
Qui a le sang chaud peut-être alors !
BERNARD CAZENEUVE
De la force de caractère et le propos précis. On ne peut pas être constamment, lorsqu'on est dans l'opposition, je l'ai été dans l'outrance, dans l'excès, dans l'invective, dans la recherche de la polémique. J'ai eu moi-même à traiter de sujets difficiles, je pense à l'enquête sur l'attentat de Karachi ou au génocide rwandais. Jamais je n'ai cherché dans l'exercice de mes fonctions, lorsque j'étais dans l'opposition à mettre en cause personnellement à atteindre, et j'appelle l'attention de chacun sur l'intérêt que pourrait avoir une séance des « Questions au gouvernement » où le vacarme, le tohubohu n'occuperait pas tout l'espace et où chacun pourrait s'écouter et se respecter. Mais monsieur JACOB ne peut pas être le président du groupe de l'outrance et en même temps, ensuite, venir avec sa lance à incendie regretter qu'il y ait ici ou là des tensions ou des difficultés.
FREDERIC RIVIERE
Christian JACOB dit qu'au fond, il a l'impression de ne pas être respecté ou que son groupe n'est pas respecté aujourd'hui, par la majorité. Il cite d'ailleurs, il vous cite, en disant qu'il y a quelques semaines, vous aviez traité l'un des députés UMP de cacatoès, une espèce de perroquet
BERNARD CAZENEUVE
Non, tout cela est faux ! Ce que j'ai dit, c'est que l'un des députés qui m'interrogeait, était comme un certain nombre de membres de l'opposition atteint du syndrome du cacatoès, c'est-à-dire qu'il répétait inlassablement, de façon litanique, les mêmes questions, chaque semaine, en essayant systématiquement de privilégier la polémique sur le fond. Et encore une fois, moi, par tempérament, je ne suis pas de cette tendance, de cette sensibilité, de cette mouvance qui consiste à considérer que la vie politique, c'est l'affrontement sur tout, que c'est la polémique sur chaque sujet, et qu'il faut que sur toutes les questions, surtout dans un pays en crise, nous soyons dans l'opposition, les uns à l'égard des autres, ce pays aussi a besoin de trouver sur des grands sujets, une culture de compromis. Mais je ne compte pas sur monsieur JACOB pour la faire émerger.
FREDERIC RIVIERE
Alors l'année 2014 commence mal, sur le front du chômage, le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté d'à peu près 9 000, au mois de janvier. C'est la confirmation que l'objectif du président de la République de réduire, d'inverser la courbe du chômage avant la fin de l'année, n'a pas été atteint, on le savait, mais enfin, la tendance se confirme dès le début de cette nouvelle année. C'est une mauvaise nouvelle pour l'économie française ?
BERNARD CAZENEUVE
Le chômage c'est notre combat. C'est notre mobilisation, c'est autour de l'objectif de la réduction du chômage que nous sommes tous mobilisés. Et regardons les chiffres, lorsque le précédent gouvernement a quitté la responsabilité du pays, le niveau de chômeurs supplémentaires chaque mois était de l'ordre de 70 000, au début de l'année 2013, c'était 30 000, à la fin de l'année 2013, c'était 5 000. Depuis maintenant plusieurs mois, le chômage des jeunes diminue. Pour la première fois depuis 18 mois, nous sommes de nouveau en création nette d'emploi. Donc ce combat n'est pas gagné, aussi longtemps que nous n'aurons pas inversé la courbe du chômage, nous aurons à nous mobiliser. Et même lorsqu'elle sera inversée, nous aurons à conforter, à approfondir, à réussir ce pari dans la durée, mais dans un pays qui connait une crise profonde et une croissance atone depuis de nombreux mois. On peut bien entendu, regarder chaque nouvelle, en en faisant une catastrophe, un problème, un drame, on peut aussi regarder quelles sont les tendances de long terme. Et la tendance de long terme pour ce qui concerne le chômage, c'est un, la diminution du chômage des jeunes. Deux, une décélération de l'augmentation du nombre de chômeurs et trois, la volonté que nous avons de renforcer ce qui commence à poindre, c'est-à-dire la croissance qui fait de l'emploi, et je constate avec satisfaction, même si il reste encore beaucoup de batailles à mener, que nous sommes maintenant en création nette d'emploi dans le secteur marchand.
FREDERIC RIVIERE
Finalement l'erreur, c'est d'avoir annoncé l'inversion de la courbe du chômage ? C'est ça qui vous gêne dans votre communication ? Sinon, vous pourriez juste souligner, regarder le chômage recule de mois en mois c'est l'erreur de Michel SAPIN, puisqu'on dit que l'idée vient de lui ?
BERNARD CAZENEUVE
Non, je pense que quand on est dans l'action politique, il faut prendre le risque de se fixer des objectifs ambitieux.
FREDERIC RIVIERE
Au risque de se tromper ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais on se trompe parfois quand on fait de la politique. Ce qui compte, c'est de ne pas renoncer à l'objectif que l'on s'est fixé. C'est de faire en sorte que le but soit atteint. Et Michel SAPIN a eu raison d'indiquer que ce but-là était le bon objectif, et que nous parviendrions à l'atteindre. Et quand je regarde les chiffres et je viens de les détailler, je constate que la direction est la bonne, même s'il faut amplifier, approfondir, pour atteindre plus vite le résultat et c'est ce que nous faisons avec l'ensemble des mesures que nous prenons en faveur des entreprises, à travers notamment le pacte de responsabilité.
FREDERIC RIVIERE
Alors justement, une réunion entre le patronat et les syndicats aura lieu demain matin au siège du MEDEF à Paris, sur cette question. Le pacte de responsabilité, c'est LA grande idée de François HOLLANDE pour relancer l'économie française et l'emploi. Le patronat avait parlé d'un million d'emplois si les réductions de charges étaient de 60 milliards d'euros. Le Haut Conseil du Financement de la Protection Sociale a fait une étude qui estime entre 100 000 et 300 000 créations d'emplois sur 5 ans. Vous, à combien estimez-vous le nombre d'emplois qui pourrait être crée grâce à cet outil ?
BERNARD CAZENEUVE
Je crois qu'il ne faut pas avoir une approche comptable de ce sujet. Il faut créer un climat. Un climat qui soit de confiance, qui permette de faire de la croissance et par conséquent le maximum d'emploi. Et il faut pour cela, la mobilisation générale de tous les acteurs. Le gouvernement bien entendu, qui est mobilisé actuellement sur la mise en oeuvre de ce pacte de responsabilité pour qu'il réussisse le plus vite possible à donner des résultats. Le monde de l'entreprise qui est là aussi pour faire en sorte que les marges des entreprises soient reconstituées, que les entreprises puissent de nouveau investir, créer les conditions de l'innovation, du transfert de technologie, de la montée en gamme de nos produits dans la compétition internationale. Et les partenaires sociaux qui sont des exigences bien légitimes et qui s'emploient dans le dialogue social à les faire prévaloir. Nous avons pris énormément de mesures en faveur des entreprises depuis notre arrivée en responsabilité. Le Crédit d'impôt Compétitivité Emploi, c'est un allègement net de charges de 20 milliards d'euros sur les entreprises, 20 milliards déjà, 6 % de la masse salariale
FREDERIC RIVIERE
Qui sera maintenu, qui sera maintenu ? A côté du pacte de responsabilité ?
BERNARD CAZENEUVE
Ça fait partie du débat, mais aujourd'hui, on voit bien qu'un très grand nombre des acteurs souhaitent le maintien du CICE. Pourquoi ? Parce que les entreprises qui ont clôturé leurs comptes à la fin du mois de décembre dernier, dont les comptables sont en train de préparer les liasses fiscales pour le paiement du solde de l'impôt en 2015, ont calculé le Crédit d'impôt Compétitivité Emploi, l'effet sur les entreprises et ont fait connaître le montant de ce crédit d'impôt aux chefs d'entreprise qui par conséquent ont vu maintenant la réalité de la mesure et vont percevoir ce crédit d'impôt au mois de mai. Donc il y a un intérêt pour la mesure, c'est une mesure simple, c'est une mesure qui est un allègement net de charges, mais ce n'est pas la seule mesure que nous avons prise. Réforme de l'assurance-vie pour financer en fonds propre les PME, PMI, les plus innovantes. Réforme des plus values de valeur mobilière, réforme du dispositif d'amortissement pour favoriser les entreprises qui investissent dans la robotisation. Notre volonté, c'est de faire en sorte que toute notre énergie soit tendue vers le développement des entreprises, la reconstitution de leurs marges, pour qu'il y ait plus d'investissements, plus d'innovations, plus d'emplois.
FREDERIC RIVIERE
Un mot des déficits, la Commission européenne a exprimé hier, des doutes sur les objectifs fixés par la France pour 2014 et 2015. Vous maintenez que la France parviendra à ramener son déficit à 3 % du PIB en 2015 ?
BERNARD CAZENEUVE
Moi, je suis précis et désireux de dire la vérité. Aujourd'hui, que dit la Commission européenne ? La Commission européenne dit, pour 2013 vous serez autour de 4,2 là où notre objectif était de 4,1, c'est-à-dire que nous sommes en ligne avec la Commission européenne à 0,1 point près. Et les chiffres qu'elle donne pour les années suivantes, c'est-à-dire le 4 % de 2014 et le 3,9 % de 2015 ne tiennent pas compte des mesures d'économies qui sont inscrites dans notre trajectoire et qui doivent permettre de faire en sorte que nos objectifs soient atteints. Mon objectif pour moi, il est double : un, tenir la dépense, et en 2013 la dépense est parfaitement tenue. Nous sommes même 3,4 milliards au-dessous des autorisations de dépenses données par le Parlement. Et deux, réaliser des économies significatives à hauteur de 50 milliards pour les trois prochaines années, de manière à faire en sorte que l'ajustement dans nos budgets se fasse exclusivement par des économies, sans recours à l'impôt.
FREDERIC RIVIERE
Merci, Bernard CAZENEUVE. Bonne journée !
Source : Service d'information du Gouvernement, le 4 mars 2014