Texte intégral
Madame la ministre,
Monsieur le directeur général de la mission du Centenaire,
Monsieur le directeur de la mémoire, du patrimoine et des archives,
Mesdames et Messieurs les professionnels du tourisme,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi tout d'abord de vous remercier, Madame la ministre, chère Sylvia, de votre présence aujourd'hui à mes côtés pour inaugurer ce pavillon du tourisme de mémoire. Ce n'est pas un hasard si le ministère de la Défense est présent au salon du tourisme, où pour la deuxième année consécutive le stand « Tourisme de mémoire » occupe une place centrale sur ce salon.
Cela peut surprendre, et c'est pourtant une réalité : le ministère de la défense est le deuxième opérateur culturel de l'État. Il dispose d'un patrimoine aussi dense que diversifié. Les chiffres parlent d'eux-mêmes :
- 273 nécropoles nationales (toutes recensées dans l'Atlas qui m'a été présenté tout à l'heure) ;
- plus de 2 000 carrés militaires dans les cimetières communaux ;
- près de 1 000 lieux de sépultures répartis dans 78 pays étrangers ;
- 9 hauts lieux de la mémoire nationale fréquentés par près de 350 000 visiteurs chaque année ;
- 3 musées nationaux qui ont accueilli en 2013 plus de 2 millions de visiteurs ainsi que 17 musées de tradition et le musée du service de santé des armées du Val-de-Grâce.
Le ministère de la Défense est à la pointe du développement de la filière tourisme de mémoire. Il s'agit de mettre en avant cette richesse patrimoniale, mais aussi les retombées économiques qu'elle engendre, dans un contexte, je le vois tous les jours, d'intérêt croissant de la population pour l'histoire de notre pays.
Je me réjouis donc tout particulièrement de constater qu'à nouveau en 2013, comme en 2012, le tourisme de mémoire s'est révélé être un secteur économique en pleine expansion. Il est le volet économique de la politique mémorielle.
Ainsi en 2013, la fréquentation des 144 principaux sites mémoriels a dépassé les 7 millions de visiteurs. Cela représente plus de 67 000 visiteurs supplémentaires par rapport à l'année précédente, c'est exceptionnel, d'autant que l'année phare pour les commémorations du Centenaire et du 70e anniversaire de la Libération sera 2014. Nous avons une occasion unique de mettre en valeur notre patrimoine, de développer des activités nouvelles, de créer des emplois, de rendre nos territoires plus attractifs et plus compétitifs.
A l'approche de ces commémorations, la Défense a aussi à cur de valoriser son patrimoine pour proposer aux visiteurs, français et étrangers, une offre touristique d'excellence et uvrer à la cohésion nationale et à l'éveil des consciences citoyennes, notamment des plus jeunes.
C'est un autre chiffre qu'il me tient à cur de vous donner aujourd'hui : plus d'un million de scolaires ont visité les sites mémoriels en 2013. C'est le signe que le devoir de mémoire et la volonté de transmission qui nous animent tous s'expriment pleinement grâce au tourisme de mémoire.
Acteur de premier plan du tourisme de mémoire, le ministère de la Défense est aussi partenaire des collectivités territoriales avec qui nous réinventons, à travers notamment la signature de conventions cadres, une manière de nous rappeler notre histoire passée, de vivre notre mémoire présente, de construire l'avenir de la France.
Je me réjouis de voir aujourd'hui à mes côtés et entourant le stand du ministère les représentants du Nord-Pas-de-Calais, de la Marne, de la Somme, de la Lorraine, de la Meuse, des Ardennes, de Normandie, des Vosges et bien d'autres.
Toutes ces régions accueilleront demain Français et visiteurs des nations amies pour nous rassembler autour d'une histoire commune, ancrée dans nos régions.
C'est en effet sur ces terres, dans la diversité de nos territoires, comme l'a souhaité le Président de la République, que vivront les commémorations des deux guerres mondiales. C'est ce que montre cette magnifique exposition « Sur les chemins de la mémoire » qui vient de m'être présentée. 40 panneaux qui témoignent d'une France riche de sa diversité patrimoniale et mémorielle : à travers ses paysages, ses terres et ses lieux de mémoire, elle nous dévoile, parfois un siècle plus tard et sans pudeur, ses souvenirs et ses cicatrices.
De la carrière des fusillés à Arras au mémorial de la résistance en Vercors, du mémorial de Thiepval dans la Somme à celui du camp des Milles à Aix-en-Provence, de la caverne du Dragon à l'ossuaire de Douaumont, du mémorial de la Shoah à Paris à la nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette, d'Oradour-sur-Glane aux plages de Normandie, la France nous raconte notre Histoire.
Toutes ces mémoires, plurielles mais complémentaires, nous font saisir ce que fut l'Histoire de France mais aussi celle de l'amitié entre les nations.
C'est pourquoi de nombreuses manifestations se dérouleront en 2014 selon un format international. Je pense à la commémoration de la bataille de la Marne, je pense aussi aux commémorations des débarquements du 6 juin et du 15 août.
Autant d'occasions pour les touristes étrangers de venir saisir, sur le sol de France, un pan de leur histoire nationale. Ces visiteurs étrangers ont constitué en 2013 plus du tiers des touristes de mémoire. Et 2014 verra l'accueil de bien d'autres visiteurs, grâce au rayonnement international sans précédent des commémorations à venir.
Le tourisme de mémoire est une occasion unique de livrer un témoignage aux futures générations, celui qui survit aux hommes. C'est aussi un bel exemple de coopération entre l'État et les collectivités locales. C'est enfin un magnifique symbole que de faire de notre mémoire et de notre histoire le ressort d'un avenir prospère.
Je vous remercie.Source http://www.defense.gouv.fr, le 21 mars 2014