Texte intégral
Monsieur le Secrétaire général,
Mesdames et Messieurs les Représentants personnels,
Mesdames, Messieurs,
Monsieur le Secrétaire général, votre rapport illustre une fois encore la diversité des actions déployées par l'Organisation internationale de la Francophonie, sa forte présence sur la scène internationale, ainsi que l'accent mis sur la solidarité dans l'espace francophone, qui sont la marque de votre mandat.
Je vous remercie d'avoir évoqué la situation préoccupante que connaît actuellement l'Ukraine.
Je tiens à saluer ici le retour de Madagascar dans la famille francophone, conformément aux voeux que nous exprimons, comme vous, depuis de longs mois. La conduite à bonnes fins de l'élection présidentielle et des élections législatives est un succès de la Commission de l'Océan Indien, de l'Union africaine, de la SADC, et de l'OIF. Mais c'est avant tout un succès du peuple malgache, de son opiniâtreté, de sa volonté à se relever. L'investiture du nouveau président Hery Rajoaonarimampianina, à laquelle j'ai personnellement assisté, doit permettre de relancer rapidement l'aide de la communauté internationale. Le retour du FMI est annoncé ; la France mobilise ses partenaires pour la reprise de l'aide européenne et elle invite les partenaires internationaux de la Grande Ile à intensifier leur soutien en faveur du redressement du pays.
S'agissant de la République centrafricaine, la situation du pays est dramatique. J'appelais déjà à l'urgence d'une réaction lors de notre dernier Conseil permanent.
Le travail conjoint de la force française Sangaris et de la MISCA commence à produire ses fruits. Pour autant, la mission de stabilisation est loin d'être achevée.
Les chefs d'État d'Afrique centrale ont réenclenché le processus politique et fixé le terme de la transition à février 2015. Nous nous devons d'accompagner la Centrafrique à réussir sa transition et à tenir des élections à l'horizon fixé.
Pour consolider les améliorations, et apporter à la présidente Catherine Samba Panza tout le soutien qui lui est nécessaire pour réussir sa difficile mission, une opération de maintien de la paix doit être déployée au plus tôt. Et comprendre un volet militaire et civil.
Dans le processus de sortie de crise, l'OIF a une expertise et une expérience incomparables. Elle a un rôle primordial à jouer pour accompagner l'Autorité nationale des élections, qui vient d'être mise en place.
Il faudra aussi veiller à ce que les pays francophones soient présents dans cette opération de maintien de la paix.
Au Mali, le retour à l'ordre constitutionnel est aujourd'hui complet. La France encourage les réformes que le gouvernement a engagées. Le Mali fait désormais face aux défis de la réconciliation et du développement essentiels pour parvenir à une paix durable. Nous accompagnerons les efforts maliens dans ce sens.
Nous saluons le travail de la MINUSMA. La menace terroriste demeure quant à elle présente. C'est pourquoi la France maintiendra, à terme, une force de 1.000 hommes qui pourra venir en aide à la Mission des Nations unies en cas de besoin, contre ce que vous appelez si justement, Monsieur le Secrétaire général, «l'internationale du Mal». Nous tenons par ailleurs à saluer la création par les pays de la région du «G5 Sahel», qui va dans le sens d'une meilleure coordination régionale.
En Tunisie, l'immense espoir porté par la «révolution de jasmin» s'est traduit par la constitutionnalisation de l'égalité hommes-femmes. Cette nouvelle Constitution engage l'État à oeuvrer au développement des droits des femmes, à garantir l'égalité des chances et à favoriser la réalisation de la parité dans les assemblées élues. Je tiens à saluer le peuple tunisien acteur majeur de l'adoption de la nouvelle Loi fondamentale. Le 7 février dernier à Tunis j'ai eu le privilège d'assister à ce moment historique.
La situation en Tunisie aujourd'hui est un véritable encouragement pour celles qui, dans l'espace francophone, aspirent à jouer pleinement le rôle qui leur revient dans la société.
Mesdames et Messieurs,
La France a souhaité qu'un moment de rencontres, d'échanges et de propositions accompagne l'action de la Francophonie. C'est à Kinshasa, à l'occasion du 14e Sommet de la Francophonie, que le président de la République française, François Hollande, avait annoncé la création du premier Forum mondial des femmes francophones. C'est à Kinshasa, les 3 et 4 mars derniers, que s'est déroulée sa deuxième édition, en présence de 3.500 femmes venues de plus de 40 États et gouvernements membres de l'OIF, de la présidente Samba-Panza, du président Kabila et des premières dames du Mali, de la République du Congo et de la République Démocratique du Congo.
Je tiens ici à féliciter la RDC qui a accueilli cette deuxième édition pour l'organisation remarquable, l'implication et l'engagement des autorités ainsi que la mobilisation de la société civile.
L'OIF a hautement contribué au succès de cet évènement. Je salue l'engagement du secrétaire général, M. Abdou Diouf, ainsi que le travail accompli par l'administrateur général, Clément Duhaime qui était à nos côtés à Kinshasa.
Ce Forum a donné lieu à des recommandations relatives à l'éducation des jeunes filles dans l'espace francophone. Le Réseau francophone égalité Femmes -Hommes lancé par le président Diouf s'y est hautement illustré dans les travaux ainsi que dans la préparation des recommandations qu'il porte désormais.
J'ai demandé au nom de la France, lors de la conférence ministérielle de la Francophonie de novembre dernier, qu'une déclaration solennelle et spécifique aux droits des femmes francophones soit adoptée lors du Sommet de Dakar. Je renouvelle aujourd'hui cette demande.
Comme l'ont rappelé les participants du 2e Forum mondial des femmes francophones, l'éducation est le seul moyen pour parvenir à l'égalité de fait entre les hommes et les femmes et à l'autonomisation des femmes.
Nous devons poursuivre l'objectif de la scolarisation obligatoire des jeunes filles jusqu'à 16 ans, qui n'est malheureusement pas en vigueur au sein de tous les États membres de l'OIF. Il est un véritable défi du développement pour les prochaines décennies. Objectif d'autant plus complexe que les systèmes éducatifs - essentiellement africains - doivent faire face aux exigences de leur démographie. Cette jeunesse ne partagera notre langue qu'à une condition : que des efforts sans précédent soient mis en oeuvre en faveur de l'enseignement du français.
Le droit des femmes, l'éducation des filles, la formation au français, voilà des enjeux essentiels pour notre francophonie et qui devraient trouver naturellement leur place dans le prochain cadre stratégique de l'OIF qui fixera les grands axes de son action pour les 8 ans à venir.
La France, aux côtés de la Francophonie, sera à la hauteur de ces enjeux.
C'est tout le sens de l'opération «100.000 professeurs pour l'Afrique» que j'ai lancée aux côtés du ministre Laurent Fabius le 20 mars dernier.
Je suis convaincue qu'avec vous tous réunis ici aujourd'hui nous allons continuer à écrire ensemble le fabuleux destin de la Francophonie.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er avril 2014
Mesdames et Messieurs les Représentants personnels,
Mesdames, Messieurs,
Monsieur le Secrétaire général, votre rapport illustre une fois encore la diversité des actions déployées par l'Organisation internationale de la Francophonie, sa forte présence sur la scène internationale, ainsi que l'accent mis sur la solidarité dans l'espace francophone, qui sont la marque de votre mandat.
Je vous remercie d'avoir évoqué la situation préoccupante que connaît actuellement l'Ukraine.
Je tiens à saluer ici le retour de Madagascar dans la famille francophone, conformément aux voeux que nous exprimons, comme vous, depuis de longs mois. La conduite à bonnes fins de l'élection présidentielle et des élections législatives est un succès de la Commission de l'Océan Indien, de l'Union africaine, de la SADC, et de l'OIF. Mais c'est avant tout un succès du peuple malgache, de son opiniâtreté, de sa volonté à se relever. L'investiture du nouveau président Hery Rajoaonarimampianina, à laquelle j'ai personnellement assisté, doit permettre de relancer rapidement l'aide de la communauté internationale. Le retour du FMI est annoncé ; la France mobilise ses partenaires pour la reprise de l'aide européenne et elle invite les partenaires internationaux de la Grande Ile à intensifier leur soutien en faveur du redressement du pays.
S'agissant de la République centrafricaine, la situation du pays est dramatique. J'appelais déjà à l'urgence d'une réaction lors de notre dernier Conseil permanent.
Le travail conjoint de la force française Sangaris et de la MISCA commence à produire ses fruits. Pour autant, la mission de stabilisation est loin d'être achevée.
Les chefs d'État d'Afrique centrale ont réenclenché le processus politique et fixé le terme de la transition à février 2015. Nous nous devons d'accompagner la Centrafrique à réussir sa transition et à tenir des élections à l'horizon fixé.
Pour consolider les améliorations, et apporter à la présidente Catherine Samba Panza tout le soutien qui lui est nécessaire pour réussir sa difficile mission, une opération de maintien de la paix doit être déployée au plus tôt. Et comprendre un volet militaire et civil.
Dans le processus de sortie de crise, l'OIF a une expertise et une expérience incomparables. Elle a un rôle primordial à jouer pour accompagner l'Autorité nationale des élections, qui vient d'être mise en place.
Il faudra aussi veiller à ce que les pays francophones soient présents dans cette opération de maintien de la paix.
Au Mali, le retour à l'ordre constitutionnel est aujourd'hui complet. La France encourage les réformes que le gouvernement a engagées. Le Mali fait désormais face aux défis de la réconciliation et du développement essentiels pour parvenir à une paix durable. Nous accompagnerons les efforts maliens dans ce sens.
Nous saluons le travail de la MINUSMA. La menace terroriste demeure quant à elle présente. C'est pourquoi la France maintiendra, à terme, une force de 1.000 hommes qui pourra venir en aide à la Mission des Nations unies en cas de besoin, contre ce que vous appelez si justement, Monsieur le Secrétaire général, «l'internationale du Mal». Nous tenons par ailleurs à saluer la création par les pays de la région du «G5 Sahel», qui va dans le sens d'une meilleure coordination régionale.
En Tunisie, l'immense espoir porté par la «révolution de jasmin» s'est traduit par la constitutionnalisation de l'égalité hommes-femmes. Cette nouvelle Constitution engage l'État à oeuvrer au développement des droits des femmes, à garantir l'égalité des chances et à favoriser la réalisation de la parité dans les assemblées élues. Je tiens à saluer le peuple tunisien acteur majeur de l'adoption de la nouvelle Loi fondamentale. Le 7 février dernier à Tunis j'ai eu le privilège d'assister à ce moment historique.
La situation en Tunisie aujourd'hui est un véritable encouragement pour celles qui, dans l'espace francophone, aspirent à jouer pleinement le rôle qui leur revient dans la société.
Mesdames et Messieurs,
La France a souhaité qu'un moment de rencontres, d'échanges et de propositions accompagne l'action de la Francophonie. C'est à Kinshasa, à l'occasion du 14e Sommet de la Francophonie, que le président de la République française, François Hollande, avait annoncé la création du premier Forum mondial des femmes francophones. C'est à Kinshasa, les 3 et 4 mars derniers, que s'est déroulée sa deuxième édition, en présence de 3.500 femmes venues de plus de 40 États et gouvernements membres de l'OIF, de la présidente Samba-Panza, du président Kabila et des premières dames du Mali, de la République du Congo et de la République Démocratique du Congo.
Je tiens ici à féliciter la RDC qui a accueilli cette deuxième édition pour l'organisation remarquable, l'implication et l'engagement des autorités ainsi que la mobilisation de la société civile.
L'OIF a hautement contribué au succès de cet évènement. Je salue l'engagement du secrétaire général, M. Abdou Diouf, ainsi que le travail accompli par l'administrateur général, Clément Duhaime qui était à nos côtés à Kinshasa.
Ce Forum a donné lieu à des recommandations relatives à l'éducation des jeunes filles dans l'espace francophone. Le Réseau francophone égalité Femmes -Hommes lancé par le président Diouf s'y est hautement illustré dans les travaux ainsi que dans la préparation des recommandations qu'il porte désormais.
J'ai demandé au nom de la France, lors de la conférence ministérielle de la Francophonie de novembre dernier, qu'une déclaration solennelle et spécifique aux droits des femmes francophones soit adoptée lors du Sommet de Dakar. Je renouvelle aujourd'hui cette demande.
Comme l'ont rappelé les participants du 2e Forum mondial des femmes francophones, l'éducation est le seul moyen pour parvenir à l'égalité de fait entre les hommes et les femmes et à l'autonomisation des femmes.
Nous devons poursuivre l'objectif de la scolarisation obligatoire des jeunes filles jusqu'à 16 ans, qui n'est malheureusement pas en vigueur au sein de tous les États membres de l'OIF. Il est un véritable défi du développement pour les prochaines décennies. Objectif d'autant plus complexe que les systèmes éducatifs - essentiellement africains - doivent faire face aux exigences de leur démographie. Cette jeunesse ne partagera notre langue qu'à une condition : que des efforts sans précédent soient mis en oeuvre en faveur de l'enseignement du français.
Le droit des femmes, l'éducation des filles, la formation au français, voilà des enjeux essentiels pour notre francophonie et qui devraient trouver naturellement leur place dans le prochain cadre stratégique de l'OIF qui fixera les grands axes de son action pour les 8 ans à venir.
La France, aux côtés de la Francophonie, sera à la hauteur de ces enjeux.
C'est tout le sens de l'opération «100.000 professeurs pour l'Afrique» que j'ai lancée aux côtés du ministre Laurent Fabius le 20 mars dernier.
Je suis convaincue qu'avec vous tous réunis ici aujourd'hui nous allons continuer à écrire ensemble le fabuleux destin de la Francophonie.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er avril 2014