Conseil des ministres du 9 avril 2014. Le suivi des mesures pour l'emploi et le soutien à l'économie.

Prononcé le

Auteur(s) moral(aux) : Secrétariat général du Gouvernement

Texte intégral

Le ministre des finances et des comptes publics, le ministre de l'économie, du redressement productif et du numérique et le ministre du travail, de l'emploi et du dialogue social ont présenté une communication relative au suivi des mesures pour l'emploi et le soutien à l'économie.
L'environnement international de la France apparaît contrasté entre un redressement de l'activité dans les économies avancées et un ralentissement dans les économies émergentes.
La plupart des économies émergentes pâtissent des turbulences monétaires, induites par les perspectives de ralentissement de la création monétaire aux Etats-Unis. En Chine, l'activité affiche un ralentissement fin 2013, qui devrait se poursuivre début 2014, avec un climat des affaires qui s'affaisse et un excédent commercial en repli.
L'embellie se confirme par ailleurs dans les économies avancées. Après un dynamisme modéré en 2013 par une forte consolidation budgétaire, la croissance américaine gagne progressivement en puissance, dans un contexte où les créations d'emplois sont dynamiques. L'économie britannique présente un profil similaire avec un dynamisme de l'activité, retrouvé en 2013, qui devrait se prolonger cette année, du fait de la bonne tenue du crédit et de la demande des ménages.
Dans la zone euro, le rebond de l'activité observé en fin d'année, grâce à une modération de la consolidation budgétaire, devrait se poursuivre comme l'anticipent les instituts statistiques français, allemand et italien et le FMI. La reprise reste toutefois inégale selon les pays et l'inflation devrait rester faible à moyen terme. Elle se situe à 0,5 % en mars 2014 sur un an. Par ailleurs, l'appréciation de l'euro depuis la mi-2012 (+1,2 % en mars à 1,38$, soit +6,7 % sur un an) obère la contribution des exportations, en dépit d'une demande mondiale dynamique.
Bien que les perspectives se redressent, la zone euro comptait encore fin 2013 environ 5,7 millions d'emplois de moins qu'avant crise ; elle connaît en février 2014 un taux de chômage à 11,9 % pour l'ensemble de la zone.
Après une croissance du PIB confirmée à 0,3 % au 4ème trimestre 2013, l'activité économique en France continuerait à progresser au 1er semestre 2014, d'après les prévisions de l'INSEE. L'acquis de croissance à mi année anticipé par l'INSEE, comme la récente prévision du FMI à 1% pour 2014, confortent la prévision de croissance du Gouvernement. Dans l'industrie, le climat des affaires, qui s'est redressé en 2013, se maintient autour de sa moyenne de long terme depuis 4 mois. C'est le signe que les mesures en faveur de la compétitivité ont commencé à porter leurs premiers fruits dans ce secteur. En revanche, le climat des affaires dans les services reste à un niveau encore inférieur à sa moyenne passée, de même que la confiance des ménages.
La situation de l'emploi reste fragile, mais les signaux sont encourageants. En dépit d'une croissance encore en deçà de son potentiel, les créations d'emploi ont repris, y compris dans le secteur marchand au second semestre 2013.
En 2013, le taux de chômage s'est stabilisé, à 9,8 % en France métropolitaine et 10,2 % en France entière, avec pour la première fois une baisse au dernier trimestre. En particulier, les jeunes actifs de moins de 25 ans ont moins souvent été touchés par le chômage en 2013 (22,8 %) qu'en 2012 (plus de 25 %).
Les perspectives pour 2014 tracées par l'INSEE indiquent que près de 50 000 emplois pourraient être créées au premier semestre, conduisant à une stabilité du chômage à son niveau du dernier trimestre 2013.
Ces prévisions, meilleures que les précédentes élaborées par l'INSEE, sont le signe de l'efficacité des politiques conduites pour engager une évolution favorable. A cet égard, on peut noter que le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) devrait pleinement jouer son rôle d'encouragement à l'emploi en 2014.
Le Pacte de responsabilité et de solidarité annoncé par le Président de la République et précisé par le Premier ministre amplifiera ce mouvement en favorisant les embauches et les investissements des entreprises et en donnant du pouvoir d'achat aux salariés. Conformément au relevé de conclusions des partenaires sociaux du 5 mars, les branches professionnelles doivent désormais s'en saisir, en ouvrant des négociations sur les engagements pour l'emploi. Ces négociations porteront en particulier sur l'emploi des jeunes et des seniors, en lien avec les nécessaires négociations sur le contrat de génération et sur la formation professionnelle.
A court terme, la mobilisation du Gouvernement comme de l'ensemble des acteurs économiques et sociaux doit continuer et s'amplifier. Dans un contexte de stabilisation du chômage, les évolutions mensuelles comme celle connue en février (le nombre d'inscrits à Pôle emploi a progressé de 31 500 en catégorie A, soit +0,9 %) doivent appeler à une utilisation au maximum des outils de la politique de l'emploi : emplois aidés, emplois d'avenir, formations prioritaires pour l'emploi, alternance, etc.La mise en œuvre du Pacte de responsabilité et de solidarité, axé sur le redressement de la compétitivité des entreprises, l'enrichissement de la croissance en emplois et la hausse du pouvoir d'achat, doit permettre une accélération de la croissance et une baisse durable du chômage.