Entretiens de M. Charles Josselin, ministre délégué à la coopération et à la francophonie, avec"France Info" et "RFI", le 5 octobre 2001, sur l'aide de la France à l'Afghanistan, au Soudan et la Libye et le pacte africain contre le terrorisme proposé par le Président sénégalais Abdoulaye Wade..

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Média : France Info - Radio France Internationale

Texte intégral

Q - Quelle sera la participation de la France à l'aide à l'Afghanistan ?
R - Pour l'instant, nous sommes convenus d'une première aide humanitaire qui pourrait être autour de 100 millions de francs rapidement complétée par une aide alimentaire de plus de 100 millions de francs. Cette première aide se décompose, pour une part importante, en aides alimentaires et aussi en appui aux ONG françaises qui sont sur place et dont je veux souligner le courage, ce dont font preuve également les personnels afghans. Il y aura également un appui aux institutions internationales onusiennes dont c'est en partie le travail. Je pense au CICR, l'UNICEF, le HCR, qui, évidemment a beaucoup de travail dans la période. L'aide alimentaire est l'élément le plus important, c'est aussi le plus délicat car identifier les personnes en déplacement, en mouvement, et acheminer vers elles la nourriture dont elles ont besoin, n'est pas le plus simple.
C'est à cela dont les ONG et les organisations internationales vont devoir s'attacher, sachant que nous nous efforçons de faire en sorte que notre aide puisse concerner aussi bien le nord de l'Afghanistan que les régions plus au centre, proches de l'Iran ou du Pakistan.
Q - La France a proposé un plan d'actions pour aider l'Afghanistan pour une période transitoire, pensez-vous que ce plan a de bonnes chances d'être accepté ?
R - Il est déjà proposé à nos partenaires européens, il sera discuté lors du Conseil Affaires générales qui se tient à Bruxelles lundi prochain. Il fait déjà l'objet de discussions avec les Nations unies et avec les Etats-Unis. Nous verrons bien, mais que ce soit ce plan-ci exactement ou un autre, les questions qui sont posées devront bien trouver une réponse, en particulier la transition et l'après-Taleban, puisque c'est dans cette perspective que nous nous plaçons.
Q - Le premier accueil a-t-il été intéressant ?
R - Je crois que l'accueil est bon parce que le plan a aussi été calé à partir des discussions déjà intervenues avec nos partenaires.
Q - Concernant le Soudan, vous vous félicitiez de la levée des sanctions américaines contre ce pays. Vous envisagez de vous rendre là-bas également, pour engager des discussions, dans quels domaines ?
R - Je souhaite recueillir leur analyse de la situation, c'est toujours instructif. La manière dont le Soudan envisage maintenant de s'insérer dans une communauté internationale dont il était un peu écarté pendant très longtemps, parler de la coopération entre la France et le Soudan, apprécier surtout les chances de paix dans un pays qui est également traversé par la guerre depuis très longtemps. Nous pouvons espérer, je le crois, que la situation nouvelle et peut-être le regard nouveau que les Américains semblent porter sur le Soudan permettra de convaincre que le temps de la paix est venu dans ce pays.
Q - Quand est prévue votre visite ?
R - Disons dans les semaines qui viennent.
Q - Pour la Libye, est-ce la même démarche ?
R - C'est la même démarche et peut-être le même calendrier.
Q - Concernant le pacte africain contre le terrorisme proposé par le président Wade, vous semblez y être favorable ?
R - Nous en soutenons le principe. J'ai reçu le ministre des Affaires étrangères sénégalais qui est venu m'en entretenir. Nous espérons que les Africains seront solidaires pour coopérer mieux ensemble et c'est nécessaire, contre le financement du terrorisme et le blanchiment d'argent en général. Le terrorisme, comme ceux qui trafiquent, utilise volontiers les structures financières, policières, judiciaires les plus fragiles. Il faut donc que nous aidions les Africains dans cette lutte contre le terrorisme.
Q - Une réunion est d'ailleurs prévue à Bruxelles ?
R - Non, à Dakar. Nous en parlerons à Bruxelles dans le cadre du suivi du sommet Europe-Afrique. Nous parlerons donc entre Européens mais aussi avec les Africains..
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 octobre 2001)