Déclaration de M. Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics, sur la croissance économique, à l'Assemblée nationale le 21 mai 2014.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Séance de questions d'actualité, à l'Assemblée nationale le 21 mai 2014

Texte intégral

Monsieur le Député,
Je vous remercie pour cette question parfaitement légitime qui porte sur les chiffres de la croissance au premier trimestre de cette année. Nous connaissons aussi les chiffres de la zone euro - ils pourraient être meilleurs - et nous connaissons également l'environnement global. Au fond, un seul pays se porte bien aujourd'hui en Europe : c'est l'Allemagne.
C'est de cela dont nous devons nous inspirer les uns et les autres. Concernant le chiffre de la croissance au premier trimestre, les observateurs, dont vous en faites partie car vous êtes un spécialiste, s'attendaient à un taux de plus 0,1 %. Nous avons la stabilité, ce qui n'est pas suffisant ; mais vous voyez bien que la différence entre les deux n'est pas la différence entre l'enfer et le paradis !
En revanche, il est évident, pour nous comme pour vous, que nous devons considérer ces chiffres comme insuffisants, tout d'abord en termes de croissance française, de réaction de notre économie propre, de notre économie nationale. C'est le sens même du pacte de responsabilité : il faut plus de compétitivité dans nos entreprises, il faut plus de capacités d'investissement, plus de capacités d'innovation, plus de capacité d'exportation, en se battant soit au niveau européen, soit au niveau mondial, pour mieux vendre nos produits et recréer de l'emploi. Vous avez raison de souligner qu'au premier trimestre, des emplois ont été détruits alors qu'au dernier trimestre de l'année dernière, des emplois en nombre à peu près comparable avaient été créés.
Le deuxième niveau, et je pense que vous partagerez aussi cette opinion, c'est le niveau européen global : l'Europe d'aujourd'hui, l'Europe de demain, doivent être l'Europe de la croissance. C'est l'un des enjeux du débat qui se déroule actuellement devant l'ensemble des Français : il porte sur le choix de la politique de croissance que nous voulons en Europe, avec une monnaie, l'euro, qui doit être mieux adaptée aux besoins de notre économie européenne, avec des politiques de croissance, des politiques industrielles et des politiques de recherche au niveau européen qui portent tant la croissance européenne que la croissance française.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 mai 2014