Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et messieurs,
Je suis très heureux de pouvoir m'exprimer devant vous à l'occasion de votre congrès, événement important qui témoigne s'il en était besoin du dynamisme du réseau associatif français et de sa volonté d'être aux services des autres, les plus démunis et les plus fragiles, les oubliés de la société.
Je sais que l'action du gouvernement est essentielle pour fixer les priorités des soutiens publics et conduire une véritable politique au service de la justice sociale et de la cohésion nationale. Je sais aussi que votre action est irremplaçable pour venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin et créer ainsi les réseaux de solidarité concrète au quotidien qui sont indispensables.
A cet égard, je dois dire que j'ai toujours été frappé par la démarche des banques alimentaires qui repose je crois sur une idée très simple : ne pas gaspiller, valoriser ce qui est là au profit des démunis et rendre un service. Je pense au très beau film réalisé l'an dernier par Agnès Varda, " les glaneurs et la glaneuse " qui montrent bien les contradictions de notre monde. D'un côté l'abondance et une difficulté, comment la gérer, voire comment se débarrasser au moindre coût de ces excès. De l'autre, le dénuement et la quête du nécessaire, de l'indispensable. Vous êtes les intercesseurs, les glaneurs des temps modernes puisque vous apportez aux uns ce qui est indispensable et que vous rendez également un service aux autres. C'est tout le sens de votre action, créer ce lien pour faire en sorte qu'il n'y ait pas un receveur et un donneur mais deux partenaires.
Et en plus, vous restez dans tout cela des apôtres de la gratuité. Une banque bien particulière Monsieur le Président, même le Crédit mutuel ne va pas aussi loin !
Et pourtant vous avez des résultats puisque vous servez 111 millions de repas à 800.000 bénéficiaires, ce qui est énorme.
Mais il est plus difficile de quantifier l'action qui est la vôtre en termes qualitatifs pour sauver des gens et les aider à reconstruire leur dignité.
Dans la chaîne de solidarité que vous avez su tisser, je voudrais rendre hommage à tous ceux qui vous aident. Je voudrais commencer par le monde agricole. En effet, les agriculteurs plus que tout autre connaissent le prix des choses qu'ils produisent. Ils en connaissent le prix en travail, en sueur, en attentions quotidiennes. Plus que tout autre, ils souffrent de voir leur production détruite ou perdue quand la pléthore fait chuter les cours et que la destruction est le dernier recours pour éviter la ruine. Ils sont donc actifs pour répondre aux besoins des plus démunis dans le milieu rural et aller à vos côtés à la rencontre des situations de souffrance, de façon humble et souvent méconnue. En tant qu'élu rural, je tenais à le souligner.
Au-delà naturellement, les organisations agricoles sont actives et participent de façon importante à des actions ciblées. Je songe en particulier aux filières céréales et sucre qui font preuve d'une générosité que vous connaissez bien. Je les en remercie.
Je voudrais également saluer l'action des industriels de l'agro-alimentaire et de la grande distribution qui jouent un rôle discret mais fondamental dans votre approvisionnement.
J'en viens maintenant à vos préoccupations concernant l'avenir du programme européen d'aide aux plus démunis qui représente aujourd'hui le quart de vos approvisionnements.
Je n'ai pas oublié le rôle que votre association et en particulier le rôle du président Dandrel dans l'élaboration de ce programme.
Je crois que nous pouvons vous remercier d'avoir su permettre à cette idée de prendre corps, montrant bien que l'Europe n'est pas la froide machine bureaucratique que certains décrivent. Elle entend les appels de l'extérieur et a la capacité d'y répondre. C'est un peu la fierté de la PAC et de l'Europe d'avoir su mettre en place un schéma aussi ambitieux et doté de moyens aussi importants.
Naturellement, les organisations non gouvernementales comme la vôtre sont au cur de ce système car c'est d'abord sur elles que repose l'efficacité du dispositif que nous connaissons aujourd'hui.
Je considère l'aide aux plus démunis comme une mission à part entière de la PAC, et je la défends vigoureusement à Bruxelles, tant auprès de la Commission européenne que des autres Etats membres.
De fait, la France est avec l'Italie et l'Espagne l'un des pays qui a su se mobiliser pour utiliser au mieux ce dispositif.
Toutefois, les évolutions de la PAC doivent nous amener à réfléchir à l'avenir du système.
Le système actuel a été créé à partir du constat de l'existence simultanée d'importants stocks de produits alimentaires, achetés par la Commission européenne pour rétablir l'équilibre des marchés et des situations de pauvreté ayant pour effet de limiter l'accès d'une partie de nos concitoyens à l'alimentation de base.
Les dernières réformes de la PAC, y compris celle décidée à Berlin en avril 1999 dans le cadre de l'Agenda 2000, se traduisent par un recul progressif de l'intervention publique sur les marchés agricoles. Ce recul est lié en particulier à la baisse des prix garantis, pour les rapprocher des prix mondiaux. Dans le secteur de la viande bovine, la nouvelle organisation de marché issue des accords de Berlin se traduit même théoriquement par la fin de l'intervention publique, remplacée par un simple filet de sécurité. Je dis théoriquement d'une part, parce que la crise actuelle nous fournit des surplus et des stocks considérables qui nécessitent cette intervention et, d'autre part, parce qu'après la crise il faudra en tirer toutes les leçons.
Mais, combinée à la mise en place d'outils de régulation de l'offre destinés à prévenir les excédents (quantités maximales garanties, droits à prime, quotas), cette orientation générale de la PAC entraîne une diminution des stocks communautaires, tendance probablement appelée à se poursuivre.
Naturellement, les contraintes particulières de la production agricole nous montrent bien que ces marchés sont fluctuants. Pour faire face aux retournements de conjoncture, des outils de régulation sont indispensables pour éviter des crises qui sont destructrices et dont le coût humain est parfois sous-estimé. Je suis donc attaché au maintien de véritables organisations communes de marchés qui nous permettent de disposer d'instruments efficaces quand des déséquilibres apparaissent. Parfois ils semblent disparus à tout jamais et ils resurgissent comme dans le secteur bovin ou celui de la viticulture. Nous sommes bien démunis alors pour faire face à la crise.
Pour autant, je considère que nous devons privilégier une certaine maîtrise de la production afin de limiter ces déséquilibres, ce qui entraînera immanquablement la réduction des stocks d'intervention.
Dans ce contexte, nous devons conduire une réflexion sur la manière dont nous concevons l'aide aux plus démunis dans une perspective de moyen terme.
La gestion du programme sur les dernières campagnes nous a en effet montré les difficultés croissantes inhérentes à un approvisionnement dépendant principalement du niveau des stocks d'intervention communautaires. Je rappelle que l'absence de disponibilités en buf lors du lancement de la campagne 2000/2001 aurait pu compromettre la diversité de vos approvisionnements.
Vous avez pu constater que nous avons su ponctuellement trouver des solutions satisfaisantes au plan national. Mais de tels palliatifs ne sont pas sains et nous devons faire évoluer le dispositif communautaire pour éviter que de telles situations ne se reproduisent.
Mon objectif est d'assurer aux organisations comme la vôtre la disposition d'une quantité suffisante de produits pour faire face à vos besoins. A partir de là, je crois qu'il convient de rester ouverts sur les moyens d'y parvenir.
C'est pourquoi je fais appel à votre expérience du terrain pour que nous réfléchissions ensemble à la meilleure façon de répondre aux besoins que nous essayons de satisfaire vous et nous, sachant que le ministère de l'agriculture a vocation à rester, de mon point de vue, au cur du dispositif.
Plusieurs options sont imaginables. Les Américains ont un système très différent du nôtre, fondé sur la délivrance de bons d'achat délivrés par l'Etat,(les food stamps) un peu comme des chèques restaurants : je ne suis pas sûr qu'il est le mieux adapté à nos objectifs et à nos spécificités.
L'imagination doit être au pouvoir pour rechercher un mécanisme qui, tout en étant moins dépendant des stocks publics, reste partie intégrante de la politique agricole commune. Les réflexions actuelles sur la réorientation de la PAC et le renforcement de son " deuxième pilier " visant à rémunérer la multifonctionnalité de l'agriculture offrent des pistes à explorer.
Vos réflexions, vos suggestions me seront à cet égard précieuses.
Naturellement, nous ne devons pas oublier que nous sommes dans un domaine où la réglementation est communautaire.
La proposition de la Commission européenne sera déterminante, sans parler de la position des autres Etats membres. Mon souci est donc de susciter un débat entre nous afin de faire émerger des propositions que nous pourrons faire valoir à Bruxelles auprès de la Commission européenne comme de nos partenaires européens.
Le débat communautaire sur ce sujet sera rude. Surtout si nous rompons tout lien avec la régulation des marchés agricoles. En effet, certains de nos partenaires seront fondés à nous faire remarquer que nous sortons du champ de la politique agricole pour entrer dans celui de la politique sociale.
C'est pourquoi je voudrais simplement vous faire part de ma conviction. Au moment où la PAC est attaquée, où sa légitimité est parfois mal comprise par une société qui perçoit de plus en plus confusément les enjeux agricoles ou plus exactement qui conçoit de plus en plus difficilement que ses attentes à elle, la société, ne soient pas mieux prises en compte, le maintien et l'adaptation de ce programme constitue un enjeu essentiel. Vous pouvez compter sur ma détermination à ouvrir ce débat. J'ai déjà sensibilisé le Commissaire Fischler à la nécessité de se pencher sur les actions à mener pour conserver à l'avenir à l'aide aux plus démunis toute son efficacité et je continuerai à le faire.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, j'ai été très heureux de participer à votre congrès. Je serai très heureux de répondre à quelques questions si vous le souhaitez. Je voudrais très simplement vous dire combien en tant que ministre de l'agriculture et de la pêche comme en tant qu'élu rural j'apprécie votre travail et combien je souhaite le faciliter.
Pour l'immédiat, nous avons un objectif commun : conserver un programme communautaire d'aide aux plus démunis qui s'inscrive dans une démarche plus vaste de réconciliation de l'agriculture et de la société. Je suis certain que nous saurons en convaincre nos partenaires européens.
Je vous remercie.
(source http://www.agriculture.gouv.fr, le 8 octobre 2001)
Mesdames et messieurs,
Je suis très heureux de pouvoir m'exprimer devant vous à l'occasion de votre congrès, événement important qui témoigne s'il en était besoin du dynamisme du réseau associatif français et de sa volonté d'être aux services des autres, les plus démunis et les plus fragiles, les oubliés de la société.
Je sais que l'action du gouvernement est essentielle pour fixer les priorités des soutiens publics et conduire une véritable politique au service de la justice sociale et de la cohésion nationale. Je sais aussi que votre action est irremplaçable pour venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin et créer ainsi les réseaux de solidarité concrète au quotidien qui sont indispensables.
A cet égard, je dois dire que j'ai toujours été frappé par la démarche des banques alimentaires qui repose je crois sur une idée très simple : ne pas gaspiller, valoriser ce qui est là au profit des démunis et rendre un service. Je pense au très beau film réalisé l'an dernier par Agnès Varda, " les glaneurs et la glaneuse " qui montrent bien les contradictions de notre monde. D'un côté l'abondance et une difficulté, comment la gérer, voire comment se débarrasser au moindre coût de ces excès. De l'autre, le dénuement et la quête du nécessaire, de l'indispensable. Vous êtes les intercesseurs, les glaneurs des temps modernes puisque vous apportez aux uns ce qui est indispensable et que vous rendez également un service aux autres. C'est tout le sens de votre action, créer ce lien pour faire en sorte qu'il n'y ait pas un receveur et un donneur mais deux partenaires.
Et en plus, vous restez dans tout cela des apôtres de la gratuité. Une banque bien particulière Monsieur le Président, même le Crédit mutuel ne va pas aussi loin !
Et pourtant vous avez des résultats puisque vous servez 111 millions de repas à 800.000 bénéficiaires, ce qui est énorme.
Mais il est plus difficile de quantifier l'action qui est la vôtre en termes qualitatifs pour sauver des gens et les aider à reconstruire leur dignité.
Dans la chaîne de solidarité que vous avez su tisser, je voudrais rendre hommage à tous ceux qui vous aident. Je voudrais commencer par le monde agricole. En effet, les agriculteurs plus que tout autre connaissent le prix des choses qu'ils produisent. Ils en connaissent le prix en travail, en sueur, en attentions quotidiennes. Plus que tout autre, ils souffrent de voir leur production détruite ou perdue quand la pléthore fait chuter les cours et que la destruction est le dernier recours pour éviter la ruine. Ils sont donc actifs pour répondre aux besoins des plus démunis dans le milieu rural et aller à vos côtés à la rencontre des situations de souffrance, de façon humble et souvent méconnue. En tant qu'élu rural, je tenais à le souligner.
Au-delà naturellement, les organisations agricoles sont actives et participent de façon importante à des actions ciblées. Je songe en particulier aux filières céréales et sucre qui font preuve d'une générosité que vous connaissez bien. Je les en remercie.
Je voudrais également saluer l'action des industriels de l'agro-alimentaire et de la grande distribution qui jouent un rôle discret mais fondamental dans votre approvisionnement.
J'en viens maintenant à vos préoccupations concernant l'avenir du programme européen d'aide aux plus démunis qui représente aujourd'hui le quart de vos approvisionnements.
Je n'ai pas oublié le rôle que votre association et en particulier le rôle du président Dandrel dans l'élaboration de ce programme.
Je crois que nous pouvons vous remercier d'avoir su permettre à cette idée de prendre corps, montrant bien que l'Europe n'est pas la froide machine bureaucratique que certains décrivent. Elle entend les appels de l'extérieur et a la capacité d'y répondre. C'est un peu la fierté de la PAC et de l'Europe d'avoir su mettre en place un schéma aussi ambitieux et doté de moyens aussi importants.
Naturellement, les organisations non gouvernementales comme la vôtre sont au cur de ce système car c'est d'abord sur elles que repose l'efficacité du dispositif que nous connaissons aujourd'hui.
Je considère l'aide aux plus démunis comme une mission à part entière de la PAC, et je la défends vigoureusement à Bruxelles, tant auprès de la Commission européenne que des autres Etats membres.
De fait, la France est avec l'Italie et l'Espagne l'un des pays qui a su se mobiliser pour utiliser au mieux ce dispositif.
Toutefois, les évolutions de la PAC doivent nous amener à réfléchir à l'avenir du système.
Le système actuel a été créé à partir du constat de l'existence simultanée d'importants stocks de produits alimentaires, achetés par la Commission européenne pour rétablir l'équilibre des marchés et des situations de pauvreté ayant pour effet de limiter l'accès d'une partie de nos concitoyens à l'alimentation de base.
Les dernières réformes de la PAC, y compris celle décidée à Berlin en avril 1999 dans le cadre de l'Agenda 2000, se traduisent par un recul progressif de l'intervention publique sur les marchés agricoles. Ce recul est lié en particulier à la baisse des prix garantis, pour les rapprocher des prix mondiaux. Dans le secteur de la viande bovine, la nouvelle organisation de marché issue des accords de Berlin se traduit même théoriquement par la fin de l'intervention publique, remplacée par un simple filet de sécurité. Je dis théoriquement d'une part, parce que la crise actuelle nous fournit des surplus et des stocks considérables qui nécessitent cette intervention et, d'autre part, parce qu'après la crise il faudra en tirer toutes les leçons.
Mais, combinée à la mise en place d'outils de régulation de l'offre destinés à prévenir les excédents (quantités maximales garanties, droits à prime, quotas), cette orientation générale de la PAC entraîne une diminution des stocks communautaires, tendance probablement appelée à se poursuivre.
Naturellement, les contraintes particulières de la production agricole nous montrent bien que ces marchés sont fluctuants. Pour faire face aux retournements de conjoncture, des outils de régulation sont indispensables pour éviter des crises qui sont destructrices et dont le coût humain est parfois sous-estimé. Je suis donc attaché au maintien de véritables organisations communes de marchés qui nous permettent de disposer d'instruments efficaces quand des déséquilibres apparaissent. Parfois ils semblent disparus à tout jamais et ils resurgissent comme dans le secteur bovin ou celui de la viticulture. Nous sommes bien démunis alors pour faire face à la crise.
Pour autant, je considère que nous devons privilégier une certaine maîtrise de la production afin de limiter ces déséquilibres, ce qui entraînera immanquablement la réduction des stocks d'intervention.
Dans ce contexte, nous devons conduire une réflexion sur la manière dont nous concevons l'aide aux plus démunis dans une perspective de moyen terme.
La gestion du programme sur les dernières campagnes nous a en effet montré les difficultés croissantes inhérentes à un approvisionnement dépendant principalement du niveau des stocks d'intervention communautaires. Je rappelle que l'absence de disponibilités en buf lors du lancement de la campagne 2000/2001 aurait pu compromettre la diversité de vos approvisionnements.
Vous avez pu constater que nous avons su ponctuellement trouver des solutions satisfaisantes au plan national. Mais de tels palliatifs ne sont pas sains et nous devons faire évoluer le dispositif communautaire pour éviter que de telles situations ne se reproduisent.
Mon objectif est d'assurer aux organisations comme la vôtre la disposition d'une quantité suffisante de produits pour faire face à vos besoins. A partir de là, je crois qu'il convient de rester ouverts sur les moyens d'y parvenir.
C'est pourquoi je fais appel à votre expérience du terrain pour que nous réfléchissions ensemble à la meilleure façon de répondre aux besoins que nous essayons de satisfaire vous et nous, sachant que le ministère de l'agriculture a vocation à rester, de mon point de vue, au cur du dispositif.
Plusieurs options sont imaginables. Les Américains ont un système très différent du nôtre, fondé sur la délivrance de bons d'achat délivrés par l'Etat,(les food stamps) un peu comme des chèques restaurants : je ne suis pas sûr qu'il est le mieux adapté à nos objectifs et à nos spécificités.
L'imagination doit être au pouvoir pour rechercher un mécanisme qui, tout en étant moins dépendant des stocks publics, reste partie intégrante de la politique agricole commune. Les réflexions actuelles sur la réorientation de la PAC et le renforcement de son " deuxième pilier " visant à rémunérer la multifonctionnalité de l'agriculture offrent des pistes à explorer.
Vos réflexions, vos suggestions me seront à cet égard précieuses.
Naturellement, nous ne devons pas oublier que nous sommes dans un domaine où la réglementation est communautaire.
La proposition de la Commission européenne sera déterminante, sans parler de la position des autres Etats membres. Mon souci est donc de susciter un débat entre nous afin de faire émerger des propositions que nous pourrons faire valoir à Bruxelles auprès de la Commission européenne comme de nos partenaires européens.
Le débat communautaire sur ce sujet sera rude. Surtout si nous rompons tout lien avec la régulation des marchés agricoles. En effet, certains de nos partenaires seront fondés à nous faire remarquer que nous sortons du champ de la politique agricole pour entrer dans celui de la politique sociale.
C'est pourquoi je voudrais simplement vous faire part de ma conviction. Au moment où la PAC est attaquée, où sa légitimité est parfois mal comprise par une société qui perçoit de plus en plus confusément les enjeux agricoles ou plus exactement qui conçoit de plus en plus difficilement que ses attentes à elle, la société, ne soient pas mieux prises en compte, le maintien et l'adaptation de ce programme constitue un enjeu essentiel. Vous pouvez compter sur ma détermination à ouvrir ce débat. J'ai déjà sensibilisé le Commissaire Fischler à la nécessité de se pencher sur les actions à mener pour conserver à l'avenir à l'aide aux plus démunis toute son efficacité et je continuerai à le faire.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, j'ai été très heureux de participer à votre congrès. Je serai très heureux de répondre à quelques questions si vous le souhaitez. Je voudrais très simplement vous dire combien en tant que ministre de l'agriculture et de la pêche comme en tant qu'élu rural j'apprécie votre travail et combien je souhaite le faciliter.
Pour l'immédiat, nous avons un objectif commun : conserver un programme communautaire d'aide aux plus démunis qui s'inscrive dans une démarche plus vaste de réconciliation de l'agriculture et de la société. Je suis certain que nous saurons en convaincre nos partenaires européens.
Je vous remercie.
(source http://www.agriculture.gouv.fr, le 8 octobre 2001)