Déclaration de M. Manuel Valls, Premier ministre, en réponse à une question sur le résultat des élections européennes, à l'Assemblée nationale le 27 mai 2014.

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Circonstance : Question au gouvernement posée par M. Olivier Dussopt, député (SRC) de l'Ardèche, à l'Assemblée nationale le 27 mai 2014

Texte intégral

Monsieur le Député,
Quelques heures ou quelques jours après ce scrutin, je veux affirmer ici ma conviction, notre conviction, profondément européenne, et répéter une nouvelle fois qu'en dépit des doutes légitimes de beaucoup de nos concitoyens qui voient l'Europe comme trop lointaine, trop bureaucratique et pas assez efficace, le destin de la France est dans l'Europe.
Il est vrai qu'une part importante de nos compatriotes a voté contre l'Europe, ou contre une certaine Europe. Mais, au moment où des millions d'Ukrainiens votent pour la démocratie, au moment où des risques apparaissent aux frontières de l'Union européenne, je veux affirmer ma foi et ma conviction dans une Europe plus forte, plus solidaire, plus généreuse, plus proche de nos concitoyens.
N'oublions jamais ce que l'Europe nous a apporté. Et, au moment où - le ministre de l'intérieur l'a rappelé - l'antisémitisme, le racisme, la haine de l'autre, la xénophobie, le rejet de l'autre prospèrent, pas seulement en France, mais partout en Europe, il importe, au-delà même des résultats, de ne pas céder sur les valeurs. Quel que soit le résultat, il ne faut jamais céder sur les valeurs, et ces valeurs sont celles de la France dans l'Europe.
Bien évidemment, aimer l'Europe, la chérir, avoir la conviction que le destin de la France est dans l'Europe, c'est aussi, vous l'avez dit, la réorienter. Et c'est évidemment ce que le président de la République dira aujourd'hui encore à Bruxelles. C'est aussi dans ce sens que sera dirigée l'action du gouvernement.
Nombreux sont d'ailleurs ceux qui souhaitent cette réorientation de l'Europe, d'abord pour que la priorité soit donnée à la croissance et à l'emploi, ensuite pour que les grands dossiers de demain, qui concernent l'avenir de l'Europe, et donc de la France - je pense aussi bien à l'énergie qu'au numérique - soient davantage pris en compte, enfin pour que les outils que nous devons nous donner pour soutenir la croissance et l'emploi et pour financer de grands investissements - je pense notamment à la politique monétaire et au change - soient profondément modifiés. Tel sera l'engagement du gouvernement.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 juin 2014