Entretien de Mme Fleur Pellerin, secrétaire d'Etat au commerce extérieur, à la promotion du tourisme et aux Français de l'étranger, dans "Le Journal du Dimanche" du 15 juin 2014, sur les efforts en faveur du tourisme en France.

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Média : Le Journal du Dimanche

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Q - À quoi servent des assises du tourisme ?
R - La France ne peut plus se reposer sur son seul patrimoine : ses châteaux, ses cathédrales, la côte méditerranéenne... Les 83 millions de visiteurs par an ne représentent pas une rente, car la concurrence est rude avec l'Espagne, l'Italie, la Grande-Bretagne. Il faut réveiller la belle endormie. L'Organisation mondiale du tourisme estime qu'il y aura 1 milliard de touristes en plus en 2030. En attirer 5 % permettrait de créer 500 000 emplois. Le redressement économique passe aussi par le tourisme. Il nous faut changer notre vision en partant du vacancier et adapter l'offre à ce que cherche une famille chinoise ou un couple d'Américains.
Q - Comment rendre la France plus attractive ?
R - Nous voulons améliorer la visibilité de l'Hexagone avec une vingtaine de marques : la Provence, la Bretagne, les Alpes, Bordeaux, Chambord... Ces noms évocateurs clignotent à l'international. Il faut aussi renouveler l'offre car les touristes recherchent de plus en plus une expérience. Je pense à des thématiques comme le luxe et les métiers d'art, la gastronomie, l'oenotourisme, la montagne et son air pur recherché par les Chinois ou les ressortissants du Golfe, le «slow tourisme» qui englobe l'éco-tourisme, ainsi que les croisières fluviales, et enfin, la nuit branchée.
Q - On vous attend sur le numérique. Quelle est votre stratégie ?
R - Il faut être offensif. Le numérique n'est pas le grand méchant loup mais une opportunité. Les start-up françaises sont les championnes de la création d'applications mobiles. De nouvelles applications permettront aux touristes de mieux appréhender notre pays. Leur parcours sera plus fluide. C'est aussi une mine d'or pour exploiter des données marketing sur les parcours, les achats... La France sera pionnière du tourisme sur smartphone. L'État peut inciter les grands groupes comme Accor à collaborer avec les start-up.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 juin 2014