Déclaration de Mme Fleur Pellerin, secrétaire d'Etat au commerce extérieur, à la promotion du tourisme et aux Français de l’étranger, sur la politique en faveur du tourisme, à Paris le 19 juin 2014.

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Circonstance : clôture des Assises du Tourisme, à Paris le 19 juin 2014

Texte intégral


Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
Je vous remercie de votre participation aujourd'hui et pour nombre d'entre vous pour votre mobilisation importante dans le cadre des travaux des Assises du Tourisme.
La France est la première destination mondiale avec 83 millions de visiteurs étrangers reçus en 2012.
Nous pouvons être fiers de cette position de leader. Quand les choses vont bien, il faut le dire aussi !
Et en même temps, nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers. Les chiffres et les classements le rappellent régulièrement : notre pays a parfois du mal à transformer cette fréquentation touristique en monnaie sonnante et trébuchante et donc en emplois. Et même si notre beau pays bénéficie d'un attrait exceptionnel, gardons à l'esprit que les touristes ont, plus que jamais, le choix de leur destination. De nombreux pays à travers le monde l'ont bien compris et nous ne devons pas demeurer en reste.
C'est bien la mission que le président de la République a confié au gouvernement, en faisant du tourisme une priorité nationale.
C'est bien cette ambition qui était l'objectif premier des Assises du Tourisme.
C'est ce qui nous rassemble aujourd'hui !
Le tourisme n'est pas un sujet «amusant» ou «secondaire». Trop de Français l'ignorent, mais c'est un secteur pourvoyeur d'emplois, essentiellement non délocalisables !
Le tourisme contribue positivement à hauteur de 12 Milliards d'Euros à la balance des paiements. Il faut le dire, le tourisme, c'est le même enjeu que l'export, et c'est tout le sens d'avoir rassemblé commerce extérieur et promotion du tourisme dans le même portefeuille ministériel. Et le tourisme n'est pas n'importe quel secteur, car 12 milliards d'euros, c'est certes moins que la balance commerciale de l'aéronautique, mais c'est plus que l'agroalimentaire, que les vins et spiritueux, que la pharmacie, que les cosmétiques, et j'en passe.
C'est aussi un secteur à fort potentiel de croissance, car les opportunités sont énormes, avec plus d'un milliard de touristes supplémentaires d'ici à 2030 à travers le monde, selon les prospectives de l'organisation mondiale du tourisme.
Bref, miser sur le tourisme, c'est un pari gagnant ! L'Espagne, l'Italie, les États-Unis l'ont bien compris.
Alors n'attendons pas d'avoir perdu de notre superbe pour agir. Le futur c'est demain et il faut le préparer.
C'est un impératif économique ! C'est un devoir pour le gouvernement.
Le rattachement du tourisme au ministère des affaires étrangères et du développement international témoigne de cette impulsion nouvelle, à travers l'appui précieux qu'apporteront nos réseaux à l'étranger pour faire rayonner à travers le monde la «destination France».
Laurent Fabius présentera toute à l'heure les mesures concrètes décidées par le gouvernement à l'occasion de la clôture de ces Assises.
Ces mesures, elles ne se sortent pas du chapeau. Vous le savez, j'ai eu le privilège d'inaugurer au sein du gouvernement, dans mon portefeuille précédent, une méthode nouvelle, celle de la co-construction. C'était à l'occasion des Assises de l'entrepreneuriat. Je suis heureuse d'avoir fait des émules et c'est l'occasion pour moi de saluer le travail et la méthode engagés par Sylvia Pinel avec ces Assises du Tourisme. À travers neuf groupes de travail, mobilisant des centaines d'acteurs publics et privés, à travers les assises en Région, qui nous ont permis de prendre le pouls du terrain de manière très précise, avec la consultation en ligne qui a permis d'associer les citoyens, c'est une fantastique mobilisation à laquelle nous avons assisté. Et le résultat de ces travaux est non seulement très riche dans son contenu ; il possède aussi une dimension extrêmement précieuse à mes yeux : c'est la légitimité par la participation des acteurs de la base, qui est aussi la promesse d'une véritable appropriation par tous ceux qui ont participé à ces Assises et qui font le tourisme au quotidien. Cette méthode de la co-construction, c'est une marque de fabrique dont nous pouvons tous nous honorer.
Un grand merci à tous pour votre mobilisation ! Vous pouvez être fiers du travail accompli ! Je vous dis bravo ! Continuez à faire battre le coeur du tourisme en France !
Quelques mots avant de laisser la parole à Arnaud Montebourg, pour vous indiquer la direction que nous voulons maintenant tracer avec vous, ensemble, autour de cinq priorités partagées qui ressortent nettement des Assises :
Premièrement, nous devons rendre la France plus attractive. Qu'on le veuille ou non, sur le marché mondial du tourisme, il faut «vendre» la «destination France», en adaptant notre offre touristique aux nouvelles clientèles et aux nouvelles attentes, et en renouvelant l'image touristique de la France.
Deuxièmement, nous voulons travailler sur chacun des maillons du parcours des touristes. Nous devons faire sauter les irritants, lisser les inconforts qui peuvent ternir l'expérience du voyageur, depuis la préparation de son voyage, jusqu'à son retour au domicile en passant par son expérience en France.
Troisièmement, nous devons retrouver le sens de l'hospitalité. Tout le monde le reconnaît : nous pouvons faire mieux sur l'accueil et la qualité du service. Cela ne se fera certes pas en un jour, car le frein est d'abord culturel : trop souvent on confond service et servilité. Mais recevoir, c'est aussi un honneur ! Nous devons être fiers de faire découvrir notre pays ! Tout le monde est concerné, mais c'est d'abord un enjeu pour les professionnels, que nous devons accompagner dans cette démarche.
Quatrièmement, nous ne devons pas avancer à reculons dans le numérique. Le numérique, c'est la nouvelle donne du tourisme. Ne passons pas à côté de notre avenir. Il faut le dire avec force : le numérique, c'est une formidable opportunité, particulièrement dans le domaine de la mobilité, c'est-à-dire lorsque les touristes sont en train de visiter la France. La fréquentation touristique de la France est en effet une mine d'or en termes de données générées et d'utilisation des services français. En faisant travailler ensemble les grands groupes et les startups du tourisme de la French Tech, nous pouvons prendre le leadership sur ces nouvelles mutations. Ne ratons pas cette formidable opportunité et accompagnons les acteurs dans cette transformation plutôt que de vouloir vainement la freiner.
Cinquièmement, nous devons redynamiser le tourisme des français et porter une attention toute particulière au départ du plus grand nombre aux vacances. Les freins sont souvent financiers mais aussi psychologiques. C'est pourquoi nous aurons à coeur d'accompagner les particulièrement les «primo-vacanciers».
Je ne serai pas plus longue car notre matinée promet d'être riche. Et les jours suivants aussi car beaucoup de travail nous attends pour mettre en application le fruit des Assises du Tourisme. En somme cette clôture n'est pas une conclusion, c'est un nouveau départ pour le tourisme !
Je vous remercie donc tous encore pour votre présence.
Je remercie aussi nos collègues des différents ministères qui ont décidé d'accorder un intérêt tout particulier au tourisme, qui se sont mobilisés pour ces Assises et qui travaillent avec nous au quotidien pour faire avancer les projets.
Le tourisme doit être l'affaire de tous !
Merci de votre attention.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 juin 2014