Texte intégral
Monsieur le Député-maire, Cher Léon BERTRAND,
Monsieur le Président de la Communauté des Communes de l'Ouest Guyanais,
Messieurs les Maires,
Mesdames et Messieurs les Adjoints et Conseillers municipaux,
Messieurs les Responsables Coutumiers,
Mesdames, Messieurs, Mes chers compatriotes.
C'est naturellement avec beaucoup de plaisir et d'émotion que j'achève ici à Saint-Laurent du Maroni ce déplacement en Guyane.
Si je m'adresse ici à vous, chers compatriotes de l'Ouest Guyanais, si nous sommes réunis dans un esprit de cordialité et de chaleureuse sympathie, c'est que nous partageons les mêmes valeurs et les mêmes espoirs dans le cadre d'une étroite solidarité.
Je sais l'attachement que vous portez à la personne et à l'action du Président de la République, Jacques CHIRAC. Il n'oublie pas la fidélité que vous lui avez témoignée.
Je sais donc pouvoir compter sur votre soutien aux orientations qu'il a définies et que je mets en oeuvre avec l'ensemble de mon Gouvernement.
Ce déplacement en Guyane a été pour moi, par delà les difficultés dont j'ai pris la mesure, un réconfort et une source d'espoir.
J'achève cette visite avec une idée simple : vous devez avoir confiance dans l'avenir de votre département, et notamment ici dans l'Ouest, à Saint-Laurent du Maroni, aux avant-postes de la France dans le continent sud-américain. Pour ma part, je quitterai la Guyane dans quelques heures, profondément animé par des sentiments d'optimisme, mais conscient des tâches qui nous attendent et des obstacles qu'il nous faudra, ensemble surmonter, car la Guyane franchit, en ce moment, une étape importante de son histoire
La Guyane doit relever trois grands défis : tout d'abord, son expansion démographique. Elle est certes due à l'accroissement naturel, mais aussi, à l'importance des flux migratoires qu'elle reçoit, tant votre terre est attrayante et contrastée, pour ceux et celles qui fuient l'instabilité et la misère et qui voient dans la Guyane un espace de prospérité et de paix.
Jamais ce mouvement n'a connu une ampleur aussi grande que depuis ces quinze dernières années. Nous en connaissons tous les conséquences : un formidable accroissement des demandes en équipements publics et en prestations de toutes natures. C'est donc une lourde charge pour l'Etat et les collectivités territoriales.
Je sais par exemple qu'ici à Saint-Laurent du Maroni, vous avez dû construire plus de vingt classes pré-élémentaires et primaires en deux années, vous avez été confrontés aussi à des besoins urgents de résorption d'habitat insalubre et de construction de logements sociaux.
L'Etat, le département et la Sécurité sociale, doivent également apporter des solutions au déficit des hôpitaux, particulièrement celui de Saint-Laurent du Maroni, imputable pour une bonne part aux soins prodigués à des étrangers en situation irrégulière.
On pourrait multiplier les exemples illustrant la charge représentée ici par l'immigration clandestine, que je ne confonds pas, bien évidemment, avec l'immigration régulière, composée d'hommes et de femmes qui se sont intégrés, acquittant leurs impôts ou leurs cotisations et qui ont largement au développement de ce département.
Dès lors, quelles réponses apporter à ce défi représenté par l'afflux d'immigrés en situation irrégulière ?
On pourrait, bien sûr, accepter le fait accompli. Il s'agirait alors de régulariser ceux qui vivent ici, sans le moindre titre. Cette réponse ne me paraît pas envisageable. D'abord, parce qu'un effort important de régularisation a déjà été mené ces dernières années. Ensuite et surtout parce que cette régularisation entraînerait inévitablement des flux migratoires encore plus importants. La charge serait, il faut le dire clairement, insupportable, mettant en péril tout l'équilibre social de la Guyane.
Il existe naturellement une seconde réponse, conforme aux intérêts de ce département : la poursuite et le renforcement des actions de surveillance des frontières, un contrôle accentué à l'intérieur du territoire Guyanais. Ces actions doivent, être conduites dans la stricte conformité à nos règles de droit et à nos principes républicains, je veux parler des droits de la personne humaine. La France n'a pas à rougir de ce qu'elle fait et je tiens à rendre hommage à tous ceux qui remplissent leur difficile mission dans la lutte contre l'immigration irrégulière et le travail clandestin. Je déplore vivement les critiques injustifiées dont ils peuvent parfois être l'objet.
Mais il nous faut aller plus loin dans ce domaine :
- D'abord en se donnant les moyens nécessaires. Le plan de surveillance Alizé bis, doit être non seulement maintenu mais renforcé sur les principaux sites du Maroni. J'ai également demandé, Monsieur le maire, qu'une zone d'attente pour les étrangers en cours de reconduction à la frontière soit créée à Saint Laurent du Maroni dès l'année prochaine.
C'est aussi sur l'autre frontière guyanaise, sur l'Oyapock, que nous devons intensifier notre action avec, comme ici, la constitution de patrouilles mixtes, associant la gendarmerie et les forces armées. Par ailleurs, la surveillance côtière sera renforcée, dès cette année, par la mise en service, que j'ai demandée, de deux patrouilleurs.
Sur l'ensemble du département les effectifs des services de police chargée de lutter contre l'immigration clandestine seront renforcés dès cette année.
- En second lieu, il convient de réfléchir aux adaptations éventuelles de notre législation pour prendre en compte la spécificité de la Guyane qui est la seule dans l'Union Européenne à posséder une frontière avec un pays en voie de développement. La commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur l'immigration clandestine et le séjour irrégulier des étrangers est venue, ici, récemment et fera des propositions concrètes à ce sujet. Aussi, je demande au ministre délégué à l'Outre-mer, Jean-Jacques de PERETTI, de les étudier en liaison avec les autres ministères concernés.
Ces efforts nécessitent aussi un renforcement des moyens de la Justice. Je puis d'ores et déjà vous annoncer la prochaine création d'une maison de Justice à Saint-Laurent du Maroni.
En dernier lieu, les actions de contrôle et de surveillance seraient insuffisantes, si l'on ne s'attachait pas à mettre en oeuvre et développer la coopération régionale, à laquelle, Monsieur le Député-Maire, je vous sais très attaché. Vous pouvez compter sur le soutien de mon Gouvernement aux initiatives et aux démarches qui pourraient être entreprises dans ce sens.
Je pense notamment au redémarrage d'une structure sanitaire et hospitalière satisfaisante de l'autre côté du Maroni, à Albina. Le Préfet de la Guyane traitera très prochainement ce dossier avec les autorités du Surinam et notre ambassade. Ce projet, doit être abordé avec la plus grande détermination.
La Guyane doit relever un second défi : celui d'une meilleure occupation de son territoire, fondée sur une répartition équilibrée des richesses et des services publics afin de permettre aux hommes et aux femmes de ce pays de vivre plus harmonieusement.
En effet, les activités économiques, créatrices d'emplois et de richesses, ne sauraient se concentrer seulement à Cayenne et à Kourou ; l'Ouest guyanais doit aussi en tirer profit. Toutes les initiatives qui permettront un développement économique de votre région seront suivies avec le plus grand intérêt.
L'extension de la riziculture constitue, à cet égard, un bon exemple. Ce secteur a rencontré des difficultés mais il connaît aujourd'hui une restructuration. satisfaisante. Pour le favoriser, il faut faciliter l'exportation du riz produit à Mana vers les marchés européens. Le Gouvernement est tout à fait favorable à la réalisation d'un équipement portuaire adapté à Saint-Laurent pour acheminer cette production vers les marchés porteurs du Sud de l'Europe. J'encourage l'ensemble des partenaires concernés à trouver rapidement un accord sur ce projet.
Mais l'Ouest a besoin d'autres équipements d'équipements routiers en premier lieu. La route nationale n°1 entre Cayenne et Saint-Laurent sera, d'ici la fin du présent contrat de plan, l'axe routier performant que vous attendez.
D'autres projets méritent aussi notre attention, je pense, par exemple, à l'achèvement de la piste entre Saint-Laurent et Apatou.
Quant au désenclavement des autres communes du Maroni, c'est une oeuvre de longue haleine qu'il faut aborder avec réalisme mais aussi avec la volonté d'être à l'écoute des populations. Je sais, par exemple, que certaines communautés du Haut Maroni veulent conserver et protéger leur cadre de vie traditionnel.
Un autre facteur du rééquilibrage du territoire réside dans la meilleure répartition des services publics en Guyane. Le Président de la République, vous le savez, s'est exprimé sur ce sujet, en indiquant clairement qu'il y avait nécessité "de développer de nouveaux pôles administratifs dans l'Ouest de la Guyane".
Les services publics de l'Etat mais aussi ceux, sans doute, des grandes collectivités territoriales, sont insuffisamment présents dans l'Ouest Guyanais, à Saint-Laurent du Maroni et dans les communes du fleuve. Il faut donc imaginer des solutions simples et adaptées, comme, par exemple, la création d'antennes de chaque service de l'Etat à Saint-Laurent du Maroni, permettant d'éviter aux élus et aux usagers de se déplacer trop souvent à Cayenne. De même, afin d'être plus présent sur les communes du fleuve Maroni, il faut offrir des aides dont elles manquent aujourd'hui cruellement.
Pour répondre avec pertinence aux nécessités de rééquilibrage administratif du département. Le Préfet de la Guyane a été chargé de remettre prochainement au ministre délégué à l'Outre-mer, Jean-Jacques de PERETTI, un rapport comportant les propositions adéquates.
Enfin, le troisième défi consiste à assurer une meilleure cohésion sociale au sein de la population Guyanaise.
Ce département doit garder sa vocation profonde : celle d'une terre d'ouverture et de respect des différences, cimentée par un attachement partagé aux valeurs de notre République. J'ai pu mesurer la richesse ethnique du département où doivent vivre harmonieusement Créoles et H'mongs, Amérindiens et Noirs Marrons, tous légitimement attachés à leur patrimoine et leurs traditions mais aussi résolument tournés vers l'avenir. Cet avenir, au delà des différences, ne peut se construire que sur la solidarité et la cohésion.
Nous devons répondre aux attentes d'une jeunesse nombreuse qui aspire à recevoir une formation et à trouver un emploi. Trois politiques méritent à cet égard une attention particulière.
Je pense d'abord à l'école. J'ai demandé à M. Roger FAUROUX un rapport sur ce sujet dont il a mesuré le rôle déterminant lors de son récent déplacement en Guyane. Nous en attendons les conclusions notamment pour l'outre-mer.
Le logement ensuite. C'est un domaine sur lequel, cher Léon BERTRAND, lequel votre action s'est révélée exemplaire. J'ai pu le constater, il y a quelques minutes. Je souhaite encore une plus forte mobilisation des partenaires, dès lors que la gestion de la ligne Budgétaire Unique fera l'objet d'une large déconcentration afin de loger avec dignité les familles les plus démunies.
L'insertion par l'activité enfin. Les agences départementales d'insertion sont maintenant opérationnelles. Le Gouvernement attend beaucoup du contrat d'insertion par l'activité : cette formule convient bien à la Guyane, et je crois que les départements d'Outre-mer peuvent être un terrain d'expérimentation pour l'ensemble du pays.
Voilà Mesdames, Messieurs, pourquoi, en dépit des difficultés que vous rencontrez, je suis optimiste pour la Guyane. Je souhaite ardemment que les Guyanais aient confiance dans leur avenir.
Notre vision de la France dans le monde, celle du Général de Gaulle et de Jacques CHIRAC, confère à l'Outre-mer une place éminente.
Je le dis avec la plus grande conviction dans ce département où naquit le Gouverneur Félix EBOUE, dans ce département qui donne à l'Europe la chance d'être présente dans la grande aventure spatiale du siècle prochain.
Mes chers compatriotes, soyez assurés de l'attention et de la fidélité que vous porte le Président de la République. Soyez aussi convaincus de l'engagement et de la détermination de mon Gouvernement à oeuvrer à vos côtés.
Vive Saint-Laurent-du-Maroni !
Vive la Guyane !
Vive la République !Vive la France !
Monsieur le Président de la Communauté des Communes de l'Ouest Guyanais,
Messieurs les Maires,
Mesdames et Messieurs les Adjoints et Conseillers municipaux,
Messieurs les Responsables Coutumiers,
Mesdames, Messieurs, Mes chers compatriotes.
C'est naturellement avec beaucoup de plaisir et d'émotion que j'achève ici à Saint-Laurent du Maroni ce déplacement en Guyane.
Si je m'adresse ici à vous, chers compatriotes de l'Ouest Guyanais, si nous sommes réunis dans un esprit de cordialité et de chaleureuse sympathie, c'est que nous partageons les mêmes valeurs et les mêmes espoirs dans le cadre d'une étroite solidarité.
Je sais l'attachement que vous portez à la personne et à l'action du Président de la République, Jacques CHIRAC. Il n'oublie pas la fidélité que vous lui avez témoignée.
Je sais donc pouvoir compter sur votre soutien aux orientations qu'il a définies et que je mets en oeuvre avec l'ensemble de mon Gouvernement.
Ce déplacement en Guyane a été pour moi, par delà les difficultés dont j'ai pris la mesure, un réconfort et une source d'espoir.
J'achève cette visite avec une idée simple : vous devez avoir confiance dans l'avenir de votre département, et notamment ici dans l'Ouest, à Saint-Laurent du Maroni, aux avant-postes de la France dans le continent sud-américain. Pour ma part, je quitterai la Guyane dans quelques heures, profondément animé par des sentiments d'optimisme, mais conscient des tâches qui nous attendent et des obstacles qu'il nous faudra, ensemble surmonter, car la Guyane franchit, en ce moment, une étape importante de son histoire
La Guyane doit relever trois grands défis : tout d'abord, son expansion démographique. Elle est certes due à l'accroissement naturel, mais aussi, à l'importance des flux migratoires qu'elle reçoit, tant votre terre est attrayante et contrastée, pour ceux et celles qui fuient l'instabilité et la misère et qui voient dans la Guyane un espace de prospérité et de paix.
Jamais ce mouvement n'a connu une ampleur aussi grande que depuis ces quinze dernières années. Nous en connaissons tous les conséquences : un formidable accroissement des demandes en équipements publics et en prestations de toutes natures. C'est donc une lourde charge pour l'Etat et les collectivités territoriales.
Je sais par exemple qu'ici à Saint-Laurent du Maroni, vous avez dû construire plus de vingt classes pré-élémentaires et primaires en deux années, vous avez été confrontés aussi à des besoins urgents de résorption d'habitat insalubre et de construction de logements sociaux.
L'Etat, le département et la Sécurité sociale, doivent également apporter des solutions au déficit des hôpitaux, particulièrement celui de Saint-Laurent du Maroni, imputable pour une bonne part aux soins prodigués à des étrangers en situation irrégulière.
On pourrait multiplier les exemples illustrant la charge représentée ici par l'immigration clandestine, que je ne confonds pas, bien évidemment, avec l'immigration régulière, composée d'hommes et de femmes qui se sont intégrés, acquittant leurs impôts ou leurs cotisations et qui ont largement au développement de ce département.
Dès lors, quelles réponses apporter à ce défi représenté par l'afflux d'immigrés en situation irrégulière ?
On pourrait, bien sûr, accepter le fait accompli. Il s'agirait alors de régulariser ceux qui vivent ici, sans le moindre titre. Cette réponse ne me paraît pas envisageable. D'abord, parce qu'un effort important de régularisation a déjà été mené ces dernières années. Ensuite et surtout parce que cette régularisation entraînerait inévitablement des flux migratoires encore plus importants. La charge serait, il faut le dire clairement, insupportable, mettant en péril tout l'équilibre social de la Guyane.
Il existe naturellement une seconde réponse, conforme aux intérêts de ce département : la poursuite et le renforcement des actions de surveillance des frontières, un contrôle accentué à l'intérieur du territoire Guyanais. Ces actions doivent, être conduites dans la stricte conformité à nos règles de droit et à nos principes républicains, je veux parler des droits de la personne humaine. La France n'a pas à rougir de ce qu'elle fait et je tiens à rendre hommage à tous ceux qui remplissent leur difficile mission dans la lutte contre l'immigration irrégulière et le travail clandestin. Je déplore vivement les critiques injustifiées dont ils peuvent parfois être l'objet.
Mais il nous faut aller plus loin dans ce domaine :
- D'abord en se donnant les moyens nécessaires. Le plan de surveillance Alizé bis, doit être non seulement maintenu mais renforcé sur les principaux sites du Maroni. J'ai également demandé, Monsieur le maire, qu'une zone d'attente pour les étrangers en cours de reconduction à la frontière soit créée à Saint Laurent du Maroni dès l'année prochaine.
C'est aussi sur l'autre frontière guyanaise, sur l'Oyapock, que nous devons intensifier notre action avec, comme ici, la constitution de patrouilles mixtes, associant la gendarmerie et les forces armées. Par ailleurs, la surveillance côtière sera renforcée, dès cette année, par la mise en service, que j'ai demandée, de deux patrouilleurs.
Sur l'ensemble du département les effectifs des services de police chargée de lutter contre l'immigration clandestine seront renforcés dès cette année.
- En second lieu, il convient de réfléchir aux adaptations éventuelles de notre législation pour prendre en compte la spécificité de la Guyane qui est la seule dans l'Union Européenne à posséder une frontière avec un pays en voie de développement. La commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur l'immigration clandestine et le séjour irrégulier des étrangers est venue, ici, récemment et fera des propositions concrètes à ce sujet. Aussi, je demande au ministre délégué à l'Outre-mer, Jean-Jacques de PERETTI, de les étudier en liaison avec les autres ministères concernés.
Ces efforts nécessitent aussi un renforcement des moyens de la Justice. Je puis d'ores et déjà vous annoncer la prochaine création d'une maison de Justice à Saint-Laurent du Maroni.
En dernier lieu, les actions de contrôle et de surveillance seraient insuffisantes, si l'on ne s'attachait pas à mettre en oeuvre et développer la coopération régionale, à laquelle, Monsieur le Député-Maire, je vous sais très attaché. Vous pouvez compter sur le soutien de mon Gouvernement aux initiatives et aux démarches qui pourraient être entreprises dans ce sens.
Je pense notamment au redémarrage d'une structure sanitaire et hospitalière satisfaisante de l'autre côté du Maroni, à Albina. Le Préfet de la Guyane traitera très prochainement ce dossier avec les autorités du Surinam et notre ambassade. Ce projet, doit être abordé avec la plus grande détermination.
La Guyane doit relever un second défi : celui d'une meilleure occupation de son territoire, fondée sur une répartition équilibrée des richesses et des services publics afin de permettre aux hommes et aux femmes de ce pays de vivre plus harmonieusement.
En effet, les activités économiques, créatrices d'emplois et de richesses, ne sauraient se concentrer seulement à Cayenne et à Kourou ; l'Ouest guyanais doit aussi en tirer profit. Toutes les initiatives qui permettront un développement économique de votre région seront suivies avec le plus grand intérêt.
L'extension de la riziculture constitue, à cet égard, un bon exemple. Ce secteur a rencontré des difficultés mais il connaît aujourd'hui une restructuration. satisfaisante. Pour le favoriser, il faut faciliter l'exportation du riz produit à Mana vers les marchés européens. Le Gouvernement est tout à fait favorable à la réalisation d'un équipement portuaire adapté à Saint-Laurent pour acheminer cette production vers les marchés porteurs du Sud de l'Europe. J'encourage l'ensemble des partenaires concernés à trouver rapidement un accord sur ce projet.
Mais l'Ouest a besoin d'autres équipements d'équipements routiers en premier lieu. La route nationale n°1 entre Cayenne et Saint-Laurent sera, d'ici la fin du présent contrat de plan, l'axe routier performant que vous attendez.
D'autres projets méritent aussi notre attention, je pense, par exemple, à l'achèvement de la piste entre Saint-Laurent et Apatou.
Quant au désenclavement des autres communes du Maroni, c'est une oeuvre de longue haleine qu'il faut aborder avec réalisme mais aussi avec la volonté d'être à l'écoute des populations. Je sais, par exemple, que certaines communautés du Haut Maroni veulent conserver et protéger leur cadre de vie traditionnel.
Un autre facteur du rééquilibrage du territoire réside dans la meilleure répartition des services publics en Guyane. Le Président de la République, vous le savez, s'est exprimé sur ce sujet, en indiquant clairement qu'il y avait nécessité "de développer de nouveaux pôles administratifs dans l'Ouest de la Guyane".
Les services publics de l'Etat mais aussi ceux, sans doute, des grandes collectivités territoriales, sont insuffisamment présents dans l'Ouest Guyanais, à Saint-Laurent du Maroni et dans les communes du fleuve. Il faut donc imaginer des solutions simples et adaptées, comme, par exemple, la création d'antennes de chaque service de l'Etat à Saint-Laurent du Maroni, permettant d'éviter aux élus et aux usagers de se déplacer trop souvent à Cayenne. De même, afin d'être plus présent sur les communes du fleuve Maroni, il faut offrir des aides dont elles manquent aujourd'hui cruellement.
Pour répondre avec pertinence aux nécessités de rééquilibrage administratif du département. Le Préfet de la Guyane a été chargé de remettre prochainement au ministre délégué à l'Outre-mer, Jean-Jacques de PERETTI, un rapport comportant les propositions adéquates.
Enfin, le troisième défi consiste à assurer une meilleure cohésion sociale au sein de la population Guyanaise.
Ce département doit garder sa vocation profonde : celle d'une terre d'ouverture et de respect des différences, cimentée par un attachement partagé aux valeurs de notre République. J'ai pu mesurer la richesse ethnique du département où doivent vivre harmonieusement Créoles et H'mongs, Amérindiens et Noirs Marrons, tous légitimement attachés à leur patrimoine et leurs traditions mais aussi résolument tournés vers l'avenir. Cet avenir, au delà des différences, ne peut se construire que sur la solidarité et la cohésion.
Nous devons répondre aux attentes d'une jeunesse nombreuse qui aspire à recevoir une formation et à trouver un emploi. Trois politiques méritent à cet égard une attention particulière.
Je pense d'abord à l'école. J'ai demandé à M. Roger FAUROUX un rapport sur ce sujet dont il a mesuré le rôle déterminant lors de son récent déplacement en Guyane. Nous en attendons les conclusions notamment pour l'outre-mer.
Le logement ensuite. C'est un domaine sur lequel, cher Léon BERTRAND, lequel votre action s'est révélée exemplaire. J'ai pu le constater, il y a quelques minutes. Je souhaite encore une plus forte mobilisation des partenaires, dès lors que la gestion de la ligne Budgétaire Unique fera l'objet d'une large déconcentration afin de loger avec dignité les familles les plus démunies.
L'insertion par l'activité enfin. Les agences départementales d'insertion sont maintenant opérationnelles. Le Gouvernement attend beaucoup du contrat d'insertion par l'activité : cette formule convient bien à la Guyane, et je crois que les départements d'Outre-mer peuvent être un terrain d'expérimentation pour l'ensemble du pays.
Voilà Mesdames, Messieurs, pourquoi, en dépit des difficultés que vous rencontrez, je suis optimiste pour la Guyane. Je souhaite ardemment que les Guyanais aient confiance dans leur avenir.
Notre vision de la France dans le monde, celle du Général de Gaulle et de Jacques CHIRAC, confère à l'Outre-mer une place éminente.
Je le dis avec la plus grande conviction dans ce département où naquit le Gouverneur Félix EBOUE, dans ce département qui donne à l'Europe la chance d'être présente dans la grande aventure spatiale du siècle prochain.
Mes chers compatriotes, soyez assurés de l'attention et de la fidélité que vous porte le Président de la République. Soyez aussi convaincus de l'engagement et de la détermination de mon Gouvernement à oeuvrer à vos côtés.
Vive Saint-Laurent-du-Maroni !
Vive la Guyane !
Vive la République !Vive la France !