Texte intégral
JEAN-PIERRE ELKABBACH
D'abord je vous souhaite la bienvenue, Arnaud MONTEBOURG bonjour.
ARNAUD MONTEBOURG
Bonjour Jean-Pierre ELKABBACH.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous avez déclenché la colère du président de la République et du Premier ministre, ce matin est-ce que vous corrigez, regrettez ou retirez vos propos ?
ARNAUD MONTEBOURG
Non, d'abord parce qu'il n'y a pas je crois de colère, il y a aujourd'hui un débat mondial, des appels mondiaux à la correction des erreurs de politique économique qui sont commises par tous les pays européens en même temps en Europe, je rappelle que l'économie en France est à l'arrêt depuis six mois, croissance zéro c'est quand même préoccupant et sur le terrain les tensions sont vives sur le plan économique, dans les entreprises
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et vous pensez que le chômage va augmenter si ça continue ?
ARNAUD MONTEBOURG
l'Allemagne dévisse à son tour, l'Allemagne est en croissance négative, l'Italie en croissance négative, l'Union européenne est la lanterne rouge de la croissance et nous avons évidemment des problèmes avec la poursuite de la montée du chômage.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc vous confirmez les propos que vous avez tenus ?
ARNAUD MONTEBOURG
Il y a un risque en effet, il y a un risque déflationniste, c'est-à-dire finalement une spirale dans laquelle le Japon n'est sorti qu'en prenant des mesures exceptionnelles et d'urgence par un électrochoc, c'est le Premier ministre Shinzo ABE qui a relancé l'économie japonaise. Pendant dix ans les Japonais de sont jamais sortis de ça et les vous avez les économistes du monde entier, des dirigeants de grandes institutions financières internationales, madame LAGARDE qui je crois n'est pas socialiste, elle est à la tête du FMI et elle dit, il faut corriger la politique économique des pays européens et de l'Union européenne.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que vous avez eu depuis vos discours de Frangy, votre interview du Monde, le président de la République ou le Premier ministre ? Parce que Manuel VALLS va probablement vous convoquer aujourd'hui, vous allez recevoir un avertissement, comment réagirez ?
ARNAUD MONTEBOURG
Ecoutez, je crois que le débat n'est pas un débat d'autorité, c'est un débat d'orientation économique, il faut le mener. Il n'y a nulle remise en question de la solidarité gouvernementale, puisque
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ah bon ? Ah bon ?
ARNAUD MONTEBOURG
les décisions ne sont pas prises et que, je vais vous dire, nous avons discuté tout l'été avec les uns et les autres dans la collégialité du gouvernement de ce débat fondamental et crucial, nous sommes à la mi-temps du quinquennat et ce débat est un débat auquel d'ailleurs nous pouvons parfaitement associer l'opposition, les corps intermédiaires, les syndicats, le patronat et j'ai envie de vous dire monsieur ELKABBACH, dans mon discours de Bercy où je présentais les orientations du ministère de l'Economie du 10 juillet, c'était exactement le même discours.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Il y a le discours de Bercy, il y a ce que vous dites en Conseil des ministres, donc vous n'êtes pas écouté. Vous n'êtes pas écouté ?
ARNAUD MONTEBOURG
Pour l'instant, pour l'instant, nous en discutons et je vais vous dire, tant que les discussions ne sont pas prises, il n'y a pas d'infraction à la solidarité gouvernementale
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et la ligne jaune franchie ?
ARNAUD MONTEBOURG
Mais qui dit cela ?
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Les entourages, c'est-à-dire que les entourages ne parlent que s'ils sont autorisés à parler
ARNAUD MONTEBOURG
Mais monsieur ELKABBACH, les entourages n'ont pas dans la constitution d'existence juridique ou légale. Ce que je sais c'est que je ne crois pas qu'on puisse je crois, réprimander un ministre qui apporte des propositions à la discussion collégiale, en y association les Français. D'ailleurs nous avons besoin que l'opposition elle-même, la majorité elle-même qui débat, finalement participent à ces questions.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais vous le faites sur la place publique, vous dites, il n'y a pas le problème de l'autorité, mais vous affaiblissez l'autorité de l'exécutif Arnaud MONTEBOURG aux yeux des Français, de l'étranger et sous la Vème République, le ministre de l'Economie désapprouve en public la politique économique du président qu'il est chargé de faire, ça ne s'est jamais vu, permettez moi de dire, c'est inouï et je le dis ça ne peut pas rester sans conséquence.
ARNAUD MONTEBOURG
Je ne le crois pas, je ne suis pas d'accord avec cette interprétation, j'ai proposé et sollicité du président de la République, je l'ai fait
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc vous n'avez pas été entendu.
ARNAUD MONTEBOURG
Je l'ai fait dans la collégialité et je l'ai exprimé publiquement afin que nul n'en ignore. Pourquoi ? Parce que nous sommes dans une situation extrêmement grave, je rappelle que la marche de la réduction des déficits de façon forcée est en train de couler toutes les économies européennes et nous ne voulons pas, et je suis obligé de le dire, nous ne voulons pas je crois, que l'Union européenne continue sa descente en enfer.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous dites il faut se libérer de l'angoisse obsessionnelle des déficits, mais dans l'opinion ce matin, Jacques ATTALI rappelle que notre déficit représente 27 % des recettes publiques, 22 % des dépenses. Est-ce que la France peut vivre couverte de déficits et de dettes à crédit et sans danger à long terme ?
ARNAUD MONTEBOURG
Il a parfaitement raison, la question des déficits est centrale mais nous savons aujourd'hui ce que nous instruit l'économie actuelle, ce que nous disent les économistes, c'est qu'il est impossible de réduire les déficits en cherchant à les combler par des mesures de réduction. Pourquoi ? Parce que ça ne marche que s'il y a de la croissance ; Il y en a un qui le dit, c'est Gerhard SCHRÖDER. Gerhard SCHRÖDER a été à la tête de l'Allemagne quand il a fait ses réformes
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ca on le fait.
ARNAUD MONTEBOURG
Et qu'est-ce qu'il dit ? Il dit, il ne faut pas prendre des mesures d'austérité s'il n'y a pas le contrepoids par des mesures de croissance
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais il y a les mesures d'austérité en France
ARNAUD MONTEBOURG
Laissez-moi terminer, laissez-moi terminer. L'accumulation des plans d'austérité dans toute l'Union européenne conduit à ce que toutes les économies européennes, y compris la nôtre, soient aujourd'hui affectées et descendent. Donc ce que fait monsieur RENZI qui commence à dire aux Italiens, il faut redonner du pouvoir d'achat aux ménages, c'est ce que je propose, c'est ce qu'a commencé
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire que vous estimez que tous vous donnent raison .
ARNAUD MONTEBOURG
Laissez-moi expliquer monsieur ELKABBACH sinon personne ne va rien comprendre
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non mais ça veut dire que le président de la République et le Premier ministre qui disaient il y a quatre jours la politique votée n'est pas encore appliquée, on ne gouverne pas à la godille, on ne change pas, vous dites que s'ils continuent ils se trompent.
ARNAUD MONTEBOURG
Non mais je crois que ce n'est pas comme ça que ça se pose, nous avons un cap que nous partageons, les chemins pour y parvenir doivent être ajustés en fonction des circonstances économiques et d'ailleurs nous avons aujourd'hui un grave risque déflationniste qui pèse sur l'économie européenne, ce n'est pas moi qui le dit, c'est le Fonds Monétaire International.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Arnaud MONTEBOURG, est-ce que vous serez ministre demain ?
ARNAUD MONTEBOURG
Je l'ignore, ce que je sais c'est que je crois avoir dit pendant deux ans les mêmes choses et que maintenant les faits sont là.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous avez été associé pendant deux ans à toute cette politique, ou vous êtes provocateur ou maso.
ARNAUD MONTEBOURG
Non mais nous avons dit les choses, nous avons partagé les problèmes, dans la discussion politique on ne gagne pas toujours, les arbitrages ne sont pas toujours des victoires
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc cet échec, cet échec
ARNAUD MONTEBOURG
Permettez-moi de vous dire que je crois qu'il est nécessaire de convaincre et mon travail c'est de convaincre, inlassablement convaincre.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que vous n'avez pas le sentiment, puisqu'on dit que vous avez franchi la ligne jaune ce matin que votre choix c'est Canossa, vous vous en allez de vous-même ou êtes viré ?
ARNAUD MONTEBOURG
Ecoutez, je ne me place pas dans cette hypothèse, je crois que nous pouvons parfaitement aujourd'hui amener l'Union européenne et la France à prendre en quelque sorte la condition du moteur alternatif, un leadership alternatif pour amener toute l'Union européenne et nous-mêmes sur un chemin de croissance.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais pourquoi c'est toujours la faute des autres ? Parce que vous les grognons du PS vous accusez de tous les maux du pays soit HOLLANDE VALLS, soit Bruxelles, soit DRAGHI et la BCE, soit madame MERKEL, c'est toujours la faute des autres. Il n'y a pas de responsabilité nationale ?
ARNAUD MONTEBOURG
C'est bien ce que je dis, je crois que nous avons une responsabilité et c'est cela qui est discuté, c'est-à-dire quelle est la politique nationale que nous menons dans le cadre européen ? Il y a aussi des responsabilités européennes de la Banque Centrale, d'ailleurs ce n'est pas, c'est intéressant de voir quand vous voyez les prix Nobel d'économie américains, les anciens conseillers de Bill CLINTON, ils disent, il y a un problème avec la Banque Centrale Européenne, il y a un problème avec l'accumulation des plans d'austérité dans toute l'Europe. Donc nous devons faire évoluer ces choix politiques.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc vous dites, si on continue on ne les fait pas évoluer, on va à la cata.
ARNAUD MONTEBOURG
Nous y sommes aujourd'hui donc
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Nous sommes à la cata ?
ARNAUD MONTEBOURG
comment on remet en marche l'économie européenne.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors vous vous prenez aussi Arnaud MONTEBOURG à l'Allemagne, surtout à la conservatrice chancelière MERKEL, sans jouer les fanfaron de comédie, comment on guerroie avec Angela MERKEL et puis ce n'est pas surprenant que l'année du centenaire de 14 18 on continue à nous dire qu'il faut une confrontation avec l'Allemagne.
ARNAUD MONTEBOURG
Ecoutez, je crois que la question ne se pose pas dans ces termes, la droite allemande a fait des choix, la gauche française en a fait d'autres, donc on est obligé quand même quand il y a des écarts, de passer des compromis. Je crois que pour l'instant et c'est finalement ce que disent aussi quelqu'un comme Sigmar GABRIEL, le ministre de l'Economie et mon homologue et ami qui est dans le gouvernement de madame MERKEL, il y a un certain nombre aujourd'hui de décisions qui ne conviennent pas à toute l'Europe. Donc notre responsabilité est d'amener l'Allemagne a mieux comprendre ce qui se passe en France. Comme la France d'ailleurs l'a compris il y a dix ans lorsque l'Allemagne était en difficulté et monsieur SCHRÖDER à l'époque qui était le chancelier a dit, la leçon que j'ai apprise de cette époque c'est que pour faire des réformes nous avons besoin d'une croissance de l'activité économique que nous n'avons pas aujourd'hui.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Là on fait le tour du monde de tous ceux qui peuvent penser comme vous, mais aujourd'hui il y aura une explication sans doute avec le Premier ministre ? Vous savez qu'il a le sang chaud lui.
ARNAUD MONTEBOURG
Mais c'est très bien, nous allons nous voir, d'ailleurs nous nous sommes vus toute la semaine dernière, nous nous parlons, nous nous sommes parlés
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non mais depuis il y a eu une interview et Frangy.
ARNAUD MONTEBOURG
tout l'été, il connait mes positions, je les ai déjà exprimées publiquement au mois de juillet, je crois que maintenant nous arrivons au moment des décisions.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Au moment de la vérité.
ARNAUD MONTEBOURG
Voilà.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et la vérité ça peut être ? Si vous n'êtes pas écouté qu'est-ce qui se passe ?
ARNAUD MONTEBOURG
Bah je ne sais pas écoutez, je ne me place pas dans cette hypothèse monsieur ELKABBACH.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous dites la morale, l'honnêteté c'est dire la vérité etc
ARNAUD MONTEBOURG
C'est vrai.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Si vous n'êtes pas écouté, vous pouvez rester dans le gouvernement ?
ARNAUD MONTEBOURG
Ecoutez, nous en reparlerons le moment venu, pour l'instant nous essayons d'amener finalement les choix politiques à évoluer.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire que tout est ouvert encore.
ARNAUD MONTEBOURG
Les décisions ne sont pas prises et je ne vois pas
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous pouvez vous faire tirer l'oreille aujourd'hui et rester ministre et mener le débat à l'intérieur, les yeux dans les yeux en interne avec le président de la République et le Premier ministre.
ARNAUD MONTEBOURG
Il ne me semble pas qu'on se sépare de ministre pour simple raison qu'il porte des propositions dans un débat justifié. Quand il y aura décision eh bien ce sera le moment de décider ce qu'il faut faire. Pour l'instant les décisions ne sont pas prises et vous souffrirez monsieur ELKABBACH que nous discutions avec les Français avec tous, de ces orientations politiques.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est toujours un plaisir de discuter et d'ouvrir un débat, mais est-ce que Arnaud, le libéral et le loyal, il s'accorde quelque fois avec MONTEBOURG le socialiste indiscipliné ?
ARNAUD MONTEBOURG
Il n'y a pas de question de discipline, il y a des questions d'orientations politiques.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et de solidarité non ?
ARNAUD MONTEBOURG
La solidarité n'est pas en question, ce qui aujourd'hui se pose, c'est où nous allons et comment nous y allons.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que vous avez prévu une croissance, de combien pour 2014 ?
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien écoutez pour l'instant nous étions à 1 mais nous savons qu'on a eu six mois 0 donc ça va être très difficile d'atteindre l'objectif.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
De 2014 et 2015 ?
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien en nous reparlerons.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous avez déplorez l'échec de la zone euro partout, y compris chez nous, est-ce qu'il faut en sortir ?
ARNAUD MONTEBOURG
Je ne crois pas que la zone euro aujourd'hui doive échapper à la réforme, ce qui est le problème de la zone euro, c'est qu'elle fonctionne sur une banque centrale qui aujourd'hui est incapable de faire ce que toutes les autres banques centrales du monde font, y compris la banque d'Angleterre. Regardez les résultats époustouflants de croissance
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais ils ne sont pas dans la zone euro.
ARNAUD MONTEBOURG
Oui justement, ils ont une banque centrale qui n'est pas la Banque Centrale Européenne.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et ils ont 2 % de croissance, 2 % de croissance mais ils sont des libéraux en plus.
ARNAUD MONTEBOURG
Mais exactement, exactement comme les Japonais par exemple qui ont une banque centrale, comme les Américains.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous continuez à Bercy à travailler, vous allez vous occuper des professions réglementées, vous voulez vraiment les ouvrir ?
ARNAUD MONTEBOURG
Nous souhaitons, pas seulement les professions réglementées, mais tout un tas d'opérateurs économiques, qui aujourd'hui sont dans des positions de monopole ou d'oligopole, prennent du pouvoir d'achat aux Français, d'ailleurs les plus modestes mais aussi les autres, pour des services qui sont finalement trop chers
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Baisser les prix.
ARNAUD MONTEBOURG
Donc notre souhait est d'organiser, de réformer les structures économiques pour que les Français puissent éviter en quelque sorte, d'avoir le sentiment d'être victimes de prélèvements indus liés à des positions politiques.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Dernière question sur le logement, c'est une cata là aussi, est-ce qu'il va y avoir des mesures suffisamment fortes pour relancer la construction, le bâtiment, l'immobilier et l'emploi ?
ARNAUD MONTEBOURG
Le Premier ministre fera des annonces sur le logement, cela relève de ses responsabilités.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Il n'y aura plus de loi DUFLOT quoi ? Hein, il n'y aura plus de loi DUFLOT ?
ARNAUD MONTEBOURG
Le Premier ministre s'exprimera dans quelques heures sur ce sujet.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Merci d'être venu.
BRUNO SOTTO
Ca ressemble à de la réponse automatique.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Oui, oui, oui.
BRUNO SOTTO
Merci beaucoup Arnaud MONTEBOURG, donc je répète ce que vous avez dit, vous ignorez si vous serez encore ministre demain, ce sont vos mots sur Europe 1 ce matin.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que vous avez le sentiment d'avoir commencé votre campagne 2017 ?
ARNAUD MONTEBOURG
Je ne fais aucune campagne dans la situation actuelle, je suis juste aujourd'hui préoccupé par la situation économique
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous avez raison sur ce plan-là.
ARNAUD MONTEBOURG
et je crois que nous pouvons quand même nous en préoccuper tous ensemble.
BRUNO SOTTO
Merci beaucoup Arnaud MONTEBOURG.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 9 septembre 2014
D'abord je vous souhaite la bienvenue, Arnaud MONTEBOURG bonjour.
ARNAUD MONTEBOURG
Bonjour Jean-Pierre ELKABBACH.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous avez déclenché la colère du président de la République et du Premier ministre, ce matin est-ce que vous corrigez, regrettez ou retirez vos propos ?
ARNAUD MONTEBOURG
Non, d'abord parce qu'il n'y a pas je crois de colère, il y a aujourd'hui un débat mondial, des appels mondiaux à la correction des erreurs de politique économique qui sont commises par tous les pays européens en même temps en Europe, je rappelle que l'économie en France est à l'arrêt depuis six mois, croissance zéro c'est quand même préoccupant et sur le terrain les tensions sont vives sur le plan économique, dans les entreprises
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et vous pensez que le chômage va augmenter si ça continue ?
ARNAUD MONTEBOURG
l'Allemagne dévisse à son tour, l'Allemagne est en croissance négative, l'Italie en croissance négative, l'Union européenne est la lanterne rouge de la croissance et nous avons évidemment des problèmes avec la poursuite de la montée du chômage.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc vous confirmez les propos que vous avez tenus ?
ARNAUD MONTEBOURG
Il y a un risque en effet, il y a un risque déflationniste, c'est-à-dire finalement une spirale dans laquelle le Japon n'est sorti qu'en prenant des mesures exceptionnelles et d'urgence par un électrochoc, c'est le Premier ministre Shinzo ABE qui a relancé l'économie japonaise. Pendant dix ans les Japonais de sont jamais sortis de ça et les vous avez les économistes du monde entier, des dirigeants de grandes institutions financières internationales, madame LAGARDE qui je crois n'est pas socialiste, elle est à la tête du FMI et elle dit, il faut corriger la politique économique des pays européens et de l'Union européenne.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que vous avez eu depuis vos discours de Frangy, votre interview du Monde, le président de la République ou le Premier ministre ? Parce que Manuel VALLS va probablement vous convoquer aujourd'hui, vous allez recevoir un avertissement, comment réagirez ?
ARNAUD MONTEBOURG
Ecoutez, je crois que le débat n'est pas un débat d'autorité, c'est un débat d'orientation économique, il faut le mener. Il n'y a nulle remise en question de la solidarité gouvernementale, puisque
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ah bon ? Ah bon ?
ARNAUD MONTEBOURG
les décisions ne sont pas prises et que, je vais vous dire, nous avons discuté tout l'été avec les uns et les autres dans la collégialité du gouvernement de ce débat fondamental et crucial, nous sommes à la mi-temps du quinquennat et ce débat est un débat auquel d'ailleurs nous pouvons parfaitement associer l'opposition, les corps intermédiaires, les syndicats, le patronat et j'ai envie de vous dire monsieur ELKABBACH, dans mon discours de Bercy où je présentais les orientations du ministère de l'Economie du 10 juillet, c'était exactement le même discours.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Il y a le discours de Bercy, il y a ce que vous dites en Conseil des ministres, donc vous n'êtes pas écouté. Vous n'êtes pas écouté ?
ARNAUD MONTEBOURG
Pour l'instant, pour l'instant, nous en discutons et je vais vous dire, tant que les discussions ne sont pas prises, il n'y a pas d'infraction à la solidarité gouvernementale
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et la ligne jaune franchie ?
ARNAUD MONTEBOURG
Mais qui dit cela ?
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Les entourages, c'est-à-dire que les entourages ne parlent que s'ils sont autorisés à parler
ARNAUD MONTEBOURG
Mais monsieur ELKABBACH, les entourages n'ont pas dans la constitution d'existence juridique ou légale. Ce que je sais c'est que je ne crois pas qu'on puisse je crois, réprimander un ministre qui apporte des propositions à la discussion collégiale, en y association les Français. D'ailleurs nous avons besoin que l'opposition elle-même, la majorité elle-même qui débat, finalement participent à ces questions.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais vous le faites sur la place publique, vous dites, il n'y a pas le problème de l'autorité, mais vous affaiblissez l'autorité de l'exécutif Arnaud MONTEBOURG aux yeux des Français, de l'étranger et sous la Vème République, le ministre de l'Economie désapprouve en public la politique économique du président qu'il est chargé de faire, ça ne s'est jamais vu, permettez moi de dire, c'est inouï et je le dis ça ne peut pas rester sans conséquence.
ARNAUD MONTEBOURG
Je ne le crois pas, je ne suis pas d'accord avec cette interprétation, j'ai proposé et sollicité du président de la République, je l'ai fait
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc vous n'avez pas été entendu.
ARNAUD MONTEBOURG
Je l'ai fait dans la collégialité et je l'ai exprimé publiquement afin que nul n'en ignore. Pourquoi ? Parce que nous sommes dans une situation extrêmement grave, je rappelle que la marche de la réduction des déficits de façon forcée est en train de couler toutes les économies européennes et nous ne voulons pas, et je suis obligé de le dire, nous ne voulons pas je crois, que l'Union européenne continue sa descente en enfer.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous dites il faut se libérer de l'angoisse obsessionnelle des déficits, mais dans l'opinion ce matin, Jacques ATTALI rappelle que notre déficit représente 27 % des recettes publiques, 22 % des dépenses. Est-ce que la France peut vivre couverte de déficits et de dettes à crédit et sans danger à long terme ?
ARNAUD MONTEBOURG
Il a parfaitement raison, la question des déficits est centrale mais nous savons aujourd'hui ce que nous instruit l'économie actuelle, ce que nous disent les économistes, c'est qu'il est impossible de réduire les déficits en cherchant à les combler par des mesures de réduction. Pourquoi ? Parce que ça ne marche que s'il y a de la croissance ; Il y en a un qui le dit, c'est Gerhard SCHRÖDER. Gerhard SCHRÖDER a été à la tête de l'Allemagne quand il a fait ses réformes
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ca on le fait.
ARNAUD MONTEBOURG
Et qu'est-ce qu'il dit ? Il dit, il ne faut pas prendre des mesures d'austérité s'il n'y a pas le contrepoids par des mesures de croissance
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais il y a les mesures d'austérité en France
ARNAUD MONTEBOURG
Laissez-moi terminer, laissez-moi terminer. L'accumulation des plans d'austérité dans toute l'Union européenne conduit à ce que toutes les économies européennes, y compris la nôtre, soient aujourd'hui affectées et descendent. Donc ce que fait monsieur RENZI qui commence à dire aux Italiens, il faut redonner du pouvoir d'achat aux ménages, c'est ce que je propose, c'est ce qu'a commencé
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire que vous estimez que tous vous donnent raison .
ARNAUD MONTEBOURG
Laissez-moi expliquer monsieur ELKABBACH sinon personne ne va rien comprendre
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non mais ça veut dire que le président de la République et le Premier ministre qui disaient il y a quatre jours la politique votée n'est pas encore appliquée, on ne gouverne pas à la godille, on ne change pas, vous dites que s'ils continuent ils se trompent.
ARNAUD MONTEBOURG
Non mais je crois que ce n'est pas comme ça que ça se pose, nous avons un cap que nous partageons, les chemins pour y parvenir doivent être ajustés en fonction des circonstances économiques et d'ailleurs nous avons aujourd'hui un grave risque déflationniste qui pèse sur l'économie européenne, ce n'est pas moi qui le dit, c'est le Fonds Monétaire International.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Arnaud MONTEBOURG, est-ce que vous serez ministre demain ?
ARNAUD MONTEBOURG
Je l'ignore, ce que je sais c'est que je crois avoir dit pendant deux ans les mêmes choses et que maintenant les faits sont là.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous avez été associé pendant deux ans à toute cette politique, ou vous êtes provocateur ou maso.
ARNAUD MONTEBOURG
Non mais nous avons dit les choses, nous avons partagé les problèmes, dans la discussion politique on ne gagne pas toujours, les arbitrages ne sont pas toujours des victoires
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc cet échec, cet échec
ARNAUD MONTEBOURG
Permettez-moi de vous dire que je crois qu'il est nécessaire de convaincre et mon travail c'est de convaincre, inlassablement convaincre.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que vous n'avez pas le sentiment, puisqu'on dit que vous avez franchi la ligne jaune ce matin que votre choix c'est Canossa, vous vous en allez de vous-même ou êtes viré ?
ARNAUD MONTEBOURG
Ecoutez, je ne me place pas dans cette hypothèse, je crois que nous pouvons parfaitement aujourd'hui amener l'Union européenne et la France à prendre en quelque sorte la condition du moteur alternatif, un leadership alternatif pour amener toute l'Union européenne et nous-mêmes sur un chemin de croissance.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais pourquoi c'est toujours la faute des autres ? Parce que vous les grognons du PS vous accusez de tous les maux du pays soit HOLLANDE VALLS, soit Bruxelles, soit DRAGHI et la BCE, soit madame MERKEL, c'est toujours la faute des autres. Il n'y a pas de responsabilité nationale ?
ARNAUD MONTEBOURG
C'est bien ce que je dis, je crois que nous avons une responsabilité et c'est cela qui est discuté, c'est-à-dire quelle est la politique nationale que nous menons dans le cadre européen ? Il y a aussi des responsabilités européennes de la Banque Centrale, d'ailleurs ce n'est pas, c'est intéressant de voir quand vous voyez les prix Nobel d'économie américains, les anciens conseillers de Bill CLINTON, ils disent, il y a un problème avec la Banque Centrale Européenne, il y a un problème avec l'accumulation des plans d'austérité dans toute l'Europe. Donc nous devons faire évoluer ces choix politiques.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc vous dites, si on continue on ne les fait pas évoluer, on va à la cata.
ARNAUD MONTEBOURG
Nous y sommes aujourd'hui donc
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Nous sommes à la cata ?
ARNAUD MONTEBOURG
comment on remet en marche l'économie européenne.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors vous vous prenez aussi Arnaud MONTEBOURG à l'Allemagne, surtout à la conservatrice chancelière MERKEL, sans jouer les fanfaron de comédie, comment on guerroie avec Angela MERKEL et puis ce n'est pas surprenant que l'année du centenaire de 14 18 on continue à nous dire qu'il faut une confrontation avec l'Allemagne.
ARNAUD MONTEBOURG
Ecoutez, je crois que la question ne se pose pas dans ces termes, la droite allemande a fait des choix, la gauche française en a fait d'autres, donc on est obligé quand même quand il y a des écarts, de passer des compromis. Je crois que pour l'instant et c'est finalement ce que disent aussi quelqu'un comme Sigmar GABRIEL, le ministre de l'Economie et mon homologue et ami qui est dans le gouvernement de madame MERKEL, il y a un certain nombre aujourd'hui de décisions qui ne conviennent pas à toute l'Europe. Donc notre responsabilité est d'amener l'Allemagne a mieux comprendre ce qui se passe en France. Comme la France d'ailleurs l'a compris il y a dix ans lorsque l'Allemagne était en difficulté et monsieur SCHRÖDER à l'époque qui était le chancelier a dit, la leçon que j'ai apprise de cette époque c'est que pour faire des réformes nous avons besoin d'une croissance de l'activité économique que nous n'avons pas aujourd'hui.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Là on fait le tour du monde de tous ceux qui peuvent penser comme vous, mais aujourd'hui il y aura une explication sans doute avec le Premier ministre ? Vous savez qu'il a le sang chaud lui.
ARNAUD MONTEBOURG
Mais c'est très bien, nous allons nous voir, d'ailleurs nous nous sommes vus toute la semaine dernière, nous nous parlons, nous nous sommes parlés
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non mais depuis il y a eu une interview et Frangy.
ARNAUD MONTEBOURG
tout l'été, il connait mes positions, je les ai déjà exprimées publiquement au mois de juillet, je crois que maintenant nous arrivons au moment des décisions.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Au moment de la vérité.
ARNAUD MONTEBOURG
Voilà.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et la vérité ça peut être ? Si vous n'êtes pas écouté qu'est-ce qui se passe ?
ARNAUD MONTEBOURG
Bah je ne sais pas écoutez, je ne me place pas dans cette hypothèse monsieur ELKABBACH.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous dites la morale, l'honnêteté c'est dire la vérité etc
ARNAUD MONTEBOURG
C'est vrai.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Si vous n'êtes pas écouté, vous pouvez rester dans le gouvernement ?
ARNAUD MONTEBOURG
Ecoutez, nous en reparlerons le moment venu, pour l'instant nous essayons d'amener finalement les choix politiques à évoluer.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire que tout est ouvert encore.
ARNAUD MONTEBOURG
Les décisions ne sont pas prises et je ne vois pas
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous pouvez vous faire tirer l'oreille aujourd'hui et rester ministre et mener le débat à l'intérieur, les yeux dans les yeux en interne avec le président de la République et le Premier ministre.
ARNAUD MONTEBOURG
Il ne me semble pas qu'on se sépare de ministre pour simple raison qu'il porte des propositions dans un débat justifié. Quand il y aura décision eh bien ce sera le moment de décider ce qu'il faut faire. Pour l'instant les décisions ne sont pas prises et vous souffrirez monsieur ELKABBACH que nous discutions avec les Français avec tous, de ces orientations politiques.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est toujours un plaisir de discuter et d'ouvrir un débat, mais est-ce que Arnaud, le libéral et le loyal, il s'accorde quelque fois avec MONTEBOURG le socialiste indiscipliné ?
ARNAUD MONTEBOURG
Il n'y a pas de question de discipline, il y a des questions d'orientations politiques.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et de solidarité non ?
ARNAUD MONTEBOURG
La solidarité n'est pas en question, ce qui aujourd'hui se pose, c'est où nous allons et comment nous y allons.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que vous avez prévu une croissance, de combien pour 2014 ?
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien écoutez pour l'instant nous étions à 1 mais nous savons qu'on a eu six mois 0 donc ça va être très difficile d'atteindre l'objectif.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
De 2014 et 2015 ?
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien en nous reparlerons.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous avez déplorez l'échec de la zone euro partout, y compris chez nous, est-ce qu'il faut en sortir ?
ARNAUD MONTEBOURG
Je ne crois pas que la zone euro aujourd'hui doive échapper à la réforme, ce qui est le problème de la zone euro, c'est qu'elle fonctionne sur une banque centrale qui aujourd'hui est incapable de faire ce que toutes les autres banques centrales du monde font, y compris la banque d'Angleterre. Regardez les résultats époustouflants de croissance
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais ils ne sont pas dans la zone euro.
ARNAUD MONTEBOURG
Oui justement, ils ont une banque centrale qui n'est pas la Banque Centrale Européenne.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et ils ont 2 % de croissance, 2 % de croissance mais ils sont des libéraux en plus.
ARNAUD MONTEBOURG
Mais exactement, exactement comme les Japonais par exemple qui ont une banque centrale, comme les Américains.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous continuez à Bercy à travailler, vous allez vous occuper des professions réglementées, vous voulez vraiment les ouvrir ?
ARNAUD MONTEBOURG
Nous souhaitons, pas seulement les professions réglementées, mais tout un tas d'opérateurs économiques, qui aujourd'hui sont dans des positions de monopole ou d'oligopole, prennent du pouvoir d'achat aux Français, d'ailleurs les plus modestes mais aussi les autres, pour des services qui sont finalement trop chers
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Baisser les prix.
ARNAUD MONTEBOURG
Donc notre souhait est d'organiser, de réformer les structures économiques pour que les Français puissent éviter en quelque sorte, d'avoir le sentiment d'être victimes de prélèvements indus liés à des positions politiques.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Dernière question sur le logement, c'est une cata là aussi, est-ce qu'il va y avoir des mesures suffisamment fortes pour relancer la construction, le bâtiment, l'immobilier et l'emploi ?
ARNAUD MONTEBOURG
Le Premier ministre fera des annonces sur le logement, cela relève de ses responsabilités.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Il n'y aura plus de loi DUFLOT quoi ? Hein, il n'y aura plus de loi DUFLOT ?
ARNAUD MONTEBOURG
Le Premier ministre s'exprimera dans quelques heures sur ce sujet.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Merci d'être venu.
BRUNO SOTTO
Ca ressemble à de la réponse automatique.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Oui, oui, oui.
BRUNO SOTTO
Merci beaucoup Arnaud MONTEBOURG, donc je répète ce que vous avez dit, vous ignorez si vous serez encore ministre demain, ce sont vos mots sur Europe 1 ce matin.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que vous avez le sentiment d'avoir commencé votre campagne 2017 ?
ARNAUD MONTEBOURG
Je ne fais aucune campagne dans la situation actuelle, je suis juste aujourd'hui préoccupé par la situation économique
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous avez raison sur ce plan-là.
ARNAUD MONTEBOURG
et je crois que nous pouvons quand même nous en préoccuper tous ensemble.
BRUNO SOTTO
Merci beaucoup Arnaud MONTEBOURG.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 9 septembre 2014