Déclaration de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, sur la réflexion franco-russe sur la composition de la force internationale de sécurité et la préparation d'une résolution du Conseil de sécurité sur l'établissement de l'autonomie au Kosovo, Moscou le 11 mai 1999.

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Circonstance : Voyage de M. Védrine à Moscou le 11 mai 1999-entretien avec M. Igor Ivanov, ministre russe des affaires étrangères

Texte intégral

Je vais dire à mon tour quelques mots : ce sera très rapide parce que je dois prendre un avion de ligne. Je suis venu d'Helsinki à Moscou pour travailler avec Igor Ivanov. Nous avons réaffirmé notre volonté de poursuivre la démarche engagée à Bonn au G8. Nous avons réfléchi ensemble et progressé sur les éléments constitutifs d'une résolution du Conseil de sécurité qui est notre prochain objectif. Nous avons notamment réfléchi à la composition de la présence internationale de sécurité . Nous avons réfléchi à l'administration future du Kosovo autonome . Nous avons réfléchi ensemble sur la séquence des événements .Nous avons eu également un échange à propos de la stabilisation à long terme des Balkans - sujet sur lequel l'Union européenne et la Russie devront coopérer.
Je peux vous dire que ce travail va se poursuivre et s'intensifier au sujet de ce projet de résolution et que les contacts franco-russes resteront intenses dans cet esprit.
Q - En ce qui concerne l'administration provisoire du Kossovo, est-ce que l'Union européenne pourrait se charger de cette tâche? La question a-t-elle été discutée avec M. Ivanov?
Seconde question : il y a quelques semaines, le chef du gouvernement français et le chancelier Schroeder avaient dit que l'annonce de début de retrait des troupes pourrait permettre une pause dans les frappes. Est-ce que les éléments dont vous disposez depuis hier vous permettent de revenir sur cette position ?
R - Sur le premier point : c'est le Conseil de sécurité qui devra, dans la résolution à laquelle nous travaillons ensemble, déterminer dans quelles conditions s'exercera cette autonomie du Kosovo, qui est notre objectif commun. Les dirigeants des Quinze ont retenu l'idée que cela puisse être l'Union européenne qui est en quelque sorte candidate à cette mission en liaison avec l'OSCE. M. Ivanov m'a demandé des précisions sur ce projet et je les lui ai donc données. Nous allons poursuivre nos discussions là-dessus - c'est un des éléments de la future résolution.
Sur le second point, en ce qui concerne les déclarations qui ont évoqué des pauses dans les pays occidentaux, nous nous sommes toujours référés à l'acceptation de principe des cinq points et à un début vérifiable de mise en oeuvre des trois premiers points : l'arrêt des exactions, le retrait, le droit au retour des réfugiés. Je ne connais pas exactement la nature des retraits et des rotations qui ont été annoncés mais nous ne sommes pas dans le cas de figure qui avait été évoqué.
Une phrase encore : pour nous ce travail franco-russe est fondamental. Nous allons le poursuivre sur le plan bilatéral, comme dans le G8, comme au Conseil de sécurité. Il y a la rencontre des deux présidents ce jeudi et, dans toutes les enceintes dont j'ai parlé, ce travail va se poursuivre. Et Igor Ivanov et moi restons constamment en contact.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 mai 1999)