Déclarations de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, en réponse à des questions sur la situation à la frontière du Sud-Liban et sur la préparation de l'évacuation des Français et des étrangers au Congo, à l'Assemblée nationale le 15 octobre 1997.

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Texte intégral


La politique de la France en ce qui concerne le Liban s'inscrit dans le cadre de la résolution 425 du Conseil de sécurité que vous avez citée et elle consiste à uvrer de toutes les manières possibles pour la restauration de l'intégrité territoriale de ce pays.
Cet effort s'effectue d'abord à court terme dans l'immédiat et d'autre part à plus long terme. A court terme, en tant que co-président du Groupe de surveillance de la situation à la frontière du Sud-Liban créée en 1996, la France s'efforce, avec l'autre co-président, c'est-à-dire les Etats-Unis, d'exercer des pressions adéquates sur les trois protagonistes : la Syrie, le Liban, et Israël, pour faire baisser la tension chaque fois que celle-ci remonte et que des incidents et des affrontements ont lieu. Naturellement, cela ne suffit pas.
Donc, l'action de la France vise également à obtenir, dans l'ensemble de la région, c'est-à-dire aussi bien entre Israël, la Syrie et le Liban mais sur la question plus générale des rapports entre Israël, les Palestiniens et les pays arabes un arrangement général qui soit un accord de paix durable, stable, assurant la sécurité et la satisfaction des droits légitimes de l'ensemble des parties, dont le Liban naturellement, mais aussi les autres./.
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Effectivement, en Afrique, j'ai eu l'occasion d'aller redire que la politique africaine dea France était faite d'une combinaison de fidélité à ses amis et partenaires de toujours, de fidélité d'autre part à l'action générale pour le développement et d'autre part d'ouverture par rapport à une grande partie de l'Afrique avec laquelle nous avons moins de relations, qu'il faut maintenant développées. Mais, vous me parlez surtout de cette crise immédiate, qui malheureusement, ensanglante le Congo-Brazzaville depuis des semaines.
Je vous répondrais que, sur le plan pratique, les Affaires étrangères, la Défense et la Coopération sont en liaison constante. Je dirais, maintenant, minute par minute, pour savoir exactement ce qu'il faut faire. Nous sommes parfaitement prêts, s'il le faut, à évacuer, non seulement les ressortissants français, mais naturellement, tous les ressortissants étrangers qui se trouvent sur place et qui le souhaiteraient. Les dispositions sont prises et nous adapterons notre réponse et notre action à l'évolution exacte de la situation, qui à la minute où je parle, ne nécessitait pas encore d'évacuation immédiate. Mais, nous réagirons immédiatement.
D'autre part, sur le plan politico-diplomatique, nous poursuivons les efforts entamés depuis des semaines au sein du Conseil de sécurité pour la mise en place d'une force qui aurait été une force d'interposition. L'effort diplomatique et politique se justifie toujours. Mais au sein du Conseil de sécurité, nous allons procéder à une réévaluation pour savoir quel serait l'objet et la fonction de cette présence qui serait décidée par les Nations unies et qui devrait être composée de contingents de différents pays, africains naturellement, avec également des supports logistiques d'autres pays européens et du nôtre. Il faut évaluer la situation nouvelle qui découle des événements que vous avez rappelés. Mais de toute façon, nous ferons tout notre possible pour que ce pays puisse retrouver le chemin de la solution politique de ces conflits, ce qui nécessitera naturellement le retour, à un moment ou un autre, à un calendrier électoral, celui-là même qui n'a pas pu être respecté cet été./.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 octobre 2001)