Texte intégral
BRUCE TOUSSAINT
Najat VALLAUD-BELKACEM est notre invitée ce matin. Bonjour.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Bonjour.
BRUCE TOUSSAINT
Ministre de l'Education nationale. Vous n'êtes plus ministre des Sports, donc, je n'ai plus besoin de votre avis sur les basketteurs .
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Mais j'ai le droit de me réjouir !
BRUCE TOUSSAINT
Oui, allez-y.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
A la fois de la performance des Bleus et puis du fait que l'on accueille l'Euro Basket en 2015.
BRUCE TOUSSAINT
Oui, absolument
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Formidable !
BRUCE TOUSSAINT
Notamment à Lille au stade Pierre Mauroy. Najat VALLAUD-BELKACEM, regardez la Une de PARIS MATCH. Quel commentaire, alors que Kate et William vont avoir un deuxième enfant ? Franchement, vous vous y attendiez, à cet heureux évènement
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Ce deuxième enfant ?
BRUCE TOUSSAINT
un an seulement après la naissance de Baby George ? Non, sérieusement.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Non, mais ça va être intense, pour elle, c'est toujours difficile d'avoir des enfants d'âge rapproché.
BRUCE TOUSSAINT
Christophe BARBIER, pour être plus sérieux et pour revenir sur la love story MONTEBOURF FILIPPETTI, posait une question, vous posait d'ailleurs une question il y a quelques instants sur l'antenne de I TELE, indirectement, il demandait si la vie privée des ministres, du président, ne parasitait pas le Travail du gouvernement ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Ah moi je vous confirme tout à fait que l'intrusion de la vie privée dans le débat public est une mauvaise chose, elle est porteuse de difficultés, on en voit certaines, lorsque par définition on nous impose de nous immiscer dans la vie privée de responsables politiques. Franchement, on s'en garderait bien, on s'en passerait bien, et puis elle est porteuse aussi d'un rabaissement, d'un rétrécissement de la politique au sens noble du terme, c'est-à-dire que la politique, en fait, quand vous en faites, quand vous prenez un engagement politique, vous le faites au service de millions de Français, vous ne le faites pas au nom ou au service d'une personnalité particulière, avec son parcours, sa vie privée, donc moi je trouve que nous gagnerions beaucoup à revenir à ce qui fait le sens de l'engagement politique, c'est-à-dire l'universalité, s'intéresser aux autres, plutôt que s'intéresser à soi-même et arrêter de parler de soi-même.
BRUCE TOUSSAINT
Comment vous gérez ça, vous, votre vie privée ? Est-ce que vous avez déjà été paparazzée par exemple, ou suivie par des photographes ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Ah, il y a eu des tentatives, évidemment.
BRUCE TOUSSAINT
Ça vous déjà arrivé.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Bien sûr, donc comme j'imagine que ça arrive à tous les responsables politiques. Moi, pour ce qui me concerne, je m'en tiens à l'écart, voilà, et je refuse et je fuis même.
BRUCE TOUSSAINT
Oui, vous n'avez jamais, comme on dit « mis en scène », c'est la fameuse expression, votre vie privée, vos enfants, votre couple.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Parce que, encore une fois, je n'ai pas choisi de faire de la politique pour me mettre en scène ou pour raconter mon histoire ou pour me valoriser. J'ai choisi de faire de la politique pour me mettre au service des autres. Donc je préfère consacrer le temps d'antenne qui m'est offert, à parler des autres.
BRUCE TOUSSAINT
Oui, et pourtant j'imagine qu'il doit y avoir des propositions, des sollicitations, régulièrement.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Bien sûr.
BRUCE TOUSSAINT
Combien de fois on vous a proposé la Une de MATCH ou de GALA ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
D'innombrables fois, mais ça se refuse.
BRUCE TOUSSAINT
Vous, vous avez décidé de le refuser.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Et on s'en porte très bien, on s'en porte bien mieux d'ailleurs.
BRUCE TOUSSAINT
On parle de l'école ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Allez.
BRUCE TOUSSAINT
La réforme des rythmes scolaires, alors ça a été le grand dossier, évidemment, de cette rentrée, combien d'écoles, combien de communes aujourd'hui refusent toujours d'appliquer ces nouveaux rythmes ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Il reste trois communes dans lesquelles les choses ne sont pas totalement résolues, mais honnêtement, je tiens vraiment à le dire, y compris chez les communes dans lesquelles les maires pouvaient avoir l'intention de désobéir, ces derniers jours les choses se sont bien passées et réglées les unes après les autres, les élus sont revenus à la raison, et tout le monde aujourd'hui est rassemblé autour de l'intérêt de l'enfant. On sait que c'est compliqué de passer à un nouveau système, je le dis notamment aux parents, parce que j'imagine la nécessité d'adapter ses propres horaires à ceux de l'enfant, mais en même temps, c'est dans l'intérêt de leur enfant, c'est pour qu'il apprenne mieux, c'est pour qu'il soit plus reposé, c'est pour qu'il ait des activités périscolaires qui l'enrichissent, donc je suis contente que ça se mette en oeuvre dans de bonnes conditions.
BRUCE TOUSSAINT
Alors attendez, sur les trois communes, là, qui pour l'instant ne se plient pas à ces rythmes, qu'est-ce qui va se passer ? C'est quoi la suite ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Non, elles vont s'y plier. Honnêtement, chacune
BRUCE TOUSSAINT
Tout va rentrer dans l'ordre.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Oui je pense que d'ici mercredi, tout devrait rentrer dans l'ordre, y compris sous la pression des parents, parce que les parents comprennent très bien qu'à chaque fois qu'une commune refuse d'ouvrir l'école le mercredi matin, c'est autant de perte de temps dans les apprentissages pour leurs enfants, et qu'à un moment donné ce retard va être irrattrapable, donc les communes ouvriront.
BRUCE TOUSSAINT
Est-ce que ces nouveaux rythmes vont faire l'objet, à un moment, je n'en sais rien, dans six mois, dans un an, d'une espèce de point d'étape, de bilan
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Oui, bien sûr.
BRUCE TOUSSAINT
Est-ce qu'on va se dire : bon, alors, voilà, on a fait ça pendant un an, moi je me pose, honnêtement, en tant que parent, ce que vous nous dites à l'instant, sur « ça fait du bien aux enfants », je ne l'ai pas encore constaté. Est-ce que je vais le constater dans quelques semaines, quelques mois ? A quel moment vous allez faire ce travail-là ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Oui oui, non mais bien sûr qu'il faut une évaluation, donc cette évaluation elle aura lieu à la fin de l'année et elle se fera chaque année, et nous ferons en sorte, notamment, de comparer les différents systèmes qui ont été mis en place, parce que vous savez que toutes les villes, il y a quand même une certaine souplesse. Toutes les villes ne sont pas tenues d'ouvrir le mercredi matin, certaines ont choisi le samedi matin. Toutes les villes n'ont pas concentré les activités périscolaires sur une demi-journée, il y a des villes où c'est sur plusieurs journées différentes. Donc on va bien sûr évaluer tout ça. Je veux juste vous dire une chose, c'est que ce qui remonte des communes qui avaient mis en oeuvre la réforme l'année dernière, donc qui ont forcément plus de recul que les nouvelles, c'est que toute la communauté éducative, c'est-à-dire à la fois enseignants, parents, élus locaux, sont satisfaits de la réforme, ça doit quand même nous interpeler. Là où elle avait fait grand bruit, grand débat, etc. au bout d'un an, en fait, ils sont satisfaits, et de fait, ils reconnaissent que les trois premières semaines ont été les plus compliquées, parce qu'il s'agissait d'adapter son organisation, c'est dans ces trois premières semaines que nous devons travailler ensemble les uns avec les autres, et pas introduire de débat inutile, maintenant la réforme est adoptée, donc de toute façon elle se met en oeuvre.
BRUCE TOUSSAINT
Oui, enfin, après tout, une réforme ça peut évoluer, je veux dire, on pourrait imaginer que d'ici, au vu justement de ces remontées, comme vous dites, il y ait d'autres adaptations.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Moi je pense qu'il faut, sur le principe, évidemment, les 5 matinées resteront 5 matinées.
BRUCE TOUSSAINT
Oui oui.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Ça ne va pas évoluer. En revanche
BRUCE TOUSSAINT
Sur l'application
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Là où vous avez raison et je ne considère pas que le travail est fini, au contraire, je considère qu'il commence, c'est que c'est maintenant que va s'ouvrir la réflexion par exemple sur la bonne complémentarité entre le scolaire et le périscolaire, la qualité du périscolaire qui est offert. Est-ce que, de fait, ça aide les enfants à apprendre encore mieux à découvrir des choses qu'ils n'avaient pas vues en classe, faire en sorte que les acteurs se parlent, dans le périscolaire, ceux qui interviennent, par exemple les associations d'éducation populaire ont beaucoup de choses à apporter y compris au personnel éducatif, donc que ces acteurs se parlent, échangent, dans l'intérêt de l'enfant, c'est ce qui va se passer cette année.
BRUCE TOUSSAINT
Najat VALLAUD-BELKACEM, est-ce que, revenons quelques jours en arrière, au moment où on vous propose ce ministère, de l'Education nationale, dans les quelques minutes qui suivent, est-ce que, à un moment, vous vous êtes dit « ça va être dur, je vais morfler, je vais m'en prendre plein la tête », pour parler correctement ? Ou est-ce que vous n'avez pas vu venir ces attaques, ces critiques, cette campagne, contre vous ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
En fait, ce qu'il faut que vous sachiez, c'est que la campagne de dénigrement, elle n'est pas nouvelle, elle existe à bas bruits sur les réseaux sociaux depuis quelques années déjà
BRUCE TOUSSAINT
Oui, et là d'un seul coup elle a explosé.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Oui, elle a explosé, elle a pris une autre échelle, mais honnêtement, je vais dire les choses telles que je les ais ressenties, l'intérêt de cette nouvelle échelle qu'elle a pris, c'est que, a contrario, les soutiens, les défenseurs, les mots de chaleur et d'encouragement, eux aussi ont pris une autre échelle, et en fait là où auparavant cette campagne de dénigrement je la voyais à bas bruits, mais comme les gens n'en entendaient pas parler, ils ne se manifestaient pas pour me soutenir, elle est devenue tellement visible que les gens se sont manifestés et finalement ce flux de soutien a été beaucoup plus important que le dénigrement.
BRUCE TOUSSAINT
C'est quoi, comment est-ce que l'on qualifie, avec un peu de recul, c'est de la misogynie, c'est du racisme ? On peut le dire, ça, ou pas ? Ou ça ne se dit pas ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Il faut le demander aux principaux intéressés, à ceux qui parlent
BRUCE TOUSSAINT
Non, mais vous, comment vous l'avez ressenti ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Moi je l'ai ressenti comme, ben voilà, un certain nombre de conservateurs, parce que c'est de cela qu'il s'agit, n'aiment pas qu'on bouscule leurs codes et c'est vrai qu'on est en train de bousculer leurs codes, mais est-ce qu'il était
BRUCE TOUSSAINT
Il n'y a pas que la droite qui a le monopole de la droite n'a pas le monopole, pardon, des attaques contre vous. Vous avez entendu ce qu'a dit Gérard COLLOMB, à votre sujet, là, dans L'EXPRESS, là, le maire de Lyon, vous avez lu ses déclarations ? « C'est une communicante et une séductrice, mais elle doit se méfier des paillettes, je crois que François HOLLANDE aime les jolies femmes ». Quel commentaire ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Franchement, aucun commentaire. Non mais vraiment, pardonnez moi, mais j'aimerais tellement consacrer le temps qui m'est donné dans les médias, à parler d'école et d'éducation. Vous ne croyez pas que c'est plus important ? D'ailleurs ça rejoint le sujet sur la vie privée.
BRUCE TOUSSAINT
Vous avez raison, mais c'est peut-être aussi le signe, je ne sais pas, d'un climat, ou quelque chose que l'on peut analyser et qu'on peut commenter, sans chercher la petite phrase.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Je pense qu'il y a des choses qui se passent de tout commentaire, que consacrer du temps à les commenter c'est déjà leur donner de l'importance, et c'est dommage. Voilà. Je pense que les Français d'ailleurs souffrent beaucoup de cette espèce de brouillage dans lequel on ne hiérarchise plus les informations importantes, les choix politiques, et puis en effet, les petites phrases, eh bien moi je hiérarchise.
BRUCE TOUSSAINT
On essaie de comprendre, même si vous, je comprends ce matin que vous le viviez depuis longtemps, on essaie de comprendre aussi pourquoi il y a une telle campagne, un tel acharnement aussi.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Après, je pense que, inconsciemment
BRUCE TOUSSAINT
C'est aussi mon boulot de comprendre.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Vous savez, inconsciemment un jour il faudra se pencher en détail, j'espère que quelqu'un le fera, sur le pourquoi on n'a jamais eu de femme ministre de l'Education nationale jusqu'à présent, quand même, dans un corps de métier, le corps enseignant, qu'on sait très féminisé, surtout dans le premier d'ailleurs, c'est intéressant de voir comment ça évolue, parce que plus vous vous approchez des enseignants de l'université et moins c'est féminisé, là encore, il y a peut-être un petit sujet. Bref, pourquoi est-ce qu'on n'a jamais eu de ministre de l'Education nationale femme ?
BRUCE TOUSSAINT
Ce que vous nous dites ce matin, c'est qu'il y a du boulot, quoi, c'est ça.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Eh bien il y a du boulot, mais là pour le coup, on vient de faire un pas magistral.
BRUCE TOUSSAINT
Alors tiens, en parlant de boulot, sondage une étude, plus précisément de la banque HSBC, c'est une étude mondiale, je ne sais pas si vous l'avez vue, c'est tombé ce matin ça a été fait dans le monde entier, c'est en gros ce que les gens pensent de leur école. Donc, par exemple les Indiens sont 55 % à penser que leur école est meilleure que celle des autres, etc. En France, le chiffre est terrible : 9 % seulement des Français considèrent que leur école, notre école, l'école de la République, n'a pas à rougir de celle des pays étrangers, là aussi il y a du boulot.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Eh bien vous venez de résumer la mission que je me suis donnée. Moi je veux redonner aux Français confiance en leur école, d'autant qu'ils ont vraiment des raisons d'avoir confiance en cette école. Je veux faire de l'excellence, je veux faire de l'égalité, je veux faire de la justice à l'école, mais surtout je veux faire en sorte que les Français cessent de se défier, de se méfier, ou de s'angoisser pour leur école. On a un rapport à notre école dans ce pays, franchement, qu'on voit rarement ailleurs.
BRUCE TOUSSAINT
Ça va être quoi votre grand chantier, vous pouvez nous le dire ce matin ou c'est trop tôt encore, c'est encore en préparation, il y aura des grandes annonces, mais, il y a un truc qui vous tient à truc qui vous tient à coeur, un sujet, je ne sais pas, est-ce que c'est le collège unique, est-ce que c'est le bac, est-ce que c'est l'école primaire, est-ce qu'il y a un sujet sur lequel vous allez vraiment, vous avez vraiment, vous, envie de travailler ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Si je devais résumer, je dirais que depuis 2012 on a engagé quelque chose de fabuleux, qui est la refondation de l'école. Je le dis vraiment comme je le pense, c'est une réforme ambitieuse, dont on a commencé à mettre en oeuvre la plupart des aspects, mais il reste beaucoup de dimensions à mettre en application, concrètement la réforme des programmes, c'est cette année que ça va se faire, réforme des programmes, réforme du socle, c'est-à-dire de ce que les élèves doivent maitriser à la fin de leur scolarité, c'est très important, ça va changer aussi le climat dans les classes, que d'avoir des programmes moins chargés pour les enseignants, par exemple, et donc de mieux apprendre pour les élèves, réforme de l'évaluation, comment on note bien pour que ce soit exigeant sans être décourageant. Réforme du collège
BRICE TOUSSAINT
Suppression, non, mais attendez, les notes supprimées, ça, on va le mettre sur la table, ce sujet ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Alors, il ne s'agit pas de supprimer les notes, vous voyez
BRICE TOUSSAINT
De les changer ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Non, oui, enfin, il s'agit en tout cas d'adopter un système de notation ou d'évaluation qui permette à chaque élève de s'y retrouver, et de ne pas intérioriser l'échec, parce quand on ne s'intéresse qu'à une série de compétences, par exemple, la compétence à l'oral, plutôt que celle à l'écrit, etc., eh bien, passe sous silence des capacités que l'élève pourtant aurait qui lui seraient utiles plus tard dans la vie, et du coup, on l'habitue finalement à l'échec, et on l'habitue à ne pas trouver sa place dans le système
BRICE TOUSSAINT
La notation sur 20, ça a encore un sens au collège, au lycée ? Ça, c'est
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Est-ce que c'est sur 20, est-ce que c'est sur 5, est-ce que n'est pas de notation
BRICE TOUSSAINT
Sur 20, sur 10, est-ce que ça, ça va continuer ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Moi, je ne viens pas avec une idée toute faite sur cette question de la notation, et d'ailleurs, on a fait un appel à projet, pour constituer un jury populaire, c'est intéressant quand même de procéder comme cela, dans lequel vous aurez à la fois des professionnels de l'Education et des parents, des associations lycéennes, etc., et les faire plancher sur ces sujets de l'évaluation en allant voir toutes les pratiques et en cherchant à moderniser la nôtre.
BRICE TOUSSAINT
Deux dernières questions
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Pardon, mais je n'ai pas fini, juste sur un point
BRICE TOUSSAINT
Je vous en prie
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Parce que je vous disais tout ce qui était pour au programme de cette année qui va être chargé, donc je finissais sur la réforme du collège notamment, mais il y a trois sujets auxquels moi, je vais être particulièrement attachée, d'abord, évidemment, faire la réforme de l'éducation prioritaire, c'est-à-dire vraiment donner plus, beaucoup plus que par le passé, aux établissements scolaires qui cumulent les difficultés sociales, parce que je pense que ce qui renouera la confiance en l'école, c'est justement sa capacité à réduire les inégalités, à ne pas reproduire les inégalités sociales. Ça, c'est la première chose. La deuxième chose, c'est que je pense que l'école doit s'ouvrir davantage sur le monde professionnel, j'étais ministre de la Jeunesse avant, j'ai trop vu de jeunes cassés par une orientation scolaire subie, je veux que l'orientation soit repensée
BRICE TOUSSAINT
Déjà en 3ème par exemple
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Je veux que les stages en effet, que les diplômes, les certifications soient mieux pensés avec le monde du travail
BRICE TOUSSAINT
On est en retard, une dernière question, c'est important
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Et je vous dirai le reste plus tard
BRICE TOUSSAINT
Il est déjà 8h30, le journal dans un instant, mais j'aimerais avoir juste votre sentiment sur la bourse au mérite, vous savez, il y a un collectif d'étudiants, là, qui se mobilise, ça bénéficie à 7.000 bacheliers chaque année, et le gouvernement veut la supprimer. Vous allez la garder la bourse au mérite ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Soyons clairs, moi je crois au mérite, je crois à la valeur travail, je crois à l'effort, mais justement parce que je crois au mérite, je pense que notre devoir c'est de permettre au plus grand nombre d'étudiants, de démontrer le leur de mérite, et c'est précisément ce que nous faisons maintenant depuis trois rentrées, 450 millions d'euros de plus pour les bourses, avec beaucoup de boursiers, notamment venant des classes moyennes, 130 000 nouveaux boursiers, qui viennent des classes moyennes, pour pouvoir poursuivre leurs études dans de bonnes conditions. Donc, dans un cadre budgétaire contraint, tout le monde comprendra très bien qu'on fait des choix et que les dispositifs qui semblent moins efficaces que d'autres pour la réussite du plus grand nombre, eh bien on les mette de côté pour favoriser ceux qui vont dans le sens du plus grand nombre. Voilà.
BRUCE TOUSSAINT
Merci beaucoup, Najat VALLAUD-BELKACEM.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM
Merci.
BRUCE TOUSSAINT
Merci d'avoir répondu à nos questions, ce matin, en direct, sur I TELE.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 septembre 2014