Texte intégral
Le monde change. Et il ne nous attend pas. La France doit donc être en phase avec ce nouveau mouvement. Notre pays fait face aux difficultés, et d'abord le chômage qui frappe, en particulier les jeunes et les seniors. Trop de nos concitoyens ont du mal à s'en sortir, à boucler leurs fins de mois. Ils doutent de leur avenir, et ne voient pas comment les choses peuvent changer. Nous devons donc agir, remettre la France en marche. C'est cela réformer. C'est pour cela que nous voulons réformer.
Réformer, c'est changer. Changer, non pas pour renoncer à ce que nous sommes : notre histoire, nos valeurs, notre modèle social. Mais changer pour aller de l'avant, pour préparer la France de demain, et donc l'avenir de nos enfants.
C'est toujours ainsi que nous avons agi. Rarement sans difficultés, mais jamais sans succès. La France a toujours été le produit d'une identité sans cesse renouvelée et d'une modernité toujours assumée. L'une avec l'autre. Jamais l'une sans l'autre.
Mais pour réformer la France, il faut y associer les Français, leur expliquer ce qui est entrepris. Pour y croire réellement, ils ont besoin d'y voir clairement. Ils veulent être sûrs de la pertinence et de la constance du cap suivi, de la justesse de l'effort consenti, du mieux-être à espérer au bout du chemin. Le cap, c'est celui d'une France plus forte. La condition, c'est celle d'une France plus juste. Le mieux-être au bout du chemin, c'est celui de la France de demain. C'est cela l'enjeu des réformes. C'est aussi cela l'enjeu de l'agenda des réformes que nous avons voulu avec le Président de la République.
* Pour une France plus forte, soutenir la croissance et l'emploi
La France dispose d'immenses atouts : géographiques, économiques, scientifiques, technologiques, créatifs, culturels et surtout humains. Ils font d'elle la cinquième puissance du monde. Mais, pour conserver son rang, elle doit s'adapter au nouveau jeu mondial, permettre à ses entreprises de gagner, les aider à retrouver leurs marges perdues, pour investir et créer de l'emploi. C'est tout le sens du Pacte de responsabilité et de solidarité.
Dans une économie ouverte, la bonne santé de nos entreprises est décisive. Il y va de la préservation de notre niveau de vie. Tout doit donc être mis oeuvre pour que la France crée plus de richesses, et pour qu'elle les crée mieux. C'est la raison pour laquelle il nous faut aider les entreprises à mieux se déployer à l'étranger et attirer encore plus les investisseurs étrangers chez nous. Ce sont les deux faces de l'attractivité qui est aujourd'hui l'une des dimensions les plus essentielles de la compétition mondiale.
Cette France plus forte, c'est celle qui prend le monde à bras-le-corps. C'est celle aussi qui se montre capable de lever les entraves, les freins. La loi pour la croissance et l'activité, qui sera votée en 2015, est l'exemple même d'une démarche pour libérer les énergies créatives, stimuler l'activité et lutter contre les situations de rentes. Nous devons également instaurer un climat de confiance entre les partenaires sociaux. Tous les pays qui ont connu le succès sont ceux où employeurs et salariés se sont montrés capables de se retrouver autour d'un projet commun. Il est donc essentiel de favoriser la qualité de notre dialogue social. C'est la marque du quinquennat de François Hollande. C'est le sens de la négociation interprofessionnelle en cours sur la qualité et l'efficacité du dialogue social en entreprise. C'est aussi le sens de la réforme, négociée en 2014, de la formation professionnelle. Une réforme qui s'adresse non seulement à ceux qui, dans l'emploi, aspirent à se former, mais également à ceux qui recherchent un emploi mais n'y parviennent pas, faute de formation appropriée.
Tous ces chantiers ne sauraient nous faire oublier la formidable révolution silencieuse que connaît notre pays : la simplification. Simplifier la vie des particuliers, simplifier la vie des entreprises, alléger le travail de l'administration pour lui permettre de se redéployer vers davantage de proximité et des tâches plus stratégiques. C'est la raison d'être des différents dispositifs de simplification que nous avons mis en place et dont nos concitoyens percevront très vite les résultats concrets dans leur vie quotidienne.
* Pour une France plus juste, lutter contre les inégalités
Mais ne nous y trompons pas. Aucun effort de redressement ne pourra aboutir s'il n'est pas juste, s'il n'a pas le souci constant de l'égalité. Cela passe évidemment par l'école. Une école où la refonte de l'éducation prioritaire permettra de redéfinir la pédagogie en fonction de la carte des inégalités scolaires. Elle sera naturellement complétée par une nouvelle politique des moyens destinée à donner plus à ceux qui en ont le plus besoin et notamment aux territoires ruraux.
L'égalité passe aussi par le numérique à l'école de manière à ce que les ressources exceptionnelles générées par cette nouvelle frontière technologique ne créent pas une nouvelle fracture entre les élèves, ou entre les territoires.
Lutter contre les inégalités, c'est agir en matière de santé et d'accès aux soins pour tous. C'est le but du déploiement du tiers payant et du développement de la médecine ambulatoire. L'égalité, c'est aider à mieux se loger en s'appuyant sur le plan de relance de la construction qui a été initié.
* Pour la France de demain, préparer l'avenir
La troisième dimension de l'agenda des réformes concerne la préparation de la France au monde qui vient. Bien sûr, c'est ce qui prépare le mieux à l'avenir qui se voit le moins immédiatement. C'est d'autant plus vrai dans une société qui écrase le temps et survalorise l'immédiateté, où seul le résultat présent paraît perceptible et mesurable, où on ne pense plus jamais aux vertus de la patience et aux fruits du temps long. Mais cette contrainte ne saurait détourner l'action du gouvernement pour préparer la France d'aujourd'hui à continuer à être la France demain.
De grands projets s'attachent à cette ambition. Le premier qui entrera en vigueur en 2015 concerne la réforme territoriale. C'est le plus grand chantier jamais engagé en France sur ce sujet depuis trois décennies.
La réforme territoriale va permettre de mettre en place de grandes régions, créer de nouvelles métropoles, renforcer les intercommunalités et réformer les conseils départementaux. C'est un nouveau paysage territorial que les Français vont découvrir à partir de 2015. Un nouveau paysage indissociable de la réforme de l'administration territoriale de l'État.
L'État doit donner en effet l'exemple en matière de réforme. Il le doit d'autant plus que les citoyens attendent toujours beaucoup de lui. Non pour tout faire, mais pour tracer des lignes stratégiques et permettre à tous les acteurs locaux d'avancer, de progresser et de réussir. L'État moderne doit être à l'initiative. Il doit être une force d'entrainement. Il doit aussi demeurer ce garant de notre cohésion, de la laïcité, de la protection des Français, partout sur le territoire, face aux risques et contre l'insécurité. Il doit agir avec la plus grande fermeté contre la montée du racisme et de l'antisémitisme. Il doit aussi être un rempart contre les menaces du monde, notamment le terrorisme. La France est à la pointe de ce combat. Elle y prend, sous l'autorité du chef de l'État, toute sa part avec ambition et esprit d'initiative.
Dans cette préparation de l'avenir, il y a un chantier d'une ampleur exceptionnelle qui s'ouvre à nous, celui de la transition énergétique. Nous allons vers un nouveau modèle de croissance plus sobre, durable, moins consommateur en énergies fossiles et donc davantage tourné vers les énergies renouvelables. Cette nouvelle croissance implique, d'ores et déjà, de nouvelles habitudes, de nouveaux comportements, de nouveaux modes de vie. La loi sur la transition énergétique aspire à créer le cadre législatif indispensable à cette nouvelle croissance moins productiviste, plus verte, plus respectueuse de l'environnement. La France aura, en décembre 2015, une très grande responsabilité puisqu'elle accueillera la Conférence sur le climat.
Une France plus forte, pour tenir son rang dans le monde. Une France plus juste sans laquelle aucun effort individuel ou collectif ne saurait faire sens. Une France pour nos enfants. Telle est la destination de cet agenda pour les réformes 2015-2017. Il a vocation à inscrire l'action dans la durée. C'est un gage de réussites. De réussites pour les Français. De réussites pour la France dont nous pourrons être fiers.
Ensemble, nous allons nous démontrer à nous-mêmes, mais aussi au reste du monde que la France est capable de se réformer. Et ensemble, grâce à ce mouvement qui s'enclenche, nous allons retrouver ce qu'il y a de plus précieux : la confiance.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 décembre 2014
Réformer, c'est changer. Changer, non pas pour renoncer à ce que nous sommes : notre histoire, nos valeurs, notre modèle social. Mais changer pour aller de l'avant, pour préparer la France de demain, et donc l'avenir de nos enfants.
C'est toujours ainsi que nous avons agi. Rarement sans difficultés, mais jamais sans succès. La France a toujours été le produit d'une identité sans cesse renouvelée et d'une modernité toujours assumée. L'une avec l'autre. Jamais l'une sans l'autre.
Mais pour réformer la France, il faut y associer les Français, leur expliquer ce qui est entrepris. Pour y croire réellement, ils ont besoin d'y voir clairement. Ils veulent être sûrs de la pertinence et de la constance du cap suivi, de la justesse de l'effort consenti, du mieux-être à espérer au bout du chemin. Le cap, c'est celui d'une France plus forte. La condition, c'est celle d'une France plus juste. Le mieux-être au bout du chemin, c'est celui de la France de demain. C'est cela l'enjeu des réformes. C'est aussi cela l'enjeu de l'agenda des réformes que nous avons voulu avec le Président de la République.
* Pour une France plus forte, soutenir la croissance et l'emploi
La France dispose d'immenses atouts : géographiques, économiques, scientifiques, technologiques, créatifs, culturels et surtout humains. Ils font d'elle la cinquième puissance du monde. Mais, pour conserver son rang, elle doit s'adapter au nouveau jeu mondial, permettre à ses entreprises de gagner, les aider à retrouver leurs marges perdues, pour investir et créer de l'emploi. C'est tout le sens du Pacte de responsabilité et de solidarité.
Dans une économie ouverte, la bonne santé de nos entreprises est décisive. Il y va de la préservation de notre niveau de vie. Tout doit donc être mis oeuvre pour que la France crée plus de richesses, et pour qu'elle les crée mieux. C'est la raison pour laquelle il nous faut aider les entreprises à mieux se déployer à l'étranger et attirer encore plus les investisseurs étrangers chez nous. Ce sont les deux faces de l'attractivité qui est aujourd'hui l'une des dimensions les plus essentielles de la compétition mondiale.
Cette France plus forte, c'est celle qui prend le monde à bras-le-corps. C'est celle aussi qui se montre capable de lever les entraves, les freins. La loi pour la croissance et l'activité, qui sera votée en 2015, est l'exemple même d'une démarche pour libérer les énergies créatives, stimuler l'activité et lutter contre les situations de rentes. Nous devons également instaurer un climat de confiance entre les partenaires sociaux. Tous les pays qui ont connu le succès sont ceux où employeurs et salariés se sont montrés capables de se retrouver autour d'un projet commun. Il est donc essentiel de favoriser la qualité de notre dialogue social. C'est la marque du quinquennat de François Hollande. C'est le sens de la négociation interprofessionnelle en cours sur la qualité et l'efficacité du dialogue social en entreprise. C'est aussi le sens de la réforme, négociée en 2014, de la formation professionnelle. Une réforme qui s'adresse non seulement à ceux qui, dans l'emploi, aspirent à se former, mais également à ceux qui recherchent un emploi mais n'y parviennent pas, faute de formation appropriée.
Tous ces chantiers ne sauraient nous faire oublier la formidable révolution silencieuse que connaît notre pays : la simplification. Simplifier la vie des particuliers, simplifier la vie des entreprises, alléger le travail de l'administration pour lui permettre de se redéployer vers davantage de proximité et des tâches plus stratégiques. C'est la raison d'être des différents dispositifs de simplification que nous avons mis en place et dont nos concitoyens percevront très vite les résultats concrets dans leur vie quotidienne.
* Pour une France plus juste, lutter contre les inégalités
Mais ne nous y trompons pas. Aucun effort de redressement ne pourra aboutir s'il n'est pas juste, s'il n'a pas le souci constant de l'égalité. Cela passe évidemment par l'école. Une école où la refonte de l'éducation prioritaire permettra de redéfinir la pédagogie en fonction de la carte des inégalités scolaires. Elle sera naturellement complétée par une nouvelle politique des moyens destinée à donner plus à ceux qui en ont le plus besoin et notamment aux territoires ruraux.
L'égalité passe aussi par le numérique à l'école de manière à ce que les ressources exceptionnelles générées par cette nouvelle frontière technologique ne créent pas une nouvelle fracture entre les élèves, ou entre les territoires.
Lutter contre les inégalités, c'est agir en matière de santé et d'accès aux soins pour tous. C'est le but du déploiement du tiers payant et du développement de la médecine ambulatoire. L'égalité, c'est aider à mieux se loger en s'appuyant sur le plan de relance de la construction qui a été initié.
* Pour la France de demain, préparer l'avenir
La troisième dimension de l'agenda des réformes concerne la préparation de la France au monde qui vient. Bien sûr, c'est ce qui prépare le mieux à l'avenir qui se voit le moins immédiatement. C'est d'autant plus vrai dans une société qui écrase le temps et survalorise l'immédiateté, où seul le résultat présent paraît perceptible et mesurable, où on ne pense plus jamais aux vertus de la patience et aux fruits du temps long. Mais cette contrainte ne saurait détourner l'action du gouvernement pour préparer la France d'aujourd'hui à continuer à être la France demain.
De grands projets s'attachent à cette ambition. Le premier qui entrera en vigueur en 2015 concerne la réforme territoriale. C'est le plus grand chantier jamais engagé en France sur ce sujet depuis trois décennies.
La réforme territoriale va permettre de mettre en place de grandes régions, créer de nouvelles métropoles, renforcer les intercommunalités et réformer les conseils départementaux. C'est un nouveau paysage territorial que les Français vont découvrir à partir de 2015. Un nouveau paysage indissociable de la réforme de l'administration territoriale de l'État.
L'État doit donner en effet l'exemple en matière de réforme. Il le doit d'autant plus que les citoyens attendent toujours beaucoup de lui. Non pour tout faire, mais pour tracer des lignes stratégiques et permettre à tous les acteurs locaux d'avancer, de progresser et de réussir. L'État moderne doit être à l'initiative. Il doit être une force d'entrainement. Il doit aussi demeurer ce garant de notre cohésion, de la laïcité, de la protection des Français, partout sur le territoire, face aux risques et contre l'insécurité. Il doit agir avec la plus grande fermeté contre la montée du racisme et de l'antisémitisme. Il doit aussi être un rempart contre les menaces du monde, notamment le terrorisme. La France est à la pointe de ce combat. Elle y prend, sous l'autorité du chef de l'État, toute sa part avec ambition et esprit d'initiative.
Dans cette préparation de l'avenir, il y a un chantier d'une ampleur exceptionnelle qui s'ouvre à nous, celui de la transition énergétique. Nous allons vers un nouveau modèle de croissance plus sobre, durable, moins consommateur en énergies fossiles et donc davantage tourné vers les énergies renouvelables. Cette nouvelle croissance implique, d'ores et déjà, de nouvelles habitudes, de nouveaux comportements, de nouveaux modes de vie. La loi sur la transition énergétique aspire à créer le cadre législatif indispensable à cette nouvelle croissance moins productiviste, plus verte, plus respectueuse de l'environnement. La France aura, en décembre 2015, une très grande responsabilité puisqu'elle accueillera la Conférence sur le climat.
Une France plus forte, pour tenir son rang dans le monde. Une France plus juste sans laquelle aucun effort individuel ou collectif ne saurait faire sens. Une France pour nos enfants. Telle est la destination de cet agenda pour les réformes 2015-2017. Il a vocation à inscrire l'action dans la durée. C'est un gage de réussites. De réussites pour les Français. De réussites pour la France dont nous pourrons être fiers.
Ensemble, nous allons nous démontrer à nous-mêmes, mais aussi au reste du monde que la France est capable de se réformer. Et ensemble, grâce à ce mouvement qui s'enclenche, nous allons retrouver ce qu'il y a de plus précieux : la confiance.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 décembre 2014