Conseil des ministres du 22 décembre 2014. La situation de l’économie.

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Auteur(s) moral(aux) : Secrétariat général du Gouvernement

Texte intégral

Le ministre des finances et des comptes publics et le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique ont présenté une communication relative à la situation de l’économie.
Les perspectives d’activité en zone euro restent peu dynamiques. L’activité de la zone a légèrement accéléré au troisième trimestre (+ 0,2 %), mais les enquêtes auprès des entreprises restent dégradées, bien qu’une légère amélioration soit visible ces tout derniers mois. Ces enquêtes suggèrent une reprise moins forte qu’aux États-Unis et en Grande Bretagne. Quant à l’inflation dans la zone euro, elle continue d’évoluer à ses plus bas niveaux depuis 2009, en dépit des initiatives prises par la Banque centrale européenne (BCE), et les perspectives pour les mois qui viennent sont clairement orientées à la baisse.
Ce diagnostic, partagé depuis plusieurs mois avec les organisations internationales, appelle la conduite d’une politique économique agrégée adaptée à la situation. C’est l’objet de discussions en cours au niveau européen. A ce titre, le plan d’investissement européen doit se déployer rapidement, avec des premiers projets accompagnés dès l’année 2015. Les réformes de structure doivent se poursuivre et les marges de flexibilité doivent être utilisées pour rendre la politique budgétaire plus accommodante, afin d’accompagner les initiatives de politique monétaire conduites par la BCE.
S’agissant de la France, les derniers développements conjoncturels confortent le scénario macroéconomique du Gouvernement. Si la relative atonie de la demande européenne et les risques demeurent, plusieurs facteurs pourraient venir stimuler l’activité dans les mois qui viennent, et confirmer ainsi la prévision de croissance de 1 % en 2015, comme vient de l’estimer l’INSEE.
L’économie française bénéficie des premiers effets des politiques de soutien à l’activité mises en œuvre par le Gouvernement (Crédit d’impôt compétitivité emploi et Pacte de responsabilité et de solidarité).
La baisse du prix du pétrole depuis l’été s’est déjà matérialisée par une baisse très nette des prix à la pompe (plus de 15 centimes / litre depuis l’été), ce qui constitue un facteur important de réduction des coûts de production des entreprises et de soutien au pourvoir d’achat des ménages. Alors qu’il était stable depuis le début de l’année autour de 110 $ le baril, le prix du Brent s’est inscrit à la baisse depuis début juillet et avoisine aujourd’hui les 60 $ (- 45 %). Cependant cette situation concourt au niveau particulièrement faible de l’inflation et l’oriente encore à la baisse, ce qui pourrait même la rendre temporairement négative dans les prochains mois.
Le taux de change de l’euro face au dollar a fortement baissé depuis l’été (- 10 %) à la suite des décisions de la BCE, après avoir augmenté de l’été 2013 à l’été 2014. Au-delà de l’effet sur l’activité, la baisse de l’euro, face à l’ensemble des monnaies depuis l’été, devrait participer progressivement à la reprise de l’inflation et à la réduction du déficit commercial.Les taux d’intérêt sur la dette publique sont en baisse continue depuis le début de l’année, ce qui allège la charge de la dette publique, et rend moins cher le crédit des ménages et des entreprises. Le taux d’emprunt français à 10 ans est aujourd’hui sous les 1 %. Cette situation est le reflet d’un redressement encore très progressif des perspectives de croissance anticipé par les investisseurs, de la politique monétaire accommodante, conduite par le BCE pour lutter contre la faiblesse de l’inflation, et de l’activité en zone euro, mais également de la confiance des investisseurs envers la France, puisque l’écart de taux avec l’Allemagne est à son plus bas niveau depuis 2011.