Conseil des ministres du 14 janvier 2015. La situation de l'économie.

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Auteur(s) moral(aux) : Secrétariat général du Gouvernement

Texte intégral

Le ministre des finances et des comptes publics a présenté une communication relative à la situation de l'économie.
L'activité économique en zone euro serait restée faible au quatrième trimestre 2014 selon les données et enquêtes auprès des entreprises et des ménages. Ceci confirme un scénario de reprise qui resterait lente et fragile en Europe, alors qu'elle apparaît soutenue aux États-Unis. L'inflation a quant à elle baissé plus violemment qu'attendu et est devenue négative pour la zone euro pour la première fois depuis 2009 (-0,2 % sur un an en décembre), en lien avec l'effet de la chute du prix du pétrole.
Les évolutions des prix du pétrole, du taux de change et des taux d'intérêt devraient apporter un soutien bienvenu à la croissance dans les prochains mois, même si les incertitudes subsistent et si les signes d'accélération de l'activité ne se sont pas encore matérialisés. Dans ce contexte macroéconomique, les politiques économiques doivent apporter un soutien à la croissance. Ce constat est partagé par l'ensemble des institutions internationales (Organisation de coopération et de développement économiques et Fonds monétaire international notamment) et devrait mener à de nouvelles actions de politique économique notamment de la part de la Banque centrale européenne. Les autres leviers d'action doivent cependant également être mobilisés. C'est l'objet de discussions en cours au niveau européen, auxquelles le plan d'investissement européen apporte une première réponse.
S'agissant de la France, les derniers développements conjoncturels tendent à confirmer la prévision de croissance du Gouvernement de 1 % pour 2015.
L'économie française bénéficie des premiers effets des politiques de soutien à l'activité mises en œuvre par le Gouvernement – Crédit d'impôt compétitivité emploi et Pacte de responsabilité et de solidarité, ainsi que d'une amélioration de la confiance des ménages et des entreprises. La baisse du prix du pétrole de plus de 50 % depuis l'été constitue un facteur important de réduction des coûts de production des entreprises et de soutien au pouvoir d'achat des ménages, au-delà de ses effets déjà visibles sur les prix à la pompe (-20 centimes depuis cet été). Les évolutions du taux de change de l'euro sont également favorables aux entreprises françaises. Enfin, les taux d'emprunt de l'État ont atteint des planchers historiques (0,8 % à 10 ans) qui rendent moins cher également le crédit pour les entreprises et les ménages. Ainsi, les taux des nouveaux crédits aux entreprises (inférieurs à 1 M€) s'établissaient à 2,5 % en novembre en France, contre 3,9 % début 2012. De même, le taux moyen de crédit à l'habitat des ménages s'établissait à 2,7 % en France, contre 4 % début 2012.Le scénario du Gouvernement devrait donc être conforté. Les incertitudes restent cependant fortes et appellent, en Europe, une politique économique clairement orientée en faveur de la croissance. C'est ce que le Gouvernement fait en France, avec une politique budgétaire de réduction des déficits à un rythme adapté, qui repose sur des économies, et des réformes structurelles favorables à l'activité.