Texte intégral
Mesdames et Messieurs, nous venons d'avoir, Robin Cook et moi-même, une séance de travail consacrée essentiellement à la question du Kosovo et par ailleurs à la préparation, sur d'autres plans du prochain Conseil européen. Le mieux peut-être est que nous répondions à vos questions.
Q - Confirmez-vous effectivement que M. Milosevic serait inculpé de crimes de guerre par le Tribunal pénal international, information donnée apparemment par CNN ?
R - Ce n'est pas à nous d'annoncer, de confirmer ou d'infirmer. C'est une décision qui relève de la stricte responsabilité du Tribunal.
Q - M. Ivanov a demandé à l'OTAN aujourd'hui de cesser immédiatement les bombardements sinon, cela risquait de mettre en péril le potentiel d'un accord politique. Etes-vous au courant de cette déclaration de M. Ivanov et si c'est le cas, M. Ivanov est-il en train de dire qu'il va se retirer de l'accord du G8 si les bombardements ne sont arrêtés immédiatement ?
R - Je n'ai pas connaissance exactement de cette déclaration-là mais je peux vous dire que les Russes, à plusieurs reprises, par la bouche de M. Ivanov ou par l'intermédiaire d'autres responsables, ont demandé l'arrêt des bombardements ou leur suspension. Mais, dans le même temps, le travail s'est poursuivi entre les Russes et les Occidentaux, entre les Russes et les Européens pour mettre au point la résolution dont vous savez que nous souhaitons qu'elle soit rapidement adoptée par le Conseil de sécurité. Cette situation ne me paraît pas nouvelle : nous connaissons la position russe. Je constate qu'ils travaillent avec nous, - ils travaillent même intensément, que ce soit avec les ministres européens occidentaux des Affaires étrangères ou que ce soit avec M. Ahtisaari. Que ce soit par l'intermédiaire de M. Tchernomyrdine ou par l'intermédiaire de M. Ivanov, le travail continue et j'ai la conviction que les Russes vont continuer avec nous ce travail.
Je voudrais dire aussi que, du point de vue de la Yougoslavie, Rambouillet a été une immense occasion manquée. Je voudrais redire aussi que nous sommes, la Grande-Bretagne et la France, tout à fait d'accord sur tout ce sur quoi nous travaillons en ce moment, c'est-à-dire les différents éléments de la solution que nous voulons voir inscrits dans cette résolution. L'une des questions compliquée, qui fait l'objet de tous nos soins et de l'essentiel de notre travail, c'est ce que l'on peut appeler la séquence, la combinaison des éléments entre l'engagement par Belgrade d'accepter les principes que vous connaissez, le vote de la résolution, la suspension des frappes. Tout cela forme un tout, c'est logique. Organiser ces éléments et aboutir à ce vote est le point central de notre activité diplomatique en ce moment.
Q - (à propos de l'offensive terrestre)
R - Notre position est claire : elle consiste à observer que l'Alliance a une stratégie qui a été élaborée par consensus entre les différents gouvernements concernés. La question de cette stratégie a été réexaminée au sommet de Washington, la stratégie suivie a été confirmée, elle l'a été depuis lors. La conséquence logique de cette stratégie est que nous sommes en train, au sein de l'OTAN, de mettre au point la KFOR qui devra venir garantir le futur accord et sans laquelle l'accord ne fonctionnerait pas. Nous sommes en train de travailler sur son format, sur ses fonctions, sur la façon dont elle sera commandée et d'autre part, il y a une discussion que vous connaissez avec les Russes sur ce point. Il faut donc prendre les choses comme elles se présentent et dans l'ordre et la question que vous me posiez ne se pose pas aujourd'hui.
Q - La résolution que vous préparez peut-elle surprendre par rapport à l'accord de Rambouillet ?
R - Pouvez-vous préciser ?
Q - La résolution que vous préparez au Conseil de sécurité peut-elle faire disparaître l'Accord de Rambouillet ?
R - Je voudrais dire aussi que ce que l'on a appelé les accords de Rambouillet restent sur plusieurs points importants la base du travail ; par exemple, l'idée d'un Kosovo autonome avec le maintien, quels que soient les dirigeants de Belgrade, de la souveraineté et de l'intégrité de la Yougoslavie. C'est un point qui n'a pas varié, nous sommes sur un concept d'autonomie.
En même temps, il y a beaucoup de choses que se sont produites depuis, il a donc fallu évoluer et s'adapter, d'où l'idée de cette administration internationale transitoire du Kosovo par exemple. D'où les dispositions sur lesquelles nous travaillons - le problème du retour des réfugiés ne se posait pas avec la même ampleur auparavant. Quant à la force, le concept existait déjà mais il faut l'adapter.
Il y a un mélange de points sur lesquels nous travaillons encore sur les bases de Rambouillet. Il y a d'autres points qui sont nouveaux, mais le concept central qui est celui d'un Kosovo autonome est toujours là.
Q - (à propos du régime de Belgrade)
R - Je ferai observer que pour le moment, ce n'est pas en ces termes que la question est posée. Si nous sommes en train de travailler tous ensemble, la Grande-Bretagne, la France et tous les autres à une résolution du Conseil de sécurité, votée au titre du chapitre VII, c'est parce que, comme je le disais tout à l'heure, nous cherchons à rassembler dans une même démarche politique, l'acceptation par Belgrade des principes et l'engagement de Belgrade à les mettre en oeuvre, le vote et la suspension. C'est le centre de notre action et je ne veux pas l'affaiblir en me plaçant dans une autre hypothèse.
Q - (sur la composition de la force)
R - Je ne peux pas entrer dans le détail. Nous allons évidemment continuer ce que nous avons fait ces dernières semaines, c'est-à-dire que les pays européens occidentaux, les pays de la région, tous les pays capables d'apporter une aide utile vont, plus que jamais, se concerter et rassembler leurs moyens pour faire face aux problèmes au fur et à mesure qu'ils se développent. La vraie réponse, c'est la solution politique que nous voulons trouver, mais cela ne va pas diminuer notre énergie et notre capacité pour faire face à cette question des réfugiés, comme cela a été fait en dehors des tout premiers jours où il fallait que cela se mettent en place. Nous avons fait énormément, nous continuerons. Nous espérons bien que ce problème sera dépassé par une vraie solution de fond.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 mai 1999)
Q - Confirmez-vous effectivement que M. Milosevic serait inculpé de crimes de guerre par le Tribunal pénal international, information donnée apparemment par CNN ?
R - Ce n'est pas à nous d'annoncer, de confirmer ou d'infirmer. C'est une décision qui relève de la stricte responsabilité du Tribunal.
Q - M. Ivanov a demandé à l'OTAN aujourd'hui de cesser immédiatement les bombardements sinon, cela risquait de mettre en péril le potentiel d'un accord politique. Etes-vous au courant de cette déclaration de M. Ivanov et si c'est le cas, M. Ivanov est-il en train de dire qu'il va se retirer de l'accord du G8 si les bombardements ne sont arrêtés immédiatement ?
R - Je n'ai pas connaissance exactement de cette déclaration-là mais je peux vous dire que les Russes, à plusieurs reprises, par la bouche de M. Ivanov ou par l'intermédiaire d'autres responsables, ont demandé l'arrêt des bombardements ou leur suspension. Mais, dans le même temps, le travail s'est poursuivi entre les Russes et les Occidentaux, entre les Russes et les Européens pour mettre au point la résolution dont vous savez que nous souhaitons qu'elle soit rapidement adoptée par le Conseil de sécurité. Cette situation ne me paraît pas nouvelle : nous connaissons la position russe. Je constate qu'ils travaillent avec nous, - ils travaillent même intensément, que ce soit avec les ministres européens occidentaux des Affaires étrangères ou que ce soit avec M. Ahtisaari. Que ce soit par l'intermédiaire de M. Tchernomyrdine ou par l'intermédiaire de M. Ivanov, le travail continue et j'ai la conviction que les Russes vont continuer avec nous ce travail.
Je voudrais dire aussi que, du point de vue de la Yougoslavie, Rambouillet a été une immense occasion manquée. Je voudrais redire aussi que nous sommes, la Grande-Bretagne et la France, tout à fait d'accord sur tout ce sur quoi nous travaillons en ce moment, c'est-à-dire les différents éléments de la solution que nous voulons voir inscrits dans cette résolution. L'une des questions compliquée, qui fait l'objet de tous nos soins et de l'essentiel de notre travail, c'est ce que l'on peut appeler la séquence, la combinaison des éléments entre l'engagement par Belgrade d'accepter les principes que vous connaissez, le vote de la résolution, la suspension des frappes. Tout cela forme un tout, c'est logique. Organiser ces éléments et aboutir à ce vote est le point central de notre activité diplomatique en ce moment.
Q - (à propos de l'offensive terrestre)
R - Notre position est claire : elle consiste à observer que l'Alliance a une stratégie qui a été élaborée par consensus entre les différents gouvernements concernés. La question de cette stratégie a été réexaminée au sommet de Washington, la stratégie suivie a été confirmée, elle l'a été depuis lors. La conséquence logique de cette stratégie est que nous sommes en train, au sein de l'OTAN, de mettre au point la KFOR qui devra venir garantir le futur accord et sans laquelle l'accord ne fonctionnerait pas. Nous sommes en train de travailler sur son format, sur ses fonctions, sur la façon dont elle sera commandée et d'autre part, il y a une discussion que vous connaissez avec les Russes sur ce point. Il faut donc prendre les choses comme elles se présentent et dans l'ordre et la question que vous me posiez ne se pose pas aujourd'hui.
Q - La résolution que vous préparez peut-elle surprendre par rapport à l'accord de Rambouillet ?
R - Pouvez-vous préciser ?
Q - La résolution que vous préparez au Conseil de sécurité peut-elle faire disparaître l'Accord de Rambouillet ?
R - Je voudrais dire aussi que ce que l'on a appelé les accords de Rambouillet restent sur plusieurs points importants la base du travail ; par exemple, l'idée d'un Kosovo autonome avec le maintien, quels que soient les dirigeants de Belgrade, de la souveraineté et de l'intégrité de la Yougoslavie. C'est un point qui n'a pas varié, nous sommes sur un concept d'autonomie.
En même temps, il y a beaucoup de choses que se sont produites depuis, il a donc fallu évoluer et s'adapter, d'où l'idée de cette administration internationale transitoire du Kosovo par exemple. D'où les dispositions sur lesquelles nous travaillons - le problème du retour des réfugiés ne se posait pas avec la même ampleur auparavant. Quant à la force, le concept existait déjà mais il faut l'adapter.
Il y a un mélange de points sur lesquels nous travaillons encore sur les bases de Rambouillet. Il y a d'autres points qui sont nouveaux, mais le concept central qui est celui d'un Kosovo autonome est toujours là.
Q - (à propos du régime de Belgrade)
R - Je ferai observer que pour le moment, ce n'est pas en ces termes que la question est posée. Si nous sommes en train de travailler tous ensemble, la Grande-Bretagne, la France et tous les autres à une résolution du Conseil de sécurité, votée au titre du chapitre VII, c'est parce que, comme je le disais tout à l'heure, nous cherchons à rassembler dans une même démarche politique, l'acceptation par Belgrade des principes et l'engagement de Belgrade à les mettre en oeuvre, le vote et la suspension. C'est le centre de notre action et je ne veux pas l'affaiblir en me plaçant dans une autre hypothèse.
Q - (sur la composition de la force)
R - Je ne peux pas entrer dans le détail. Nous allons évidemment continuer ce que nous avons fait ces dernières semaines, c'est-à-dire que les pays européens occidentaux, les pays de la région, tous les pays capables d'apporter une aide utile vont, plus que jamais, se concerter et rassembler leurs moyens pour faire face aux problèmes au fur et à mesure qu'ils se développent. La vraie réponse, c'est la solution politique que nous voulons trouver, mais cela ne va pas diminuer notre énergie et notre capacité pour faire face à cette question des réfugiés, comme cela a été fait en dehors des tout premiers jours où il fallait que cela se mettent en place. Nous avons fait énormément, nous continuerons. Nous espérons bien que ce problème sera dépassé par une vraie solution de fond.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 mai 1999)