Déclaration de Mme Geneviève Fioraso, secrétaire d'État à l'enseignement supérieur et à la recherche, sur la recherche médicale et les fiNancements dans le domaine de la biologie et la santé, Paris le 18 novembre 2014.

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Je suis très heureuse d'ouvrir avec vous cette troisième rencontre du G5 Santé, consacrée cette année à la recherche et à l'innovation. Je voudrais tout d'abord saluer l'engagement des entreprises du G5, qui font de la recherche une priorité et qui ont choisi la France comme plate-forme de développement international. C'est aussi ma priorité et celle du gouvernement puisque, vous le savez, la recherche en santé est inscrite à la fois dans la stratégie nationale de santé et dans la stratégie nationale de recherche. Vous l'avez dit, les grandes avancées en matière de santé - tant en termes de prévention, diagnostic, et naturellement de traitement - naissent dans les laboratoires de recherche, en interaction avec les entreprises, les associations et les ONG.
Je souhaite souligner la qualité de la recherche française en biologie et en santé, dont nous pouvons être collectivement fiers, en cette période morose qui tend à nous faire oublier nos atouts. La France occupe la cinquième place mondiale dans ce domaine, et de nombreux prix internationaux ont couronné cette excellence au cours des dernières années. Le Prix Nobel pour Françoise Barre-Sinoussi et Jules Hoffmann, le Prix Balzan pour Pascale Cossart, le Prix Louis-Jeantet pour Denis Le Bihan, ou encore le prix Lasker pour le Professeur Alim-Louis Benabid. Ce dernier ainsi que la Franco-Allemande Emmanuelle Charpentier sont par ailleurs les premiers Français à être nominés pour The Breakthrough Prize in Life Sciences de 2015. Cette recherche d'excellence est soutenue par un tissu scientifique et d'enseignement supérieur dense, qui intègre écoles, universités, organismes de recherche, centres hospitaliers universitaires, et plus globalement tout le réseau de soins et de santé. Elle fait de la France un pays attractif, où de nombreux acteurs privés choisissent de s'implanter, pour mener leur recherche fondamentale et les études cliniques indissociables.
Cette recherche d'excellence, nous devons non seulement la maintenir, mais également l'amplifier. Le Président de la République s'est ainsi engagé à sanctuariser le budget de la recherche publique, qu'elle soit fondamentale (laquelle représente 50 % de nos financements), clinique appliquée ou translationnelle. En 2013, près de 2,5 milliards d'euros ont ainsi été consacrés par le gouvernement à la recherche dans le domaine des sciences de la vie et de la santé, sur les 16 milliards d'euros d'investissements publics au total. Au-delà de ces financements directs, les financements et actions du Plan d'Investissement d'Avenir (PIA) sont par ailleurs intervenus. Ainsi, 190 projets concernant les domaines de la biologie et de la santé ont été retenus, pour un montant total de 1,9 milliard d'euros sur les dix années à venir.
Nos efforts d'investissement dans le domaine de la santé s'amplifieront avec l'appel d'offres Recherche Hospitalo-Universitaire, pour les départements et les Fédérations hospitalo-universitaires, lancé prochainement dans le cadre du Plan des Investissements d'Avenir, deuxième phase. Doté de 350 millions d'euros, il permettra de financer des projets de recherche et d'excellence, associant le monde académique et les industriels. Je vous encourage vivement à proposer des projets adaptés, porteurs d'avenir et d'innovation.
L'innovation est un enjeu majeur, et son renforcement un objectif prioritaire du gouvernement, d'autant plus important à un moment où les modèles économiques sont soumis à une évolution rapide. Ces derniers sont notamment bousculés par un certain nombre de mutations telles que le passage des licences dans le domaine public, le développement des médicaments génériques, la mise en œuvre de nouvelles approches thérapeutiques (e-médecine, médecine personnalisée ou ambulatoire), les plates-formes et les réseaux de recherche de soins et de diagnostic, l'accompagnement du maintien à domicile pour les malades chroniques, les personnes âgées ou les malades temporaires.
Je me réjouis donc que l'une des ambitions du G5 Santé soit le développement d'une production nationale issue des biotechnologies et des nouvelles technologies. Elle devra conduire à nouer des alliances stratégiques plus nombreuses entre les laboratoires de recherche publics, les universités, les CHU et l'ensemble des réseaux de santé. Notre système français et européen de recherche et de transfert vers l'industrie manque de flexibilité, et l'Union européenne en est tout à fait consciente. Il est encore trop segmenté, même si dans le domaine de la santé ses échanges sont plus fluides que dans autres secteurs. Il faut donc décloisonner notre système de formation, de recherche, en l'ouvrant à l'interdisciplinarité, aux échanges, aux partenariats avec des entreprises de toutes tailles, qu'il s'agisse de jeunes entreprises innovantes dont nous avons conforté le statut, d'entreprises de taille intermédiaire, de PME, ainsi que naturellement de grands groupes, qui servent de locomotives et que je remercie de souvent jouer ce rôle.
Notre système doit par ailleurs répondre davantage et de meilleure façon aux besoins exprimés par les patients et par les usagers du système de santé. Aux Etats-Unis, la bio-économie représente déjà plus de 15 % du PIB. En France, elle constitue le cinquième secteur d'exportations excédentaires, avec 7 % de nos exportations. Le G5 qui rassemble, les huit principaux industriels français dans le domaine de la santé, est un acteur de poids à l'échelle mondiale, avec un chiffre d'affaires global de 36 milliards d'euros, et un investissement dans la R&D de 10 % en moyenne du chiffre d'affaires. Au-delà de cet investissement, cet engagement constant et continu en faveur de l'innovation fait la force des entreprises du G5 Santé. Le gouvernement encourage l'investissement dans la recherche et sa traduction dans l'innovation avec toute une série de mesures et de possibilités de crédits d'impôt recherche.
Nous voulons aussi soutenir l'embauche de docteurs en sciences, qui est insuffisante aujourd'hui. Nous avons lancé un accès diversifié aux professions de santé, actuellement expérimenté dans dix universités. Aujourd'hui, en France, cet accès nous semble en effet insuffisamment diversifié et dans l'incapacité de s'adapter suffisamment aux mutations très rapides du secteur de la santé, que ce soit dans les domaines de la recherche ou industriel, et plus généralement dans celui de l'organisation des soins. Madame Marisol Touraine et moi avons donc engagé une réflexion sur les nouveaux métiers de la santé.
Nous avons également renforcé notre soutien aux projets intégrés et aux plates-formes telles que l'Institut de la Vision, l'Institut du Cerveau et de la Moelle, la Chirurgie assistée par l'Imagerie à Strasbourg, la Clinathèque à Grenoble, la Coupole de Toulouse, le Cancéropôle de Lyon/Rhône-Alpes/Auvergne (CLARA), l'Institut de Recherche technologiques BIOASTER à Lyon, l'Institut Méditerranéen à Marseille. Evidemment, nous soutiendrons également d'autres projets afin de faire progresser l'innovation, en faisant se côtoyer le corps des malades, la recherche partenariale et la valorisation de cette recherche, le tout dans la plus grande interaction possible. Cette fluidité est une source de créativité ; nous devons dès lors l'amplifier dans notre pays, dans lequel nous travaillons encore un peu trop en silos.
Je souhaite donner autant d'exemples d'équipes travaillant en milieu hospitalier et menant des recherches formidables. Qu'elles s'effectuent dans des structures accueillant des thésards, par une coopération avec les pays du monde entier, en entreprises, qu'elles relèvent de la recherche fondamentale, appliquée, translationnelle, technologique, elles doivent être traduites en une bonne recherche, quelle que soit l'étiquette qu'on lui donne. C'est ce travail sans frontières, vivant, dynamique, qui est à l'origine des progrès et des découvertes les plus récentes. Je pense par exemple au cœur artificiel CARMAT développé par le Professeur Alain Carpentier, à l'exosquelette, aux tests de diagnostic rapide d'Ebola mis au point par le CEA ou encore bioMérieux, aux vaccins de l'Inserm et de l'Institut Pasteur - Chaque jour et chaque mois, de nouvelles découvertes se font dans les laboratoires publics, laboratoires mixtes et partenariats public/privé.
Depuis mon arrivée au gouvernement, j'ai amorcé toute une série de mesures pour rapprocher la recherche publique et privée, notamment dans le secteur de la santé. Nous avons sept pôles de compétitivité dont Lyon BioPôle et Medicen, des pôles d'excellence avec les six instituts hospitalo-universitaires qui offrent une visibilité mondiale en matière de recherche, de soins, et de transfert de technologies, notamment le Génopôle d'Evry, l'Institut de recherche technologique BIOASTER -
Toutes ces structures facilitent les interactions avec les entreprises des biotechnologies et la préparation de projets européens.
J'ai aussi lancé une Opération LabCom, avec cent laboratoires communs qui font collaborer laboratoires publics, PME et entreprises de taille intermédiaire. Sur les 51 premiers projets retenus, 23 concernent le secteur de la santé.
J'ai également conforté les bourses Cifre, ces fameux doctorats en alternance. Leur progression est encourageante, avec 4 000 formations aujourd'hui en cours, mais elles sont encore trop peu nombreuses dans le domaine de la santé, une soixantaine seulement chaque année, sur un total annuel de 1 350 bourses Cifre. Entre 2004 et 2012, les entreprises du G5 ont signé seulement 45 contrats Cifre, soit 0,5 % de l'ensemble. Ce système est pourtant extrêmement bénéfique, les PME découvrant souvent qu'un docteur n'est pas forcément un académique déconnecté des réalités, mais qu'au contraire il sait formaliser, être autonome, se remettre en cause, et anticiper les mutations à venir. Ces bourses sont aussi un formidable tremplin pour les innovations de rupture, dont le retour sur investissement est sept à huit fois plus important que celui des innovations incrémentales faites pas à pas. Tous ces doctorants doivent pouvoir trouver un débouché en France et en Europe. Dans le cas contraire, nous risquons de voir ces sources d'innovation partir, ce qui serait une grande perte pour la recherche ainsi que pour notre développement économique et industriel.
Pour renforcer la recherche partenariale et le transfert, j'ai par ailleurs contribué au travail du comité stratégique des industries de santé, organisé par le Premier Ministre et mis en place à l'époque par Monsieur Jean-Marc Ayrault. C'est un lieu privilégié d'échanges, où tous les acteurs publics et privés travaillent ensemble à l'élaboration des projets stratégiques. Un grand nombre des 44 mesures proposées ont déjà été adoptées, notamment la Convention unique, ou le Forfait Innovation inscrit dans la loi de santé, qui permet d'accélérer les délais de mise à disposition des innovations pertinentes pour les malades.
C'est aussi l'objectif du Mandat de projet unique, inscrit dans la loi de l'enseignement supérieur et de la recherche votée en 2013, qui accélère et simplifie le transfert de la propriété intellectuelle, c'est-à-dire le passage de l'invention en laboratoire à l'innovation dans l'entreprise. Cette disposition est indispensable tant nos procédures sont complexes et longues, appelant nécessairement à leur simplification. Je souhaite que les travaux menés par le professeur Lionel Collet reprennent bientôt, pour que se poursuive cette action fédératrice indépendante.
Alors que certains traitements innovants atteignent plusieurs dizaines de milliers, voire de millions d'euros par an, garantir l'accès à l'innovation aux patients devient aujourd'hui un défi pour notre société, en particulier lorsque ces traitements concernent des maladies fréquentes. La maîtrise des coûts de l'innovation nécessite donc de trouver des nouveaux modèles économiques, pour que l'innovation puisse bénéficier au plus grand nombre. J'ai travaillé par le passé pour un grand opérateur des télécoms. Nous avions constaté que ceux qui consentaient les investissements n'étaient pas forcément ceux qui en recueillaient les bénéfices. Il est donc urgent de réfléchir avec les économistes. Ce serait une bonne chose qu'il y ait des connexions entre vos travaux, vos préoccupations, et ces chercheurs qui ont imaginé de nouveaux modèles, parce que l'innovation doit aller au plus vite vers les patients. Le numérique permettra d'accélérer ce processus. Dans les laboratoires universitaires, il est ainsi courant aujourd'hui de voir les Big Data aux côtés des Big Pharma. Cette évolution récente et extrêmement rapide s'intensifiera. Le séquençage du génome et l'intégration de ces données nouvelles nous poussent notamment à établir au plus vite ces nouveaux modèles thérapeutiques et économiques.
Le projet BioIntelligence, créé à cet effet et dont vous avez pris l'initiative, aboutit ainsi à l'émergence de la biologie des systèmes, une discipline nouvelle en plein développement au niveau international. Elle associe informatique, mathématiques, Big Data, chimie, biochimie, physique, biologie, médecine, et SHS (Sciences Humaines et Sociales), et vise à intégrer les différents niveaux d'information pour comprendre comment fonctionnent les systèmes biologiques, créer de nouvelles fonctions et axes pour les thérapies, mais aussi d'autres applications, comme la bio-organisation des applications industrielles. Elle constitue une source de diversification pour vos entreprises.
Il y a deux ans, j'ai rendu au gouvernement et aux parlementaires un rapport sur la biologie de synthèse, le premier en France. Grâce à un benchmark international, j'ai pu constater le potentiel formidable dont nous disposions en France, mais aussi le retard que nous avions pris dans ce domaine, en raison d'une recherche encore trop dispersée et d'un manque de formations interdisciplinaires. De même, nous éprouvons une certaine frilosité - à juste titre - à aborder des domaines qui interrogent parfois l'éthique.
Nous devons donc retrouver l'audace de la découverte, de l'initiative, dans ce domaine comme dans d'autres, en nous engageant résolument dans ces domaines porteurs d'avenir en toute transparence, au sein d'équipes pluridisciplinaires qui intègrent les sciences humaines et sociales. C'est dans cet esprit qu'en janvier 2014, j'ai soumis au Président de la République un plan d'action associant la biologie des systèmes et la biologie de synthèse. Il sera doté de 100 millions d'euros et devra conduire à des partenariats innovants entre la recherche publique et les industries de santé.
Par ailleurs, l'accès au Big Data et aux données publiques s'inscrit dans la nouvelle loi de santé, qui a été présentée par Marisol Touraine et qui comporte tout un volet consacré à la recherche. La France dispose aujourd'hui, avec l'ensemble SNIIRAM PMSI, d'une des plus grandes bases médico-administrative au monde. Elle regroupe chaque année 1,2 milliard de feuilles de soins, 500 millions d'actes médicaux et 11 millions de séjours hospitaliers, sur une période de 14 ans, voire de 20 ans pour certains échantillons.
Je suis heureuse que la perspective européenne ait retenu votre attention, comme en témoigne la présence de Madame Ruxandra Draghia-Akli. La création en 2009 de l'Alliance nationale de recherche pour les sciences de la vie et de la santé (AVIESAN), présidée auparavant par le Professeur Syrota, et aujourd'hui par le Professeur Yves Lévy, a donné une meilleure visibilité à notre dispositif de recherche. Tant sur un plan national qu'international, celui-ci suscite un dialogue plus étroit avec les industriels membres de l'ARIIS.
Je soutiens avec force cette démarche européenne. Dans les négociations à l'horizon 2020, j'ai défendu les priorités des acteurs français, et les simplifications des règles de participation pour les laboratoires publics comme pour les PMI-PME. Je regrette en effet la trop faible participation française aux projets européens. Si nous avions un retour égal à notre contribution, nous gagnerions non seulement 700 millions d'euros par an, mais aussi et surtout un réseau européen plus solide, une force plus importante en termes de préconisation, et une meilleure visibilité à l'international. Je souhaite donc que tous les acteurs publics et privés se mobilisent davantage pour l'Horizon 2020. Les premières réponses aux premiers appels d'offres ne sont pas très concluantes de ce point de vue, et j'invite la science et l'industrie française à se mobiliser.
En conclusion, le bilan de la coopération entre la recherche académique et les industries de santé est encourageant dans notre pays, les succès des entreprises du G5 Santé témoignant de l'expertise industrielle et de l'excellence de la recherche. Elles sont un acteur essentiel de la santé publique en France, qui permet à notre pays de bénéficier de conditions sanitaires que beaucoup nous envient. Elles contribuent également à notre légitimité dans la résolution de crises sanitaires mondiales.
Cependant, notre marge de progression est encore importante. Nous devons renforcer le dialogue entre les acteurs, simplifier les structures et les procédures afin de libérer la créativité, et offrir des conditions propices au développement de l'innovation. La santé et les sciences de la vie offrent des perspectives de développement utiles et génératrices de progrès.
Vous pouvez compter sur la volonté et le soutien du gouvernement pour construire un environnement favorable à ces développements. J'ai bien entendu vos messages, et je vais aller rejoindre Marisol Touraine pour l'annonce du plan sur les maladies neuro-dégénératives. Je sais que je peux compter sur vous pour engager des développements industriels et de services grâce à une recherche en pleine mutation accélérée. Je vous remercie à l'avance de la constance de votre contribution pour construire ce bel avenir commun, et vous souhaite à tous de très bons travaux.
Alain PEREZ
Le milieu de la recherche académique française réclame des budgets et des postes de soutien. Sous-jacent à cette demande, le Crédit d'impôt recherche est source de critiques. Comment allez-vous répondre à cette demande ?
Geneviève FIORASO
Tout d'abord, le Crédit d'impôt recherche n'est pas une cagnotte. Lui fixer un plafond ou l'abaisser ne garantirait en rien une rentrée d'argent équivalente ou que celle-ci se fasse vers la recherche. Nous devons rester constants pour conserver la confiance et la volonté d'investissement. Le budget relatif aux chercheurs est en revanche stable mais est confronté à un aléa démographique. En effet, nombre de chercheurs baby-boomers sont partis à la retraite, le flux de ceux sur le départ, de nos jours, ayant été divisé par deux. Mécaniquement le nombre des entrées a également été réduit. Je partage l'inquiétude des chercheurs en matière de renouvellement, notamment de jeunes docteurs en biologie.
La biologie et les professions de santé attirent aujourd'hui de nombreux jeunes, et notamment des jeunes filles. Pour autant, celles-ci sont très peu présentes dans des formations comme les Masters Big Data. Un problème d'orientation apparaît donc en amont, qu'il faut absolument résoudre. Les jeunes filles ont en effet une représentation très caricaturale des professions liées à l'informatique. Par ailleurs, l'industrie privée n'accueille pas suffisamment de docteurs, privilégiant les étudiants venant d'écoles d'ingénieur pour occuper des activités de recherche. Actuellement, 2,3 % de PIB est dédié à la recherche, avec un taux alloué à la recherche publique à peu près équivalent à celui de l'Allemagne, voire même supérieur en part de population active. La part privée, en revanche, est largement inférieure. Enfin, en termes d'évolution à 5 ans, il apparaît que 50 % des docteurs en science travailleront dans la recherche publique, 25 % dans la recherche privée, et 25 % se seront tournés vers le journalisme, l'entrepreneuriat - Ce problème culturel ne sera pas résolu à court terme. Il faut que le dialogue soit beaucoup plus fluide entre les entreprises et le milieu académique. Avec le rapprochement qui s'opère grâce aux 25 regroupements dans l'Hexagone, nous mettons en place des stratégies de territoire, des communautés d'universités et d'établissements qui seront d'autant plus vivantes que tous les acteurs se les approprieront, y compris les acteurs économiques.
Alain PEREZ
Concernant les essais cliniques, les faits montrent que la France a encore perdu un peu de terrain, y compris en cancérologie. Comment remédier à cette difficulté ?
Geneviève FIORASO
Nous avons vraiment pris des mesures pour que les délais et autorisations de transfert soient plus courts, et pour que l'accès aux corps soit facilité. Pour ma part, je soutiens très fortement tous ces projets intégrés. Nous devons pousser nos points forts, attendre l'impact des mesures que nous avons prises, et retrouver un état d'esprit positif. Nous avons des atouts formidables, tous les prix et les récompenses récentes le montrent. Des entreprises dynamiques poussent les jeunes à créer des start-up ; ainsi, aujourd'hui 30 % des étudiants ont envie de créer leur entreprise. Saisissons ces opportunités, parce que le monde ne nous attendra pas.

source http://g5.asso.fr, le 28 janvier 2015