Texte intégral
Monsieur le Député, en Europe, la France n'est pas arbitre, mais acteur, en particulier pour faire en sorte que la nouvelle majorité grecque, le nouveau gouvernement que le peuple grec s'est donné majoritairement, trouve totalement et complètement sa place en Europe.
Je ne suis pas quelqu'un qui commente, mais quelqu'un qui agit. C'est ce que j'ai fait lorsque, dimanche dernier, à sa demande, j'ai rencontré le ministre grec des finances, qui a souhaité que nous travaillions ensemble. Pendant plus de deux heures, nous avons travaillé précisément sur la situation en Grèce et sur la capacité pour la Grèce de renouer, d'une manière générale, un dialogue nécessaire et confiant avec l'Europe, dont elle est une composante historique fondamentale.
Avec le ministre grec, nous avons travaillé pour savoir comment rompre avec certaines images qui ont eu des conséquences très négatives pour la Grèce. Quand le Premier ministre grec dit que « la troïka, c'est fini », je peux parfaitement le comprendre, mais en même temps, je lui dis que ses interlocuteurs - nos interlocuteurs - sont la Banque centrale européenne, dont la Grèce a évidemment besoin, l'Union européenne, dont la Grèce est une composante, et même le Fonds monétaire international, à propos duquel le ministre grec a du reste rappelé à juste titre que son pays était présent à Bretton-Woods lors de la création de cette institution.
Il y a des interlocuteurs avec lesquels la Grèce doit débattre et discuter. J'ai dit que je souhaitais que la France soit le trait d'union - et non pas l'arbitre - pour permettre que les préoccupations des Grecs soient prises en compte aujourd'hui dans le concert européen, par le dialogue, en construisant et en mettant en place un nouveau programme qui tienne compte, évidemment, du programme de ceux qui ont gagné ces élections, car nous n'allons pas faire l'inverse de ce qu'eux-mêmes ont promis. Nous les accompagnerons. Nous sommes amicaux, nous sommes efficaces et nous avons la volonté que la Grèce réussisse dans une Europe unie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 février 2015