Déclaration de M. Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics, sur la politique monétaire de l'Union européenne, à l'Assemblée nationale le 14 avril 2015.

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Circonstance : Séance de questions d'actualité à l'Assemblée nationale le 14 avril 2015

Texte intégral

Monsieur le Député, vous avez eu raison de souligner la qualité de la politique monétaire menée sous la direction de Mario Draghi. Le président de la Banque centrale européenne a fait, dès le milieu de l'année dernière, la bonne analyse, qui était d'ailleurs la même que celle proposée par le gouvernement français, ici même, dans cet hémicycle.
Il décrivait le risque d'une trop faible inflation qui s'accompagnerait d'une trop faible croissance et d'un trop fort chômage. Face à cette situation, et à la suite du débat politique soulevé, en particulier, par le président de la République, le Premier ministre et moi-même dans les instances européennes, il a pris ces décisions qui ont permis de rendre les taux d'intérêt extrêmement faibles, de manière à faciliter le financement non seulement des budgets des États, mais aussi des investissements des entreprises, et, comme vous l'avez souligné, de faire revenir l'euro à un niveau plus conforme à sa valeur réelle. Un euro plus bas permet à nos entreprises d'exporter plus vers les marchés internationaux, mais c'est aussi une manière de lutter sur notre territoire contre des importations qui n'auraient comme seule qualité qu'un prix faible dû à une monnaie trop forte.
Voilà ce qu'a fait M. Draghi, et il l'a fait dans un cadre politique que les gouvernements ont souhaité.
Ce n'est pas tombé du ciel ; ce n'est pas une décision prise comme cela, c'est une décision prise dans un certain cadre politique et dans un certain contexte politique, et qui a été tout particulièrement voulue par notre gouvernement.
Pour le reste, monsieur le député, notre objectif est non pas la dissolution de la zone euro, mais une zone euro plus puissante, plus forte, plus solidaire, qui ne se réduise pas mais qui soit au contraire capable de s'étendre - et de converger.
Car oui, il faut faire converger nos économies - non seulement elles, mais aussi nos sociétés, et en particulier nos systèmes de protection sociale !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 avril 2015