Texte intégral
Monsieur le Secrétaire général,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais commencer par remercier le Secrétaire de l'OCDE et ses équipes pour ce rapport sur la France.
Ce rapport intervient dans un contexte où, sept ans après le début de la crise, la France n'a dépassé que de peu le niveau de richesse qu'elle avait en 2008. Elle fait mieux à cet égard que la moyenne de la zone euro, mais ce n'est évidemment pas assez. L'enjeu aujourd'hui, à un moment où les signes de reprise se manifestent, c'est de conforter la croissance.
Les signaux que nous recevons du terrain témoignent d'une amélioration en cours de l'activité économique. Ce n'est pas le fruit du hasard. Nous avons mis en place, depuis trois ans, des politiques nécessaires à une reprise durable, qui rendent de la compétitivité et des marges à nos entreprises, qui simplifient les démarches administratives, qui sécurisent les parcours professionnels des Françaises et des Français. Ce rapport prend la mesure des efforts qui ont été réalisés et vient confirmer les travaux précédents de l'OCDE. Selon les services de l'OCDE, les réformes menées depuis 2012 doivent conduire à une amélioration du PIB de l'ordre de 1,6 % à l'horizon 5 ans et de 3,7 % à l'horizon 10 ans.
Ces réformes viennent par ailleurs se conjuguer aux effets de la politique monétaire de la Banque centrale européenne, qui conduit à une baisse du taux de change et à des taux d'intérêt très bas, et à la baisse du prix du pétrole qui injecte 20 milliards d'euros dans l'économie.
Les conditions de la reprise sont donc désormais réunies et je suis confiant sur le fait que nous atteindrons 1 % de croissance en 2015.
Certes, les difficultés économiques que nous avons traversées suscitent, et c'est bien normal, de l'impatience et donc parfois des questionnements sur les choix qui sont faits. Mais je le dis, le cap fixé par le Gouvernement sera maintenu, car la reprise, pour devenir durable et solide, nécessite de la confiance, qui elle-même requiert de la constance.
Ainsi, comme nous nous y sommes engagés, le coût du travail baissera de plus de 30 milliards d'euros d'ici 2017 grâce à la montée en puissance progressive du CICE et du Pacte de responsabilité et de solidarité. Je crois donc, monsieur le Secrétaire général, que la proposition que vous faites en matière de coût du travail est déjà inscrite dans les décisions du Gouvernement.
Il nous reste évidemment encore des actions à entreprendre pour permettre à notre pays de retrouver durablement une croissance plus forte. Nous nous y attelons résolument. Dans les semaines et les mois qui viennent, les débats au Parlement se concentreront sur des textes qui y contribueront : la loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances achèvera son parcours législatif, de même que la loi portant sur la nouvelle organisation du territoire. La loi santé modernisera les parcours de soin, et la prochaine loi de modernisation du dialogue social améliorera les conditions du dialogue dans les entreprises.
Ce mouvement vers plus d'activité, plus de dialogue, plus de justice sociale, nous le poursuivrons jusqu'au bout, et ce rapport vient alimenter de façon utile le débat public sur la politique économique et sur les choix qui peuvent être faits au cours des deux prochaines années.
Le rapport propose en particulier de rendre l'assurance chômage plus efficace pour mieux accompagner le retour de la croissance. Nous partageons l'analyse selon laquelle le régime d'assurance chômage doit jouer son rôle de stabilisateur lorsque le chômage est élevé et accompagner le retour vers l'emploi lorsque l'activité s'améliore. À ce titre, à la suite de la loi de sécurisation de l'emploi de 2013, qui a notamment permis la mise en place du dispositif des "droits rechargeables" pour les travailleurs, les partenaires sociaux négocieront dans les mois qui viennent une nouvelle convention d'assurance chômage. Celle-ci devrait définir des règles d'indemnisation qui pourraient être plus incitatives au retour à l'emploi et qui permettront d'assurer la soutenabilité financière du régime.
Le rapport souligne également le rôle essentiel de la formation professionnelle pour faciliter les transitions sur le marché du travail. C'est en effet un sujet crucial pour donner à chacun la possibilité de pouvoir évoluer dans sa vie et dans sa carrière, tout en ayant le droit à l'échec. La mise en place à partir de cette année du Compte Personnel de Formation y contribue : c'est un outil qui doit permettre à chacun de recevoir des formations de qualité.
Toutes ces propositions que vous faites, monsieur le Secrétaire général, nous les regardons avec la plus grande attention. En matière de finances publiques, le rapport nous encourage à poursuivre notre stratégie de réduction de la dépense à un rythme compatible avec la reprise économique : c'est exactement notre stratégie. Le Parlement a voté en décembre de l'année dernière une loi de programmation des finances publiques qui prévoit un plan de réduction de 50 milliards d'euros d'ici 2017. C'est un effort sans précédent, qui permettra de réduire à moyen terme le poids des dépenses publiques dans le PIB, tout en finançant nos priorités et les baisses de charges que nous avons prévues.
Le rapport relève aussi un certain nombre de nos atouts qui sont parfois oubliés. La productivité horaire en France est l'une des plus élevées du monde, la démographie est dynamique, et les inégalités de revenu sont plus modérées qu'ailleurs et, surtout, ne se sont pas aggravées pendant la crise, à la différence de nombreux pays.
C'est d'abord parce que nous croyons à la France, à la créativité de ses entrepreneurs, à l'ambition de sa jeunesse, à la force de son tissu productif, que nous nous battons chaque jour pour faire réussir le pays.
Ce rapport est donc un encouragement à poursuivre notre action pour croissance et pour l'emploi.
Je vous remercie.
Source http://www.delegfrance-ocde.org, le 21 avril 2015
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais commencer par remercier le Secrétaire de l'OCDE et ses équipes pour ce rapport sur la France.
Ce rapport intervient dans un contexte où, sept ans après le début de la crise, la France n'a dépassé que de peu le niveau de richesse qu'elle avait en 2008. Elle fait mieux à cet égard que la moyenne de la zone euro, mais ce n'est évidemment pas assez. L'enjeu aujourd'hui, à un moment où les signes de reprise se manifestent, c'est de conforter la croissance.
Les signaux que nous recevons du terrain témoignent d'une amélioration en cours de l'activité économique. Ce n'est pas le fruit du hasard. Nous avons mis en place, depuis trois ans, des politiques nécessaires à une reprise durable, qui rendent de la compétitivité et des marges à nos entreprises, qui simplifient les démarches administratives, qui sécurisent les parcours professionnels des Françaises et des Français. Ce rapport prend la mesure des efforts qui ont été réalisés et vient confirmer les travaux précédents de l'OCDE. Selon les services de l'OCDE, les réformes menées depuis 2012 doivent conduire à une amélioration du PIB de l'ordre de 1,6 % à l'horizon 5 ans et de 3,7 % à l'horizon 10 ans.
Ces réformes viennent par ailleurs se conjuguer aux effets de la politique monétaire de la Banque centrale européenne, qui conduit à une baisse du taux de change et à des taux d'intérêt très bas, et à la baisse du prix du pétrole qui injecte 20 milliards d'euros dans l'économie.
Les conditions de la reprise sont donc désormais réunies et je suis confiant sur le fait que nous atteindrons 1 % de croissance en 2015.
Certes, les difficultés économiques que nous avons traversées suscitent, et c'est bien normal, de l'impatience et donc parfois des questionnements sur les choix qui sont faits. Mais je le dis, le cap fixé par le Gouvernement sera maintenu, car la reprise, pour devenir durable et solide, nécessite de la confiance, qui elle-même requiert de la constance.
Ainsi, comme nous nous y sommes engagés, le coût du travail baissera de plus de 30 milliards d'euros d'ici 2017 grâce à la montée en puissance progressive du CICE et du Pacte de responsabilité et de solidarité. Je crois donc, monsieur le Secrétaire général, que la proposition que vous faites en matière de coût du travail est déjà inscrite dans les décisions du Gouvernement.
Il nous reste évidemment encore des actions à entreprendre pour permettre à notre pays de retrouver durablement une croissance plus forte. Nous nous y attelons résolument. Dans les semaines et les mois qui viennent, les débats au Parlement se concentreront sur des textes qui y contribueront : la loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances achèvera son parcours législatif, de même que la loi portant sur la nouvelle organisation du territoire. La loi santé modernisera les parcours de soin, et la prochaine loi de modernisation du dialogue social améliorera les conditions du dialogue dans les entreprises.
Ce mouvement vers plus d'activité, plus de dialogue, plus de justice sociale, nous le poursuivrons jusqu'au bout, et ce rapport vient alimenter de façon utile le débat public sur la politique économique et sur les choix qui peuvent être faits au cours des deux prochaines années.
Le rapport propose en particulier de rendre l'assurance chômage plus efficace pour mieux accompagner le retour de la croissance. Nous partageons l'analyse selon laquelle le régime d'assurance chômage doit jouer son rôle de stabilisateur lorsque le chômage est élevé et accompagner le retour vers l'emploi lorsque l'activité s'améliore. À ce titre, à la suite de la loi de sécurisation de l'emploi de 2013, qui a notamment permis la mise en place du dispositif des "droits rechargeables" pour les travailleurs, les partenaires sociaux négocieront dans les mois qui viennent une nouvelle convention d'assurance chômage. Celle-ci devrait définir des règles d'indemnisation qui pourraient être plus incitatives au retour à l'emploi et qui permettront d'assurer la soutenabilité financière du régime.
Le rapport souligne également le rôle essentiel de la formation professionnelle pour faciliter les transitions sur le marché du travail. C'est en effet un sujet crucial pour donner à chacun la possibilité de pouvoir évoluer dans sa vie et dans sa carrière, tout en ayant le droit à l'échec. La mise en place à partir de cette année du Compte Personnel de Formation y contribue : c'est un outil qui doit permettre à chacun de recevoir des formations de qualité.
Toutes ces propositions que vous faites, monsieur le Secrétaire général, nous les regardons avec la plus grande attention. En matière de finances publiques, le rapport nous encourage à poursuivre notre stratégie de réduction de la dépense à un rythme compatible avec la reprise économique : c'est exactement notre stratégie. Le Parlement a voté en décembre de l'année dernière une loi de programmation des finances publiques qui prévoit un plan de réduction de 50 milliards d'euros d'ici 2017. C'est un effort sans précédent, qui permettra de réduire à moyen terme le poids des dépenses publiques dans le PIB, tout en finançant nos priorités et les baisses de charges que nous avons prévues.
Le rapport relève aussi un certain nombre de nos atouts qui sont parfois oubliés. La productivité horaire en France est l'une des plus élevées du monde, la démographie est dynamique, et les inégalités de revenu sont plus modérées qu'ailleurs et, surtout, ne se sont pas aggravées pendant la crise, à la différence de nombreux pays.
C'est d'abord parce que nous croyons à la France, à la créativité de ses entrepreneurs, à l'ambition de sa jeunesse, à la force de son tissu productif, que nous nous battons chaque jour pour faire réussir le pays.
Ce rapport est donc un encouragement à poursuivre notre action pour croissance et pour l'emploi.
Je vous remercie.
Source http://www.delegfrance-ocde.org, le 21 avril 2015