Texte intégral
Q - Monsieur le Ministre, il était question de la proposition du président Chirac de tenir une conférence sur l'Afghanistan, une conférence de nature humanitaire ?
R - De cette proposition, il n'a pas été question. Mais de l'action humanitaire en Afghanistan, oui. L'action que l'Europe y développe et de l'action que les pays membres y développent aussi. D'où le besoin qui a été souligné d'une meilleure concertation entre l'Europe et les pays membres de façon à gagner en cohérence, en efficacité, et en visibilité européenne.
Q - Quel est le principal problème qui se pose actuellement ? Ce n'est pas tant le volume de l'aide semble-t-il que l'accès aux populations ?
R - Non. Nous avons toujours considéré qu'il y a besoin de continuer à réunir les moyens en alimentation, les moyens sanitaires, les moyens en vêtements, en couverture. Mais le plus dur c'est en effet d'avoir accès aux populations, qui sont pour l'essentiel restées en Afghanistan, qui sont déplacées, donc coupées des liens villageois ou sociaux et qui vont dans quelques jours connaître, notamment au Nord de l'Afghanistan, des conditions hivernales particulièrement difficiles. Pour l'instant, c'est par voie terrestre que l'essentiel de l'aide arrive à parvenir aux populations, mais pas à toutes, car certaines sont dans une situation d'isolement ce qui a justifié les parachutages de vivres auxquels certains avions participent, mais il est vrai que la bonne solution pour mettre fin à une situation de souffrance qui n'est pas nouvelle malheureusement, je crois qu'il faut le rappeler, c'est une solution politique Ce n'est pas la première fois que les Afghans souffrent de famine et de froid. Il est vrai que les conditions nouvelles dans lesquelles l'action humanitaire peut se déployer sont compliquées. Elles nous amènent à rechercher des solutions particulières, à souhaiter surtout que la solution politique puisse se mettre en uvre le plus rapidement possible afin de régler plus complètement, plus durablement la question humanitaire.
Q - Est-ce qu'on a une idée, est-ce qu'on peut évaluer au stade actuel le nombre de personnes auxquelles on n'a pas accès ?
R - D'après nos informations, c'est un peu difficile. On a identifié au moins deux, sinon trois zones où il y a des rassemblements de cent à cent cinquante mille personnes qui seraient actuellement relativement isolées et c'est dans leur direction que les efforts sont déployés pour leur permettre de bénéficier de l'aide qui a été mobilisée à cet effet.
Q - Au niveau français, il y a une action qui va être engagée, une action exploratoire ?
R - Il y a déjà des actions conduites et on a eu l'occasion il y a quelques semaines de doubler l'aide que la France a décidé d'apporter, notamment sur le plan alimentaire, sans oublier l'aide que nous apportons directement aux ONG engagées, ainsi qu'au HCR par exemple. Il est vrai que nous sentons bien qu'il faut gagner là aussi en efficacité et nous avons fait le choix d'envoyer une mission d'expertise qui partira au début de la semaine prochaine, que je rejoindrai probablement la semaine suivante, quelque part en Iran ou au Pakistan et qui va faire le bilan de la situation du point de vue humanitaire et nous aider à bâtir un programme qui va être discuté, c'est en tout cas ce qu'a souhaité la présidence belge et le commissaire Nielson, avec les partenaires européens.
Q - A propos de la conférence ministérielle de l'OMC à Doha, la France s'implique particulièrement sur la question de l'accès des populations du Sud aux médicaments. Est-ce qu'il y a une proposition française ?
R - Je rappelle d'abord que la France a plusieurs raisons de s'y intéresser. Un, c'est dossier où se croisent santé et développement dont la France a été un peu la pointe du combat pour l'accès aux médicaments. On se souvient que tout ne se fait pas forcément sur cette ligne. Il est vrai que la question de l'accès aux médicaments renvoie à celle à la fois du droit de produire, du droit d'acheter et surtout de la protection de la propriété intellectuelle. Il y a actuellement deux positions qui sont en opposition. Il y a l'option dite brésilienne, qui permettrait à un pays pouvant faire état d'une situation d'urgence en matière de santé, de contourner en quelque sorte toute la législation en ce qui concerne la propriété intellectuelle ; puis il y a une option, qui elle, privilégie la défense de la propriété intellectuelle et qui évidemment s'oppose sinon à la production par les pays qui en ont les moyens, mais au moins à l'achat par les pays qui ne peuvent pas produire de médicaments à bas prix. Nous essayons de trouver un bon équilibre et nous nous employons à ce que l'Europe de ce point de vue, présente une position commune, convaincus qu'il faut tout de même que la propriété intellectuelle voit certains de ses droits préservés. Mais il faut aussi que l'on puisse faciliter l'accès, dans des conditions économiques les meilleures possibles, aux pays du Sud. C'est un accord particulier qui va traiter de ce dossier et nous espérons que l'Europe va aider à trouver une solution d'équilibre entre ces deux options.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12/11/2001
R - De cette proposition, il n'a pas été question. Mais de l'action humanitaire en Afghanistan, oui. L'action que l'Europe y développe et de l'action que les pays membres y développent aussi. D'où le besoin qui a été souligné d'une meilleure concertation entre l'Europe et les pays membres de façon à gagner en cohérence, en efficacité, et en visibilité européenne.
Q - Quel est le principal problème qui se pose actuellement ? Ce n'est pas tant le volume de l'aide semble-t-il que l'accès aux populations ?
R - Non. Nous avons toujours considéré qu'il y a besoin de continuer à réunir les moyens en alimentation, les moyens sanitaires, les moyens en vêtements, en couverture. Mais le plus dur c'est en effet d'avoir accès aux populations, qui sont pour l'essentiel restées en Afghanistan, qui sont déplacées, donc coupées des liens villageois ou sociaux et qui vont dans quelques jours connaître, notamment au Nord de l'Afghanistan, des conditions hivernales particulièrement difficiles. Pour l'instant, c'est par voie terrestre que l'essentiel de l'aide arrive à parvenir aux populations, mais pas à toutes, car certaines sont dans une situation d'isolement ce qui a justifié les parachutages de vivres auxquels certains avions participent, mais il est vrai que la bonne solution pour mettre fin à une situation de souffrance qui n'est pas nouvelle malheureusement, je crois qu'il faut le rappeler, c'est une solution politique Ce n'est pas la première fois que les Afghans souffrent de famine et de froid. Il est vrai que les conditions nouvelles dans lesquelles l'action humanitaire peut se déployer sont compliquées. Elles nous amènent à rechercher des solutions particulières, à souhaiter surtout que la solution politique puisse se mettre en uvre le plus rapidement possible afin de régler plus complètement, plus durablement la question humanitaire.
Q - Est-ce qu'on a une idée, est-ce qu'on peut évaluer au stade actuel le nombre de personnes auxquelles on n'a pas accès ?
R - D'après nos informations, c'est un peu difficile. On a identifié au moins deux, sinon trois zones où il y a des rassemblements de cent à cent cinquante mille personnes qui seraient actuellement relativement isolées et c'est dans leur direction que les efforts sont déployés pour leur permettre de bénéficier de l'aide qui a été mobilisée à cet effet.
Q - Au niveau français, il y a une action qui va être engagée, une action exploratoire ?
R - Il y a déjà des actions conduites et on a eu l'occasion il y a quelques semaines de doubler l'aide que la France a décidé d'apporter, notamment sur le plan alimentaire, sans oublier l'aide que nous apportons directement aux ONG engagées, ainsi qu'au HCR par exemple. Il est vrai que nous sentons bien qu'il faut gagner là aussi en efficacité et nous avons fait le choix d'envoyer une mission d'expertise qui partira au début de la semaine prochaine, que je rejoindrai probablement la semaine suivante, quelque part en Iran ou au Pakistan et qui va faire le bilan de la situation du point de vue humanitaire et nous aider à bâtir un programme qui va être discuté, c'est en tout cas ce qu'a souhaité la présidence belge et le commissaire Nielson, avec les partenaires européens.
Q - A propos de la conférence ministérielle de l'OMC à Doha, la France s'implique particulièrement sur la question de l'accès des populations du Sud aux médicaments. Est-ce qu'il y a une proposition française ?
R - Je rappelle d'abord que la France a plusieurs raisons de s'y intéresser. Un, c'est dossier où se croisent santé et développement dont la France a été un peu la pointe du combat pour l'accès aux médicaments. On se souvient que tout ne se fait pas forcément sur cette ligne. Il est vrai que la question de l'accès aux médicaments renvoie à celle à la fois du droit de produire, du droit d'acheter et surtout de la protection de la propriété intellectuelle. Il y a actuellement deux positions qui sont en opposition. Il y a l'option dite brésilienne, qui permettrait à un pays pouvant faire état d'une situation d'urgence en matière de santé, de contourner en quelque sorte toute la législation en ce qui concerne la propriété intellectuelle ; puis il y a une option, qui elle, privilégie la défense de la propriété intellectuelle et qui évidemment s'oppose sinon à la production par les pays qui en ont les moyens, mais au moins à l'achat par les pays qui ne peuvent pas produire de médicaments à bas prix. Nous essayons de trouver un bon équilibre et nous nous employons à ce que l'Europe de ce point de vue, présente une position commune, convaincus qu'il faut tout de même que la propriété intellectuelle voit certains de ses droits préservés. Mais il faut aussi que l'on puisse faciliter l'accès, dans des conditions économiques les meilleures possibles, aux pays du Sud. C'est un accord particulier qui va traiter de ce dossier et nous espérons que l'Europe va aider à trouver une solution d'équilibre entre ces deux options.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12/11/2001