Texte intégral
Monsieur le Ministre de l'éducation de la Corée du Sud,
Madame la Directrice générale de l'UNESCO,
Mesdames et Messieurs les Ministres, Chers Collègues,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens tout d'abord à remercier le gouvernement de la Corée du Sud pour l'accueil de ce Forum et à saluer le rôle déterminant de l'UNESCO et des partenaires de l'Éducation pour tous dans l'élaboration d'un cadre d'action «Éducation 2030» ambitieux, holistique et transformatif.
L'éducation a toujours été une priorité pour la France, que ce soit au niveau national - près du quart du budget de l'État - ou dans son aide publique au développement - de l'ordre de 1,8 milliards d'euros annuels.
Elle exprime le choix du droit, qui épouse une vision de l'homme et de la vie en société, privilégiant l'accomplissement de chacun et le bien-être de tous. L'éducation et la formation, sous toutes leurs formes - formelle, informelle, académique et professionnelle - en sont le ciment, bien public mondial et condition première de réalisation de tous les droits humains et de contribution à un développement durable et équitable.
Elle exprime le choix de la solidarité et de la paix, instrument essentiel de la lutte contre la pauvreté, pour la réalisation de l'égalité femmes-hommes et la construction d'une citoyenneté mondiale vivante et tolérante, déterminante en ces temps troublés et difficiles que nous traversons.
C'est le choix stratégique de la communauté internationale, et la France s'est résolument engagée dans la mobilisation collective qui a permis d'accomplir des progrès considérables depuis l'an 2000.
Cette mobilisation collective ne devra pas faiblir tant les défis qui se présentent à nous sont considérables.
Beaucoup de nos pays, y compris la France et les pays du groupe 1 de l'UNESCO, que j'ai l'honneur de représenter aujourd'hui, ont un système d'éducation et de formation qui ne contribue pas assez à réduire les inégalités, qui provoque de l'échec scolaire et qui n'assure pas l'accès de la jeunesse à un emploi décent.
Or nous savons que l'absence d'une éducation de qualité pour tous est le terreau de la défiance des familles, de la désespérance des jeunes et de toute forme de radicalisation.
Je tiens à souligner l'ambition inédite d'un agenda universel, nourri de la contribution précieuse de nos sociétés civiles et négocié par l'ensemble des États.
Si nous voulons atteindre les objectifs ambitieux que nous nous fixons, il faudra un engagement ferme et concret de tous et la priorité donnée aux plus vulnérables, à l'intérieur de nos pays comme dans nos politiques de développement.
Cette année 2015, inaugurée par ce Forum mondial sur l'éducation et suivie des rendez-vous cruciaux d'Addis Abeba, de New York et de Paris, est historique : elle doit marquer notre volonté partagée de construire un monde durable parce que solidaire, qui vise zéro carbone et zéro pauvreté.
L'adoption de cette Déclaration «Éducation 2030» nous donne la légitimité, le cadre et la marche à suivre pour placer l'éducation et la formation au coeur du futur agenda et soutenir son rôle central pour l'atteinte de tous les objectifs de développement.
Nous avons une obligation de réussite pour donner aux jeunes la confiance et les opportunités qui feront d'eux les acteurs responsables des sociétés de demain.
C'est cette ambition, exprimée par l'objectif Éducation et son cadre d'action, que la France va porter à Addis Abeba, à New York et à Paris en décembre.
Ces sujets sont au coeur de mon mandat et de mes priorités. La France redéfinira prochainement sa stratégie d'aide au développement pour l'Éducation-Formation pour les 5 prochaines années. Avec l'implication des ministères des affaires étrangères et de l'éducation, de l'Agence française de développement, des autres opérateurs du secteur éducatif, des collectivités territoriales et des associations, cette stratégie veillera à mettre en oeuvre ce cadre d'action en collaboration avec nos partenaires et en appui aux pays.
Les contraintes de financement du secteur doivent nous conduire à adapter nos outils à chaque situation et à donner la priorité aux pays les plus vulnérables, en nous appuyant sur des solutions innovantes, sur un renforcement des capacités continu afin d'améliorer la gouvernance et la résilience des systèmes éducatifs et de formation.
Je terminerai en renouvelant notre confiance à l'UNESCO pour accompagner les États dans la mise en oeuvre de cet agenda et pour en assurer le suivi et j'appelle tous les partenaires à s'unir pour faire de l'éducation de qualité pour tous tout au long de la vie une réalité d'ici 2030.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 mai 2015