Texte intégral
Monsieur le Député, vous m'interrogez sur la stratégie française et européenne en matière de restructuration de l'activité spatiale. Tout d'abord, vous avez eu raison de rappeler les enjeux économiques considérables de ce secteur : vous avez évoqué 24 000 emplois directs, auxquels il serait possible d'ajouter un peu plus de 50 000 emplois indirects. L'enjeu est donc absolument majeur.
Ce secteur, ensuite, connaît une profonde évolution. Très longtemps, il a dépendu de la commande publique avec les lanceurs de satellites de télécommunication et de météorologie. Désormais, il dépend de partenariats avec les industriels pour plus de 50% de son chiffre d'affaires.
De surcroît, cet univers-là est de plus en plus concurrentiel et connaît l'émergence de nouveaux acteurs dont la stratégie, s'agissant des lanceurs, est comparable à celle des low-costs pour les avions - vous avez cité une société qui, en effet, procède à des lancements à des coûts qui n'ont plus rien à voir avec ceux que l'on connaissait précédemment.
L'Europe a décidé de se remobiliser et de se donner toutes les possibilités de répondre à cette nouvelle compétition internationale.
Elle l'a fait en décembre dernier lors d'une rencontre européenne à l'ESA, l'European Space Agency - l'Agence spatiale européenne. Elle a décidé d'une stratégie qui, certes, repose sur la constitution d'un groupe privé fort, mais aussi sur un partenariat durable avec la puissance publique - réunion dans une entreprise commune des groupes Airbus et Safran au sein de Airbus Safran Launchers, l'ASL - partenariat durable répartissant les responsabilités des uns et des autres : à l'ESA la maîtrise d'ouvrage du système de lancement, à l'ASL celle du lanceur et au CNES la maîtrise d'oeuvre du segment au sol.
Cette économie mixte réorganisée doit nous permettre de gagner en compétitivité et de préserver les emplois.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 juin 2015