Déclaration de M. Manuel Valls, Premier ministre, en réponse à une question sur l'accord européen relatif à la Grèce, à l'Assemblée nationale le 15 juillet 2015.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Question au gouvernement posée par M. Eric Woerth, député (Les Républicains) de l'Oise, à l'Assemblée nationale le 15 juillet 2015

Texte intégral

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Députés, Monsieur le Ministre, Monsieur le Député,
(...)
La France s'est déterminée uniquement en fonction des intérêts de l'Europe. Tel a été le sens des discussions que Michel Sapin a menées au niveau de l'Eurogroupe, et le président de la République au niveau du Conseil européen. Vous-même souhaitiez, comme une grande majorité de celles et ceux qui siègent dans cette assemblée, que la Grèce reste dans la zone euro - pas à n'importe quelle condition, bien sûr - pour des raisons à la fois économiques, politiques et géostratégiques, sur lesquelles nous aurons l'occasion de revenir.
Il y a une semaine, chacun ici souhaitait, exigeait même, que la France et l'Allemagne avancent de conserve. Le résultat du sommet européen - j'y reviendrai tout à l'heure, à l'occasion du débat qui sera suivi d'un vote, - c'est que la Grèce reste dans la zone euro. C'était essentiel, et c'était la position de la France, défendue de la manière la plus opiniâtre par le président de la République.
Vous demandiez enfin que le couple franco-allemand joue pleinement son rôle - ce point était au coeur de mon intervention et le président de la République a rappelé hier cette nécessité. S'il ne peut pas tout à lui tout seul, dans l'Europe telle qu'elle existe aujourd'hui, rien ne peut se faire si la France et l'Allemagne n'avancent pas de conserve.
Le président de la République avait non seulement le souci que la Grèce reste dans la zone euro, mais aussi que la France et l'Allemagne, que la chancelière allemande et lui-même, avancent ensemble, qu'un accord soit trouvé, et que le contribuable français soit en effet protégé. C'est sur ce résultat que vous aurez, en conscience et en responsabilité, à vous prononcer au terme du débat que nous aurons cet après-midi.
J'aurai alors l'occasion, Monsieur le Député, de revenir sur les questions de fond mais je veux dire dès maintenant que l'Europe a traversé une crise sans précédent, une crise qui l'a fragilisée et qui nous impose de prendre un certain nombre d'initiatives concernant la zone euro - le président de la République l'a dit hier.
Quand la France joue pleinement son rôle en Europe, quand le chef de l'État assume pleinement son rôle et qu'il permet, grâce à l'action conjointe de la France et de l'Allemagne de sortir l'Europe de la crise, on oublie, Monsieur Woerth, que l'on est un opposant, et on salue une victoire pour l'Europe et pour la France.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 juillet 2015