Texte intégral
C'est la première conférence annuelle du tourisme avec les professionnels, avec les élus et c'est une institution que j'ai souhaitée parce qu'il faut chaque année faire le point. L'atmosphère est très bonne dans les relations de travail que nous avons avec les professionnels, nous avons très bien avancé grâce à eux.
L'objet de cette réunion d'aujourd'hui était de faire le point sur toute une série d'avancées et d'annoncer des décisions nouvelles. Les plus fortes, vous les aurez évidemment notées, c'est en matière financière puisque plus d'un milliard d'euros sera consacré, à partir de maintenant, pour tout ce qui concerne le tourisme, grâce en particulier à la mobilisation exceptionnelle de la Caisse des dépôts et de la Banque publique d'investissement, plus les fonds prévus dans le cadre du programme des investissements à venir. Cette partie financière est décisive.
Parmi les décisions importantes, il y a tout ce qui concerne la formation et la formation d'excellence puisqu'il faut que l'on soit vraiment au meilleur niveau. Par ailleurs, le Premier ministre a bien voulu accepter la demande que je lui ai faite pour que, désormais, le site France.fr, qui existait déjà et qui était la propriété du gouvernement, mais qui n'était pas nécessairement très utilisé, soit consacré totalement au tourisme. Il n'y a pas de meilleur intitulé puisque c'est la France et cela nous aidera bien sûr à développer très fortement le tourisme.
Ensuite, vous pourrez interroger les professionnels pour connaître leurs réactions et leurs analyses. Je crois profondément au tourisme, c'est un trésor national, c'est une grande partie de notre économie, c'est l'image de la France. Et, si j'ai demandé que le Quai d'Orsay prenne ce secteur sous son aile, c'est parce que je pense qu'à la fois nos ambassadeurs ont un travail énorme à faire pour que viennent de plus en plus de touristes, mais qu'en même temps un touriste qui vient en France et qui est satisfait est le meilleur ambassadeur de la France. C'est l'un des secteurs les plus dynamiques pour l'avenir et tout ce qui sera fait en faveur du tourisme, c'est un très bon investissement.
C'est la raison pour laquelle je suis heureux, avec à mes côtés Matthias Fekl et, au ministère de l'économie, Mme Martine Pinville, de travailler dans ce secteur-là.
Q - Pourriez-vous nous préciser le rôle d'Atout France ? Considérez-vous qu'ils n'ont pas suffisamment agi et vous souhaitez peut-être faire quelque chose de plus ouvert ?
R - Atout France est un groupement d'intérêt économique qui agit très bien et je rends hommage à ses dirigeants qui font du bon travail. Maintenant, il est bien connu qu'Atout France n'a peut-être pas encore les moyens qui sont ceux de l'organisme qui est quand même le bras armé de la première puissance touristique mondiale, quand vous comparez avec ce qui se fait en Espagne ou dans d'autres pays.
Notre idée - mais ce sera au GIE d'Atout France de la mettre en pratique -, c'est à la fois de passer un nouveau contrat pour 2016-2019 pour fixer les objectifs, regarder la question des moyens, de nourrir sa substance et, en particulier- puisqu'il existe ce que l'on nomme le conseil de promotion du tourisme qui a très bien travaillé pendant un an et demi - de permettre à ce conseil de promotion du tourisme de venir comme une sorte d'instance consultative pour aider Atout France. Mais, qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, Atout France restera le pilier de notre stratégie, mais nous allons le doter de moyens supplémentaires et bien préciser ses tâches.
De plus, maintenant Atout France va disposer d'un site inégalé qui sera France.fr, modifié après un appel d'offre pour devenir un site extrêmement attrayant qui puisse déboucher sur un mouvement d'affaires très important.
Q - Concernant vos objectifs chiffrés, il y a quelque temps vous indiquiez qu'il y avait entre 80 et 83 millions de visiteurs par an et vous citiez l'objectif de 100 millions avant 2020. Cet objectif reste-t-il le même ?
R - Bien sûr. J'ai fixé le chiffre de 100 millions de touristes étrangers en 2020, cela reste l'objectif. Concernant les chiffres actuels, je pense que cette année, la France dépassera son record en matière de tourisme et j'espère que nous serons au-dessus de 85 millions de visiteurs. Il ne faut pas non plus oublier les touristes français qui sont très importants. Il nous faut attirer plus de touristes, qu'ils restent plus longtemps et pour cela, il faut diversifier l'offre évidemment. S'ils vont uniquement à Paris ou sur la Côte d'Azur, c'est magnifique, mais il faut aussi que l'ensemble du territoire soit ouvert, qu'ils restent plus longtemps et, en même temps, que les touristes français soient très nombreux. Je pense que cet objectif des 100 millions peut être atteint.
Q - Que devient le conseil national du tourisme qui existait avant ?
R - Le conseil national du tourisme existe, il doit trouver sa place dans l'ensemble. Il faut que j'en discute avec Mme Pinville parce qu'il faut que tous les professionnels soient associés. Il ne s'agit pas de privilégier une structure et d'en écarter une autre. Il faut tenter tout de même de simplifier les organisations.
Q - Le tourisme n'est pas sans lien avec les compagnies aériennes, que pensez-vous de la situation au sein d'Air France ?
R - J'ai dit dans mon topo que je trouvais que les agissements que l'on a vus de la part d'un certain nombre de personnes et qui, malheureusement, ont fait le tour du monde, étaient absolument scandaleux.
Après, il y a la question générale d'Air France et je vous renvoie à mes collègues ministres qui s'occupent de cela. Ce qui est certain, c'est que bien sûr nous avons besoin d'une compagnie qui soit performante, qui rayonne, qui ait une bonne image à l'étranger et en France et qui soit financièrement viable. C'est tout cela qu'il faut parvenir à concilier.
Q - Dans quelle mesure pensez-vous que ces événements puissent nuire à l'image de la France à l'extérieur ?
R - C'est un très mauvais coup ; je l'ai dit dans le discours que l'on vous a distribué. J'ai indiqué qu'en quelques heures, cela porte un coup par rapport à tout ce que nous essayons de faire, les uns et les autres, pendant de nombreuses semaines. C'est donc tout à fait scandaleux.
Q - Sur le site Internet qui va être créé sur le tourisme français, existera-t-il une version en chinois ?
R - Bien sûr.
Q ? Il est quand même délicat de parler de développement touristique sans parler de la desserte aérienne, notamment en région. La situation d'Air France est-elle de nature à freiner l'ouverture des droits de trafic en région, alors que certains élus demandent des droits à corps et à cris ?
R - Il faut développer ce que l'on appelle la collectivité - c'est le sens de votre question - car si on veut développer le tourisme et, singulièrement, le tourisme étranger, il faut qu'il y ait des dessertes supplémentaires.
Les chiffres ont déjà été fixés pour Bordeaux, Marseille, Toulouse, etc. Bien évidemment, cela suppose qu'il y ait un accord sur qui dessert quoi, mais c'est tout à fait essentiel.
J'ai fait faire une étude par M. Maillot sur les croisières fluviales ou maritimes qui montre qu'il y a une perspective très importante de développement dans ce secteur, mais c'est aussi lié à la collectivité, à la connectivité. Nous entendons bien développer tout cela. Je n'ai pas voulu l'aborder aujourd'hui parce que je pense qu'il y aurait peut-être eu un certain nombre de confusions avec les événements qui touchent la France mais, bien évidemment, la connectivité doit être améliorée.
Q - Pourriez-vous nous dire plus de choses sur le programme d'investissements d'avenir que vous prévoyez qui se monte à dix milliards ?
R - Cela dépend du commissariat à l'investissement présidé par Louis Schweitzer. Ce sont des fonds qui sont prévus pour - comme son nom l'indique - ouvrir des voies dans différents domaines concernant l'avenir. Parmi les trois grands sujets qui feront l'objet de décisions soumises à la loi de finance rectificative en 2016, M. Schweitzer et son équipe ont retenu le tourisme. Cela va permettre d'aborder toute une série de programmes qui peuvent être aussi bien des programmes physiques que des programmes concernant plutôt le numérique ou des transformations technologiques. Ce sera aux professionnels de le proposer mais M. Schweitzer et son équipe ont retenu le tourisme parmi les trois priorités.
Q - Vous avez parlé tout à l'heure de la hausse de concurrence entre les destinations. Pourriez-vous nous dire comment vous comptez augmenter les recettes du tourisme, en particulier faire en sorte qu'un touriste dépense plus demain lorsqu'il vient en France ?
R - Ce n'est pas une simple formule arithmétique. Il faut tout d'abord que nous augmentions le nombre et, surtout, la durée de séjour. Quand vous comparez la France avec l'Espagne, vous vous apercevez que les touristes viennent en Espagne et y restent plus longtemps. Il y a évidemment un rapport entre le panier moyen, la durée et le panier total. Pour cela, il faut prendre toute une série de décisions pour diversifier les localisations.
Je prendrai un exemple très concret : le Mont Saint-Michel. C'est l'une des destinations les plus visitées mais, autour du mont saint-Michel, il y a assez peu d'hôtels. Quand un touriste qui vient à Paris veut visiter le Mont Saint-Michel, il y va et revient à Paris le soir même. Si on s'arrangeait pour avoir une diversification des sites, il pourrait rester en Normandie ou aller en Bretagne durant deux ou trois jours. C'est la même chose pour l'oeno-tourisme. C'est donc cet objectif de diversifier l'offre pour allonger la durée qui est tout à fait important.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 octobre 2015
L'objet de cette réunion d'aujourd'hui était de faire le point sur toute une série d'avancées et d'annoncer des décisions nouvelles. Les plus fortes, vous les aurez évidemment notées, c'est en matière financière puisque plus d'un milliard d'euros sera consacré, à partir de maintenant, pour tout ce qui concerne le tourisme, grâce en particulier à la mobilisation exceptionnelle de la Caisse des dépôts et de la Banque publique d'investissement, plus les fonds prévus dans le cadre du programme des investissements à venir. Cette partie financière est décisive.
Parmi les décisions importantes, il y a tout ce qui concerne la formation et la formation d'excellence puisqu'il faut que l'on soit vraiment au meilleur niveau. Par ailleurs, le Premier ministre a bien voulu accepter la demande que je lui ai faite pour que, désormais, le site France.fr, qui existait déjà et qui était la propriété du gouvernement, mais qui n'était pas nécessairement très utilisé, soit consacré totalement au tourisme. Il n'y a pas de meilleur intitulé puisque c'est la France et cela nous aidera bien sûr à développer très fortement le tourisme.
Ensuite, vous pourrez interroger les professionnels pour connaître leurs réactions et leurs analyses. Je crois profondément au tourisme, c'est un trésor national, c'est une grande partie de notre économie, c'est l'image de la France. Et, si j'ai demandé que le Quai d'Orsay prenne ce secteur sous son aile, c'est parce que je pense qu'à la fois nos ambassadeurs ont un travail énorme à faire pour que viennent de plus en plus de touristes, mais qu'en même temps un touriste qui vient en France et qui est satisfait est le meilleur ambassadeur de la France. C'est l'un des secteurs les plus dynamiques pour l'avenir et tout ce qui sera fait en faveur du tourisme, c'est un très bon investissement.
C'est la raison pour laquelle je suis heureux, avec à mes côtés Matthias Fekl et, au ministère de l'économie, Mme Martine Pinville, de travailler dans ce secteur-là.
Q - Pourriez-vous nous préciser le rôle d'Atout France ? Considérez-vous qu'ils n'ont pas suffisamment agi et vous souhaitez peut-être faire quelque chose de plus ouvert ?
R - Atout France est un groupement d'intérêt économique qui agit très bien et je rends hommage à ses dirigeants qui font du bon travail. Maintenant, il est bien connu qu'Atout France n'a peut-être pas encore les moyens qui sont ceux de l'organisme qui est quand même le bras armé de la première puissance touristique mondiale, quand vous comparez avec ce qui se fait en Espagne ou dans d'autres pays.
Notre idée - mais ce sera au GIE d'Atout France de la mettre en pratique -, c'est à la fois de passer un nouveau contrat pour 2016-2019 pour fixer les objectifs, regarder la question des moyens, de nourrir sa substance et, en particulier- puisqu'il existe ce que l'on nomme le conseil de promotion du tourisme qui a très bien travaillé pendant un an et demi - de permettre à ce conseil de promotion du tourisme de venir comme une sorte d'instance consultative pour aider Atout France. Mais, qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, Atout France restera le pilier de notre stratégie, mais nous allons le doter de moyens supplémentaires et bien préciser ses tâches.
De plus, maintenant Atout France va disposer d'un site inégalé qui sera France.fr, modifié après un appel d'offre pour devenir un site extrêmement attrayant qui puisse déboucher sur un mouvement d'affaires très important.
Q - Concernant vos objectifs chiffrés, il y a quelque temps vous indiquiez qu'il y avait entre 80 et 83 millions de visiteurs par an et vous citiez l'objectif de 100 millions avant 2020. Cet objectif reste-t-il le même ?
R - Bien sûr. J'ai fixé le chiffre de 100 millions de touristes étrangers en 2020, cela reste l'objectif. Concernant les chiffres actuels, je pense que cette année, la France dépassera son record en matière de tourisme et j'espère que nous serons au-dessus de 85 millions de visiteurs. Il ne faut pas non plus oublier les touristes français qui sont très importants. Il nous faut attirer plus de touristes, qu'ils restent plus longtemps et pour cela, il faut diversifier l'offre évidemment. S'ils vont uniquement à Paris ou sur la Côte d'Azur, c'est magnifique, mais il faut aussi que l'ensemble du territoire soit ouvert, qu'ils restent plus longtemps et, en même temps, que les touristes français soient très nombreux. Je pense que cet objectif des 100 millions peut être atteint.
Q - Que devient le conseil national du tourisme qui existait avant ?
R - Le conseil national du tourisme existe, il doit trouver sa place dans l'ensemble. Il faut que j'en discute avec Mme Pinville parce qu'il faut que tous les professionnels soient associés. Il ne s'agit pas de privilégier une structure et d'en écarter une autre. Il faut tenter tout de même de simplifier les organisations.
Q - Le tourisme n'est pas sans lien avec les compagnies aériennes, que pensez-vous de la situation au sein d'Air France ?
R - J'ai dit dans mon topo que je trouvais que les agissements que l'on a vus de la part d'un certain nombre de personnes et qui, malheureusement, ont fait le tour du monde, étaient absolument scandaleux.
Après, il y a la question générale d'Air France et je vous renvoie à mes collègues ministres qui s'occupent de cela. Ce qui est certain, c'est que bien sûr nous avons besoin d'une compagnie qui soit performante, qui rayonne, qui ait une bonne image à l'étranger et en France et qui soit financièrement viable. C'est tout cela qu'il faut parvenir à concilier.
Q - Dans quelle mesure pensez-vous que ces événements puissent nuire à l'image de la France à l'extérieur ?
R - C'est un très mauvais coup ; je l'ai dit dans le discours que l'on vous a distribué. J'ai indiqué qu'en quelques heures, cela porte un coup par rapport à tout ce que nous essayons de faire, les uns et les autres, pendant de nombreuses semaines. C'est donc tout à fait scandaleux.
Q - Sur le site Internet qui va être créé sur le tourisme français, existera-t-il une version en chinois ?
R - Bien sûr.
Q ? Il est quand même délicat de parler de développement touristique sans parler de la desserte aérienne, notamment en région. La situation d'Air France est-elle de nature à freiner l'ouverture des droits de trafic en région, alors que certains élus demandent des droits à corps et à cris ?
R - Il faut développer ce que l'on appelle la collectivité - c'est le sens de votre question - car si on veut développer le tourisme et, singulièrement, le tourisme étranger, il faut qu'il y ait des dessertes supplémentaires.
Les chiffres ont déjà été fixés pour Bordeaux, Marseille, Toulouse, etc. Bien évidemment, cela suppose qu'il y ait un accord sur qui dessert quoi, mais c'est tout à fait essentiel.
J'ai fait faire une étude par M. Maillot sur les croisières fluviales ou maritimes qui montre qu'il y a une perspective très importante de développement dans ce secteur, mais c'est aussi lié à la collectivité, à la connectivité. Nous entendons bien développer tout cela. Je n'ai pas voulu l'aborder aujourd'hui parce que je pense qu'il y aurait peut-être eu un certain nombre de confusions avec les événements qui touchent la France mais, bien évidemment, la connectivité doit être améliorée.
Q - Pourriez-vous nous dire plus de choses sur le programme d'investissements d'avenir que vous prévoyez qui se monte à dix milliards ?
R - Cela dépend du commissariat à l'investissement présidé par Louis Schweitzer. Ce sont des fonds qui sont prévus pour - comme son nom l'indique - ouvrir des voies dans différents domaines concernant l'avenir. Parmi les trois grands sujets qui feront l'objet de décisions soumises à la loi de finance rectificative en 2016, M. Schweitzer et son équipe ont retenu le tourisme. Cela va permettre d'aborder toute une série de programmes qui peuvent être aussi bien des programmes physiques que des programmes concernant plutôt le numérique ou des transformations technologiques. Ce sera aux professionnels de le proposer mais M. Schweitzer et son équipe ont retenu le tourisme parmi les trois priorités.
Q - Vous avez parlé tout à l'heure de la hausse de concurrence entre les destinations. Pourriez-vous nous dire comment vous comptez augmenter les recettes du tourisme, en particulier faire en sorte qu'un touriste dépense plus demain lorsqu'il vient en France ?
R - Ce n'est pas une simple formule arithmétique. Il faut tout d'abord que nous augmentions le nombre et, surtout, la durée de séjour. Quand vous comparez la France avec l'Espagne, vous vous apercevez que les touristes viennent en Espagne et y restent plus longtemps. Il y a évidemment un rapport entre le panier moyen, la durée et le panier total. Pour cela, il faut prendre toute une série de décisions pour diversifier les localisations.
Je prendrai un exemple très concret : le Mont Saint-Michel. C'est l'une des destinations les plus visitées mais, autour du mont saint-Michel, il y a assez peu d'hôtels. Quand un touriste qui vient à Paris veut visiter le Mont Saint-Michel, il y va et revient à Paris le soir même. Si on s'arrangeait pour avoir une diversification des sites, il pourrait rester en Normandie ou aller en Bretagne durant deux ou trois jours. C'est la même chose pour l'oeno-tourisme. C'est donc cet objectif de diversifier l'offre pour allonger la durée qui est tout à fait important.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 octobre 2015