Texte intégral
Monsieur le Président,
Madame la Secrétaire générale,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Représentants personnels des chefs d'État ou de gouvernement,
Mesdames et Messieurs,
C'est un grand plaisir et un honneur pour moi de participer à cette 31ème Conférence ministérielle de la Francophonie. Je remercie le président de la République et le gouvernement d'Arménie de leur accueil.
Tenir cette réunion ici, à Erevan, est un beau symbole et un signe de reconnaissance de la place essentielle qu'occupe l'Arménie dans notre famille francophone. La tenir l'année du centenaire du génocide arménien, c'est se rappeler que le devoir de mémoire et de reconnaissance du génocide est universel.
Je veux aussi saluer l'action de la secrétaire générale de notre organisation, Mme Michaëlle Jean, qui a su porter, avec un engagement et un dynamisme remarquables, la voix de la Francophonie au cours de la première année de son mandat.
Notre rencontre d'aujourd'hui intervient dans un moment marqué par une série de guerres, de crises et de défis majeurs, auxquels est confrontée la communauté internationale. Et donc aussi l'Organisation internationale de la Francophonie.
Je voudrais insister sur trois défis, qui appellent la mobilisation forte de notre Organisation :
1) Le premier défi, c'est celui d'un nouvel exode de la guerre et de la misère, qui voit chaque jour, des milliers d'hommes, de femmes, d'enfants, fuir la guerre, la dictature et la barbarie terroriste en Syrie, mais aussi la pauvreté, le sous-développement et les effets du changement climatique dans beaucoup d'autres régions du monde. En Syrie, c'est un pays entier qui se vide de son sang, de sa jeunesse, de sa population.
L'urgence c'est d'apporter une solution politique durable à la tragédie qui se déroule en Syrie et une réponse globale à la crise des réfugiés.
Cela passe par un soutien beaucoup plus fort aux pays d'origine et de transit, en particulier au Liban et à l'Égypte qui sont à nos côtés au sein de la Francophonie, mais également à la Jordanie et à la Turquie.
Mais cette crise des migrations nécessite également, au-delà de la seule situation syrienne, que nous nous attaquions aux causes profondes d'un phénomène migratoire dont l'explosion n'est pas uniquement due à cette guerre.
Ce sera l'objectif du Sommet de la Valette, qui réunira l'Union européenne et les États africains, avec votre participation Madame la Secrétaire générale.
La France, vous le savez, est à l'initiative sur ce sujet dans les instances internationales, à l'ONU et en Europe. Notre Organisation internationale de la Francophonie doit, elle aussi, continuer à mettre ses valeurs d'humanisme, de solidarité et de démocratie au service de la résolution de cette crise.
2) Le deuxième grand défi, ce sont les nombreuses situations de tension politique qui traversent l'espace francophone. Là aussi, notre Organisation à un rôle à jouer.
- Au Burundi, où la situation est extrêmement préoccupante, la reprise d'un dialogue national inclusif est un impératif pour la stabilité du pays comme de la région dans son ensemble.
- Au Burkina Faso, où la reprise de la transition est maintenant acquise, et où il faut rendre hommage aux Burkinabés, qui ont su trouver eux-mêmes les termes d'une sortie de crise, nous devons rester vigilants et souligner la nécessité d'organiser les élections sans tarder.
- En République centrafricaine, nous devons maintenir tous nos efforts au service de la sortie de crise, de la sécurité et de la réconciliation nationale, et assurer que les élections aient lieu au plus tôt, avant la fin de l'année, pour que de nouvelles autorités issues des urnes puissent conduire les chantiers dont le pays a besoin, en particulier le désarmement, la réconciliation et le développement.
- En Ukraine, la pleine mise en oeuvre des accords de Minsk constitue la seule feuille de route possible pour sortir durablement de la crise. Des avancées positives ont eu lieu suite à la réunion en format Normandie du 2 octobre à Paris. Une mobilisation de tous les instants reste nécessaire pour faire aboutir le processus de paix.
C'est en continuant à apporter sa contribution au respect et à la promotion des valeurs démocratiques que la Francophonie fera la preuve de sa force.
Les échéances électorales dans notre espace francophone seront nombreuses dans les prochains mois. Et notre solidarité ainsi que l'expertise francophones, souvent sollicitée, devront pouvoir être mobilisées autant que nécessaire pour permettre la tenue d'élections libres, fiables, transparentes et inclusives.
C'est la mission qu'il faut assigner à la diplomatie de la Francophonie.
3) Enfin, troisième défi, la Francophonie doit également jouer un rôle majeur sur les enjeux globaux, et notamment la lutte contre le changement climatique.
Nous allons adopter une résolution dédiée aux enjeux de la prochaine Conférence de Paris. Nous rappelons ainsi, avec force et détermination, notre attachement à la réussite de cette conférence, c'est-à-dire à l'obtention d'un accord ambitieux, universel, juste et équitable.
Mais si nous voulons que la parole des Francophones pèse dans cette négociation, nous devons être exemplaires. Aujourd'hui, 146 contributions nationales ont été déposées. C'est encourageant, mais il est maintenant essentiel qu'aucune des contributions de l'espace francophone ne manque à l'appel.
Nous avons bien conscience aussi que la question du financement est essentielle pour parvenir à un accord. Ce sera l'un des enjeux principaux des prochaines semaines. Chacun doit s'y impliquer.
Notre défi, c'est de construire un monde sans carbone et sans pauvreté, c'est à dire tout simplement un monde vivable. C'est un engagement indispensable pour les générations futures. C'est la plus belle des ambitions pour notre génération.
Sur tous ces défis, notre voix doit être forte. Car nous ne sommes pas simplement une communauté linguistique. Nous sommes une communauté de valeurs et nous devons être une communauté d'action.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 octobre 2015
Madame la Secrétaire générale,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Représentants personnels des chefs d'État ou de gouvernement,
Mesdames et Messieurs,
C'est un grand plaisir et un honneur pour moi de participer à cette 31ème Conférence ministérielle de la Francophonie. Je remercie le président de la République et le gouvernement d'Arménie de leur accueil.
Tenir cette réunion ici, à Erevan, est un beau symbole et un signe de reconnaissance de la place essentielle qu'occupe l'Arménie dans notre famille francophone. La tenir l'année du centenaire du génocide arménien, c'est se rappeler que le devoir de mémoire et de reconnaissance du génocide est universel.
Je veux aussi saluer l'action de la secrétaire générale de notre organisation, Mme Michaëlle Jean, qui a su porter, avec un engagement et un dynamisme remarquables, la voix de la Francophonie au cours de la première année de son mandat.
Notre rencontre d'aujourd'hui intervient dans un moment marqué par une série de guerres, de crises et de défis majeurs, auxquels est confrontée la communauté internationale. Et donc aussi l'Organisation internationale de la Francophonie.
Je voudrais insister sur trois défis, qui appellent la mobilisation forte de notre Organisation :
1) Le premier défi, c'est celui d'un nouvel exode de la guerre et de la misère, qui voit chaque jour, des milliers d'hommes, de femmes, d'enfants, fuir la guerre, la dictature et la barbarie terroriste en Syrie, mais aussi la pauvreté, le sous-développement et les effets du changement climatique dans beaucoup d'autres régions du monde. En Syrie, c'est un pays entier qui se vide de son sang, de sa jeunesse, de sa population.
L'urgence c'est d'apporter une solution politique durable à la tragédie qui se déroule en Syrie et une réponse globale à la crise des réfugiés.
Cela passe par un soutien beaucoup plus fort aux pays d'origine et de transit, en particulier au Liban et à l'Égypte qui sont à nos côtés au sein de la Francophonie, mais également à la Jordanie et à la Turquie.
Mais cette crise des migrations nécessite également, au-delà de la seule situation syrienne, que nous nous attaquions aux causes profondes d'un phénomène migratoire dont l'explosion n'est pas uniquement due à cette guerre.
Ce sera l'objectif du Sommet de la Valette, qui réunira l'Union européenne et les États africains, avec votre participation Madame la Secrétaire générale.
La France, vous le savez, est à l'initiative sur ce sujet dans les instances internationales, à l'ONU et en Europe. Notre Organisation internationale de la Francophonie doit, elle aussi, continuer à mettre ses valeurs d'humanisme, de solidarité et de démocratie au service de la résolution de cette crise.
2) Le deuxième grand défi, ce sont les nombreuses situations de tension politique qui traversent l'espace francophone. Là aussi, notre Organisation à un rôle à jouer.
- Au Burundi, où la situation est extrêmement préoccupante, la reprise d'un dialogue national inclusif est un impératif pour la stabilité du pays comme de la région dans son ensemble.
- Au Burkina Faso, où la reprise de la transition est maintenant acquise, et où il faut rendre hommage aux Burkinabés, qui ont su trouver eux-mêmes les termes d'une sortie de crise, nous devons rester vigilants et souligner la nécessité d'organiser les élections sans tarder.
- En République centrafricaine, nous devons maintenir tous nos efforts au service de la sortie de crise, de la sécurité et de la réconciliation nationale, et assurer que les élections aient lieu au plus tôt, avant la fin de l'année, pour que de nouvelles autorités issues des urnes puissent conduire les chantiers dont le pays a besoin, en particulier le désarmement, la réconciliation et le développement.
- En Ukraine, la pleine mise en oeuvre des accords de Minsk constitue la seule feuille de route possible pour sortir durablement de la crise. Des avancées positives ont eu lieu suite à la réunion en format Normandie du 2 octobre à Paris. Une mobilisation de tous les instants reste nécessaire pour faire aboutir le processus de paix.
C'est en continuant à apporter sa contribution au respect et à la promotion des valeurs démocratiques que la Francophonie fera la preuve de sa force.
Les échéances électorales dans notre espace francophone seront nombreuses dans les prochains mois. Et notre solidarité ainsi que l'expertise francophones, souvent sollicitée, devront pouvoir être mobilisées autant que nécessaire pour permettre la tenue d'élections libres, fiables, transparentes et inclusives.
C'est la mission qu'il faut assigner à la diplomatie de la Francophonie.
3) Enfin, troisième défi, la Francophonie doit également jouer un rôle majeur sur les enjeux globaux, et notamment la lutte contre le changement climatique.
Nous allons adopter une résolution dédiée aux enjeux de la prochaine Conférence de Paris. Nous rappelons ainsi, avec force et détermination, notre attachement à la réussite de cette conférence, c'est-à-dire à l'obtention d'un accord ambitieux, universel, juste et équitable.
Mais si nous voulons que la parole des Francophones pèse dans cette négociation, nous devons être exemplaires. Aujourd'hui, 146 contributions nationales ont été déposées. C'est encourageant, mais il est maintenant essentiel qu'aucune des contributions de l'espace francophone ne manque à l'appel.
Nous avons bien conscience aussi que la question du financement est essentielle pour parvenir à un accord. Ce sera l'un des enjeux principaux des prochaines semaines. Chacun doit s'y impliquer.
Notre défi, c'est de construire un monde sans carbone et sans pauvreté, c'est à dire tout simplement un monde vivable. C'est un engagement indispensable pour les générations futures. C'est la plus belle des ambitions pour notre génération.
Sur tous ces défis, notre voix doit être forte. Car nous ne sommes pas simplement une communauté linguistique. Nous sommes une communauté de valeurs et nous devons être une communauté d'action.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 octobre 2015